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Bien que les prix des métaux de base, comme le cuivre, n’aient jamais été aussi élevés récemment, la volatilité a aussi augmenté, ce qui a entraîné de fortes fluctuations des marchés. Anthony Okolie discute avec Jacky He, analyste, Actions mondiales, Gestion de Placements TD, de l’importance de rechercher des rendements de flux de trésorerie, et non des prix, dans le contexte de volatilité du marché du cuivre.
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Les prix des métaux de base, comme le cuivre, ont atteint des sommets historiques grâce au resserrement des stocks, aux changements réglementaires et aux fermetures d’usines, qui ont des répercussions sur l’offre. Mais même si les prix ont augmenté, la volatilité des prix a aussi augmenté et pourrait être là pour rester. Jacky He se joint à moi pour en parler davantage. Il est analyste, Actions mondiales, à Gestion de Placements TD. Jacky, nous observons une forte volatilité des prix des métaux, en particulier du cuivre, qui s’est fortement replié au cours de la dernière semaine par rapport aux récents sommets. Dites-nous ce qui se passe.
Bonjour Anthony, merci de m’avoir invité. Je crois qu’il y a une guerre des brevets entre le micro et le nitrile. Donc, quand on pense au cuivre, comme vous l’avez mentionné, ça a un impact important sur notre vie quotidienne, n’est-ce pas? En plus de l’offre et de la demande de cuivre, les perspectives macroéconomiques peuvent aussi jouer un rôle important dans les fluctuations quotidiennes des prix. Alors ce qu’on a vu récemment, par exemple, au début de la semaine dernière, les stocks d’un nouvel entrepôt ont chuté à leur plus bas niveau depuis 1974. Imaginez ce que ça signifie pour les vendeurs à découvert qui doivent livrer du cuivre ou les utilisateurs finaux qui dépendent du cuivre. Comme ils risquaient de ne pas avoir de cuivre, ils ont été contraints d’acheter à un prix beaucoup plus élevé sur le marché. C’est ce qui a entraîné la hausse des prix du cuivre. Et plus tard, le cuivre a aussi fortement reculé. Cela s’explique par le fait que la LME vient d’imposer certaines mesures temporaires pour permettre une livraison ultérieure, par exemple. De plus, les préoccupations macroéconomiques à l’égard de la croissance mondiale sont revenues au tableau, ce qui a pesé sur les prix du cuivre.
D’accord, alors malgré cette volatilité, quels sont les paramètres fondamentaux du cuivre et dans quelle mesure le marché de ce métal est-il serré par rapport aux autres métaux de base?
Oui, je pense que c’est très important, quand on compare les paramètres fondamentaux à ceux du nitrile. Dans le cas du nitrile, c’est vraiment une question de demande, mais un produit de base dans son ensemble dépend du niveau relatif entre la demande et l’offre. Dans le cas du cuivre, l’offre a accusé un retard sur la demande, ce qui crée un déficit, et une nouvelle mesure est adoptée presque partout. Si on regarde les stocks, on parle d’environ 20 000 tonnes à la LME actuellement, par rapport à une moyenne historique d’environ 260 000 tonnes. Nous sommes donc toujours à un creux record. Beaucoup de manchettes macroéconomiques ont éclipsé ce fait. Vous avez parlé des autres métaux; je dirais que les marchés des métaux de base sont assez serrés. Si vous prenez le marché du nickel, par exemple, il y a des risques supplémentaires semblables, n’est-ce pas? En ce qui concerne le zinc et l’aluminium, ils se négocient à un niveau assez élevé et accusent un déficit depuis un bon moment. Je veux mentionner, Anthony, que le cuivre est un peu différent de l’ensemble des produits de base, parce que si vous pensez au cuivre, il n’est pas de type artificiel, ce qui signifie qu’il n’est pas comme le charbon thermique, pour lequel il y a une centrale qui peut avoir une grande influence sur le marché. Et je dirais que le cuivre est le métal le plus exposé à la transition énergétique à long terme. Il y a donc des facteurs favorables pour le secteur.
D’accord, alors dans ce contexte, quelle est votre thèse à long terme sur le cuivre?
Oui. Bien que nous reconnaissions certains obstacles à court terme, dans l’ensemble, nous sommes plutôt optimistes à l’égard du cuivre à long terme. Donc, quand j’entends des questions comme : « Est-il trop tard pour investir dans le cuivre? », je répondrais non. Et si je me trompe, il est peut-être même trop tôt. La raison est que, sur le plan de la demande, nous venons d’entrer dans une période d’accélération de la décarbonisation, et un tel effort mondial synchronisé exige beaucoup de cuivre. Prenons le cas d’une voiture traditionnelle qui utilise environ 20 kilogrammes de cuivre par rapport à un véhicule électrique de l’année, qui en utilise environ 80 kilogrammes. C’est quatre fois plus. Et aussi, ce que nous avons appris de la récente pénurie mondiale d’électricité, c’est que nous n’avons pas suffisamment d’énergies renouvelables. Si on regarde les panneaux solaires ou les éoliennes, par exemple, ils consomment aussi énormément de cuivre. Il y a aussi l’offre. C’est probablement plus visible parce que les mines arrivent à maturité, que les qualités de cuivre sont constamment plus faibles et que nous n’avons pas investi suffisamment dans un projet de cuivre, en plus des facteurs ESG qui prennent de l’ampleur. Ça ne fait que rendre plus visible le début de l’offre. Le problème va s’aggraver vers la fin de la présente décennie. La raison pour laquelle on doit s’inquiéter de cette situation maintenant, c’est que l’installation des protecteurs de cuivre prend de nombreuses années. Donc il faut combler ce déficit, parce que l’imagerie ne peut pas le faire. Nous avons donc besoin d’un prix plus élevé aujourd’hui pour stimuler les investissements.
Je sais que vous êtes très optimiste à l’égard du cuivre à long terme, mais quels sont les risques ou les obstacles à court terme pour certains de ces minéraux de base?
Oui, je pense que dans l’ensemble, le risque demeure centré sur une macroéconomie. On parle de la COVID. Ça a été une inconnue pendant un certain temps, mais ça semble pointer dans la bonne direction. Eh bien, espérons que nous pourrons nous voir en personne à un moment donné, et il y a l’inflation qui réduit les marges des sociétés. Si elle demeure à un niveau beaucoup plus élevé et pendant plus longtemps que ce que l’on croyait, cela pourrait freiner la croissance mondiale. Je tiens à mentionner qu’historiquement, le cuivre lui-même a bien résisté à l’inflation. Enfin, le dernier facteur, mais non le moindre : la Chine. Les gens s’inquiètent du ralentissement en Chine, voire de son effondrement, en raison des manchettes récentes sur Evergrande, par exemple, et de la pénurie d’électricité. Je dirais simplement que les deux événements ont eu un impact sur la situation actuelle. Parce que le PIB économique a dépassé la cible de 6 % cette année, ça laisse une certaine latitude pour le resserrement de la réglementation. Et aussi, n’oubliez pas que les décideurs disposent d’une vaste gamme d’outils pour atténuer le risque systémique. Et je ne veux pas sous-estimer ce facteur particulier avant le 20e Congrès national du Parti, qui aura lieu plus tard l’année prochaine. Oui.
Alors, pour les investisseurs qui pourraient vouloir avoir une certaine exposition au marché du cuivre, quelle est la meilleure façon d’investir sur ce marché?
Eh bien, je ne sais pas si c’est la meilleure façon de procéder, mais ce que nous faisons, c’est examiner les paramètres fondamentaux des sociétés. Plus précisément, nous ne faisons pas toujours confiance à ce que dit la société, mais nous voulons qu’elle nous « montre l’argent », parce que nous voulons qu’elle ait une capacité supérieure à tolérer les flux de trésorerie disponibles. Le graphique qu’on voit regroupe les huit producteurs de cuivre liquide le plus pur au monde provenant des marchés développés, et on compare notre ratio flux de trésorerie disponibles/cours à celui de l’indice S&P 500 dans ce cas-ci. On constate donc que le taux sporadique actuel est de 5 %. Eh bien, cela signifie que pour chaque dollar que nous investissons dans notre société de cuivre, nous recevons 5 % de plus de flux de trésorerie disponibles que l’ensemble du marché. C’est intéressant d’un point de vue historique, car nous avons connu trois cycles haussiers pour le cuivre au cours de la dernière décennie, mais nous ne touchions pas les mêmes revenus auparavant. La prime actuelle est semblable à celle du début des années 2000, lorsque le cuivre est entré dans un supercycle. Mais pour nous, cela ne signifie pas que nous pouvons fermer les yeux et acheter les titres de n’importe quelle société de cuivre, car depuis le début de l’année, certaines sociétés comme Freeport peuvent offrir un rendement de 50 %. Une autre société peut déclarer une perte à deux chiffres, alors nous voulons être très sélectifs. Une autre chose qu’on essaie, c’est essayer d’être actifs, très actifs. Notre ami Ben Gosic est notre expert en matière de stratégie d’options, par exemple. Donc pendant que tout le monde était très optimiste à l’égard du cuivre, nous nous sommes montrés plus prudents. Mais nous ne sommes pas restés les bras croisés. Ben et l’équipe ont vendu des options de vente chaque semaine simplement dans le but de monétiser l’humeur des marchés et la volatilité des marchés. Nous avons donc été en mesure d’accroître les revenus tout en recueillant les actions des sociétés de cuivre que nous privilégions à un prix inférieur.
Jacky, merci beaucoup pour vos explications.
Merci, Anthony.
Bonjour Anthony, merci de m’avoir invité. Je crois qu’il y a une guerre des brevets entre le micro et le nitrile. Donc, quand on pense au cuivre, comme vous l’avez mentionné, ça a un impact important sur notre vie quotidienne, n’est-ce pas? En plus de l’offre et de la demande de cuivre, les perspectives macroéconomiques peuvent aussi jouer un rôle important dans les fluctuations quotidiennes des prix. Alors ce qu’on a vu récemment, par exemple, au début de la semaine dernière, les stocks d’un nouvel entrepôt ont chuté à leur plus bas niveau depuis 1974. Imaginez ce que ça signifie pour les vendeurs à découvert qui doivent livrer du cuivre ou les utilisateurs finaux qui dépendent du cuivre. Comme ils risquaient de ne pas avoir de cuivre, ils ont été contraints d’acheter à un prix beaucoup plus élevé sur le marché. C’est ce qui a entraîné la hausse des prix du cuivre. Et plus tard, le cuivre a aussi fortement reculé. Cela s’explique par le fait que la LME vient d’imposer certaines mesures temporaires pour permettre une livraison ultérieure, par exemple. De plus, les préoccupations macroéconomiques à l’égard de la croissance mondiale sont revenues au tableau, ce qui a pesé sur les prix du cuivre.
D’accord, alors malgré cette volatilité, quels sont les paramètres fondamentaux du cuivre et dans quelle mesure le marché de ce métal est-il serré par rapport aux autres métaux de base?
Oui, je pense que c’est très important, quand on compare les paramètres fondamentaux à ceux du nitrile. Dans le cas du nitrile, c’est vraiment une question de demande, mais un produit de base dans son ensemble dépend du niveau relatif entre la demande et l’offre. Dans le cas du cuivre, l’offre a accusé un retard sur la demande, ce qui crée un déficit, et une nouvelle mesure est adoptée presque partout. Si on regarde les stocks, on parle d’environ 20 000 tonnes à la LME actuellement, par rapport à une moyenne historique d’environ 260 000 tonnes. Nous sommes donc toujours à un creux record. Beaucoup de manchettes macroéconomiques ont éclipsé ce fait. Vous avez parlé des autres métaux; je dirais que les marchés des métaux de base sont assez serrés. Si vous prenez le marché du nickel, par exemple, il y a des risques supplémentaires semblables, n’est-ce pas? En ce qui concerne le zinc et l’aluminium, ils se négocient à un niveau assez élevé et accusent un déficit depuis un bon moment. Je veux mentionner, Anthony, que le cuivre est un peu différent de l’ensemble des produits de base, parce que si vous pensez au cuivre, il n’est pas de type artificiel, ce qui signifie qu’il n’est pas comme le charbon thermique, pour lequel il y a une centrale qui peut avoir une grande influence sur le marché. Et je dirais que le cuivre est le métal le plus exposé à la transition énergétique à long terme. Il y a donc des facteurs favorables pour le secteur.
D’accord, alors dans ce contexte, quelle est votre thèse à long terme sur le cuivre?
Oui. Bien que nous reconnaissions certains obstacles à court terme, dans l’ensemble, nous sommes plutôt optimistes à l’égard du cuivre à long terme. Donc, quand j’entends des questions comme : « Est-il trop tard pour investir dans le cuivre? », je répondrais non. Et si je me trompe, il est peut-être même trop tôt. La raison est que, sur le plan de la demande, nous venons d’entrer dans une période d’accélération de la décarbonisation, et un tel effort mondial synchronisé exige beaucoup de cuivre. Prenons le cas d’une voiture traditionnelle qui utilise environ 20 kilogrammes de cuivre par rapport à un véhicule électrique de l’année, qui en utilise environ 80 kilogrammes. C’est quatre fois plus. Et aussi, ce que nous avons appris de la récente pénurie mondiale d’électricité, c’est que nous n’avons pas suffisamment d’énergies renouvelables. Si on regarde les panneaux solaires ou les éoliennes, par exemple, ils consomment aussi énormément de cuivre. Il y a aussi l’offre. C’est probablement plus visible parce que les mines arrivent à maturité, que les qualités de cuivre sont constamment plus faibles et que nous n’avons pas investi suffisamment dans un projet de cuivre, en plus des facteurs ESG qui prennent de l’ampleur. Ça ne fait que rendre plus visible le début de l’offre. Le problème va s’aggraver vers la fin de la présente décennie. La raison pour laquelle on doit s’inquiéter de cette situation maintenant, c’est que l’installation des protecteurs de cuivre prend de nombreuses années. Donc il faut combler ce déficit, parce que l’imagerie ne peut pas le faire. Nous avons donc besoin d’un prix plus élevé aujourd’hui pour stimuler les investissements.
Je sais que vous êtes très optimiste à l’égard du cuivre à long terme, mais quels sont les risques ou les obstacles à court terme pour certains de ces minéraux de base?
Oui, je pense que dans l’ensemble, le risque demeure centré sur une macroéconomie. On parle de la COVID. Ça a été une inconnue pendant un certain temps, mais ça semble pointer dans la bonne direction. Eh bien, espérons que nous pourrons nous voir en personne à un moment donné, et il y a l’inflation qui réduit les marges des sociétés. Si elle demeure à un niveau beaucoup plus élevé et pendant plus longtemps que ce que l’on croyait, cela pourrait freiner la croissance mondiale. Je tiens à mentionner qu’historiquement, le cuivre lui-même a bien résisté à l’inflation. Enfin, le dernier facteur, mais non le moindre : la Chine. Les gens s’inquiètent du ralentissement en Chine, voire de son effondrement, en raison des manchettes récentes sur Evergrande, par exemple, et de la pénurie d’électricité. Je dirais simplement que les deux événements ont eu un impact sur la situation actuelle. Parce que le PIB économique a dépassé la cible de 6 % cette année, ça laisse une certaine latitude pour le resserrement de la réglementation. Et aussi, n’oubliez pas que les décideurs disposent d’une vaste gamme d’outils pour atténuer le risque systémique. Et je ne veux pas sous-estimer ce facteur particulier avant le 20e Congrès national du Parti, qui aura lieu plus tard l’année prochaine. Oui.
Alors, pour les investisseurs qui pourraient vouloir avoir une certaine exposition au marché du cuivre, quelle est la meilleure façon d’investir sur ce marché?
Eh bien, je ne sais pas si c’est la meilleure façon de procéder, mais ce que nous faisons, c’est examiner les paramètres fondamentaux des sociétés. Plus précisément, nous ne faisons pas toujours confiance à ce que dit la société, mais nous voulons qu’elle nous « montre l’argent », parce que nous voulons qu’elle ait une capacité supérieure à tolérer les flux de trésorerie disponibles. Le graphique qu’on voit regroupe les huit producteurs de cuivre liquide le plus pur au monde provenant des marchés développés, et on compare notre ratio flux de trésorerie disponibles/cours à celui de l’indice S&P 500 dans ce cas-ci. On constate donc que le taux sporadique actuel est de 5 %. Eh bien, cela signifie que pour chaque dollar que nous investissons dans notre société de cuivre, nous recevons 5 % de plus de flux de trésorerie disponibles que l’ensemble du marché. C’est intéressant d’un point de vue historique, car nous avons connu trois cycles haussiers pour le cuivre au cours de la dernière décennie, mais nous ne touchions pas les mêmes revenus auparavant. La prime actuelle est semblable à celle du début des années 2000, lorsque le cuivre est entré dans un supercycle. Mais pour nous, cela ne signifie pas que nous pouvons fermer les yeux et acheter les titres de n’importe quelle société de cuivre, car depuis le début de l’année, certaines sociétés comme Freeport peuvent offrir un rendement de 50 %. Une autre société peut déclarer une perte à deux chiffres, alors nous voulons être très sélectifs. Une autre chose qu’on essaie, c’est essayer d’être actifs, très actifs. Notre ami Ben Gosic est notre expert en matière de stratégie d’options, par exemple. Donc pendant que tout le monde était très optimiste à l’égard du cuivre, nous nous sommes montrés plus prudents. Mais nous ne sommes pas restés les bras croisés. Ben et l’équipe ont vendu des options de vente chaque semaine simplement dans le but de monétiser l’humeur des marchés et la volatilité des marchés. Nous avons donc été en mesure d’accroître les revenus tout en recueillant les actions des sociétés de cuivre que nous privilégions à un prix inférieur.
Jacky, merci beaucoup pour vos explications.
Merci, Anthony.