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Les tensions s’accentuent au Moyen-Orient dans un contexte d’intensification du conflit entre Israël et l’Iran. Brad Simpson, stratège en chef, Gestion de patrimoine, discute avec Greg Bonnell de Parlons Argent des répercussions possibles sur les marchés.
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Alors les tensions au Moyen-Orient qui augmentent à la suite de l'attaque de l'Iran contre Israël. Les investisseurs, comment peuvent-ils mesurer les risques potentiels? Brad Simpson va nous en parler. C'est toujours un plaisir de vous accueillir, Brad
Merci beaucoup de m'avoir invité.
Donc, évidemment c'est une situation très volatile. On ne sait pas ce qui va arriver, mais vous avez suivi certains scénarios, les choses qui pourraient se passer. Dites-nous ce qu'il en est.
D'abord, je vous dirais que si on essayait de trouver une bonne nouvelle dans tout ça, du point de vue des marchés financiers, évidemment, ce n'est pas bon du côté des coûts humains, mais du côté des réalités financières, ça a avait été en quelque sorte indiqué d'avance ce qui s'annonçait dès lundi, donc les marchés au fond en avaient tenu compte, et on n'a pas paniqué. C'est lié pour beaucoup, je pense, au fait que le marché s'attendait à ce que cela se produise. Évidemment on peut ajouter, si on parle du côté militaire, c'est dur de conclure du point de vue iranien que ça été une grande réussite. Et du point de vue maintenant israélien, du point de vue des alliés d'Israël, ça a été une bonne défense qui a été réussie, donc ça, c'est positif. Je dirais que les marchés ont réagi en conséquence. Quant à la suite, eh bien, nous pensons que, en clair, ça chauffe de plus en plus, là-bas. Et nous pensons que cela va continuer non seulement dans les mois à venir, mais peut-être dans les années à venir. Donc cela dit, il faut avoir une façon d'envisager tout cela. Je dirais que nous avons une analyse de scénario et d'abord, pour ce qui est de la possibilité d'une crise sécuritaire limitée, nous maintenons notre position à 45%, si vous voulez, c'est là où on était en février. On a fait une petite modification en se disant que c'est une crise sécuritaire un peu plus vaste maintenant dans cette zone de la planète. Ça pourrait s'étendre au reste de la région, donc on a augmenté de 5% les probabilités. Par ailleurs, nous avons examiné tout cela en nous disant que pour ce qui est du risque potentiel d'une désescalade là-bas, nous avons réduit ça de 20% de probabilités à 15%. Donc somme toute, dans notre perception de cette réalité là-bas, nous dirions que cela fait hausser la température et que, par la suite, nous allons continuer de suivre les choses de près.
Alors, quand vous avez examiné ces divers scénarios, vous avez un peu modifié votre perspective. De plus, vous avez examiné ce que cela peut signifier pour les obligations, les actions, et ainsi de suite, parlez-nous-en.
Oui, bien sûr. Donc pour les titres à revenu fixe d'abord. La première question, par rapport aux taux d'intérêt, évidemment, si on parle de taux d'intérêt, on évoque l'inflation, et comme c'est un coin du monde où il y a beaucoup de pétrole, c'est lié directement aux conséquences possibles sur la production pétrolière, et si le cours du pétrole grimpe, ce qu'on a vu ces dernières semaines, c'est passé d'environ 80$ le baril à 90, grosso modo, à la suite de cette attaque et ensuite ça a un peu baissé d'un pour cent depuis quelques jours, mais si on a constaté une différence dans le cours du Brent, à 100$, et si ça se passait, ça aurait des conséquences peut-être sur l'inflation et sur les taux d'intérêt. Nous ne pensons pas que cela va se produire à court ou moyen terme. Donc par ailleurs, de l'autre côté de la médaille, il y a des gens qui cherchent plus de sécurité, ce qui signifie donc que la possibilité que les marchés commencent à passer du côté des obligations américaines, ça pourrait pousser les taux d'intérêt à la baisse à cet égard. Donc nous maintenons la pondération en matière de titres à revenu fixe, c'est un peu surpondéré chez nous et nous sommes très à l'aise pour ce qui est de cette position.
Maintenant, côté actions boursières, donc évidemment, il y a des liens entre les obligations et les actions boursières, on y reviendra, mais donc les actions boursières.
Donc ça, c'est la grande question pour les investisseurs à l'heure actuelle, surtout si on veut formuler tout ça en se disant que le gros de ce qui se passe dans les marchés mondiaux, c'est ce qui se passe du côté du S&P 500, donc depuis octobre 2023, il y a eu un rebondissement d'environ 25%, somme toute. En dollars, ça a ajouté environ 12 000 milliards de capitalisation boursière, en dollars, et puis donc ça a beaucoup bougé et il y a eu presque aucune volatilité de ce côté depuis, disons, cinq ou six mois. C'est donc un marché qui cherche une raison de passer du côté de la correction, mais comme cette mesure militaire avait été télégraphiée d'ailleurs, ça n'a pas été catalyseur de correction boursière, mais ces dernières semaines, quand même, ça se produit un peu, ce genre de correction boursière, et probablement que cela se produira de plus en plus dans les semaines à venir. Il y a beaucoup de vents défavorables. Donc pour cette raison, nous pensons qu'il faut être prudent et donc nos pondérations de ce côté sont neutres, c'était le cas avant cet événement, c'est une bonne façon d'envisager les choses, à notre avis.
Donc les liens avec l'inflation et puis les autres matières de produits de base, qu'en est-il?
Donc, les produits de base, je vous dirais que de ce côté-là, c'est très intéressant pour quelques raisons. D'abord, si on réfléchit à notre travail, le travail de mon équipe, c'est de voir comment répartir le capital et gérer le risque. Pour nous, donc, au point de départ, si on remonte au début de l'année, ou même vers la fin, enfin novembre dernier, une des choses qu'on a signalées, dans nos prévisions pour l'année à venir, c'est que nous prévoyions qu'il y aurait beaucoup de turbulences dans ce coin du monde. Et une des choses qu'il faut tenir en tête, c'est la possibilité d'une guerre d'intervention militaire qui exercerait des pressions sur les cours du pétrole. Donc nous voulons nous assurer d'en tenir compte, de cette probabilité d'une augmentation des tensions militaires. Par ailleurs, nous nous sommes dit, et c'est toujours le cas, qu'une petite surpondération sur les produits de base dans l'ensemble, ce serait bien, donc c'est une répartition stratégique et nous pensons que les investisseurs doivent continuer d'être présents dans les produits de base. Pourquoi, eh bien, parce que c'est une bonne façon de se protéger. Et puis, le marché, depuis maintenant six mois, et bien toutes les fois qu'il y a une augmentation des tensions, où que ce soit d'ailleurs, en matière de guerre en Ukraine aussi, en Israël, ce que nous constatons, c'est que les produits de base jouent un rôle et nous permettent d'avoir une bonne diversification. C'est toujours le cas.
On a beaucoup discuté, vous et moi, de réfléchir à long terme au marché, vous avez évoqué la répartition des capitaux... Dès le début, vous avez dit que ces événements, qui peuvent évoluer rapidement, ont des conséquences pendant des semaines, des mois, et peut-être des années. Alors, les investisseurs, quand ils réfléchissent à ses tensions géopolitiques, que doivent-ils se dire?
À mon avis, c'est important donc, en fait, une chose qui nous aide, et nous nous en préoccupons ces dernières années, c'est qu'en cette ère de démondialisation, malheureusement, maintenant, il y aura plus de conflits de par le monde. En d'autres mots, on pourrait concevoir un portefeuille en tenant compte de tout cela. Donc le point de départ, ça revient à dire qu'il faut s'assurer d'avoir une bonne diversification du portefeuille. Et cela nous oriente. Ce que ça veut dire, au fond, c'est que... on ne doit pas agir en fonction uniquement de ce qu'on détient à l'heure actuelle en pensant que ça va grimper. Il faut penser aussi que ça peut chuter, certains des cours des actions qu'on détient. Donc il faut se protéger, protéger son capital et protéger éventuellement ce qui peut se passer en cas de volatilité accrue. Si on agit de la sorte, enfin, dernière pièce au casse-tête, c'est qu'en bout de piste, il faut s'assurer... pourquoi on investit. Il faut avoir un plan financier, évidemment. Il faut que nos investissements soient en fonction de nos objectifs. Donc plusieurs d'entre nous avons des horizons d'attente assez longs et on peut se dire dans ce genre de situation que les actifs à long terme, comme les actions boursières, ça rapporte, même si on peut traverser des périodes, disons, comme ce qu'on a vu maintenant, donc les activités militaires, mais pourvu qu'on ait un horizon d'attente assez prolongé, notre portefeuille peut tenir le coup.
Alors les tensions au Moyen-Orient qui augmentent à la suite de l'attaque de l'Iran contre Israël. Les investisseurs, comment peuvent-ils mesurer les risques potentiels? Brad Simpson va nous en parler. C'est toujours un plaisir de vous accueillir, Brad
Merci beaucoup de m'avoir invité.
Donc, évidemment c'est une situation très volatile. On ne sait pas ce qui va arriver, mais vous avez suivi certains scénarios, les choses qui pourraient se passer. Dites-nous ce qu'il en est.
D'abord, je vous dirais que si on essayait de trouver une bonne nouvelle dans tout ça, du point de vue des marchés financiers, évidemment, ce n'est pas bon du côté des coûts humains, mais du côté des réalités financières, ça a avait été en quelque sorte indiqué d'avance ce qui s'annonçait dès lundi, donc les marchés au fond en avaient tenu compte, et on n'a pas paniqué. C'est lié pour beaucoup, je pense, au fait que le marché s'attendait à ce que cela se produise. Évidemment on peut ajouter, si on parle du côté militaire, c'est dur de conclure du point de vue iranien que ça été une grande réussite. Et du point de vue maintenant israélien, du point de vue des alliés d'Israël, ça a été une bonne défense qui a été réussie, donc ça, c'est positif. Je dirais que les marchés ont réagi en conséquence. Quant à la suite, eh bien, nous pensons que, en clair, ça chauffe de plus en plus, là-bas. Et nous pensons que cela va continuer non seulement dans les mois à venir, mais peut-être dans les années à venir. Donc cela dit, il faut avoir une façon d'envisager tout cela. Je dirais que nous avons une analyse de scénario et d'abord, pour ce qui est de la possibilité d'une crise sécuritaire limitée, nous maintenons notre position à 45%, si vous voulez, c'est là où on était en février. On a fait une petite modification en se disant que c'est une crise sécuritaire un peu plus vaste maintenant dans cette zone de la planète. Ça pourrait s'étendre au reste de la région, donc on a augmenté de 5% les probabilités. Par ailleurs, nous avons examiné tout cela en nous disant que pour ce qui est du risque potentiel d'une désescalade là-bas, nous avons réduit ça de 20% de probabilités à 15%. Donc somme toute, dans notre perception de cette réalité là-bas, nous dirions que cela fait hausser la température et que, par la suite, nous allons continuer de suivre les choses de près.
Alors, quand vous avez examiné ces divers scénarios, vous avez un peu modifié votre perspective. De plus, vous avez examiné ce que cela peut signifier pour les obligations, les actions, et ainsi de suite, parlez-nous-en.
Oui, bien sûr. Donc pour les titres à revenu fixe d'abord. La première question, par rapport aux taux d'intérêt, évidemment, si on parle de taux d'intérêt, on évoque l'inflation, et comme c'est un coin du monde où il y a beaucoup de pétrole, c'est lié directement aux conséquences possibles sur la production pétrolière, et si le cours du pétrole grimpe, ce qu'on a vu ces dernières semaines, c'est passé d'environ 80$ le baril à 90, grosso modo, à la suite de cette attaque et ensuite ça a un peu baissé d'un pour cent depuis quelques jours, mais si on a constaté une différence dans le cours du Brent, à 100$, et si ça se passait, ça aurait des conséquences peut-être sur l'inflation et sur les taux d'intérêt. Nous ne pensons pas que cela va se produire à court ou moyen terme. Donc par ailleurs, de l'autre côté de la médaille, il y a des gens qui cherchent plus de sécurité, ce qui signifie donc que la possibilité que les marchés commencent à passer du côté des obligations américaines, ça pourrait pousser les taux d'intérêt à la baisse à cet égard. Donc nous maintenons la pondération en matière de titres à revenu fixe, c'est un peu surpondéré chez nous et nous sommes très à l'aise pour ce qui est de cette position.
Maintenant, côté actions boursières, donc évidemment, il y a des liens entre les obligations et les actions boursières, on y reviendra, mais donc les actions boursières.
Donc ça, c'est la grande question pour les investisseurs à l'heure actuelle, surtout si on veut formuler tout ça en se disant que le gros de ce qui se passe dans les marchés mondiaux, c'est ce qui se passe du côté du S&P 500, donc depuis octobre 2023, il y a eu un rebondissement d'environ 25%, somme toute. En dollars, ça a ajouté environ 12 000 milliards de capitalisation boursière, en dollars, et puis donc ça a beaucoup bougé et il y a eu presque aucune volatilité de ce côté depuis, disons, cinq ou six mois. C'est donc un marché qui cherche une raison de passer du côté de la correction, mais comme cette mesure militaire avait été télégraphiée d'ailleurs, ça n'a pas été catalyseur de correction boursière, mais ces dernières semaines, quand même, ça se produit un peu, ce genre de correction boursière, et probablement que cela se produira de plus en plus dans les semaines à venir. Il y a beaucoup de vents défavorables. Donc pour cette raison, nous pensons qu'il faut être prudent et donc nos pondérations de ce côté sont neutres, c'était le cas avant cet événement, c'est une bonne façon d'envisager les choses, à notre avis.
Donc les liens avec l'inflation et puis les autres matières de produits de base, qu'en est-il?
Donc, les produits de base, je vous dirais que de ce côté-là, c'est très intéressant pour quelques raisons. D'abord, si on réfléchit à notre travail, le travail de mon équipe, c'est de voir comment répartir le capital et gérer le risque. Pour nous, donc, au point de départ, si on remonte au début de l'année, ou même vers la fin, enfin novembre dernier, une des choses qu'on a signalées, dans nos prévisions pour l'année à venir, c'est que nous prévoyions qu'il y aurait beaucoup de turbulences dans ce coin du monde. Et une des choses qu'il faut tenir en tête, c'est la possibilité d'une guerre d'intervention militaire qui exercerait des pressions sur les cours du pétrole. Donc nous voulons nous assurer d'en tenir compte, de cette probabilité d'une augmentation des tensions militaires. Par ailleurs, nous nous sommes dit, et c'est toujours le cas, qu'une petite surpondération sur les produits de base dans l'ensemble, ce serait bien, donc c'est une répartition stratégique et nous pensons que les investisseurs doivent continuer d'être présents dans les produits de base. Pourquoi, eh bien, parce que c'est une bonne façon de se protéger. Et puis, le marché, depuis maintenant six mois, et bien toutes les fois qu'il y a une augmentation des tensions, où que ce soit d'ailleurs, en matière de guerre en Ukraine aussi, en Israël, ce que nous constatons, c'est que les produits de base jouent un rôle et nous permettent d'avoir une bonne diversification. C'est toujours le cas.
On a beaucoup discuté, vous et moi, de réfléchir à long terme au marché, vous avez évoqué la répartition des capitaux... Dès le début, vous avez dit que ces événements, qui peuvent évoluer rapidement, ont des conséquences pendant des semaines, des mois, et peut-être des années. Alors, les investisseurs, quand ils réfléchissent à ses tensions géopolitiques, que doivent-ils se dire?
À mon avis, c'est important donc, en fait, une chose qui nous aide, et nous nous en préoccupons ces dernières années, c'est qu'en cette ère de démondialisation, malheureusement, maintenant, il y aura plus de conflits de par le monde. En d'autres mots, on pourrait concevoir un portefeuille en tenant compte de tout cela. Donc le point de départ, ça revient à dire qu'il faut s'assurer d'avoir une bonne diversification du portefeuille. Et cela nous oriente. Ce que ça veut dire, au fond, c'est que... on ne doit pas agir en fonction uniquement de ce qu'on détient à l'heure actuelle en pensant que ça va grimper. Il faut penser aussi que ça peut chuter, certains des cours des actions qu'on détient. Donc il faut se protéger, protéger son capital et protéger éventuellement ce qui peut se passer en cas de volatilité accrue. Si on agit de la sorte, enfin, dernière pièce au casse-tête, c'est qu'en bout de piste, il faut s'assurer... pourquoi on investit. Il faut avoir un plan financier, évidemment. Il faut que nos investissements soient en fonction de nos objectifs. Donc plusieurs d'entre nous avons des horizons d'attente assez longs et on peut se dire dans ce genre de situation que les actifs à long terme, comme les actions boursières, ça rapporte, même si on peut traverser des périodes, disons, comme ce qu'on a vu maintenant, donc les activités militaires, mais pourvu qu'on ait un horizon d'attente assez prolongé, notre portefeuille peut tenir le coup.