De nombreuses mères de la génération sandwich doivent prendre soin de leurs enfants, tout en subvenant aux besoins de leurs parents vieillissants. Comment peut-on traverser cette étape difficile de la vie tout en ayant une carrière chargée? Nicole Ewing, directrice, Planification fiscale et successorale, Gestion de patrimoine TD, se joint à Kim Parlee pour en parler.
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De nombreuses femmes de la génération sandwich pourraient se retrouver dans une situation unique, s’occupant de leurs propres enfants, tout en prenant soin d’une mère ou d’un parent âgé, en plus de leur propre carrière et de leur famille, et selon Statistique Canada, les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’offrir des soins conjoints. Alors, quelles sont les façons de composer avec cette situation? Cela peut être difficile.
Nicole Ewing, directrice, Planification fiscale et successorale à Gestion de patrimoine TD se joint à moi pour discuter non seulement des données financières, mais aussi de certaines statistiques. Nicole, commençons par, je suppose, l’état du monde et la fréquence à laquelle cela se produit. Les attentes à l’égard de la parentalité, les réalités de la prestation de soins ont évolué et la pression est plus forte que jamais.
C’est vraiment le cas, et les données de Statistique Canada sont très éloquentes à mon avis, car on voit que 52 % des femmes prennent soin d’enfants ou d’adultes à charge. 23 % d’entre elles prodiguent des soins non rémunérés à des adultes handicapés ou atteints d’une maladie de longue durée. Les personnes de la génération sandwich qui donnent des soins, encore une fois, qui sont plus susceptibles d’être des femmes, dans une proportion de 7 %, prennent soin d’enfants mineurs et d’adultes à charge.
Et ce qui est intéressant, ce n’est pas seulement qu’elles prodiguent des soins, n’est-ce pas? C’est le type de soins qui est très important ici. C’est que les femmes prodiguent des soins pour lesquels des rendez-vous réguliers doivent être pris et des traitements, prolongés, ce qui les empêche de profiter d’une certaine souplesse en ce qui a trait aux options offertes, et, en plus de ne pas seulement fournir ces soins de manière régulière, il y a aussi la quantité de soins qu’elles donnent. Pour les femmes, la moyenne est de 10 heures par semaine. C’est beaucoup.
Quand on ajoute à ça, comme vous l’avez mentionné, le fait de prendre soin d’enfants mineurs, de les conduire à leurs activités et de s’assurer qu’ils vivent une expérience complète... certaines personnes âgées prennent soin de leurs parents âgés parce que nous vivons plus longtemps. Les femmes ont des enfants plus tard, et l’âge moyen est de 32 ans. Tout ça se conjugue à une situation très difficile sur le plan financier et émotionnel, ce qui représente une énorme pression.
En fait, Nicole, j’ai une théorie selon laquelle 7 % des femmes qui sont des prestataires de soins de la génération sandwich... je crois que c’est beaucoup plus, mais elles sont trop occupées pour répondre au sondage.
[RIRES]
C’est pourquoi elles ne peuvent pas le remplir. Avez-vous des histoires de clientes, simplement sur ce que vous avez entendu au sujet d’une journée typique, sur ce à quoi ressemble leur expérience?
Oh, mon Dieu. Mon Dieu, une journée typique... je pense à l’une de nos clientes qui doit installer son enfant dans une autre ville pour l’université, qui déménage aussi son beau-père de sa maison à un établissement de soins de longue durée capable de répondre à ses besoins, sa mère déménage dans un condo qui doit être aménagé, et tout ça en exploitant une entreprise à part entière et en prenant soin d’un conjoint à la maison qui a des problèmes de santé chroniques.
Voici une autre situation : une femme a un enfant qui va à l’université, un autre est à l’école secondaire et occupe un emploi à temps partiel où elle doit le conduire, un autre est à l’école intermédiaire et pratique toutes sortes d’activités, sa mère est à l’extérieur de la ville et a besoin d’être visitée régulièrement, ce qui veut dire des allers-retours dans une autre ville. Et maintenant, sa belle-mère a emménagé avec elle récemment après le décès de son mari, et elle a été victime d’une chute. Il y a donc beaucoup de choses à gérer d’un seul coup... et on vous comprend. Cela se produit partout, et c’est une expérience très, très difficile.
C’était essoufflant d’écouter ça.
[RIRES]
Il y a évidemment l’aspect mental. Il y a le côté émotionnel. Il y a l’aspect physique, ce avec quoi il faut composer, et c’est épuisant. Mais nous sommes là pour aider les gens avec l’aspect financier. Y a-t-il des choses que les gens peuvent prévoir pour mettre leur situation en règle, pour se faciliter la tâche?
Il s’agit en partie de bien connaître votre situation, les actifs à votre disposition, vos flux de revenus et d’établir des limites, de savoir quelles sont les options, et non pas toutes les options qu’on aimerait avoir, mais celles qui sont possibles, puis de réunir tout ça, en tenant compte non seulement de vos finances personnelles, en vous assurant d’avoir des fonds d’urgence et un plan de retraite en place, en continuant à vous prioriser, vous et votre avenir, mais aussi en travaillant sur la situation financière de vos parents.
Selon les ressources dont ils pourraient disposer, vous pouvez les aider à maximiser ces ressources en s’assurant qu’ils utilisent efficacement leurs sources de revenus ou à comprendre quelles sont les limites de leur situation. Ils pourraient vouloir vieillir chez eux. Ce n’est peut-être pas une option possible pour eux s’ils n’ont pas les ressources financières pour le faire. Il faut donc partager cette responsabilité financière entre frères et sœurs, s’assurer que tout le monde est vraiment conscient de sa propre situation personnelle et de celle de ses parents, et de ce que vous pouvez faire collectivement en tant que famille et franchement, être en mesure de dire non dans ces circonstances également.
Encore une fois, je dirais que vous devez vous assurer que votre planification successorale est en règle, et cela comprend vos procurations, s’assurer que si quelqu’un a besoin que vous interveniez; par exemple, si un parent âgé vous demande d’agir en son nom, s’il perd ses capacités, vous devez être en mesure de fournir ces documents. Veillez à ce que les testaments soient en place pour que toute administration ultérieure de la succession soit plus simple et facile à gérer, et pensez à vos options et à celles de vos parents, et essayez d’équilibrer ces options du mieux que vous le pouvez.
Il ne me reste qu’environ 30 secondes, Nicole, mais c’est important. Y a-t-il des facteurs fiscaux auxquels les gens devraient également réfléchir lorsqu’ils sont dans cette situation?
Assurez-vous de bien connaître le plus possible tous les différents crédits d’impôt et déductions qui vous sont offerts, par exemple le crédit d’impôt pour personnes handicapées, les frais médicaux qui peuvent être déduits... le crédit d’impôt pour l’accessibilité domiciliaire, les frais de garde d’enfants, le montant canadien pour aidants naturels, le crédit d’impôt pour la rénovation d’habitations multigénérationnelles. Vous pouvez les utiliser pour maximiser les ressources dont vous disposez, et certaines peuvent être partagées entre la personne à charge et la personne qui offre cette aide financière. En combinant tout ça tout en travaillant avec un professionnel qui peut vous guider, qui connaît vos options, un fiscaliste, un professionnel des services financiers.
Et vos bons amis et collègues aussi, ils ont des histoires à vous raconter. Ils vivent ces situations. On peut donc regrouper certaines de ces solutions avec l’aide d’un professionnel pour nous aider à nous guider.
[MUSIQUE]
Nicole Ewing, directrice, Planification fiscale et successorale à Gestion de patrimoine TD se joint à moi pour discuter non seulement des données financières, mais aussi de certaines statistiques. Nicole, commençons par, je suppose, l’état du monde et la fréquence à laquelle cela se produit. Les attentes à l’égard de la parentalité, les réalités de la prestation de soins ont évolué et la pression est plus forte que jamais.
C’est vraiment le cas, et les données de Statistique Canada sont très éloquentes à mon avis, car on voit que 52 % des femmes prennent soin d’enfants ou d’adultes à charge. 23 % d’entre elles prodiguent des soins non rémunérés à des adultes handicapés ou atteints d’une maladie de longue durée. Les personnes de la génération sandwich qui donnent des soins, encore une fois, qui sont plus susceptibles d’être des femmes, dans une proportion de 7 %, prennent soin d’enfants mineurs et d’adultes à charge.
Et ce qui est intéressant, ce n’est pas seulement qu’elles prodiguent des soins, n’est-ce pas? C’est le type de soins qui est très important ici. C’est que les femmes prodiguent des soins pour lesquels des rendez-vous réguliers doivent être pris et des traitements, prolongés, ce qui les empêche de profiter d’une certaine souplesse en ce qui a trait aux options offertes, et, en plus de ne pas seulement fournir ces soins de manière régulière, il y a aussi la quantité de soins qu’elles donnent. Pour les femmes, la moyenne est de 10 heures par semaine. C’est beaucoup.
Quand on ajoute à ça, comme vous l’avez mentionné, le fait de prendre soin d’enfants mineurs, de les conduire à leurs activités et de s’assurer qu’ils vivent une expérience complète... certaines personnes âgées prennent soin de leurs parents âgés parce que nous vivons plus longtemps. Les femmes ont des enfants plus tard, et l’âge moyen est de 32 ans. Tout ça se conjugue à une situation très difficile sur le plan financier et émotionnel, ce qui représente une énorme pression.
En fait, Nicole, j’ai une théorie selon laquelle 7 % des femmes qui sont des prestataires de soins de la génération sandwich... je crois que c’est beaucoup plus, mais elles sont trop occupées pour répondre au sondage.
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C’est pourquoi elles ne peuvent pas le remplir. Avez-vous des histoires de clientes, simplement sur ce que vous avez entendu au sujet d’une journée typique, sur ce à quoi ressemble leur expérience?
Oh, mon Dieu. Mon Dieu, une journée typique... je pense à l’une de nos clientes qui doit installer son enfant dans une autre ville pour l’université, qui déménage aussi son beau-père de sa maison à un établissement de soins de longue durée capable de répondre à ses besoins, sa mère déménage dans un condo qui doit être aménagé, et tout ça en exploitant une entreprise à part entière et en prenant soin d’un conjoint à la maison qui a des problèmes de santé chroniques.
Voici une autre situation : une femme a un enfant qui va à l’université, un autre est à l’école secondaire et occupe un emploi à temps partiel où elle doit le conduire, un autre est à l’école intermédiaire et pratique toutes sortes d’activités, sa mère est à l’extérieur de la ville et a besoin d’être visitée régulièrement, ce qui veut dire des allers-retours dans une autre ville. Et maintenant, sa belle-mère a emménagé avec elle récemment après le décès de son mari, et elle a été victime d’une chute. Il y a donc beaucoup de choses à gérer d’un seul coup... et on vous comprend. Cela se produit partout, et c’est une expérience très, très difficile.
C’était essoufflant d’écouter ça.
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Il y a évidemment l’aspect mental. Il y a le côté émotionnel. Il y a l’aspect physique, ce avec quoi il faut composer, et c’est épuisant. Mais nous sommes là pour aider les gens avec l’aspect financier. Y a-t-il des choses que les gens peuvent prévoir pour mettre leur situation en règle, pour se faciliter la tâche?
Il s’agit en partie de bien connaître votre situation, les actifs à votre disposition, vos flux de revenus et d’établir des limites, de savoir quelles sont les options, et non pas toutes les options qu’on aimerait avoir, mais celles qui sont possibles, puis de réunir tout ça, en tenant compte non seulement de vos finances personnelles, en vous assurant d’avoir des fonds d’urgence et un plan de retraite en place, en continuant à vous prioriser, vous et votre avenir, mais aussi en travaillant sur la situation financière de vos parents.
Selon les ressources dont ils pourraient disposer, vous pouvez les aider à maximiser ces ressources en s’assurant qu’ils utilisent efficacement leurs sources de revenus ou à comprendre quelles sont les limites de leur situation. Ils pourraient vouloir vieillir chez eux. Ce n’est peut-être pas une option possible pour eux s’ils n’ont pas les ressources financières pour le faire. Il faut donc partager cette responsabilité financière entre frères et sœurs, s’assurer que tout le monde est vraiment conscient de sa propre situation personnelle et de celle de ses parents, et de ce que vous pouvez faire collectivement en tant que famille et franchement, être en mesure de dire non dans ces circonstances également.
Encore une fois, je dirais que vous devez vous assurer que votre planification successorale est en règle, et cela comprend vos procurations, s’assurer que si quelqu’un a besoin que vous interveniez; par exemple, si un parent âgé vous demande d’agir en son nom, s’il perd ses capacités, vous devez être en mesure de fournir ces documents. Veillez à ce que les testaments soient en place pour que toute administration ultérieure de la succession soit plus simple et facile à gérer, et pensez à vos options et à celles de vos parents, et essayez d’équilibrer ces options du mieux que vous le pouvez.
Il ne me reste qu’environ 30 secondes, Nicole, mais c’est important. Y a-t-il des facteurs fiscaux auxquels les gens devraient également réfléchir lorsqu’ils sont dans cette situation?
Assurez-vous de bien connaître le plus possible tous les différents crédits d’impôt et déductions qui vous sont offerts, par exemple le crédit d’impôt pour personnes handicapées, les frais médicaux qui peuvent être déduits... le crédit d’impôt pour l’accessibilité domiciliaire, les frais de garde d’enfants, le montant canadien pour aidants naturels, le crédit d’impôt pour la rénovation d’habitations multigénérationnelles. Vous pouvez les utiliser pour maximiser les ressources dont vous disposez, et certaines peuvent être partagées entre la personne à charge et la personne qui offre cette aide financière. En combinant tout ça tout en travaillant avec un professionnel qui peut vous guider, qui connaît vos options, un fiscaliste, un professionnel des services financiers.
Et vos bons amis et collègues aussi, ils ont des histoires à vous raconter. Ils vivent ces situations. On peut donc regrouper certaines de ces solutions avec l’aide d’un professionnel pour nous aider à nous guider.
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