Bien que les actions aient affiché un rendement positif depuis le début de l’année, de nombreux investisseurs continuent de se méfier du risque. Brad Simpson, stratège en chef, Gestion de patrimoine TD, se joint à Anthony Okolie de Parlons Argent pour discuter de la dichotomie actuelle.
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Bien que les marchés boursiers aient enregistré des performances positives depuis le début de l'année, la morosité règne toujours et les investisseurs continuent de se tourner vers les CPG et les fonds du marché monétaire. Brad Simpson, de Gestion de Patrimoine TD, nous rejoint pour discuter du problème de perception par rapport à la réalité. Bonjour, Brad.
Bonjour, Anthony.
Brad, vous avez publié un nouveau rapport intitulé The best of times and the worst of times dans lequel vous examinez la perception par rapport à la réalité sur les marchés. Que constatez-vous?
Nous en sommes au deuxième mois de ce phénomène qui nous fascine. Il y a différentes périodes qui manifestent des situations extrêmes sur les marchés. Vous en avez parlé dans votre introduction, vous avez évoqué les événements sur les marchés boursiers.
Remontez deux ans en arrière, combien de fois a-t-on dit: la Fed pense une chose, NVIDIA en fait une autre, à quel point y a-t-il eu un tel clivage, une telle césure entre la perception et la réalité, et c'est cela qui alimente une bonne partie de nos discussions. Quand on considère l'investisseur individuel, l'investisseur de patrimoine, d'une part, il fait remonter les marchés boursiers accompagné par certains investisseurs institutionnels, et par ailleurs, il accumule des liquidités. J'en ai déjà beaucoup parlé, mais il ne s'agit pas uniquement des investisseurs de base. On le voit également chez les professionnels et même sur les marchés privés. C'est le genre d'extrêmes où il y a un aspect positif et un aspect négatif. Ce graphique illustre mon propos. Il s'agit du nombre d'opérations de capital investissement et de la valeur de ces opérations par année civile. Quand on voit une ligne qui monte ou qui baisse à ce point, cela montre que le nombre d'opérations et la valeur de celles-ci, depuis quelques années, sont en baisse. Il y a donc moins d'argent qui est investi et c'est parce que la même crainte règne sur les marchés du capital investissement que sur les marchés boursiers. Ce qui indique, compte tenu de tout ce que nous avons vu, des préoccupations géopolitiques, la crainte de l'inflation, cela représente un élément très important pour nous et il faut prendre du recul et nous accommoder de cette dualité sur les marchés. Si vous considérez ce que font les grands investisseurs dans le capital investissement, ils commencent à mettre leurs capitaux à l'œuvre, c'est très intéressant. Les opérations qu'ils réalisent sont de moins grande envergure, mais leur activité s'intensifie et s'intensifie considérablement. Il y a un autre secteur où l'activité s'intensifie, c'est sur le marché secondaire. Le marché secondaire du capital investissement consiste à acheter des opérations réalisées par un premier groupe d'investisseurs. L'un de mes mentors m'a appris en cours de carrière que l'on peut avoir d'excellents actifs qui peuvent être pris en main aux dépens d'investisseurs, soit qui ne peuvent pas déployer leurs capitaux, ou qui se retrouvent encalminés sur le marché. Il s'agit donc d'un phénomène très intéressant que nous constatons. Il y a un autre élément, si on se tourne vers le passé, au mois de janvier, je me rappelle que je signalais que le marché des options ne manifestait aucune crainte de la part des investisseurs. Il n'y avait guère de couverture. À présent cela commence à remonter. Si on considère l'étendue des opérations de couverture aujourd'hui, la couverture est beaucoup plus coûteuse qu'autrefois. Qu'est-ce que ça signifie? Cela signifie... ...qu'à cause de l'évolution des marchés boursiers, d'abord, les valorisations ont augmenté, et deuxièmement, si l'on remonte à quelques mois en arrière, on parlait de l'inflation, l'inflation affichait une tendance plus positive, surtout aux États-Unis. Or les statistiques de l'IPC parues en avril ont fait évoluer le discours relatif à l'inflation. Au fur et à mesure que ce discours s'infléchissait, les marchés boursiers ont commencé à manifester une plus grande volatilité dans une certaine mesure, les taux d'intérêt également sont devenus un peu plus volatiles, considérez le mois d'avril par exemple. L'obligation du Trésor à 30 ans a vu son rendement progresser de 48 points de base, l'obligation du Trésor à 10 ans de 25 à 30 points de base. Or, sur les marchés obligataires, ce sont des évolutions de grande amplitude. C'est ce qui s'est produit pendant la première partie du premier trimestre. Conclusion à en tirer, le discours que l'on tenait auparavant qui était marqué par une absence de crainte sur les marchés, a beaucoup évolué. À présent, les investisseurs mettent en oeuvre des stratégies de couverture, pas pour se protéger, les options ne sont toujours pas très coûteuses, nous en sommes à un stade assez précoce, mais c'est une façon d'envisager la répartition des portefeuilles aujourd'hui. Il est important de continuer de tenir compte des deux extrêmes et de la nécessité de s'en accommoder.
Vous avez dit que la Chine est un bon exemple de ces différences entre la perception et la réalité.
Oui. Il y a une chose dans notre rapport trimestriel sur la stratégie de portefeuille que nous avons abondamment traité. C'est la situation de la Chine. Étant en Amérique du Nord, surtout aujourd'hui... ...nous sommes saturés de médias américains. Allumez un appareil, je le fais le soir. Je regarde la mise à jour de la BBC, un rapport de Fox, un rapport de CNN, un rapport de MSNBC, et c'est extraordinaire quand on entend le rapport de la BBC de voir que cette chaîne parle surtout d'Israël et de Gaza. C'est vraiment surtout de ça qu'il s'agit. Alors que les médias américains et CNBC également, il y a une vignette sur Gaza, et puis le reste du rapport est consacré à Trump et à ce qui va se produire dans le paysage politique. Alors c'est vraiment extraordinaire, c'est frappant. Le problème, c'est que pour les marchés financiers, il y a tout le reste de la planète dont on ne s'occupe pas. En particulier, il y a la Chine. La Chine est la deuxième économie du monde. Même si la répartition, nos répartitions en tant qu'organisation sont assez faibles, en termes économiques et en termes géopolitiques, c'est extraordinairement important et ça a un impact sur les marchés financiers et sur leur évolution. Donc nous nous sommes dit qu'il vaudrait mieux prendre du recul par rapport à ce biais en faveur de l'Amérique du Nord et approfondir ce qui se passe en Chine. L'objet de nos rapports est le suivant: Nous pensons que la Chine est en proie à ce que je pourrais appeler, sinon un demi-tour, du moins une évolution considérable par rapport à ce qui s'y passait depuis 30 ans, et une ère nouvelle s'ouvre pour les 30 prochaines années, au moins pour les cinq prochaines années de toute façon. Selon nous, il s'agit d'un phénomène très, très important, et si nous considérons l'impact à court terme, si vous considérez les États-Unis et la Chine côte à côte, cette dualité vraiment saute aux yeux. Tout d'abord les dépenses publiques, en dépit de ce qu'on entend dire dans les médias et les émissions d'actualité, il y a eu d'énormes dépenses budgétaires aux États-Unis, la loi Chips, le rapatriement de la fabrication, la relocalisation, alors qu'en Chine, typiquement, en situation de ralentissement, comme celle qui s'y produit là-bas, le gouvernement ouvre les vannes budgétaires et intervient. Or ce n'est pas ce qui se produit. Le gouvernement intervient modestement, mais ce n'est pas du tout ce qui se serait produit pendant la période pré-Covid. Deuxièmement, la consommation. L'activité du consommateur est incroyable aux États-Unis. Et puis on considère la consommation en Chine... 26 % du bilan personnel aux États-Unis se résume au portefeuille immobilier... ...alors qu'en Chine, c'est 41%. Nous savons tous qu'elle est la situation du secteur de l'immobilier là-bas. Le propriétaire moyen a subi une baisse de 20 à 40 % de sa valeur nette. Quand vous songez à l'impact que ça peut avoir sur le consommateur et sur sa capacité de dépenser, quand on considère l'économie américaine et sa situation aujourd'hui, on peut se dire: bon, le consommateur se porte encore très bien... ...les consommateurs dépensent toujours activement, ce qui alimente l'économie, alors qu'en Chine, il y a une extrême réticence à dépenser de la part des consommateurs. On le constate également dans le milieu des affaires. Les entreprises chinoises se demandent: Mais les gens resserrent les cordons de la bourse, moi, je ne vais pas dépenser dans mon entreprise puisque les consommateurs ne dépensent pas. Alors bien entendu, quand vous considérez... ...les sociétés ouvertes aux États-Unis et les dépenses qu'elles engagent pour leur activité, c'est extraordinaire. Si vous considérez ce qui s'est produit même depuis 10 jours, les annonces d'Apple, de Microsoft, de Meta, des annonces de rachat d'actions, vraiment, c'est effarant. Donc il y a une ambiance très différente qui y règne. Et pour conclure tout ceci, la crise de l'immobilier qui est en cours, il y a un environnement très différent en Chine. Le dernier volet auquel nous avons consacré d'assez longs développements dans nos rapports, je pense que les gestionnaires de portefeuille, les analystes collectivement et le grand public ne se sont pas encore rendu compte du fait qu'il y a au pouvoir un gouvernement différent là-bas aujourd'hui, qui a des politiques budgétaires différentes, des politiques monétaires différentes, et que nous devons ajuster notre attitude sur cette base. La raison pour laquelle je pense qu'il faut demeurer concentré sur cela, c'est que, comme nous l'avons dit depuis deux ans à présent, c'est l'un de nos thèmes au long cours, c'est la démondialisation. Nous continuons de nous concentrer sur cela. Il est essentiel de nous dire: Bon, voyons ce qui se passe dans le monde entier et à quoi cela ressemble, et même si vous considérez, si vous demandez à un investisseur: qu'elle est une tendance à long terme aux États-Unis, immédiatement, on dirait l'intelligence artificielle, la technologie, ça, c'est fantastique. Considérez les politiques gouvernementales en Chine, en faveur de la communauté technologique, c'est une communauté, c'est une politique qui est censée être favorable au milieu technologique, mais qui en fait en étouffent le développement. Si on considère les politiques qui sont adoptées là-bas et la différence par rapport à ce qui se passe aux États-Unis, elle est considérable. Tout cela va finir par avoir un impact sur votre portefeuille, sa répartition, mais bien entendu, ceci a également un impact potentiellement sur l'aspect que prendra l'inflation, et puis, le dernier élément, puisque nous écrivions ce rapport en avril, alors même que nous écrivions, les marchés boursiers chinois ont commencé à prendre leur essor. Nous nous sommes dit: bon, d'abord, c'est une tendance structurelle lourde à long terme. Et deuxièmement, ce qu'il faut signaler, c'est qu'on entend beaucoup... Les spécialistes "vieille école" du marché boursier, ceux que j'ai côtoyés au début de ma carrière, mettent en garde contre le dernier soubresaut, les valorisations sont très basses, il y a un petit peu de mesures de relance politiques, budgétaires et monétaires qui ont été prises depuis quelques semaines et nous ne pensons pas que ce soubresaut durera, et nous pensons donc que notre répartition neutre et très faible continue d'avoir du bon sens.
Bonjour, Anthony.
Brad, vous avez publié un nouveau rapport intitulé The best of times and the worst of times dans lequel vous examinez la perception par rapport à la réalité sur les marchés. Que constatez-vous?
Nous en sommes au deuxième mois de ce phénomène qui nous fascine. Il y a différentes périodes qui manifestent des situations extrêmes sur les marchés. Vous en avez parlé dans votre introduction, vous avez évoqué les événements sur les marchés boursiers.
Remontez deux ans en arrière, combien de fois a-t-on dit: la Fed pense une chose, NVIDIA en fait une autre, à quel point y a-t-il eu un tel clivage, une telle césure entre la perception et la réalité, et c'est cela qui alimente une bonne partie de nos discussions. Quand on considère l'investisseur individuel, l'investisseur de patrimoine, d'une part, il fait remonter les marchés boursiers accompagné par certains investisseurs institutionnels, et par ailleurs, il accumule des liquidités. J'en ai déjà beaucoup parlé, mais il ne s'agit pas uniquement des investisseurs de base. On le voit également chez les professionnels et même sur les marchés privés. C'est le genre d'extrêmes où il y a un aspect positif et un aspect négatif. Ce graphique illustre mon propos. Il s'agit du nombre d'opérations de capital investissement et de la valeur de ces opérations par année civile. Quand on voit une ligne qui monte ou qui baisse à ce point, cela montre que le nombre d'opérations et la valeur de celles-ci, depuis quelques années, sont en baisse. Il y a donc moins d'argent qui est investi et c'est parce que la même crainte règne sur les marchés du capital investissement que sur les marchés boursiers. Ce qui indique, compte tenu de tout ce que nous avons vu, des préoccupations géopolitiques, la crainte de l'inflation, cela représente un élément très important pour nous et il faut prendre du recul et nous accommoder de cette dualité sur les marchés. Si vous considérez ce que font les grands investisseurs dans le capital investissement, ils commencent à mettre leurs capitaux à l'œuvre, c'est très intéressant. Les opérations qu'ils réalisent sont de moins grande envergure, mais leur activité s'intensifie et s'intensifie considérablement. Il y a un autre secteur où l'activité s'intensifie, c'est sur le marché secondaire. Le marché secondaire du capital investissement consiste à acheter des opérations réalisées par un premier groupe d'investisseurs. L'un de mes mentors m'a appris en cours de carrière que l'on peut avoir d'excellents actifs qui peuvent être pris en main aux dépens d'investisseurs, soit qui ne peuvent pas déployer leurs capitaux, ou qui se retrouvent encalminés sur le marché. Il s'agit donc d'un phénomène très intéressant que nous constatons. Il y a un autre élément, si on se tourne vers le passé, au mois de janvier, je me rappelle que je signalais que le marché des options ne manifestait aucune crainte de la part des investisseurs. Il n'y avait guère de couverture. À présent cela commence à remonter. Si on considère l'étendue des opérations de couverture aujourd'hui, la couverture est beaucoup plus coûteuse qu'autrefois. Qu'est-ce que ça signifie? Cela signifie... ...qu'à cause de l'évolution des marchés boursiers, d'abord, les valorisations ont augmenté, et deuxièmement, si l'on remonte à quelques mois en arrière, on parlait de l'inflation, l'inflation affichait une tendance plus positive, surtout aux États-Unis. Or les statistiques de l'IPC parues en avril ont fait évoluer le discours relatif à l'inflation. Au fur et à mesure que ce discours s'infléchissait, les marchés boursiers ont commencé à manifester une plus grande volatilité dans une certaine mesure, les taux d'intérêt également sont devenus un peu plus volatiles, considérez le mois d'avril par exemple. L'obligation du Trésor à 30 ans a vu son rendement progresser de 48 points de base, l'obligation du Trésor à 10 ans de 25 à 30 points de base. Or, sur les marchés obligataires, ce sont des évolutions de grande amplitude. C'est ce qui s'est produit pendant la première partie du premier trimestre. Conclusion à en tirer, le discours que l'on tenait auparavant qui était marqué par une absence de crainte sur les marchés, a beaucoup évolué. À présent, les investisseurs mettent en oeuvre des stratégies de couverture, pas pour se protéger, les options ne sont toujours pas très coûteuses, nous en sommes à un stade assez précoce, mais c'est une façon d'envisager la répartition des portefeuilles aujourd'hui. Il est important de continuer de tenir compte des deux extrêmes et de la nécessité de s'en accommoder.
Vous avez dit que la Chine est un bon exemple de ces différences entre la perception et la réalité.
Oui. Il y a une chose dans notre rapport trimestriel sur la stratégie de portefeuille que nous avons abondamment traité. C'est la situation de la Chine. Étant en Amérique du Nord, surtout aujourd'hui... ...nous sommes saturés de médias américains. Allumez un appareil, je le fais le soir. Je regarde la mise à jour de la BBC, un rapport de Fox, un rapport de CNN, un rapport de MSNBC, et c'est extraordinaire quand on entend le rapport de la BBC de voir que cette chaîne parle surtout d'Israël et de Gaza. C'est vraiment surtout de ça qu'il s'agit. Alors que les médias américains et CNBC également, il y a une vignette sur Gaza, et puis le reste du rapport est consacré à Trump et à ce qui va se produire dans le paysage politique. Alors c'est vraiment extraordinaire, c'est frappant. Le problème, c'est que pour les marchés financiers, il y a tout le reste de la planète dont on ne s'occupe pas. En particulier, il y a la Chine. La Chine est la deuxième économie du monde. Même si la répartition, nos répartitions en tant qu'organisation sont assez faibles, en termes économiques et en termes géopolitiques, c'est extraordinairement important et ça a un impact sur les marchés financiers et sur leur évolution. Donc nous nous sommes dit qu'il vaudrait mieux prendre du recul par rapport à ce biais en faveur de l'Amérique du Nord et approfondir ce qui se passe en Chine. L'objet de nos rapports est le suivant: Nous pensons que la Chine est en proie à ce que je pourrais appeler, sinon un demi-tour, du moins une évolution considérable par rapport à ce qui s'y passait depuis 30 ans, et une ère nouvelle s'ouvre pour les 30 prochaines années, au moins pour les cinq prochaines années de toute façon. Selon nous, il s'agit d'un phénomène très, très important, et si nous considérons l'impact à court terme, si vous considérez les États-Unis et la Chine côte à côte, cette dualité vraiment saute aux yeux. Tout d'abord les dépenses publiques, en dépit de ce qu'on entend dire dans les médias et les émissions d'actualité, il y a eu d'énormes dépenses budgétaires aux États-Unis, la loi Chips, le rapatriement de la fabrication, la relocalisation, alors qu'en Chine, typiquement, en situation de ralentissement, comme celle qui s'y produit là-bas, le gouvernement ouvre les vannes budgétaires et intervient. Or ce n'est pas ce qui se produit. Le gouvernement intervient modestement, mais ce n'est pas du tout ce qui se serait produit pendant la période pré-Covid. Deuxièmement, la consommation. L'activité du consommateur est incroyable aux États-Unis. Et puis on considère la consommation en Chine... 26 % du bilan personnel aux États-Unis se résume au portefeuille immobilier... ...alors qu'en Chine, c'est 41%. Nous savons tous qu'elle est la situation du secteur de l'immobilier là-bas. Le propriétaire moyen a subi une baisse de 20 à 40 % de sa valeur nette. Quand vous songez à l'impact que ça peut avoir sur le consommateur et sur sa capacité de dépenser, quand on considère l'économie américaine et sa situation aujourd'hui, on peut se dire: bon, le consommateur se porte encore très bien... ...les consommateurs dépensent toujours activement, ce qui alimente l'économie, alors qu'en Chine, il y a une extrême réticence à dépenser de la part des consommateurs. On le constate également dans le milieu des affaires. Les entreprises chinoises se demandent: Mais les gens resserrent les cordons de la bourse, moi, je ne vais pas dépenser dans mon entreprise puisque les consommateurs ne dépensent pas. Alors bien entendu, quand vous considérez... ...les sociétés ouvertes aux États-Unis et les dépenses qu'elles engagent pour leur activité, c'est extraordinaire. Si vous considérez ce qui s'est produit même depuis 10 jours, les annonces d'Apple, de Microsoft, de Meta, des annonces de rachat d'actions, vraiment, c'est effarant. Donc il y a une ambiance très différente qui y règne. Et pour conclure tout ceci, la crise de l'immobilier qui est en cours, il y a un environnement très différent en Chine. Le dernier volet auquel nous avons consacré d'assez longs développements dans nos rapports, je pense que les gestionnaires de portefeuille, les analystes collectivement et le grand public ne se sont pas encore rendu compte du fait qu'il y a au pouvoir un gouvernement différent là-bas aujourd'hui, qui a des politiques budgétaires différentes, des politiques monétaires différentes, et que nous devons ajuster notre attitude sur cette base. La raison pour laquelle je pense qu'il faut demeurer concentré sur cela, c'est que, comme nous l'avons dit depuis deux ans à présent, c'est l'un de nos thèmes au long cours, c'est la démondialisation. Nous continuons de nous concentrer sur cela. Il est essentiel de nous dire: Bon, voyons ce qui se passe dans le monde entier et à quoi cela ressemble, et même si vous considérez, si vous demandez à un investisseur: qu'elle est une tendance à long terme aux États-Unis, immédiatement, on dirait l'intelligence artificielle, la technologie, ça, c'est fantastique. Considérez les politiques gouvernementales en Chine, en faveur de la communauté technologique, c'est une communauté, c'est une politique qui est censée être favorable au milieu technologique, mais qui en fait en étouffent le développement. Si on considère les politiques qui sont adoptées là-bas et la différence par rapport à ce qui se passe aux États-Unis, elle est considérable. Tout cela va finir par avoir un impact sur votre portefeuille, sa répartition, mais bien entendu, ceci a également un impact potentiellement sur l'aspect que prendra l'inflation, et puis, le dernier élément, puisque nous écrivions ce rapport en avril, alors même que nous écrivions, les marchés boursiers chinois ont commencé à prendre leur essor. Nous nous sommes dit: bon, d'abord, c'est une tendance structurelle lourde à long terme. Et deuxièmement, ce qu'il faut signaler, c'est qu'on entend beaucoup... Les spécialistes "vieille école" du marché boursier, ceux que j'ai côtoyés au début de ma carrière, mettent en garde contre le dernier soubresaut, les valorisations sont très basses, il y a un petit peu de mesures de relance politiques, budgétaires et monétaires qui ont été prises depuis quelques semaines et nous ne pensons pas que ce soubresaut durera, et nous pensons donc que notre répartition neutre et très faible continue d'avoir du bon sens.