L’élection présidentielle américaine se tiendra dans quelques mois seulement, mais déjà, les spéculations vont bon train sur les conséquences possibles du vote sur les marchés, notamment les produits de base. Bart Melek, chef mondial, Stratégie relative aux produits de base, Valeurs Mobilières TD, discute des différents scénarios avec Greg Bonnell de MoneyTalk.
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Ça me fait plaisir d'être de retour sur votre plateau.
Vous venez de publier un rapport sur l'élection présidentielle, qui n'aura lieu que dans plusieurs mois, mais les investisseurs se demandent quelles pourraient être les conséquences.
Oui, j'ai publié il y a quelques semaines un rapport sur ce sujet. D'abord, je tiens à dire que c'est compliqué. En effet, nous n'avons aucune idée du candidat qui conquerra la Maison-Blanche. Nous avons nos avis personnels, mais je ne suis pas qualifié pour pronostiquer l'issue de l'élection présidentielle ou sénatoriale. Nous pourrions toutefois envisager différents scénarios quant aux conséquences pour certains produits de base. Généralement parlant, je considère que si le parti républicain prend le contrôle du gouvernement américain aux États-Unis, c'est-à-dire s'il contrôle la présidence, la chambre des représentants et le Sénat, il y aura sans doute moins de dépenses environnementales que précédemment. L'administration Biden a adopté la loi sur la réduction de l'inflation, texte historique qui attribue des centaines et des centaines de milliards de dollars à des subventions, notamment pour les véhicules à batterie, pour l'expansion de la capacité non productrice de gaz carbonique, solaire, éolien, nucléaire, lignes de transport d'électricité, investissements dans les stations de chargement des véhicules électriques, toutes sortes de dépenses de ce genre. Nous pensons qu'une administration républicaine qui prendrait le contrôle du Sénat et de la présidence pourrait à la marge attribuer moins de fonds à ces projets, ce qui aurait des conséquences spécifiques pour le cuivre, l'argent et les autres métaux qui sont associés avec la campagne en vue de la carboneutralité de l'économie. Il y aurait des conséquences également pour le secteur pétrolier.
C'est ce qui me paraît passionnant, car il n'est pas si simple de dire: tel candidat à la Maison-Blanche a des conséquences pour les produits de base. Cela dépend du produit de base. Approfondissons un peu. Vous avez dit que s'il n'y a pas une campagne aussi intense en faveur de l'électrification, cela nuira au cuivre et à d'autres métaux, mais en revanche, le secteur pétrolier et gazier pourraient en bénéficier.
Tout à fait. C'est une chose d'adopter des mesures législatives, mais il y a encore l'action réglementaire et l'action du pouvoir exécutif. Il y a les normes de pollution. Il est vraisemblable que si un candidat républicain est locataire de la Maison-Blanche, il se pourrait bien que les normes relatives aux émissions ne seront pas aussi ambitieuses qu'elles le sont à présent. Quelles sont les conséquences? À l'heure actuelle, en vertu du plan qui est en vigueur, on estime que quelque 60% des véhicules neufs d'ici huit ans environ, d'ici 2030, pourraient être à batterie, des véhicules électriques à batterie. Si cette norme n'est pas appliquée ou si elle est diluée ou modifiée, ou rendue facultative, je ne sais pas quelle forme cela prendrait, quelle forme prendrait la politique de l'administration, il se pourrait que la consommation de métaux directement reliés aux véhicules électriques à batterie ne soit moindre. Le cuivre, par exemple. Un véhicule électrique à batterie consomme beaucoup plus de cuivre, quelque 52 kg, que le véhicule à moteur à combustion interne ordinaire. Le lithium, le cobalt et d'autres métaux seraient affectés de manière analogue. Cela signifie, au moins sur le marché américain, même s'il y aura toujours une certaine croissance, on constate déjà que les consommateurs s'inquiètent de l'autonomie de leur véhicule, de l'absence de poste de chargement, d'infrastructures associées aux véhicules électriques à batterie. Le taux d'adoption et les ventes diminuent. Les stocks des concessionnaires augmentent. D'ores et déjà, ces phénomènes apparaissent. Que se passera-t-il si le financement promis n'est pas au rendez-vous, si les normes sont assouplies?
Pourriez-vous nous parler de la différence entre les politiques de l'État d'une part et d'autre part l'évolution de la société et de l'économie? Il y a des encouragements qui ont attiré certains acheteurs sur le marché des véhicules électriques.
Oui. S'ils disparaissent, une bonne partie de la demande s'évapora sans doute. Ce n'est pas que les gens ne veulent pas s'équiper de véhicules électriques, mais c'est une question d'abordabilité, car les véhicules électriques sont plus coûteux que les véhicules ordinaires. En revanche, il y a un élément positif. Il y a de fortes chances que si vous n'achetez pas un véhicule entièrement électrique, on n'élimine pas non plus la campagne en faveur d'une plus grande efficacité. Il y aura donc davantage de véhicules hybrides. Ceux-ci sont des véhicules hybrides rechargeables, ou encore les véhicules cinétiques, qui ne sont pas rechargeables mais qui sont plus efficaces. Ce que cela signifie, c'est sans doute que le platine et le palladium s'en tireraient beaucoup mieux que dans le scénario que nous évoquions tout à l'heure, car la consommation de ces deux métaux serait identique que dans un véhicule standard mais il y aurait également des batteries. Donc peut-être qu'à la marge, il y aurait moins de demande. Nous pensons toujours que la demande dans les deux scénarios dépasserait l'offre, mais dans l'un des deux scénarios, en ce qui concerne les politiques gouvernementales, les perspectives pour le cuivre, l'argent et le lithium sont beaucoup plus favorables que dans l'autre, mais cela ne signifie pas que ce soit entièrement négatif. C'est positif dans l'ensemble, mais c'est une question de degré. Comme vous le disiez, c'est compliqué.
Justement, les investisseurs aiment bien anticiper, mais dans ce secteur, il semble difficile d'anticiper. Nous n'avons pas de boule de cristal, nous ne savons pas qui sera le locataire de la Maison-Blanche après le mois de novembre. Il est difficile de tirer des conclusions. Nous ne savons pas quelles seront les politiques qui seront adoptées. Les efforts de lobbying très intenses de l'industrie se prolongeront, c'est déjà le cas sous l'administration Biden. S'il y avait une administration républicaine dans l'avenir, des engagements ont déjà été pris. Des engagements de dépenses. Il serait peut-être prématuré de les passer à la trappe, ainsi que les métaux, comme par exemple l'or. Il y a des niveaux astronomiques aux États-Unis, des projections faramineuses pour les déficits d'ici quelques années ou d'ici quelques décennies. Selon le bureau du budget congressionnel, on parle de billions de dollars. Encore 1,6 billions de dollars de déficit d'ici quelques années. 1,8, 1,6. Donc, énormément de déficit pendant une période très longue. Avec Trump, le candidat, il est vraisemblable que ces déficits astronomiques seraient encore plus astronomiques puisqu'il proposerait des réductions d'impôts pour les sociétés, ce qui réduirait les recettes. Je n'ai pas non plus entendu parler de projets d'augmentation des recettes de la part des républicains. Les démocrates, eux, promettent des relèvements d'impôts pour les plus aisés. Nous n'avons entendu parler d'aucun projet de réduction des dépenses dans une mesure considérable. Qu'est-ce que cela signifie? Ça signifie que l'économie pourrait très bien tourner au-delà de sa capacité pendant quelques instants, ce qui engendre normalement une inflation plus élevée et probablement des taux d'intérêt plus élevés, mais pas nécessairement en termes réels, car la Fed pourrait très bien, en fonction de sa mission de maintenir le plein emploi... Car rappelez-vous, la Fed a un double mandat: stabilité des prix et plein emploi. À l'heure actuelle, elle semble s'inquiéter surtout de l'un des objectifs, mais cela ne signifie pas qu'elle chercherait à renflouer l'économie si la situation ralentit. Même si elle ne parvient pas à son objectif de 2%, cela ne serait peut-être pas une préoccupation. Cette situation est particulièrement favorable à l'or. L'une des raisons pour lesquelles les banques centrales augmentent leur stock d'or, c'est qu'elles s'inquiètent de voir le déficit américain devenir incontrôlé. Si nous nous trouvons face à une prise de contrôle des républicains, il se pourrait qu'il y ait une forme occulte de monétisation, ce qui engendrerait une situation dans laquelle les banques centrales et les investisseurs attribueraient une part plus importante d'or dans leur portefeuille. Nous avons déjà vu l'or bénéficier des achats par des banques centrales comme la banque centrale populaire de Chine et d'autres banques, qui font des emplettes depuis deux ans. La Chine a encore acheté de l'or pendant 17 mois consécutifs, et si on constate une accélération de ce phénomène associé à un assouplissement par la Fed, il se pourrait très bien que l'or progresse encore plus, et de fait, on parle de 2400, 2500, même, au niveau de la négociation d'ici six à neuf mois peut-être, peut-être même plus tôt. Il y a un autre scénario. À l'heure actuelle, la relation sino-américaine n'est pas au beau fixe. Il y a un discours très agressif qui est tenu. Le président en exercice fait toutefois preuve d'une certaine retenue. Selon les déclarations de Monsieur Trump et de ses conseillers, il semble que la confrontation pourrait dorénavant régner, l'affrontement. Nous ne savons pas ce qui va se produire, mais si c'est le cas, le discours au sujet de Taiwan, de la mer de Chine du Sud, les déploiements militaires, les restrictions commerciales, les tarifs, tout cela pourrait engendrer des affrontements plus intenses que ce n'est le cas à l'heure actuelle et cela pourrait amener la Chine, qui n'a qu'une faible proportion de ses réserves en or, 4,3%, cela pourrait amener la Chine à multiplier ses achats. Rappelez-vous, la Chine a 3,2 billions de dollars de réserve, dans la plupart des cas en dollars américains. Si la situation s'envenime et que la Chine pourrait redouter des sanctions-- nous ne prévoyons pas de sanctions ni encore moins d'affrontement militaire, toutefois, il se pourrait qu'il y ait davantage de tensions et que le risque soit plus élevé dans le cas d'une administration Trump que ce ne serait le cas dans une administration Biden, donc davantage de demande du secteur des banques centrales, surtout de pays qui sont affiliés aux États-Unis ou au monde occidental. Voilà des évolutions très intéressantes qui pourraient se produire avant et après l'élection, car alors que nous nous rapprochons du mois de novembre, lorsque les électeurs iront aux urnes, la situation va devenir très, très intéressante. Les gens vont se lancer dans des discussions, la température des débats va monter. Je pense que les partisans vont le devenir un peu plus de part et d'autre et l'or représente l'un des marchés qui pourraient en être affectés.
Vous venez de publier un rapport sur l'élection présidentielle, qui n'aura lieu que dans plusieurs mois, mais les investisseurs se demandent quelles pourraient être les conséquences.
Oui, j'ai publié il y a quelques semaines un rapport sur ce sujet. D'abord, je tiens à dire que c'est compliqué. En effet, nous n'avons aucune idée du candidat qui conquerra la Maison-Blanche. Nous avons nos avis personnels, mais je ne suis pas qualifié pour pronostiquer l'issue de l'élection présidentielle ou sénatoriale. Nous pourrions toutefois envisager différents scénarios quant aux conséquences pour certains produits de base. Généralement parlant, je considère que si le parti républicain prend le contrôle du gouvernement américain aux États-Unis, c'est-à-dire s'il contrôle la présidence, la chambre des représentants et le Sénat, il y aura sans doute moins de dépenses environnementales que précédemment. L'administration Biden a adopté la loi sur la réduction de l'inflation, texte historique qui attribue des centaines et des centaines de milliards de dollars à des subventions, notamment pour les véhicules à batterie, pour l'expansion de la capacité non productrice de gaz carbonique, solaire, éolien, nucléaire, lignes de transport d'électricité, investissements dans les stations de chargement des véhicules électriques, toutes sortes de dépenses de ce genre. Nous pensons qu'une administration républicaine qui prendrait le contrôle du Sénat et de la présidence pourrait à la marge attribuer moins de fonds à ces projets, ce qui aurait des conséquences spécifiques pour le cuivre, l'argent et les autres métaux qui sont associés avec la campagne en vue de la carboneutralité de l'économie. Il y aurait des conséquences également pour le secteur pétrolier.
C'est ce qui me paraît passionnant, car il n'est pas si simple de dire: tel candidat à la Maison-Blanche a des conséquences pour les produits de base. Cela dépend du produit de base. Approfondissons un peu. Vous avez dit que s'il n'y a pas une campagne aussi intense en faveur de l'électrification, cela nuira au cuivre et à d'autres métaux, mais en revanche, le secteur pétrolier et gazier pourraient en bénéficier.
Tout à fait. C'est une chose d'adopter des mesures législatives, mais il y a encore l'action réglementaire et l'action du pouvoir exécutif. Il y a les normes de pollution. Il est vraisemblable que si un candidat républicain est locataire de la Maison-Blanche, il se pourrait bien que les normes relatives aux émissions ne seront pas aussi ambitieuses qu'elles le sont à présent. Quelles sont les conséquences? À l'heure actuelle, en vertu du plan qui est en vigueur, on estime que quelque 60% des véhicules neufs d'ici huit ans environ, d'ici 2030, pourraient être à batterie, des véhicules électriques à batterie. Si cette norme n'est pas appliquée ou si elle est diluée ou modifiée, ou rendue facultative, je ne sais pas quelle forme cela prendrait, quelle forme prendrait la politique de l'administration, il se pourrait que la consommation de métaux directement reliés aux véhicules électriques à batterie ne soit moindre. Le cuivre, par exemple. Un véhicule électrique à batterie consomme beaucoup plus de cuivre, quelque 52 kg, que le véhicule à moteur à combustion interne ordinaire. Le lithium, le cobalt et d'autres métaux seraient affectés de manière analogue. Cela signifie, au moins sur le marché américain, même s'il y aura toujours une certaine croissance, on constate déjà que les consommateurs s'inquiètent de l'autonomie de leur véhicule, de l'absence de poste de chargement, d'infrastructures associées aux véhicules électriques à batterie. Le taux d'adoption et les ventes diminuent. Les stocks des concessionnaires augmentent. D'ores et déjà, ces phénomènes apparaissent. Que se passera-t-il si le financement promis n'est pas au rendez-vous, si les normes sont assouplies?
Pourriez-vous nous parler de la différence entre les politiques de l'État d'une part et d'autre part l'évolution de la société et de l'économie? Il y a des encouragements qui ont attiré certains acheteurs sur le marché des véhicules électriques.
Oui. S'ils disparaissent, une bonne partie de la demande s'évapora sans doute. Ce n'est pas que les gens ne veulent pas s'équiper de véhicules électriques, mais c'est une question d'abordabilité, car les véhicules électriques sont plus coûteux que les véhicules ordinaires. En revanche, il y a un élément positif. Il y a de fortes chances que si vous n'achetez pas un véhicule entièrement électrique, on n'élimine pas non plus la campagne en faveur d'une plus grande efficacité. Il y aura donc davantage de véhicules hybrides. Ceux-ci sont des véhicules hybrides rechargeables, ou encore les véhicules cinétiques, qui ne sont pas rechargeables mais qui sont plus efficaces. Ce que cela signifie, c'est sans doute que le platine et le palladium s'en tireraient beaucoup mieux que dans le scénario que nous évoquions tout à l'heure, car la consommation de ces deux métaux serait identique que dans un véhicule standard mais il y aurait également des batteries. Donc peut-être qu'à la marge, il y aurait moins de demande. Nous pensons toujours que la demande dans les deux scénarios dépasserait l'offre, mais dans l'un des deux scénarios, en ce qui concerne les politiques gouvernementales, les perspectives pour le cuivre, l'argent et le lithium sont beaucoup plus favorables que dans l'autre, mais cela ne signifie pas que ce soit entièrement négatif. C'est positif dans l'ensemble, mais c'est une question de degré. Comme vous le disiez, c'est compliqué.
Justement, les investisseurs aiment bien anticiper, mais dans ce secteur, il semble difficile d'anticiper. Nous n'avons pas de boule de cristal, nous ne savons pas qui sera le locataire de la Maison-Blanche après le mois de novembre. Il est difficile de tirer des conclusions. Nous ne savons pas quelles seront les politiques qui seront adoptées. Les efforts de lobbying très intenses de l'industrie se prolongeront, c'est déjà le cas sous l'administration Biden. S'il y avait une administration républicaine dans l'avenir, des engagements ont déjà été pris. Des engagements de dépenses. Il serait peut-être prématuré de les passer à la trappe, ainsi que les métaux, comme par exemple l'or. Il y a des niveaux astronomiques aux États-Unis, des projections faramineuses pour les déficits d'ici quelques années ou d'ici quelques décennies. Selon le bureau du budget congressionnel, on parle de billions de dollars. Encore 1,6 billions de dollars de déficit d'ici quelques années. 1,8, 1,6. Donc, énormément de déficit pendant une période très longue. Avec Trump, le candidat, il est vraisemblable que ces déficits astronomiques seraient encore plus astronomiques puisqu'il proposerait des réductions d'impôts pour les sociétés, ce qui réduirait les recettes. Je n'ai pas non plus entendu parler de projets d'augmentation des recettes de la part des républicains. Les démocrates, eux, promettent des relèvements d'impôts pour les plus aisés. Nous n'avons entendu parler d'aucun projet de réduction des dépenses dans une mesure considérable. Qu'est-ce que cela signifie? Ça signifie que l'économie pourrait très bien tourner au-delà de sa capacité pendant quelques instants, ce qui engendre normalement une inflation plus élevée et probablement des taux d'intérêt plus élevés, mais pas nécessairement en termes réels, car la Fed pourrait très bien, en fonction de sa mission de maintenir le plein emploi... Car rappelez-vous, la Fed a un double mandat: stabilité des prix et plein emploi. À l'heure actuelle, elle semble s'inquiéter surtout de l'un des objectifs, mais cela ne signifie pas qu'elle chercherait à renflouer l'économie si la situation ralentit. Même si elle ne parvient pas à son objectif de 2%, cela ne serait peut-être pas une préoccupation. Cette situation est particulièrement favorable à l'or. L'une des raisons pour lesquelles les banques centrales augmentent leur stock d'or, c'est qu'elles s'inquiètent de voir le déficit américain devenir incontrôlé. Si nous nous trouvons face à une prise de contrôle des républicains, il se pourrait qu'il y ait une forme occulte de monétisation, ce qui engendrerait une situation dans laquelle les banques centrales et les investisseurs attribueraient une part plus importante d'or dans leur portefeuille. Nous avons déjà vu l'or bénéficier des achats par des banques centrales comme la banque centrale populaire de Chine et d'autres banques, qui font des emplettes depuis deux ans. La Chine a encore acheté de l'or pendant 17 mois consécutifs, et si on constate une accélération de ce phénomène associé à un assouplissement par la Fed, il se pourrait très bien que l'or progresse encore plus, et de fait, on parle de 2400, 2500, même, au niveau de la négociation d'ici six à neuf mois peut-être, peut-être même plus tôt. Il y a un autre scénario. À l'heure actuelle, la relation sino-américaine n'est pas au beau fixe. Il y a un discours très agressif qui est tenu. Le président en exercice fait toutefois preuve d'une certaine retenue. Selon les déclarations de Monsieur Trump et de ses conseillers, il semble que la confrontation pourrait dorénavant régner, l'affrontement. Nous ne savons pas ce qui va se produire, mais si c'est le cas, le discours au sujet de Taiwan, de la mer de Chine du Sud, les déploiements militaires, les restrictions commerciales, les tarifs, tout cela pourrait engendrer des affrontements plus intenses que ce n'est le cas à l'heure actuelle et cela pourrait amener la Chine, qui n'a qu'une faible proportion de ses réserves en or, 4,3%, cela pourrait amener la Chine à multiplier ses achats. Rappelez-vous, la Chine a 3,2 billions de dollars de réserve, dans la plupart des cas en dollars américains. Si la situation s'envenime et que la Chine pourrait redouter des sanctions-- nous ne prévoyons pas de sanctions ni encore moins d'affrontement militaire, toutefois, il se pourrait qu'il y ait davantage de tensions et que le risque soit plus élevé dans le cas d'une administration Trump que ce ne serait le cas dans une administration Biden, donc davantage de demande du secteur des banques centrales, surtout de pays qui sont affiliés aux États-Unis ou au monde occidental. Voilà des évolutions très intéressantes qui pourraient se produire avant et après l'élection, car alors que nous nous rapprochons du mois de novembre, lorsque les électeurs iront aux urnes, la situation va devenir très, très intéressante. Les gens vont se lancer dans des discussions, la température des débats va monter. Je pense que les partisans vont le devenir un peu plus de part et d'autre et l'or représente l'un des marchés qui pourraient en être affectés.