Après avoir atteint de nombreux sommets au premier trimestre, les marchés boursiers semblent perdre une partie de leur élan haussier. Justin Flowerday, directeur général et chef, Actions cotées, Gestion de Placements TD, examine certaines des raisons expliquant ces replis et les perspectives pour l’avenir.
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Après avoir atteint de nombreux sommets au premier trimestre, les marchés boursiers semblent perdre une partie de leur élan haussier. Et les investisseurs ont beaucoup de choses à assimiler en ce moment, de la géopolitique aux perspectives incertaines des taux d’intérêt. Pour en discuter, je reçois Justin Flowerday, directeur général et chef, Actions cotées à Gestion de Placements TD. Juste une petite conversation pour discuter de tout ce qui se passe en ce moment.
J’y compte bien.
Comment allez-vous?
Très bien. Merci.
Super. Bon. Commençons par l’état des marchés. Le mois d’avril est arrivé, et on semble avoir perdu une partie de l’élan qu’on a observé sur les marchés. Qu’est-ce que vous constatez?
Oui. Eh bien, au début d’avril, tout allait dans la bonne direction, et on a rencontré quelques obstacles. Et tout ce que je peux dire, c’est que ce n’est pas vraiment surprenant lorsqu’on regarde les rendements avant le mois d’avril. Au premier trimestre, je crois que le S&P a progressé de 11 %.
Le TSX était en hausse de 7 %... ce sont de très bons rendements, mais ce n’est pas quelque chose qui peut durer tout au long de l’année. Et c’est là que les choses se sont gâtées. Et certains des titres qui ont atteint des sommets historiques sont redescendus.
Quand on y pense, ce n’est pas surprenant que cela se produise, surtout compte tenu de ce qui s’est passé sur le marché des taux et de la remontée des taux d’intérêt. Et c’est le taux auquel les actions sont évaluées. Il y a donc eu un peu de pression.
Oui. Et croyez-vous que le marché réévalue, à votre avis, ses taux d’intérêt? Compte tenu du report des réductions de taux, pourrait-on même assister à une hausse des taux?
Oh, une hausse de taux, oui. C’était exclu il y a quelques mois, mais c’est maintenant une possibilité qui revient. Ce n’est pas le scénario de base, mais si les prix et l’IPC continuent d’augmenter et reviennent à une fourchette de plus de 4 %, une hausse de taux pourrait certainement être envisagée.
Et tout cela dépend, bien sûr, de la santé du marché de l’emploi... et on commence à voir les choses ralentir de plus en plus en ce moment. Et je pense que c’est aussi ce que vous pensez qu’on commence à voir. Cela rend cette hausse de taux encore moins probable. Alors que va-t-il se passer, selon vous?
Oui. Le marché de l’emploi a fait preuve d’une résilience incroyable. En particulier, si on regarde les principales données sur l’emploi, on remarque une résilience incroyable. Et je dirais qu’on examine quelques autres facteurs. L’un des indices qu’on examine, c’est l’indice des tendances de l’emploi du Conference Board.
Et ce n’est qu’une compilation de huit points de donnée différents. Et ça fournit un indice qui, selon moi, est assez intéressant, parce que, tout d’abord, il n’y a pas de révisions. Ça comprend les demandes initiales de prestations d’assurance-chômage.
Ça comprend les offres d’emploi et six autres indicateurs. Et ça a commencé à régresser il y a quelque temps. On commence donc à voir des fissures.
On ne le voit pas dans les rapports sur l’emploi, mais on commence à voir des fissures dans cet indice. Et je pense que ce n’est qu’une question de temps avant qu’on commence à voir un peu plus de pression sur les demandes initiales de prestations d’assurance-chômage et sur le nombre d’emplois. Et les sociétés cherchent à protéger leurs marges. Et on a entendu parler de certaines initiatives de réduction des coûts généralisées. Et ça va peser... pas fortement, mais ça va peser sur la situation actuelle.
Oui. Et j’ai l’impression que c’est presque en train de recommencer. Il y en a eu quelques-unes, puis ça s’est arrêté de nouveau. Qu’en est-il de la géopolitique... on en parle toujours à un niveau général, mais il semble que pour la première fois depuis 20 ans que je surveille les marchés, la géopolitique a un impact beaucoup plus direct sur ce qui se produit sur les marchés.
Oui, en effet. C’est le cas. Et on peut le voir dans les manchettes. Et il y a des réactions aux manchettes.
Le conseil que je donne toujours en matière de géopolitique, c’est qu’on ne veut pas vraiment prendre de décisions de placement en fonction d’événements et de nouvelles géopolitiques. C’est juste qu’il est très difficile d’avoir une longueur d’avance. En ce qui concerne la situation actuelle, je vais faire quelques commentaires.
D’une part, la fin de semaine dernière, la Chambre des représentants aux États-Unis a adopté un projet de loi d’une valeur d’environ 100 milliards de dollars, qui va permettre de soutenir davantage l’Ukraine et Israël. À court terme, il semble très peu probable qu’il y ait un ralentissement dans les zones de conflit et dans ce qui se passe là-bas. Je ne m’attends donc pas à ce qu’il y ait des déclarations de paix bientôt.
En revanche, je pense que ce que vous avez vu entre l’Iran et Israël indique que les gens ne veulent pas que cela se propage. Le conflit va être contenu. C’est très tragique et vraiment malheureux.
Pour l’instant, je crois que le conflit va être maîtrisé. Et il ne se propagera pas au reste du Moyen-Orient. La seule répercussion qu’on surveille est liée aux dépenses actuelles et aux pressions que le conflit exerce sur les bilans des pays occidentaux. Les États-Unis sont l’exemple par excellence, mais tous les pays occidentaux subissent des pressions à l’égard des déficits. Et ce n’est qu’une question de temps avant que les investisseurs disent qu’ils ne sont plus vraiment prêts à financer ce type de dépenses.
Oui, et il y a aussi la réévaluation qui accompagne les marchés.
Écoutez, il ne me reste qu’environ une minute et demie et j’aimerais parler des Sept Magnifiques. Vous et moi discutions pendant la pause et nous disions que les gens ont tendance à les examiner tous ensemble. Et vous m’avez répondu : « Vous savez quoi? Ce n’est pas de cette façon-là qu’il faut examiner ces sociétés. »
Oui. Les Sept Magnifiques en tant que groupe ont connu un parcours incroyable l’an dernier. Je crois qu’il était en hausse de 75 % pour l’année, n’est-ce pas?
Pas mal!
Et donc les gens les regroupent... ce sont de grands titres qui n’ont pas beaucoup à voir entre eux. Ils ont des marchés finaux, des risques économiques et des facteurs différents. Quand on parle des Sept Magnifiques, il faut penser à sept royaumes différents qui fonctionnent très différemment.
Qu’en est-il de Nvidia? Parlons de quelques autres titres.
Oui. Alors Nvidia, une entreprise incroyable... le chef de file ultime en matière de technologie d’IA générative qui est plus avancé que ce que n’importe qui d’autre pourrait envisager dans ce domaine. Elle ne perdra pas cette longueur d’avance. Ce dont les gens vont continuer de débattre, c’est de l’évaluation et du montant à payer pour les bénéfices générés par l’entreprise. Mais c’est une entreprise incroyable, qui a des facteurs à long terme.
Oui. Qu’en est-il d’Apple? Et, encore une fois, je lance ce nom parce qu’un nombre incroyable de gens se demandent si elle a encore cet élan en matière d’innovation?
Oui, c’est exact. Et cela arrive aux sociétés qui connaissent une croissance aussi forte que celle d’Apple et qui ont fait leur entrée sur le marché, le marché des téléphones intelligents haut de gamme, de manière aussi remarquée qu’Apple. Elle connaît une concurrence de la part de la Chine qu’elle n’avait jamais connue.
Huawei a sorti un incroyable nouveau téléphone l’an dernier. Elle commence donc à perdre des parts de marché en Chine, qui était un énorme marché de croissance pour elle. Ce ne sont donc plus les facteurs de croissance qu’elle avait auparavant, mais ça reste une incroyable société de produits grand public. D’excellentes marges et d’excellents rendements du capital. Mais elle aura probablement de la difficulté à croître comme elle l’a fait par le passé.
D’accord, je vais vous demander rapidement ce que vous pensez d’Amazon.
Oui, Amazon, écoutez, c’est une entreprise incroyable. Elle a envoyé une lettre à ses actionnaires plus tôt ce mois-ci, et le chef de la direction a essentiellement dit : « Écoutez, nous n’avons pas réduit les coûts autant que nous le devions, et nous allons continuer de les réduire pour servir nos clients. » Les dépenses liées au commerce électronique n’ont pas ralenti. Une excellente entreprise, mais, encore une fois, les ratios feront l’objet de débats, mais les perspectives de croissance à long terme demeurent intactes. [MUSIQUE]
Après avoir atteint de nombreux sommets au premier trimestre, les marchés boursiers semblent perdre une partie de leur élan haussier. Et les investisseurs ont beaucoup de choses à assimiler en ce moment, de la géopolitique aux perspectives incertaines des taux d’intérêt. Pour en discuter, je reçois Justin Flowerday, directeur général et chef, Actions cotées à Gestion de Placements TD. Juste une petite conversation pour discuter de tout ce qui se passe en ce moment.
J’y compte bien.
Comment allez-vous?
Très bien. Merci.
Super. Bon. Commençons par l’état des marchés. Le mois d’avril est arrivé, et on semble avoir perdu une partie de l’élan qu’on a observé sur les marchés. Qu’est-ce que vous constatez?
Oui. Eh bien, au début d’avril, tout allait dans la bonne direction, et on a rencontré quelques obstacles. Et tout ce que je peux dire, c’est que ce n’est pas vraiment surprenant lorsqu’on regarde les rendements avant le mois d’avril. Au premier trimestre, je crois que le S&P a progressé de 11 %.
Le TSX était en hausse de 7 %... ce sont de très bons rendements, mais ce n’est pas quelque chose qui peut durer tout au long de l’année. Et c’est là que les choses se sont gâtées. Et certains des titres qui ont atteint des sommets historiques sont redescendus.
Quand on y pense, ce n’est pas surprenant que cela se produise, surtout compte tenu de ce qui s’est passé sur le marché des taux et de la remontée des taux d’intérêt. Et c’est le taux auquel les actions sont évaluées. Il y a donc eu un peu de pression.
Oui. Et croyez-vous que le marché réévalue, à votre avis, ses taux d’intérêt? Compte tenu du report des réductions de taux, pourrait-on même assister à une hausse des taux?
Oh, une hausse de taux, oui. C’était exclu il y a quelques mois, mais c’est maintenant une possibilité qui revient. Ce n’est pas le scénario de base, mais si les prix et l’IPC continuent d’augmenter et reviennent à une fourchette de plus de 4 %, une hausse de taux pourrait certainement être envisagée.
Et tout cela dépend, bien sûr, de la santé du marché de l’emploi... et on commence à voir les choses ralentir de plus en plus en ce moment. Et je pense que c’est aussi ce que vous pensez qu’on commence à voir. Cela rend cette hausse de taux encore moins probable. Alors que va-t-il se passer, selon vous?
Oui. Le marché de l’emploi a fait preuve d’une résilience incroyable. En particulier, si on regarde les principales données sur l’emploi, on remarque une résilience incroyable. Et je dirais qu’on examine quelques autres facteurs. L’un des indices qu’on examine, c’est l’indice des tendances de l’emploi du Conference Board.
Et ce n’est qu’une compilation de huit points de donnée différents. Et ça fournit un indice qui, selon moi, est assez intéressant, parce que, tout d’abord, il n’y a pas de révisions. Ça comprend les demandes initiales de prestations d’assurance-chômage.
Ça comprend les offres d’emploi et six autres indicateurs. Et ça a commencé à régresser il y a quelque temps. On commence donc à voir des fissures.
On ne le voit pas dans les rapports sur l’emploi, mais on commence à voir des fissures dans cet indice. Et je pense que ce n’est qu’une question de temps avant qu’on commence à voir un peu plus de pression sur les demandes initiales de prestations d’assurance-chômage et sur le nombre d’emplois. Et les sociétés cherchent à protéger leurs marges. Et on a entendu parler de certaines initiatives de réduction des coûts généralisées. Et ça va peser... pas fortement, mais ça va peser sur la situation actuelle.
Oui. Et j’ai l’impression que c’est presque en train de recommencer. Il y en a eu quelques-unes, puis ça s’est arrêté de nouveau. Qu’en est-il de la géopolitique... on en parle toujours à un niveau général, mais il semble que pour la première fois depuis 20 ans que je surveille les marchés, la géopolitique a un impact beaucoup plus direct sur ce qui se produit sur les marchés.
Oui, en effet. C’est le cas. Et on peut le voir dans les manchettes. Et il y a des réactions aux manchettes.
Le conseil que je donne toujours en matière de géopolitique, c’est qu’on ne veut pas vraiment prendre de décisions de placement en fonction d’événements et de nouvelles géopolitiques. C’est juste qu’il est très difficile d’avoir une longueur d’avance. En ce qui concerne la situation actuelle, je vais faire quelques commentaires.
D’une part, la fin de semaine dernière, la Chambre des représentants aux États-Unis a adopté un projet de loi d’une valeur d’environ 100 milliards de dollars, qui va permettre de soutenir davantage l’Ukraine et Israël. À court terme, il semble très peu probable qu’il y ait un ralentissement dans les zones de conflit et dans ce qui se passe là-bas. Je ne m’attends donc pas à ce qu’il y ait des déclarations de paix bientôt.
En revanche, je pense que ce que vous avez vu entre l’Iran et Israël indique que les gens ne veulent pas que cela se propage. Le conflit va être contenu. C’est très tragique et vraiment malheureux.
Pour l’instant, je crois que le conflit va être maîtrisé. Et il ne se propagera pas au reste du Moyen-Orient. La seule répercussion qu’on surveille est liée aux dépenses actuelles et aux pressions que le conflit exerce sur les bilans des pays occidentaux. Les États-Unis sont l’exemple par excellence, mais tous les pays occidentaux subissent des pressions à l’égard des déficits. Et ce n’est qu’une question de temps avant que les investisseurs disent qu’ils ne sont plus vraiment prêts à financer ce type de dépenses.
Oui, et il y a aussi la réévaluation qui accompagne les marchés.
Écoutez, il ne me reste qu’environ une minute et demie et j’aimerais parler des Sept Magnifiques. Vous et moi discutions pendant la pause et nous disions que les gens ont tendance à les examiner tous ensemble. Et vous m’avez répondu : « Vous savez quoi? Ce n’est pas de cette façon-là qu’il faut examiner ces sociétés. »
Oui. Les Sept Magnifiques en tant que groupe ont connu un parcours incroyable l’an dernier. Je crois qu’il était en hausse de 75 % pour l’année, n’est-ce pas?
Pas mal!
Et donc les gens les regroupent... ce sont de grands titres qui n’ont pas beaucoup à voir entre eux. Ils ont des marchés finaux, des risques économiques et des facteurs différents. Quand on parle des Sept Magnifiques, il faut penser à sept royaumes différents qui fonctionnent très différemment.
Qu’en est-il de Nvidia? Parlons de quelques autres titres.
Oui. Alors Nvidia, une entreprise incroyable... le chef de file ultime en matière de technologie d’IA générative qui est plus avancé que ce que n’importe qui d’autre pourrait envisager dans ce domaine. Elle ne perdra pas cette longueur d’avance. Ce dont les gens vont continuer de débattre, c’est de l’évaluation et du montant à payer pour les bénéfices générés par l’entreprise. Mais c’est une entreprise incroyable, qui a des facteurs à long terme.
Oui. Qu’en est-il d’Apple? Et, encore une fois, je lance ce nom parce qu’un nombre incroyable de gens se demandent si elle a encore cet élan en matière d’innovation?
Oui, c’est exact. Et cela arrive aux sociétés qui connaissent une croissance aussi forte que celle d’Apple et qui ont fait leur entrée sur le marché, le marché des téléphones intelligents haut de gamme, de manière aussi remarquée qu’Apple. Elle connaît une concurrence de la part de la Chine qu’elle n’avait jamais connue.
Huawei a sorti un incroyable nouveau téléphone l’an dernier. Elle commence donc à perdre des parts de marché en Chine, qui était un énorme marché de croissance pour elle. Ce ne sont donc plus les facteurs de croissance qu’elle avait auparavant, mais ça reste une incroyable société de produits grand public. D’excellentes marges et d’excellents rendements du capital. Mais elle aura probablement de la difficulté à croître comme elle l’a fait par le passé.
D’accord, je vais vous demander rapidement ce que vous pensez d’Amazon.
Oui, Amazon, écoutez, c’est une entreprise incroyable. Elle a envoyé une lettre à ses actionnaires plus tôt ce mois-ci, et le chef de la direction a essentiellement dit : « Écoutez, nous n’avons pas réduit les coûts autant que nous le devions, et nous allons continuer de les réduire pour servir nos clients. » Les dépenses liées au commerce électronique n’ont pas ralenti. Une excellente entreprise, mais, encore une fois, les ratios feront l’objet de débats, mais les perspectives de croissance à long terme demeurent intactes. [MUSIQUE]