L’augmentation des risques géopolitiques et l’incertitude entourant les taux d’intérêt pourraient amener certains investisseurs à envisager des approches différentes des modèles de placement traditionnels. Julien Palardy, directeur général et chef, Placements à gestion quantitative et à gestion passive, Gestion de Placements TD, discute des stratégies utilisées par son équipe et de la façon dont elles peuvent aider à générer des occasions.
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Risque géopolitique et inquiétude concernant l'évolution future des taux d'intérêt, les investisseurs ne manquent pas de questions. Et dans ce contexte, quels rôles peuvent jouer les stratégies telles que l'investissement quantitatif et passif? Nous avons avec nous Julien Palardy, responsable de l'investissement quantitatif et passif chez Gestion d'actifs TD. Bienvenue.
Merci pour l'invitation.
Alors, c'est la première fois que vous participez à l'émission. Donnez-nous un aperçu de certaines des stratégies que votre équipe supervise.
Nous avons un certain nombre de stratégies. Typiquement, ce sont des stratégies quantitatives ou passives. Du côté quantitatif, on peut penser à des stratégies avec différents types d'objectifs pour les investisseurs de manière à faire mieux que les marchés. Il y a aussi les stratégies axées sur le risque pour réduire le risque. Donc ce sont des stratégies de basse volatilité. Et puis il y a d'autres stratégies qui sont assez courantes, mais dont les objectifs peuvent être différents du rendement des risques, des stratégies liées aux dividendes par exemple, où l'on veut arriver à un rendement des dividendes meilleur que le marché et maintenir des dividendes ou un rendement des dividendes sur le long terme et faire croître ces dividendes. Donc c'est un peu différent d'une stratégie axée sur le risque, mais ça correspond aux objectifs assez typiques des investisseurs.
Alors vous avez mentionné quantitatif et passif, passons, commençons par les stratégies quantitatives. Il y a certains investisseurs qui diront: J'ai entendu ce terme, mais je ne sais pas ce que ça veut dire.
Eh bien, typiquement, les stratégies quantitatives sont liées à un objectif. J'ai parlé des rendements ou des risques. On utilise des modèles mathématiques, on travaille donc avec la statistique, des données, et on essaie d'extraire des données le plus d'informations possible sur les risques futurs d'action ou une corrélation entre les actions, et il s'agit donc d'utiliser les données en utilisant l'information qu'on peut utiliser et bâtir des portefeuilles. À partir de là, cela fait donc partie de la stratégie, on va bâtir des portefeuilles qui vont vous permettre de générer soit des rendements systématiques sur le temps, ou réduire le risque de la manière la plus robuste.
Alors du côté passif, à quel point est-ce différent d'un investissement quantitatif?
C'est assez différent, même si les outils sont assez similaires. Quand il s'agit de placements passifs ou d'investissements passifs, on va suivre en général un indice, le plus proche possible le plus près possible de cet indice, le faire correspondre le plus possible, et le résultat que vous allez obtenir sera en fonction de l'évolution de l'index, de l'indice. Il y a un espace où il y a des indices qui ne sont pas pondérés en fonction de capitalisations, et il y a une certaine recette. Typiquement, il s'agit d'une stratégie qui peut être relativement simple. Il y a de plus en plus d'indices de ce type. Les stratégies passives peuvent suivre ces indices. Ça diffère de modèles plus complexes axés sur la réduction du risque ou l'augmentation des rendements. Les outils peuvent être similaires. Nous avons une approche systématique sur le quantitatif et le passif, mais quand on parle de passif, l'objectif, c'est de faire correspondre les titres à un indice.
Et puis il y a les investissements axés sur les dividendes. Alors on se demande s'il s'agit d'un environnement favorable pour ce type de placements, de placements axés sur les dividendes.
Oui, absolument. On peut effectivement se lancer dans des stratégies axées sur les dividendes, les placements en dividendes, et avec la Banque du Canada qui va commencer à baisser ses taux d'intérêt, on voit qu'il y a un écart entre les taux obligataires canadiens par rapport aux Américains et donc ça montre que le marché considère qu'il va y avoir une certaine divergence en termes de politique monétaire entre le Canada et les États-Unis. Et dans cet environnement, il peut y avoir une valeur à aller chercher des sources de rendement perpétuel et cela grâce à des actions générant des dividendes et l'important, c'est de se centrer sur la quantité et la qualité des actions. On ne veut pas avoir par exemple des entreprises qui vont réduire leurs dividendes. On veut que les dividendes restent aussi élevés que possible sur le long terme. Donc à l'heure actuelle, on pourrait justement verrouiller un rendement qui sera plus élevé avec un taux obligataire qui pourrait être plus élevé... au Canada et si les taux obligataires baissent, on pourrait continuer de travailler sur des actions générant des dividendes pour avoir des rendements sûrs pour l'avenir.
Bien, et bien sûr, les gens sont intéressés par le dividende actuel, mais de savoir s'il y a un historique de croissance des dividendes, et si cela va continuer de croître.
Oui, absolument, il y a des facteurs clés que l'on peut regarder en termes de qualité. Dans notre équipe, on se centre surtout sur la qualité, tout d'abord. On va investir dans des entreprises qui ne vont pas réduire leurs dividendes, à notre avis, ou des entreprises dont les dividendes sont durables, et ensuite après avoir maximisé la qualité de l'action, on va voir les aspects quantitatifs. Donc on regarde d'abord la qualité de l'entreprise. On ne regarde pas d'abord le dividende. On regarde quelles sont les actions de qualité et on regarde ensuite quel est le rendement des dividendes.
Alors une stratégie dont on ne parle pas beaucoup, étant donné les marchés de l'année dernière, mais si on revient en 2022, il y a la volatilité. On en a beaucoup parlé à cette époque-là. Qu'en est-il maintenant?
Eh bien, il y a donc une basse volatilité, et les gens ont tendance à oublier les risques parce qu'il y a eu une montée des marchés, et ce, de manière assez concentrée et assez soutenue. Mais il y a des secteurs défensifs qui ne sont pas inclus dans ce marché haussier. Donc les gens ont tendance à s'éloigner des stratégies liées à une basse volatilité... mais dans les années 90, à la fin des années 90, en 98-99, on avait une période assez intéressante, où effectivement, on était plutôt centré sur les stratégies axées sur une basse volatilité. À l'heure actuelle, les investisseurs ont tendance à se centrer sur les entreprises qui s'en sont bien sorties jusqu'à présent, mais je crois que s'il y a une correction du marché, les stratégies axées sur la basse volatilité reviendront à la mode.
Alors comment organisez-vous votre équipe pour gérer ce type de stratégie? Quelles sont leurs connaissances?
Alors quand j'ai rejoint l'équipe, il y a 17 ou 18 ans, la plupart des membres de l'équipe avaient des connaissances en économie financière. Nous sommes toujours des gens qui ont été formés sur l'économie et les finances, mais il y a maintenant d'autres membres. Nous diversifions le type de membres que nous avons et de connaissances que nous avons au sein de l'équipe. Des connaissances techniques, mais dans différents domaines. Sciences informatiques, nous avons un individu qui a fait un doctorat en mathématiques, on a quelqu'un qui a fait son doctorat en sciences cognitives, donc des connaissances assez intéressantes, mais qui a passé aussi pas mal de temps à se former en finances. Donc tout le monde est formé en finances, mais contrairement au passé, nous ne recrutons pas nécessairement des gens qui sont dans la finance. En fait, je dis toujours que je ne suis pas sûr que je me recruterais moi-même à l'heure actuelle par rapport à il y a 17 ou 18 ans. Mais à l'heure actuelle, nous cherchons des gens qui doivent d'abord savoir le codage, connaître le codage. Ça, c'est important. Et à partir de là aussi, faire en sorte qu'il y ait différentes connaissances entre les différents membres de l'équipe pour que l'on puisse travailler sur les projets de recherche par exemple. Donc on recherche une certaine diversité de connaissances et de compétences.
Merci pour l'invitation.
Alors, c'est la première fois que vous participez à l'émission. Donnez-nous un aperçu de certaines des stratégies que votre équipe supervise.
Nous avons un certain nombre de stratégies. Typiquement, ce sont des stratégies quantitatives ou passives. Du côté quantitatif, on peut penser à des stratégies avec différents types d'objectifs pour les investisseurs de manière à faire mieux que les marchés. Il y a aussi les stratégies axées sur le risque pour réduire le risque. Donc ce sont des stratégies de basse volatilité. Et puis il y a d'autres stratégies qui sont assez courantes, mais dont les objectifs peuvent être différents du rendement des risques, des stratégies liées aux dividendes par exemple, où l'on veut arriver à un rendement des dividendes meilleur que le marché et maintenir des dividendes ou un rendement des dividendes sur le long terme et faire croître ces dividendes. Donc c'est un peu différent d'une stratégie axée sur le risque, mais ça correspond aux objectifs assez typiques des investisseurs.
Alors vous avez mentionné quantitatif et passif, passons, commençons par les stratégies quantitatives. Il y a certains investisseurs qui diront: J'ai entendu ce terme, mais je ne sais pas ce que ça veut dire.
Eh bien, typiquement, les stratégies quantitatives sont liées à un objectif. J'ai parlé des rendements ou des risques. On utilise des modèles mathématiques, on travaille donc avec la statistique, des données, et on essaie d'extraire des données le plus d'informations possible sur les risques futurs d'action ou une corrélation entre les actions, et il s'agit donc d'utiliser les données en utilisant l'information qu'on peut utiliser et bâtir des portefeuilles. À partir de là, cela fait donc partie de la stratégie, on va bâtir des portefeuilles qui vont vous permettre de générer soit des rendements systématiques sur le temps, ou réduire le risque de la manière la plus robuste.
Alors du côté passif, à quel point est-ce différent d'un investissement quantitatif?
C'est assez différent, même si les outils sont assez similaires. Quand il s'agit de placements passifs ou d'investissements passifs, on va suivre en général un indice, le plus proche possible le plus près possible de cet indice, le faire correspondre le plus possible, et le résultat que vous allez obtenir sera en fonction de l'évolution de l'index, de l'indice. Il y a un espace où il y a des indices qui ne sont pas pondérés en fonction de capitalisations, et il y a une certaine recette. Typiquement, il s'agit d'une stratégie qui peut être relativement simple. Il y a de plus en plus d'indices de ce type. Les stratégies passives peuvent suivre ces indices. Ça diffère de modèles plus complexes axés sur la réduction du risque ou l'augmentation des rendements. Les outils peuvent être similaires. Nous avons une approche systématique sur le quantitatif et le passif, mais quand on parle de passif, l'objectif, c'est de faire correspondre les titres à un indice.
Et puis il y a les investissements axés sur les dividendes. Alors on se demande s'il s'agit d'un environnement favorable pour ce type de placements, de placements axés sur les dividendes.
Oui, absolument. On peut effectivement se lancer dans des stratégies axées sur les dividendes, les placements en dividendes, et avec la Banque du Canada qui va commencer à baisser ses taux d'intérêt, on voit qu'il y a un écart entre les taux obligataires canadiens par rapport aux Américains et donc ça montre que le marché considère qu'il va y avoir une certaine divergence en termes de politique monétaire entre le Canada et les États-Unis. Et dans cet environnement, il peut y avoir une valeur à aller chercher des sources de rendement perpétuel et cela grâce à des actions générant des dividendes et l'important, c'est de se centrer sur la quantité et la qualité des actions. On ne veut pas avoir par exemple des entreprises qui vont réduire leurs dividendes. On veut que les dividendes restent aussi élevés que possible sur le long terme. Donc à l'heure actuelle, on pourrait justement verrouiller un rendement qui sera plus élevé avec un taux obligataire qui pourrait être plus élevé... au Canada et si les taux obligataires baissent, on pourrait continuer de travailler sur des actions générant des dividendes pour avoir des rendements sûrs pour l'avenir.
Bien, et bien sûr, les gens sont intéressés par le dividende actuel, mais de savoir s'il y a un historique de croissance des dividendes, et si cela va continuer de croître.
Oui, absolument, il y a des facteurs clés que l'on peut regarder en termes de qualité. Dans notre équipe, on se centre surtout sur la qualité, tout d'abord. On va investir dans des entreprises qui ne vont pas réduire leurs dividendes, à notre avis, ou des entreprises dont les dividendes sont durables, et ensuite après avoir maximisé la qualité de l'action, on va voir les aspects quantitatifs. Donc on regarde d'abord la qualité de l'entreprise. On ne regarde pas d'abord le dividende. On regarde quelles sont les actions de qualité et on regarde ensuite quel est le rendement des dividendes.
Alors une stratégie dont on ne parle pas beaucoup, étant donné les marchés de l'année dernière, mais si on revient en 2022, il y a la volatilité. On en a beaucoup parlé à cette époque-là. Qu'en est-il maintenant?
Eh bien, il y a donc une basse volatilité, et les gens ont tendance à oublier les risques parce qu'il y a eu une montée des marchés, et ce, de manière assez concentrée et assez soutenue. Mais il y a des secteurs défensifs qui ne sont pas inclus dans ce marché haussier. Donc les gens ont tendance à s'éloigner des stratégies liées à une basse volatilité... mais dans les années 90, à la fin des années 90, en 98-99, on avait une période assez intéressante, où effectivement, on était plutôt centré sur les stratégies axées sur une basse volatilité. À l'heure actuelle, les investisseurs ont tendance à se centrer sur les entreprises qui s'en sont bien sorties jusqu'à présent, mais je crois que s'il y a une correction du marché, les stratégies axées sur la basse volatilité reviendront à la mode.
Alors comment organisez-vous votre équipe pour gérer ce type de stratégie? Quelles sont leurs connaissances?
Alors quand j'ai rejoint l'équipe, il y a 17 ou 18 ans, la plupart des membres de l'équipe avaient des connaissances en économie financière. Nous sommes toujours des gens qui ont été formés sur l'économie et les finances, mais il y a maintenant d'autres membres. Nous diversifions le type de membres que nous avons et de connaissances que nous avons au sein de l'équipe. Des connaissances techniques, mais dans différents domaines. Sciences informatiques, nous avons un individu qui a fait un doctorat en mathématiques, on a quelqu'un qui a fait son doctorat en sciences cognitives, donc des connaissances assez intéressantes, mais qui a passé aussi pas mal de temps à se former en finances. Donc tout le monde est formé en finances, mais contrairement au passé, nous ne recrutons pas nécessairement des gens qui sont dans la finance. En fait, je dis toujours que je ne suis pas sûr que je me recruterais moi-même à l'heure actuelle par rapport à il y a 17 ou 18 ans. Mais à l'heure actuelle, nous cherchons des gens qui doivent d'abord savoir le codage, connaître le codage. Ça, c'est important. Et à partir de là aussi, faire en sorte qu'il y ait différentes connaissances entre les différents membres de l'équipe pour que l'on puisse travailler sur les projets de recherche par exemple. Donc on recherche une certaine diversité de connaissances et de compétences.