Alors que les marchés atteignent presque des sommets, les actions de grandes entreprises technologiques retiennent particulièrement l’attention. Benjamin Gossack, directeur général et gestionnaire de portefeuille, Gestion de Placements TD, explique pourquoi il croit que les actions des produits industriels sont maintenant les véritables moteurs du cycle haussier actuel.
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Certains investisseurs ont été obnubilés par les performances des valeurs technologiques comme NVIDIA. Selon notre invité, si vous choisissez un secteur porteur sur les marchés, il y a un qui se démarque et ce n'est pas la technologie. Ben Gossack de Gestion de placements TD nous rejoint. Bonjour, Ben, ça me fait toujours plaisir de m'entretenir avec vous.
Ça me fait plaisir que vous m'invitiez. J'ai même une nouvelle cravate encore une fois. Il ne m'en reste qu'une.
Nous allons vous faire revenir plus d'une fois. Au besoin, nous vous fournirons en cravates. Les marchés ont atteint de nouveaux sommets la semaine dernière. Il faut, dit-on, que ce soit les sept magnifiques, mais je sais que cela vous agace. Selon vous, qui propulse cette remontée?
C'est presque lassant. On parle des entreprises de bâtiment, des entreprises de camionnage, des constructeurs de camions, du secteur industriel. Or, on ne parle que des sept magnifiques ou des quatre magnifiques. Mais je voulais encore une fois souligner que le secteur industriel est vraiment celui qui est en pointe dans ce cycle de marché haussier.
Très bien, vous avez, je crois, des graphiques pour illustrer votre propos. Montrez-nous-les et dites-nous ce que nous y voyons.
Volontiers, le premier graphique, nous l'avons déjà vu, il s'agit de l'indice S&P 500 pour le secteur industriel, comparé à l'indice S&P 500 en général. Il ne s'agit pas d'un graphique de prix mais d'un graphique de ratio. Les graphiques de ratio m'apparaissent toujours très éloquents. Ils permettent de repérer les forces et les faiblesses sur les marchés. Si le graphique monte vers le haut à droite, ça veut dire que le numérateur dépasse le dénominateur. Peut-être que nos spectateurs ne voulaient pas faire des fractions pendant l'heure du déjeuner, mais voici. Nous avons donné une pondération égale au numérateur et au dénominateur. Pourquoi, Greg? Eh bien, parce que les 10 premières actions du secteur industriel des S&P 500 représentent l'essentiel de l'indice et la plupart d'entre elles ont donné des résultats décevants alors que les 60 du bas surclassent. Donc, nous avons apporté une légère correction pour montrer que c'est un secteur qui est extrêmement porteur. Nous sommes dans un supercycle du secteur industriel mené par l'activité de bâtiment. Il y a le rapatriement, la relocalisation, la loi CHIPS aux États-Unis. Il y a un véritable essor du secteur industriel.
C'est intéressant, ce que vous dites au sujet de la pondération égale. Quand vous songez aux grands titres industriels qui attirent l'attention, les sept magnifiques attirent beaucoup l'attention, mais quand on parle du secteur industriel, il y a Boeing qui fait les manchettes, mais pas pour les bonnes raisons. Est-ce que c'est la clé de regarder en dessous de la surface malgré les manchettes?
Oui, la raison pour laquelle les sept magnifiques m'agacent tellement, je comprends que nos indices sont pondérés en fonction de la capitalisation boursière. Ces actions ont une forte capitalisation boursière; lorsqu'elle bougent, cela fait bouger l'indice, je comprends. Mais cela occulte le fait qu'il y a de nombreuses actions sur ce marché qui augmentent. Par ailleurs, trois des quatre sept magnifiques donnent des résultats décevants. Or, vous dites que le marché parvient à de nouveaux sommets. Est-ce que ce sont vraiment les sept magnifiques? Il y a donc le même phénomène quand les sept magnifiques sont au sommet du marché. C'est le même phénomène dans le secteur industriel. Oui, des entreprises comme Boeing, UPS, Raytheon, Honeywell, pèsent très lourd par comparaison à beaucoup d'autres entreprises du secteur et leur rendement déforme le point de vue quant au comportement du secteur.
Parlons de ces petites entreprises. Il y a l'indice Russell 5000 qui les comporte. -L'indice Russell 2000, plutôt. -Oui. Beaucoup de gens disent que c'est un marché qui manque d'ampleur. Le S&P 500 a grimpé et le Russell 2000 ne suit pas la cadence. Le Russell 2000, ce sont des entreprises à petite et moyenne capitalisation. Mais est-ce que vous voulez le Russell 2000 ou si vous voulez les secteurs qui donnent de bons résultats dans l'indice Russell 2000? Voici encore le secteur industriel. Il s'agit du même type de graphique: le numérateur, l'indice Russell 2000 du secteur industriel sur, comme dénominateur, l'indice Russell 2000. Ce qui est très impressionnant dans ce graphique, l'indice S&P 500 pour le secteur industriel a décollé vers le printemps ou l'été 2022. C'est essentiellement là où le marché haussier a commencé. Mais ce qui est impressionnant dans l'indice, dans le ratio de l'indice Russell 2000 industriel par rapport à l'indice Russell, c'est que le décollage a commencé en 2021, largement en deçà du S&P 500. Donc, ce n'est pas que le S&P 500 fait ceci et le Russell 2000 fait cela, par conséquent nous avons un marché qui manque d'ampleur, non, le secteur industriel progresse énormément et pour les mêmes raisons. Certaines des meilleures actions se trouvent dans le secteur de la construction, de l'ingénierie, encore une fois il y a les matériaux de construction, l'aérospatiale, la défense. Tous les mêmes thèmes que l'on voit dans l'indice à grande capitalisation, on les voit dans les titres à petite capitalisation. Encore une fois, on n'en parle pas.
Nous avons montré un exemple, le S&P 500, le Russell 2000. Nous avons des compagnies d'ingénierie et de bâtiment au Canada.
Oui, et les compagnies ferroviaires. Il ne s'agit pas d'un phénomène exclusivement aux États-Unis, petite et grande capitalisation; vous prenez les secteurs industriels du S&P TSX, comparez le secteur industriel à l'ensemble de l'indice, et surprise, nous nous trouvons face à un marché haussier. C'est un phénomène mondial. On pourrait consacrer tout notre temps à parler des banques, de l'énergie, des mines d'or pour le Canada, alors que nos compagnies industrielles surclassent en même temps, portées par la même tendance lourde.
Un phénomène mondial. Songeons à l'Europe, à l'Extrême-Orient.
Oui, pourquoi nous en tenir à l'Amérique du Nord? On parle de l'Allemagne qui est en récession, tel problème ici, tel problème là-bas. Or, les titres industriels européens surclassent. Mais dans ce secteur qui inclut le Japon, quand on superpose le secteur industriel à l'ensemble de l'indice MSCI, Europe, Afrique, Extrême-Orient, donc le monde développé moins l'Amérique du Nord, il y a le même secteur. Il y a les centres de données qui jouent un rôle important. On a parlé de l'infrastructure, de la relocalisation, du rapatriement, de la loi CHIPS. Il y a les centres de données. Les centres de données exigent des services publics, des lignes de transport d'électricité, des machines, de l'équipement. Toute cette expansion du parc de centres de données crée une activité industrielle et on le voit dans les actions aujourd'hui.
Les graphiques montrent une ligne qui va vers le haut et à droite, alors qu'est-ce qui pourrait compromettre cette tendance?
Le gros risque qui me préoccupe en ce moment, à l'heure actuelle, c'est avantageux, je parlais du fait que les centres de données ajoutent au carnet de commandes de presque toutes les entreprises, alors construisons ces centres de données, c'est merveilleux, mais à un moment donné, il faut assimiler ce parc. Nous n'y sommes pas encore, mais quand il sera en cours d'assimilation, les commandes vont atteindre un pic. C'est ce qui m'inquiète pour l'instant. Je surveille le flux des commandes de centres de données. Quand nous arriverons à la deuxième dérivée, la troisième dérivée, quand les choses ralentiront, il se pourrait qu'il y ait une sortie des clous. On a parlé du cycle électoral. Peut-être qu'un candidat est en faveur de ceci ou en faveur de cela. Je dirai que la loi clé, c'est la loi de réduction de l'inflation qui a été adoptée par le Congrès et signée par le président. Bien souvent, on affirme que s'il y a un nouveau gouvernement, les partis ne s'entendent pas et cela crée beaucoup d'emplois. On va donc beaucoup parler d'abroger cette loi, mais je pense que personne n'oserait en pratique le faire. Il s'agit d'un risque à fort impact mais à faible probabilité, mais on en parle beaucoup.
Ça me fait plaisir que vous m'invitiez. J'ai même une nouvelle cravate encore une fois. Il ne m'en reste qu'une.
Nous allons vous faire revenir plus d'une fois. Au besoin, nous vous fournirons en cravates. Les marchés ont atteint de nouveaux sommets la semaine dernière. Il faut, dit-on, que ce soit les sept magnifiques, mais je sais que cela vous agace. Selon vous, qui propulse cette remontée?
C'est presque lassant. On parle des entreprises de bâtiment, des entreprises de camionnage, des constructeurs de camions, du secteur industriel. Or, on ne parle que des sept magnifiques ou des quatre magnifiques. Mais je voulais encore une fois souligner que le secteur industriel est vraiment celui qui est en pointe dans ce cycle de marché haussier.
Très bien, vous avez, je crois, des graphiques pour illustrer votre propos. Montrez-nous-les et dites-nous ce que nous y voyons.
Volontiers, le premier graphique, nous l'avons déjà vu, il s'agit de l'indice S&P 500 pour le secteur industriel, comparé à l'indice S&P 500 en général. Il ne s'agit pas d'un graphique de prix mais d'un graphique de ratio. Les graphiques de ratio m'apparaissent toujours très éloquents. Ils permettent de repérer les forces et les faiblesses sur les marchés. Si le graphique monte vers le haut à droite, ça veut dire que le numérateur dépasse le dénominateur. Peut-être que nos spectateurs ne voulaient pas faire des fractions pendant l'heure du déjeuner, mais voici. Nous avons donné une pondération égale au numérateur et au dénominateur. Pourquoi, Greg? Eh bien, parce que les 10 premières actions du secteur industriel des S&P 500 représentent l'essentiel de l'indice et la plupart d'entre elles ont donné des résultats décevants alors que les 60 du bas surclassent. Donc, nous avons apporté une légère correction pour montrer que c'est un secteur qui est extrêmement porteur. Nous sommes dans un supercycle du secteur industriel mené par l'activité de bâtiment. Il y a le rapatriement, la relocalisation, la loi CHIPS aux États-Unis. Il y a un véritable essor du secteur industriel.
C'est intéressant, ce que vous dites au sujet de la pondération égale. Quand vous songez aux grands titres industriels qui attirent l'attention, les sept magnifiques attirent beaucoup l'attention, mais quand on parle du secteur industriel, il y a Boeing qui fait les manchettes, mais pas pour les bonnes raisons. Est-ce que c'est la clé de regarder en dessous de la surface malgré les manchettes?
Oui, la raison pour laquelle les sept magnifiques m'agacent tellement, je comprends que nos indices sont pondérés en fonction de la capitalisation boursière. Ces actions ont une forte capitalisation boursière; lorsqu'elle bougent, cela fait bouger l'indice, je comprends. Mais cela occulte le fait qu'il y a de nombreuses actions sur ce marché qui augmentent. Par ailleurs, trois des quatre sept magnifiques donnent des résultats décevants. Or, vous dites que le marché parvient à de nouveaux sommets. Est-ce que ce sont vraiment les sept magnifiques? Il y a donc le même phénomène quand les sept magnifiques sont au sommet du marché. C'est le même phénomène dans le secteur industriel. Oui, des entreprises comme Boeing, UPS, Raytheon, Honeywell, pèsent très lourd par comparaison à beaucoup d'autres entreprises du secteur et leur rendement déforme le point de vue quant au comportement du secteur.
Parlons de ces petites entreprises. Il y a l'indice Russell 5000 qui les comporte. -L'indice Russell 2000, plutôt. -Oui. Beaucoup de gens disent que c'est un marché qui manque d'ampleur. Le S&P 500 a grimpé et le Russell 2000 ne suit pas la cadence. Le Russell 2000, ce sont des entreprises à petite et moyenne capitalisation. Mais est-ce que vous voulez le Russell 2000 ou si vous voulez les secteurs qui donnent de bons résultats dans l'indice Russell 2000? Voici encore le secteur industriel. Il s'agit du même type de graphique: le numérateur, l'indice Russell 2000 du secteur industriel sur, comme dénominateur, l'indice Russell 2000. Ce qui est très impressionnant dans ce graphique, l'indice S&P 500 pour le secteur industriel a décollé vers le printemps ou l'été 2022. C'est essentiellement là où le marché haussier a commencé. Mais ce qui est impressionnant dans l'indice, dans le ratio de l'indice Russell 2000 industriel par rapport à l'indice Russell, c'est que le décollage a commencé en 2021, largement en deçà du S&P 500. Donc, ce n'est pas que le S&P 500 fait ceci et le Russell 2000 fait cela, par conséquent nous avons un marché qui manque d'ampleur, non, le secteur industriel progresse énormément et pour les mêmes raisons. Certaines des meilleures actions se trouvent dans le secteur de la construction, de l'ingénierie, encore une fois il y a les matériaux de construction, l'aérospatiale, la défense. Tous les mêmes thèmes que l'on voit dans l'indice à grande capitalisation, on les voit dans les titres à petite capitalisation. Encore une fois, on n'en parle pas.
Nous avons montré un exemple, le S&P 500, le Russell 2000. Nous avons des compagnies d'ingénierie et de bâtiment au Canada.
Oui, et les compagnies ferroviaires. Il ne s'agit pas d'un phénomène exclusivement aux États-Unis, petite et grande capitalisation; vous prenez les secteurs industriels du S&P TSX, comparez le secteur industriel à l'ensemble de l'indice, et surprise, nous nous trouvons face à un marché haussier. C'est un phénomène mondial. On pourrait consacrer tout notre temps à parler des banques, de l'énergie, des mines d'or pour le Canada, alors que nos compagnies industrielles surclassent en même temps, portées par la même tendance lourde.
Un phénomène mondial. Songeons à l'Europe, à l'Extrême-Orient.
Oui, pourquoi nous en tenir à l'Amérique du Nord? On parle de l'Allemagne qui est en récession, tel problème ici, tel problème là-bas. Or, les titres industriels européens surclassent. Mais dans ce secteur qui inclut le Japon, quand on superpose le secteur industriel à l'ensemble de l'indice MSCI, Europe, Afrique, Extrême-Orient, donc le monde développé moins l'Amérique du Nord, il y a le même secteur. Il y a les centres de données qui jouent un rôle important. On a parlé de l'infrastructure, de la relocalisation, du rapatriement, de la loi CHIPS. Il y a les centres de données. Les centres de données exigent des services publics, des lignes de transport d'électricité, des machines, de l'équipement. Toute cette expansion du parc de centres de données crée une activité industrielle et on le voit dans les actions aujourd'hui.
Les graphiques montrent une ligne qui va vers le haut et à droite, alors qu'est-ce qui pourrait compromettre cette tendance?
Le gros risque qui me préoccupe en ce moment, à l'heure actuelle, c'est avantageux, je parlais du fait que les centres de données ajoutent au carnet de commandes de presque toutes les entreprises, alors construisons ces centres de données, c'est merveilleux, mais à un moment donné, il faut assimiler ce parc. Nous n'y sommes pas encore, mais quand il sera en cours d'assimilation, les commandes vont atteindre un pic. C'est ce qui m'inquiète pour l'instant. Je surveille le flux des commandes de centres de données. Quand nous arriverons à la deuxième dérivée, la troisième dérivée, quand les choses ralentiront, il se pourrait qu'il y ait une sortie des clous. On a parlé du cycle électoral. Peut-être qu'un candidat est en faveur de ceci ou en faveur de cela. Je dirai que la loi clé, c'est la loi de réduction de l'inflation qui a été adoptée par le Congrès et signée par le président. Bien souvent, on affirme que s'il y a un nouveau gouvernement, les partis ne s'entendent pas et cela crée beaucoup d'emplois. On va donc beaucoup parler d'abroger cette loi, mais je pense que personne n'oserait en pratique le faire. Il s'agit d'un risque à fort impact mais à faible probabilité, mais on en parle beaucoup.