Pour vivre une retraite heureuse, il ne suffit pas d’avoir mis assez d’argent de côté. Il faut aussi bien gérer son épargne une fois ce cap franchi. Après tout, ce sont les années où vous allez dépenser : vous entrez dans la phase de décumulation! Mais qu’est-ce que la décumulation au juste, et pourquoi cette étape est-elle importante? Nicole Ewing, directrice, Planification fiscale et successorale à Gestion de patrimoine TD, se joint à Kim Parlee pour nous éclairer sur ce sujet important.
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Si vous êtes retraité ou bientôt retraité, préparez-vous. Le temps est venu de dépenser. Vous entrez dans l’étape de décumulation de votre vie. Qu’est-ce que ça veut dire, et pourquoi est-ce que c’est important?
Nicole Ewing, directrice de Planification fiscale et successorale à GPTD nous rejoint pour en discuter. La décumulation – ça sonne très sophistiqué. Qu’est-ce que ça veut dire au juste?
C’est un terme qu’on emploie dans le secteur et chez les conseillers pour faire la distinction entre les comptes dont la valeur diminue en raison d’un imprévu ou d’un rendement décevant par rapport aux attentes et la réduction stratégique et attendue de la valeur d’un compte parce que vous dépensez l’argent aux fins prévues initialement.
Vous dépensez votre pécule.
Vous avez accumulé de l’argent, et il est maintenant temps de l’utiliser pour vos objectifs financiers, vos objectifs de retraite. On doit donc faire la distinction avec les dépenses réfléchies et les retraits de fonds et d’actifs visant à financer des objectifs de retraite. Il y a une différence de taille entre des comptes dont la valeur diminue à cause de mauvais rendements et ce qu’on anticipe pour la plupart des gens, à savoir des baisses intentionnelles de la valeur des comptes, une décumulation correspondant à l’utilisation des fonds pour financer les objectifs et les dépenses à la retraite.
D’accord. Quelle est la stratégie? Quelle est la différence entre la planification et la décumulation?
La décumulation est un volet nécessaire de la planification de la retraite. Honnêtement, certains trouveront que cette distinction ne fait aucune différence. Mais ce terme nous aide à garder à l’esprit que nos ressources sont limitées, que nos actifs et revenus sont limités, et qu’il faut dépenser l’argent de façon stratégique. La décumulation intentionnelle des actifs et des revenus s’inscrit dans la question plus vaste de la planification de la retraite.
On va revenir sur le caractère intentionnel dans quelques instants. Pourquoi est-il important de réfléchir soigneusement à sa stratégie? Et surtout, qu’est-ce qui risque de mal tourner si on néglige cette étape?
C’est important parce qu’il y a de bonnes et de moins bonnes façons de décumuler. L’ordre dans lequel vous puisez dans vos actifs ou vos différentes sources de revenu peut vraiment changer la donne et faire durer votre épargne plus ou moins longtemps en plus d’avoir un impact sur la fiscalité. Il faut faire très attention aux habitudes de dépenses pendant la retraite.
Parfois, on dépense beaucoup dès le début de la retraite, peut-être pour des choses qu’on veut absolument faire dans la vie. Puis les dépenses diminuent peut-être légèrement. Parfois, elles augmentent de nouveau si on a besoin de soins de santé ou à long terme. Il faut donc réfléchir soigneusement à l’ordre dans lequel on puise dans l’épargne, de sorte à la faire durer pendant toute la période de la retraite.
Pour ce qui est d’éviter de très mauvaises surprises, je sais qu’on peut fractionner son revenu avec son conjoint, et c’est aussi possible pendant la phase de décumulation, non?
En effet. Par exemple, on peut devoir rembourser les prestations de la Sécurité de la vieillesse alors qu’on aurait pu l’éviter en puisant de façon réfléchie dans les revenus. Il se peut que certaines années, on subisse une baisse de revenu qu’on aurait pu financer avec un FERR, ce qui aurait pu devenir un FERR, parce qu’on y est contraint. En faisant attention à l’ordre dans lequel on procède, ou en transférant des actifs au conjoint, par exemple en fractionnant le revenu dans le cadre d’un REER de conjoint, on place de façon proactive des revenus qu’on devra retirer à la retraite dans les mains du conjoint imposé à une tranche inférieure de sorte qu’au sein de l’unité familiale, on finit par payer collectivement moins d’impôt.
Et on reçoit plus d’argent. C’est important. Pourriez-vous énumérer les points qu’il faut garder en tête? Vous en avez mentionné quelques-uns, comme ce que vous avez envie de faire. Mais quels sont les facteurs à prendre en compte?
Tout d’abord, l’objectif. Qu’est-ce qu’on essaie de faire? Combien d’argent doit-on avoir à notre disposition pour financer la retraite qu’on espère? Mais il faut aussi tenir compte de nos actifs et de nos sources de revenu, et déterminer si on contrôle quand et comment on les reçoit.
On doit tenir compte de notre espérance de vie, de notre état de santé actuel et futur, de notre état matrimonial actuel et futur. Ce sont des facteurs dont il faut tenir compte pour déterminer quand et comment puiser dans son épargne. Et on peut compléter la liste. Il y a vos besoins en liquidités, peut-être vos obligations fiscales à l’étranger, vos objectifs de planification successorale. Il faut donc avoir une vue d’ensemble et tenter de décider stratégiquement de la façon dont on va procéder et dans quel ordre pour obtenir les meilleurs résultats.
Vous dites qu’il faut procéder dans l’ordre pour s’assurer de tirer le maximum de son épargne. Et l’un des moyens d’y parvenir, c’est de payer le moins d’impôt possible. Comment est-ce que ce facteur entre en ligne de compte?
Le moment et l’ordre de la décumulation sont très pertinents de ce point de vue. Par exemple, est-ce qu’il vaut mieux puiser d’abord dans les régimes enregistrés? Ou retirer des fonds de comptes non enregistrés? Ou peut-être vendre la maison avant de puiser dans l’épargne pour financer la retraite.
Pour certaines personnes, il est hors de question de vendre la maison. On doit donc déterminer si on retire des fonds du CELI, des REER, du FERR, et dans quel ordre. Il faut aussi réfléchir au moment et à la façon dont on décide de toucher les prestations du RPC et de la SV. Est-ce qu’on peut faire quelque chose pendant les années de transition, de préparation de la retraite, pour obtenir globalement un meilleur résultat net? Souvent, il s’agit d’un tout petit changement d’état d’esprit. Le moment où on retire des actifs peut faire une énorme différence à long terme. Bref, les prestations de la SV et du RPC, le fait de recevoir un revenu de pension, le fractionnement avec le conjoint – toutes ces questions doivent être prises en compte pour payer moins d’impôt.
Et je crois que pour y arriver, il vaut mieux se faire aider, non? On termine toujours sur cette note, mais c’est vrai... Parlez à un conseiller qui vous aidera à définir une stratégie.
Tout à fait, oui. C’est là tout l’intérêt de modéliser différents types d’approches, de passer en revue des scénarios hypothétiques, et il faut s’y prendre le plus tôt possible dans cette nouvelle étape. Quand vous planifiez votre retraite, il ne fait aucun doute qu’avant la transition aux années de retraite, un conseiller peut vraiment vous aider à comprendre les effets cumulatifs de ces petites décisions qui finissent par faire une énorme différence.
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Nicole Ewing, directrice de Planification fiscale et successorale à GPTD nous rejoint pour en discuter. La décumulation – ça sonne très sophistiqué. Qu’est-ce que ça veut dire au juste?
C’est un terme qu’on emploie dans le secteur et chez les conseillers pour faire la distinction entre les comptes dont la valeur diminue en raison d’un imprévu ou d’un rendement décevant par rapport aux attentes et la réduction stratégique et attendue de la valeur d’un compte parce que vous dépensez l’argent aux fins prévues initialement.
Vous dépensez votre pécule.
Vous avez accumulé de l’argent, et il est maintenant temps de l’utiliser pour vos objectifs financiers, vos objectifs de retraite. On doit donc faire la distinction avec les dépenses réfléchies et les retraits de fonds et d’actifs visant à financer des objectifs de retraite. Il y a une différence de taille entre des comptes dont la valeur diminue à cause de mauvais rendements et ce qu’on anticipe pour la plupart des gens, à savoir des baisses intentionnelles de la valeur des comptes, une décumulation correspondant à l’utilisation des fonds pour financer les objectifs et les dépenses à la retraite.
D’accord. Quelle est la stratégie? Quelle est la différence entre la planification et la décumulation?
La décumulation est un volet nécessaire de la planification de la retraite. Honnêtement, certains trouveront que cette distinction ne fait aucune différence. Mais ce terme nous aide à garder à l’esprit que nos ressources sont limitées, que nos actifs et revenus sont limités, et qu’il faut dépenser l’argent de façon stratégique. La décumulation intentionnelle des actifs et des revenus s’inscrit dans la question plus vaste de la planification de la retraite.
On va revenir sur le caractère intentionnel dans quelques instants. Pourquoi est-il important de réfléchir soigneusement à sa stratégie? Et surtout, qu’est-ce qui risque de mal tourner si on néglige cette étape?
C’est important parce qu’il y a de bonnes et de moins bonnes façons de décumuler. L’ordre dans lequel vous puisez dans vos actifs ou vos différentes sources de revenu peut vraiment changer la donne et faire durer votre épargne plus ou moins longtemps en plus d’avoir un impact sur la fiscalité. Il faut faire très attention aux habitudes de dépenses pendant la retraite.
Parfois, on dépense beaucoup dès le début de la retraite, peut-être pour des choses qu’on veut absolument faire dans la vie. Puis les dépenses diminuent peut-être légèrement. Parfois, elles augmentent de nouveau si on a besoin de soins de santé ou à long terme. Il faut donc réfléchir soigneusement à l’ordre dans lequel on puise dans l’épargne, de sorte à la faire durer pendant toute la période de la retraite.
Pour ce qui est d’éviter de très mauvaises surprises, je sais qu’on peut fractionner son revenu avec son conjoint, et c’est aussi possible pendant la phase de décumulation, non?
En effet. Par exemple, on peut devoir rembourser les prestations de la Sécurité de la vieillesse alors qu’on aurait pu l’éviter en puisant de façon réfléchie dans les revenus. Il se peut que certaines années, on subisse une baisse de revenu qu’on aurait pu financer avec un FERR, ce qui aurait pu devenir un FERR, parce qu’on y est contraint. En faisant attention à l’ordre dans lequel on procède, ou en transférant des actifs au conjoint, par exemple en fractionnant le revenu dans le cadre d’un REER de conjoint, on place de façon proactive des revenus qu’on devra retirer à la retraite dans les mains du conjoint imposé à une tranche inférieure de sorte qu’au sein de l’unité familiale, on finit par payer collectivement moins d’impôt.
Et on reçoit plus d’argent. C’est important. Pourriez-vous énumérer les points qu’il faut garder en tête? Vous en avez mentionné quelques-uns, comme ce que vous avez envie de faire. Mais quels sont les facteurs à prendre en compte?
Tout d’abord, l’objectif. Qu’est-ce qu’on essaie de faire? Combien d’argent doit-on avoir à notre disposition pour financer la retraite qu’on espère? Mais il faut aussi tenir compte de nos actifs et de nos sources de revenu, et déterminer si on contrôle quand et comment on les reçoit.
On doit tenir compte de notre espérance de vie, de notre état de santé actuel et futur, de notre état matrimonial actuel et futur. Ce sont des facteurs dont il faut tenir compte pour déterminer quand et comment puiser dans son épargne. Et on peut compléter la liste. Il y a vos besoins en liquidités, peut-être vos obligations fiscales à l’étranger, vos objectifs de planification successorale. Il faut donc avoir une vue d’ensemble et tenter de décider stratégiquement de la façon dont on va procéder et dans quel ordre pour obtenir les meilleurs résultats.
Vous dites qu’il faut procéder dans l’ordre pour s’assurer de tirer le maximum de son épargne. Et l’un des moyens d’y parvenir, c’est de payer le moins d’impôt possible. Comment est-ce que ce facteur entre en ligne de compte?
Le moment et l’ordre de la décumulation sont très pertinents de ce point de vue. Par exemple, est-ce qu’il vaut mieux puiser d’abord dans les régimes enregistrés? Ou retirer des fonds de comptes non enregistrés? Ou peut-être vendre la maison avant de puiser dans l’épargne pour financer la retraite.
Pour certaines personnes, il est hors de question de vendre la maison. On doit donc déterminer si on retire des fonds du CELI, des REER, du FERR, et dans quel ordre. Il faut aussi réfléchir au moment et à la façon dont on décide de toucher les prestations du RPC et de la SV. Est-ce qu’on peut faire quelque chose pendant les années de transition, de préparation de la retraite, pour obtenir globalement un meilleur résultat net? Souvent, il s’agit d’un tout petit changement d’état d’esprit. Le moment où on retire des actifs peut faire une énorme différence à long terme. Bref, les prestations de la SV et du RPC, le fait de recevoir un revenu de pension, le fractionnement avec le conjoint – toutes ces questions doivent être prises en compte pour payer moins d’impôt.
Et je crois que pour y arriver, il vaut mieux se faire aider, non? On termine toujours sur cette note, mais c’est vrai... Parlez à un conseiller qui vous aidera à définir une stratégie.
Tout à fait, oui. C’est là tout l’intérêt de modéliser différents types d’approches, de passer en revue des scénarios hypothétiques, et il faut s’y prendre le plus tôt possible dans cette nouvelle étape. Quand vous planifiez votre retraite, il ne fait aucun doute qu’avant la transition aux années de retraite, un conseiller peut vraiment vous aider à comprendre les effets cumulatifs de ces petites décisions qui finissent par faire une énorme différence.
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