Bien que les coûts soient élevés dans le secteur minier, les pressions commencent à s’atténuer. Craig Hutchison, directeur, Recherche sur les actions à TD Cowen, se joint à Greg Bonnell de Parlons Argent pour en discuter.
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La hausse des coûts est un problème pour de nombreux secteurs, y compris le secteur minier, mais certains signes indiquent que ces pressions pourraient s'atténuer. Je m'entretiens avec Craig Hutchinson, directeur de la recherche sur les actions chez TD Cowen. Bienvenue. Alors avant d'entrer dans le vif du sujet, dites-nous ce que vous couvrez.
Je couvre les métaux, le cuivre, l'argent, l'uranium en particulier.
Il s'agit d'actions qui ont ressenti la pression de la hausse des coûts comme beaucoup d'autres secteurs. Parlez-nous de ce qui s'est passé et ce qui va se passer à l'avenir.
Eh bien, il y a trois ans, au début de la pandémie, il y avait beaucoup de perturbations de la chaîne d'approvisionnement et en plus, maintenant avec la guerre en Ukraine, il y a énormément de perturbations dans le secteur depuis quelques années. Également, avec l'approvisionnement d'explosifs et d'acide sulfurique, entre autres, donc cela a eu une incidence sur ces entreprises. Il y a eu une inflation des coûts d'environ 10%. À l'heure actuelle, la plupart des entreprises voient toujours une inflation d'environ 3 à 4%, donc en baisse même si elle est toujours élevée. Et on voit également les devises étrangères qui commencent à se stabiliser par rapport au dollar américain. Donc il y a des difficultés, et il est difficile également dans un marché du travail très serré d'obtenir des employés pour aller travailler dans les mines, en Amérique du Nord, en Australie par exemple.
Alors nous avons eu des questions de nos téléspectateurs. Ils nous ont parlé du cours de l'or et pourtant, qu'en est-il des actions aurifères, qui ne semblent pas profiter de cette hausse?
C'est très lié à la hausse des coûts. Le cours de l'or a augmenté de 8% d'une année sur l'autre et pourtant, les actions aurifères ont plutôt stagné. Pour que ces entreprises puissent participer à la hausse du cours de l'or, il faut que leur marché puisse s'étendre et il s'agit de voir ce que la Réserve fédérale va faire, avec les taux d'intérêt. Donc ça a été difficile pour les actions aurifères qui sont en concurrence avec d'autres catégories d'actifs dans le S&P 500 qui a connu une augmentation, en concurrence contre le Bitcoin et contre les marchés monétaires également, qui ont eu de bons résultats. Donc c'est vrai que dans un environnement inflationniste, le cours de l'or augmente, mais ça ne suit pas nécessairement avec les entreprises aurifères.
Donc il s'agira de voir quelles seront les attentes cette année du côté des actions. On se demande également ce que les investisseurs ont déjà pris en compte. Pour le cours de l'or, est-ce que, effectivement, le cours de l'or était déjà pris en compte?
Alors, nous avons fait du travail là-dessus, nous avons regardé les autres cycles passés sur 40 ans, et en général... ...le cours de l'or commence à voir en moyenne 34% d'augmentation quand la réserve fédérale commence à baisser les taux d'intérêt. Donc je crois qu'il y a encore pas mal de choses qui vont se passer pour l'or.
Il y a des attentes pour ce qui est des baisses de taux d'intérêt. On attend et ça ne s'en vient pas.
Oui, c'est vrai que si on regarde le consensus, on aurait dû avoir des baisses de taux d'intérêt l'année dernière. Le point de vue de TD est qu'il y aura trois baisses de taux d'intérêt, cette année. 75 points de base cette année et 75 points de base l'année prochaine, mais ça ne se passera pas avant juin ou juillet à notre avis. Il faudra voir la baisse des taux d'intérêt pour avoir une influence sur l'or.
Parlons du cuivre. Il y a eu des mouvements aussi sur le cuivre.
Oui, le cuivre à une bonne dynamique en matière d'offre et de demande. Un des enjeux concernant le cuivre, c'est de savoir quel est le point central, on en a parlé, en matière d'inflation. Il y a quelques années, le prix incitatif pour avoir un bon rendement d'un projet, était d'environ 3,50 par livre. Aujourd'hui, ce prix central est d'environ 4,50 à 5 dollars la livre. Donc il faudra voir les cours et les prix augmenter et pour ceux qui sont des producteurs maintenant, on ne va pas voir beaucoup de nouvel approvisionnement et de nouvelles offres. Donc les prix, les cours du cuivre vont rester assez élevés étant donné l'offre et la demande.
Pour ce qui est des taux d'intérêt des banques centrales, est-ce que le cuivre va être touché?
Eh bien, si ça amène à une faiblesse du dollar américain, c'est positif pour le produit de base en général, mais si la réserve fédérale baisse les taux d'intérêt parce qu'il y a un ralentissement de l'économie, eh bien, le cuivre est lié au PIB mondial et donc ce n'est pas une bonne nouvelle pour le cuivre. Mais si on a un atterrissage en douceur, eh bien, cela peut amener à une augmentation des prix.
Bon, parlons maintenant de l'uranium, un autre segment qui était intéressant étant donné les mouvements qu'on a vus. À quoi s'attend-on?
Eh bien, effectivement, c'est un sujet brûlant. Les fondamentaux pour l'uranium sont très bons, surtout par rapport à la catastrophe de Fukushima. En 2018, on avait à peu près 20$ la livre. Il y a Cameco et d'autres producteurs qui ont baissé la production, ce qui a permis de resserrer l'offre, et il y a quelques années après cela, il y a certains FNB qui sont entrés en bourse et qui ont pris à peu près 16 millions, et donc ce qui a permis de resserrer le marché. Et on est arrivé à 100$ la livre il y a à peu près deux mois. Ça a rebaissé un petit peu depuis, mais quand on regarde la demande pour l'avenir, je crois que c'est la première fois dans ma carrière que les gouvernements favorisent l'uranium. Il y a eu une conférence avec 22 pays qui ont soutenu le nucléaire, qui se sont engagés à tripler leurs capacités en nucléaire, y compris le Canada et les États-Unis. On a un soutien bipartisan aux États-Unis, de la part de Biden et potentiellement Trump s'il revient au pouvoir. On se pose beaucoup la question si Trump revient au pouvoir, mais il y a un soutien de la part des deux partis pour les producteurs d'uranium.
TD Cowen couvre Cameco. Si vous voulez plus d'informations sur les sociétés couvertes par TD Cowen vous pouvez regarder le lien vers le site Web de Valeurs mobilières à la fin de cette émission. Alors quel est le plus grand risque en termes de nucléaire? Est-ce qu'il y a un risque que le gouvernement s'en détourne?
Oui, s'il y a un autre événement cygne noir, ou une catastrophe comme Fukushima, en Ukraine par exemple, mais l'augmentation des énergies renouvelables a eu une incidence négative sur l'augmentation du nucléaire par le passé. Mais il est vrai que le vent ne souffle pas toujours, le soleil ne brille pas toujours et pour avoir une énergie intensive sans carbone, il n'y a pas de remplacement pour le nucléaire.
Je couvre les métaux, le cuivre, l'argent, l'uranium en particulier.
Il s'agit d'actions qui ont ressenti la pression de la hausse des coûts comme beaucoup d'autres secteurs. Parlez-nous de ce qui s'est passé et ce qui va se passer à l'avenir.
Eh bien, il y a trois ans, au début de la pandémie, il y avait beaucoup de perturbations de la chaîne d'approvisionnement et en plus, maintenant avec la guerre en Ukraine, il y a énormément de perturbations dans le secteur depuis quelques années. Également, avec l'approvisionnement d'explosifs et d'acide sulfurique, entre autres, donc cela a eu une incidence sur ces entreprises. Il y a eu une inflation des coûts d'environ 10%. À l'heure actuelle, la plupart des entreprises voient toujours une inflation d'environ 3 à 4%, donc en baisse même si elle est toujours élevée. Et on voit également les devises étrangères qui commencent à se stabiliser par rapport au dollar américain. Donc il y a des difficultés, et il est difficile également dans un marché du travail très serré d'obtenir des employés pour aller travailler dans les mines, en Amérique du Nord, en Australie par exemple.
Alors nous avons eu des questions de nos téléspectateurs. Ils nous ont parlé du cours de l'or et pourtant, qu'en est-il des actions aurifères, qui ne semblent pas profiter de cette hausse?
C'est très lié à la hausse des coûts. Le cours de l'or a augmenté de 8% d'une année sur l'autre et pourtant, les actions aurifères ont plutôt stagné. Pour que ces entreprises puissent participer à la hausse du cours de l'or, il faut que leur marché puisse s'étendre et il s'agit de voir ce que la Réserve fédérale va faire, avec les taux d'intérêt. Donc ça a été difficile pour les actions aurifères qui sont en concurrence avec d'autres catégories d'actifs dans le S&P 500 qui a connu une augmentation, en concurrence contre le Bitcoin et contre les marchés monétaires également, qui ont eu de bons résultats. Donc c'est vrai que dans un environnement inflationniste, le cours de l'or augmente, mais ça ne suit pas nécessairement avec les entreprises aurifères.
Donc il s'agira de voir quelles seront les attentes cette année du côté des actions. On se demande également ce que les investisseurs ont déjà pris en compte. Pour le cours de l'or, est-ce que, effectivement, le cours de l'or était déjà pris en compte?
Alors, nous avons fait du travail là-dessus, nous avons regardé les autres cycles passés sur 40 ans, et en général... ...le cours de l'or commence à voir en moyenne 34% d'augmentation quand la réserve fédérale commence à baisser les taux d'intérêt. Donc je crois qu'il y a encore pas mal de choses qui vont se passer pour l'or.
Il y a des attentes pour ce qui est des baisses de taux d'intérêt. On attend et ça ne s'en vient pas.
Oui, c'est vrai que si on regarde le consensus, on aurait dû avoir des baisses de taux d'intérêt l'année dernière. Le point de vue de TD est qu'il y aura trois baisses de taux d'intérêt, cette année. 75 points de base cette année et 75 points de base l'année prochaine, mais ça ne se passera pas avant juin ou juillet à notre avis. Il faudra voir la baisse des taux d'intérêt pour avoir une influence sur l'or.
Parlons du cuivre. Il y a eu des mouvements aussi sur le cuivre.
Oui, le cuivre à une bonne dynamique en matière d'offre et de demande. Un des enjeux concernant le cuivre, c'est de savoir quel est le point central, on en a parlé, en matière d'inflation. Il y a quelques années, le prix incitatif pour avoir un bon rendement d'un projet, était d'environ 3,50 par livre. Aujourd'hui, ce prix central est d'environ 4,50 à 5 dollars la livre. Donc il faudra voir les cours et les prix augmenter et pour ceux qui sont des producteurs maintenant, on ne va pas voir beaucoup de nouvel approvisionnement et de nouvelles offres. Donc les prix, les cours du cuivre vont rester assez élevés étant donné l'offre et la demande.
Pour ce qui est des taux d'intérêt des banques centrales, est-ce que le cuivre va être touché?
Eh bien, si ça amène à une faiblesse du dollar américain, c'est positif pour le produit de base en général, mais si la réserve fédérale baisse les taux d'intérêt parce qu'il y a un ralentissement de l'économie, eh bien, le cuivre est lié au PIB mondial et donc ce n'est pas une bonne nouvelle pour le cuivre. Mais si on a un atterrissage en douceur, eh bien, cela peut amener à une augmentation des prix.
Bon, parlons maintenant de l'uranium, un autre segment qui était intéressant étant donné les mouvements qu'on a vus. À quoi s'attend-on?
Eh bien, effectivement, c'est un sujet brûlant. Les fondamentaux pour l'uranium sont très bons, surtout par rapport à la catastrophe de Fukushima. En 2018, on avait à peu près 20$ la livre. Il y a Cameco et d'autres producteurs qui ont baissé la production, ce qui a permis de resserrer l'offre, et il y a quelques années après cela, il y a certains FNB qui sont entrés en bourse et qui ont pris à peu près 16 millions, et donc ce qui a permis de resserrer le marché. Et on est arrivé à 100$ la livre il y a à peu près deux mois. Ça a rebaissé un petit peu depuis, mais quand on regarde la demande pour l'avenir, je crois que c'est la première fois dans ma carrière que les gouvernements favorisent l'uranium. Il y a eu une conférence avec 22 pays qui ont soutenu le nucléaire, qui se sont engagés à tripler leurs capacités en nucléaire, y compris le Canada et les États-Unis. On a un soutien bipartisan aux États-Unis, de la part de Biden et potentiellement Trump s'il revient au pouvoir. On se pose beaucoup la question si Trump revient au pouvoir, mais il y a un soutien de la part des deux partis pour les producteurs d'uranium.
TD Cowen couvre Cameco. Si vous voulez plus d'informations sur les sociétés couvertes par TD Cowen vous pouvez regarder le lien vers le site Web de Valeurs mobilières à la fin de cette émission. Alors quel est le plus grand risque en termes de nucléaire? Est-ce qu'il y a un risque que le gouvernement s'en détourne?
Oui, s'il y a un autre événement cygne noir, ou une catastrophe comme Fukushima, en Ukraine par exemple, mais l'augmentation des énergies renouvelables a eu une incidence négative sur l'augmentation du nucléaire par le passé. Mais il est vrai que le vent ne souffle pas toujours, le soleil ne brille pas toujours et pour avoir une énergie intensive sans carbone, il n'y a pas de remplacement pour le nucléaire.