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La récente hausse de la volatilité a été inégale entre les différentes catégories d’actif, mais plus prononcée sur les marchés obligataires. Anthony Okolie discute avec Jimmy Xu, gestionnaire de portefeuille, Gestion de Placements TD, de l’augmentation de la volatilité des titres à revenu fixe et de ses répercussions sur les actions.
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Le début de l’année a été mouvementé et de nombreux investisseurs prévoient que la volatilité du marché boursier ne disparaîtra pas bientôt. Jetez un œil à ce graphique qui souligne où les investisseurs croient que des risques sont à prévoir dans les prochains jours. Entrons dans les détails avec Jimmy Xu. Il est gestionnaire de portefeuille pour l’équipe Gestion de placements de la TD. Jimmy, pouvez-vous nous expliquer ce graphique et ce qu’il représente?
Bien sûr, Anthony. Vous savez, on en discutait déjà, de la volatilité. On suppose habituellement que nous sommes simplement en train de parler de la volatilité des actions, mais Je pense que le point de vue est plus nuancé maintenant. Regardez ce graphique, il montre où les participants au marché croient que les risques sont situés dans diverses catégories d’actif, comme les actions, les obligations, le pétrole et l’or. Une lecture de zéro sur ce graphique signifie que le marché pense que la volatilité ou le risque sur le marché pour cette catégorie d’actif en particulier n’est pas plus élevée ou pas plus faible que son niveau historique. Des données plus élevées signifient que le marché prévoit une hausse importante de la volatilité et un chiffre bas représente une hausse plus faible. Ce qui est très intéressant dans ce graphique c’est que si vous observez la volatilité de l’indice S&P 500, elle semble plutôt conforme aux données historiques moyennes. Cependant, pour ce qui est des catégories d’actif sensibles aux taux, comme les placements à revenu fixe, l’or le pétrole, la volatilité a été nettement plus élevé. Et c’est très important de le noter parce que, habituellement, la volatilité est centrée sur les actions, mais cette fois, c’est différent. C’est un aspect auquel nous devrons être attentif à l’avenir.
Donc, quelle est la source de la différence entre les différentes catégories d’actif?
Eh bien, quand on pense à la volatilité des titres à revenu fixe des 20 dernières années environ, nous sommes très chanceux de vivre dans un environnement où l’inflation a été faible et où la volatilité de cette inflation a également été très faible. Les banques centrales à l’échelle mondiale ont maintenu les taux près de zéro. Le programme d’assouplissement quantitatif. Quand vous mettez tout ça ensemble, la situation a vraiment gardé la volatilité des titres à revenu fixe à un niveau faible. Toutefois, dans un environnement où l’inflation est très élevée, comme c’est le cas actuellement, et les banques centrales sont vraiment en train d’inverser leur programme, où les conditions financières sont resserrées très, très rapidement, les taux d’intérêt augmentent à grands pas, dans les prochains temps et un rétrécissement marqué du bilan. Vous vous attendez à ce que la volatilité des titres à revenu fixe connaisse une hausse marquée. Essentiellement, c’est le contraire de ce que nous avons connu au cours des 20 dernières années et c’est ce que nous observons. Pour l’or, la volatilité est également élevée, ce qui est intéressant parce que l’or est une catégorie d’actif qui a tendance à bien se comporter lorsqu’il y en a une forte probabilité de résultats extrêmes, comme ce qu’on peut voir aujourd’hui. L’inflation en est évidemment un exemple de sorte que cet excédent à gardé la volatilité de l’or très élevée. Quand on pense aux risques sur le marché boursier, ils sont principalement axées sur le risque; comme les évaluations, l’impact des taux plus élevés. La compression des marges attribuable à l’inflation; et même une possible récession pourraient découler du resserrement des politiques des banques centrales. Vous voyez clairement que l’épicentre du risque aujourd’hui est attribué aux titres à revenu fixe.
Comme vous l’avez mentionné, la volatilité est beaucoup plus élevée. De plus, nous avons observé l’intensification de la peur sur les marchés aussi. Qu’est-ce que vous pensez de tout ça?
Je pense qu’une des raisons pour lesquelles la volatilité et la peur sont si élevées en ce moment, c’est que nous sommes dans un environnement où il y a une forte probabilité de résultats extrêmes. Lorsque vous avez des possibilités de résultats extrêmes, les participants au marché ont tendance à s’inquiéter, et la volatilité réalisée et la volatilité implicite des options a tendance à augmenter. En fait, il y en a trois facteurs qui me viennent à l’esprit. Premièrement, c’est évidemment le conflit en cours entre l’Ukraine et la Russie. De toute évidence, il s’agit d’une terrible crise humanitaire. Par contre, plus ce conflit traîne en longueur, plus la probabilité d’avoir des résultats extrêmes augmente et l’avenir de l’Europe et de leur dépendance énergétique commence vraiment à inquiéter, et cela pèse sur le marché, ce qui crée une prime de risque sur le marché. Le deuxième facteur est l’inflation. On a beaucoup parlé de l’inflation comme étant transitoire depuis qu’on a vu les effets d’après le confinement lié à la COVID-19. Ce que nous voyons maintenant, c’est que l’impact potentiel actuel est un peu plus structurel et de plus longue durée. Les marchés sont donc inquiets que les attentes liées à l’inflation deviennent ancrées et que l’inflation pourrait être plus élevée et plus persistante que ce que l’on avait prévu. Cela cause aussi de la volatilité, surtout dans un environnement de titres à revenu fixe et de taux. Enfin, une question se pose à la Réserve fédérale américaine. Elle vient de traverser ce moment, elle fera tout ce qu’elle peut pour maintenir les attentes liées à l’inflation bien ancrées et pour ramener l’inflation à sa cible de 2 %. Mais cela pourrait signifier que les taux d’intérêt pourraient augmenter considérablement; et on va passer à une phase de resserrement quantitatif très agressif. Le risque de cette situation, bien sûr, est que s’ils sont trop audacieux, nous pourrions nous retrouver dans une récession. De toute évidence, cela crée aussi de la volatilité. Au moins jusqu’à ce que nous obtenions plus des précisions sur ces trois points. Nous devrions nous attendre à ce que la volatilité continue de faire partie du marché.
D’accord, alors la volatilité va demeurer élevée. Il y a certainement de la peur dans les marchés, et de l’incertitude. Pouvez-vous parler des implications du marché dont les investisseurs devraient tenir compte à l’avenir?
Je pense que c’est un point très important. Il y a un changement majeur dans la réflexion que devraient avoir les investisseurs. Si on pense au rôle typique des titres à revenu fixe dans une stratégie de portefeuille équilibré, ils sont intégrés pour apporter de la diversification, pour réduire le risque. Mais la situation a vraiment changé à cause de l’épicentre des risques lié aux titres à revenu fixe. Ce que nous avons vu cette année, c’est que les titres à revenu fixe ont chuté et certains segments de marché, encore plus plus que les actions, ce qui entraîne des questions liées à la diversification. Du point de vue des investisseurs, ils doivent vraiment repenser leurs actifs pour s’assurer qu’ils ont vraiment un portefeuille diversifié. Dans nos mandats équilibrés, nous essayons d’élaborer divers niveaux de diversification. Selon la répartition des catégories d’actif, par exemple, nous présentons des actifs alternatifs, comme les infrastructures immobilières et les produits de base. Toutes ces options ont tendance à bien se comporter dans un contexte de taux d’intérêt à la hausse. Pour les titres à revenu fixe, nous recherchons des moyens d’accroître les taux de revenu du portfolio tout en réduisant notre sensibilité aux fluctuations des taux d’intérêt. Même dans la répartition des actions dans le segment des actions, nous cherchons à répartir la portion dédiée aux actions vers d’autres pays ou secteurs qui profitent réellement de cette hausse de l’inflation ou des taux d’intérêt plus hauts. Le Canada arrive vraiment en tête de ligne. Pour ce qui est des dynamiques dont nous avons parlé plus tôt, avec la volatilité des actions qui est plus faible sur une base relative par rapport aux titres à revenu fixe, nous achetons une protection sous forme d’actions et nous le finançons au marché des taux. Voilà ce que nous essayons de faire, pour construire différentes couches de diversification dans nos portfolios.
Jimmy, merci beaucoup pour votre présence.
Je vous en prie.
Bien sûr, Anthony. Vous savez, on en discutait déjà, de la volatilité. On suppose habituellement que nous sommes simplement en train de parler de la volatilité des actions, mais Je pense que le point de vue est plus nuancé maintenant. Regardez ce graphique, il montre où les participants au marché croient que les risques sont situés dans diverses catégories d’actif, comme les actions, les obligations, le pétrole et l’or. Une lecture de zéro sur ce graphique signifie que le marché pense que la volatilité ou le risque sur le marché pour cette catégorie d’actif en particulier n’est pas plus élevée ou pas plus faible que son niveau historique. Des données plus élevées signifient que le marché prévoit une hausse importante de la volatilité et un chiffre bas représente une hausse plus faible. Ce qui est très intéressant dans ce graphique c’est que si vous observez la volatilité de l’indice S&P 500, elle semble plutôt conforme aux données historiques moyennes. Cependant, pour ce qui est des catégories d’actif sensibles aux taux, comme les placements à revenu fixe, l’or le pétrole, la volatilité a été nettement plus élevé. Et c’est très important de le noter parce que, habituellement, la volatilité est centrée sur les actions, mais cette fois, c’est différent. C’est un aspect auquel nous devrons être attentif à l’avenir.
Donc, quelle est la source de la différence entre les différentes catégories d’actif?
Eh bien, quand on pense à la volatilité des titres à revenu fixe des 20 dernières années environ, nous sommes très chanceux de vivre dans un environnement où l’inflation a été faible et où la volatilité de cette inflation a également été très faible. Les banques centrales à l’échelle mondiale ont maintenu les taux près de zéro. Le programme d’assouplissement quantitatif. Quand vous mettez tout ça ensemble, la situation a vraiment gardé la volatilité des titres à revenu fixe à un niveau faible. Toutefois, dans un environnement où l’inflation est très élevée, comme c’est le cas actuellement, et les banques centrales sont vraiment en train d’inverser leur programme, où les conditions financières sont resserrées très, très rapidement, les taux d’intérêt augmentent à grands pas, dans les prochains temps et un rétrécissement marqué du bilan. Vous vous attendez à ce que la volatilité des titres à revenu fixe connaisse une hausse marquée. Essentiellement, c’est le contraire de ce que nous avons connu au cours des 20 dernières années et c’est ce que nous observons. Pour l’or, la volatilité est également élevée, ce qui est intéressant parce que l’or est une catégorie d’actif qui a tendance à bien se comporter lorsqu’il y en a une forte probabilité de résultats extrêmes, comme ce qu’on peut voir aujourd’hui. L’inflation en est évidemment un exemple de sorte que cet excédent à gardé la volatilité de l’or très élevée. Quand on pense aux risques sur le marché boursier, ils sont principalement axées sur le risque; comme les évaluations, l’impact des taux plus élevés. La compression des marges attribuable à l’inflation; et même une possible récession pourraient découler du resserrement des politiques des banques centrales. Vous voyez clairement que l’épicentre du risque aujourd’hui est attribué aux titres à revenu fixe.
Comme vous l’avez mentionné, la volatilité est beaucoup plus élevée. De plus, nous avons observé l’intensification de la peur sur les marchés aussi. Qu’est-ce que vous pensez de tout ça?
Je pense qu’une des raisons pour lesquelles la volatilité et la peur sont si élevées en ce moment, c’est que nous sommes dans un environnement où il y a une forte probabilité de résultats extrêmes. Lorsque vous avez des possibilités de résultats extrêmes, les participants au marché ont tendance à s’inquiéter, et la volatilité réalisée et la volatilité implicite des options a tendance à augmenter. En fait, il y en a trois facteurs qui me viennent à l’esprit. Premièrement, c’est évidemment le conflit en cours entre l’Ukraine et la Russie. De toute évidence, il s’agit d’une terrible crise humanitaire. Par contre, plus ce conflit traîne en longueur, plus la probabilité d’avoir des résultats extrêmes augmente et l’avenir de l’Europe et de leur dépendance énergétique commence vraiment à inquiéter, et cela pèse sur le marché, ce qui crée une prime de risque sur le marché. Le deuxième facteur est l’inflation. On a beaucoup parlé de l’inflation comme étant transitoire depuis qu’on a vu les effets d’après le confinement lié à la COVID-19. Ce que nous voyons maintenant, c’est que l’impact potentiel actuel est un peu plus structurel et de plus longue durée. Les marchés sont donc inquiets que les attentes liées à l’inflation deviennent ancrées et que l’inflation pourrait être plus élevée et plus persistante que ce que l’on avait prévu. Cela cause aussi de la volatilité, surtout dans un environnement de titres à revenu fixe et de taux. Enfin, une question se pose à la Réserve fédérale américaine. Elle vient de traverser ce moment, elle fera tout ce qu’elle peut pour maintenir les attentes liées à l’inflation bien ancrées et pour ramener l’inflation à sa cible de 2 %. Mais cela pourrait signifier que les taux d’intérêt pourraient augmenter considérablement; et on va passer à une phase de resserrement quantitatif très agressif. Le risque de cette situation, bien sûr, est que s’ils sont trop audacieux, nous pourrions nous retrouver dans une récession. De toute évidence, cela crée aussi de la volatilité. Au moins jusqu’à ce que nous obtenions plus des précisions sur ces trois points. Nous devrions nous attendre à ce que la volatilité continue de faire partie du marché.
D’accord, alors la volatilité va demeurer élevée. Il y a certainement de la peur dans les marchés, et de l’incertitude. Pouvez-vous parler des implications du marché dont les investisseurs devraient tenir compte à l’avenir?
Je pense que c’est un point très important. Il y a un changement majeur dans la réflexion que devraient avoir les investisseurs. Si on pense au rôle typique des titres à revenu fixe dans une stratégie de portefeuille équilibré, ils sont intégrés pour apporter de la diversification, pour réduire le risque. Mais la situation a vraiment changé à cause de l’épicentre des risques lié aux titres à revenu fixe. Ce que nous avons vu cette année, c’est que les titres à revenu fixe ont chuté et certains segments de marché, encore plus plus que les actions, ce qui entraîne des questions liées à la diversification. Du point de vue des investisseurs, ils doivent vraiment repenser leurs actifs pour s’assurer qu’ils ont vraiment un portefeuille diversifié. Dans nos mandats équilibrés, nous essayons d’élaborer divers niveaux de diversification. Selon la répartition des catégories d’actif, par exemple, nous présentons des actifs alternatifs, comme les infrastructures immobilières et les produits de base. Toutes ces options ont tendance à bien se comporter dans un contexte de taux d’intérêt à la hausse. Pour les titres à revenu fixe, nous recherchons des moyens d’accroître les taux de revenu du portfolio tout en réduisant notre sensibilité aux fluctuations des taux d’intérêt. Même dans la répartition des actions dans le segment des actions, nous cherchons à répartir la portion dédiée aux actions vers d’autres pays ou secteurs qui profitent réellement de cette hausse de l’inflation ou des taux d’intérêt plus hauts. Le Canada arrive vraiment en tête de ligne. Pour ce qui est des dynamiques dont nous avons parlé plus tôt, avec la volatilité des actions qui est plus faible sur une base relative par rapport aux titres à revenu fixe, nous achetons une protection sous forme d’actions et nous le finançons au marché des taux. Voilà ce que nous essayons de faire, pour construire différentes couches de diversification dans nos portfolios.
Jimmy, merci beaucoup pour votre présence.
Je vous en prie.