À l’heure où les banques centrales tentent de juguler l’inflation, les investisseurs cherchent de nouvelles façons de jauger les occasions de placement à l’échelle mondiale. Kim Parlee discute avec Phil Davis, fondateur de Philstockworld.com et de PSW Investments, des paramètres qu’il surveille pour évaluer les entreprises.
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[LOGO AUDIO]
[APPLAUDISSEMENTS]
[MUSIQUE]
Bonjour et bienvenue à ce numéro spécial de MoneyTalk. Je suis Kim Parlee. Vous avez peut-être remarqué que le plateau est un peu différent aujourd’hui, et c’est parce que nous tournons en direct devant un public. Nous sommes en studio pour la première fois depuis sept ans avec l’un de nos invités préférés, qui n’est autre que Phil Davis, le fondateur de philstockworld.com. Phil, on est ravis de vous avoir avec nous. Comment ça va?
Très bien. Merci, Kim.
Commençons par parler des marchés. On a connu une année hors du commun en 2022, et ce n’est pas forcément positif. C’est important de le préciser. Où en est-on actuellement? Que dit votre boule de cristal quant à la récession? Est-ce qu’on en est proche? Est-ce qu’on est déjà dedans? A-t-elle déjà commencé?
Au niveau mondial, il va clairement y avoir une récession, et c’est très difficile d’échapper aux répercussions, même si on ne tombe pas techniquement en récession. Quand je dis « on », je parle des États-Unis et du Canada, qui sont un peu plus forts que la plupart des autres pays. Il y a toujours une guerre, la COVID et les problèmes d’approvisionnement. Et les mesures prises par la Fed forcent les autres banques à augmenter leurs propres taux, même si ce n’est pas idéal pour leur économie.
Autrement dit, on veut ralentir notre économie, mais l’Allemagne ne veut pas ralentir son économie. L’Italie ne veut pas ralentir son économie. Mais s’ils n’augmentent pas leurs taux, leur devise va s’effondrer par rapport au dollar, et ils auront le même genre de problèmes. Comme ces autres pays, même s’ils ont des difficultés économiques, doivent augmenter leurs taux, ils vont finir par entrer malgré eux en récession parce que la Fed essaie d’en provoquer une ici, ou du moins un ralentissement.
D’accord. D’accord. Et les gens voient bien à quel point la Fed est déterminée à provoquer une récession pour ralentir l’économie. Dans quelle mesure les prix la reflètent-ils déjà? On revient toujours à cet écart entre ce qui se passe réellement et ce que le marché anticipe.
Oui. Je crois que les prix intègrent la perspective d’une légère récession. C’est ce qui fait stagner le S&P 500 aux alentours de 4 000. Mais on est vraiment sur la corde raide. On attend une légère récession, le mythique atterrissage en douceur que l’on vise tous, et puis, accidentellement, tout peut aller trop loin et s’effondrer. L’immobilier commence à s’effondrer...
Oui.
... La liquidité s’effondre. Il n’y a qu’à regarder ce qui vient de se passer avec le bitcoin sur FTX. Il en faut peu pour déclencher un effondrement des liquidités, et on se retrouve brutalement face à des problèmes.
Oui. Quand la marée des liquidités descend, on voit qui a son costume de bain.
Buffett.
Oui. Puisque l’on parle de ce sujet, je devrais mentionner que je viens d’en parler avec mon producteur. Vous avez dit qu’en raison de la situation actuelle du marché, vous envisagez les choses un peu différemment. Vous examinez peut-être certains paramètres d’un œil différent par rapport à avant. De quoi s’agit-il?
Pour ce qui est de la sélection des titres – on a parlé de l’opération de l’année – on examine des milliers d’actions pour n’en sélectionner qu’une centaine, puis on les examine de très près. On commence à se concentrer sur des paramètres inhabituels comme la dette, bien sûr.
Notre principe, c’est que pour toute société endettée, on ajoute 5 % de dette et on les retire des bénéfices futurs, parce que dans le pire des cas, les taux vont grimper à 7 ou 8 %, et les sociétés vont payer 5 % de plus que l’an dernier ou cette année. Et ce n’est pas ancré dans les données financières. Si j’augmente le service de la dette d’une société de 5 % et que les répercussions sur les bénéfices sont considérables, je reste à l’écart.
Oui.
Personne ne va y échapper comme par magie. Les taux d’intérêt montent. Les coûts d’emprunt des entreprises seront beaucoup plus élevés.
Oui.
C’est le cœur du problème. Un autre facteur qu’on commence à examiner de près, c’est le ratio bénéfice par employé.
Le ratio bénéfice par employé.
Le ratio bénéfice par employé. Quel est le bénéfice de votre entreprise par employé? Apple règne en maître, avec 1 million de dollars par employé.
Vraiment?
Oui. C’est plutôt pas mal. Quand on commence à descendre sous la barre des 100 000 $ par employé, ce qui est d’ailleurs le cas de la plupart des sociétés, ça veut dire qu’à terme, quand les salaires augmenteront – Aux États-Unis, dans 25 ou 30 États, le salaire minimum est toujours à 7,25 $ de l’heure. Tout le monde finira par passer à 15 $.
Il est impossible de dire que le doublement des salaires n’aura pas de répercussions sur ces sociétés. On regarde donc les sociétés. Quelles seront les répercussions de ces hausses?
Les sociétés dont le bénéfice par employé est très élevé seront bien moins touchées que celles comme Walmart, qui a un ratio de 32 000 $ par employés. Cette société est terriblement exposée. Chez Starbucks, c’est 48 000 $ par employé. Une petite hausse des salaires aura un effet dévastateur.
Oui.
Donc on évite ces sociétés qui vont être durement touchées.
Mais y a-t-il autre chose que les gens ne voient pas sur le marché en ce moment?
Il faut aussi tenir compte de la vigueur du dollar et de la proportion des bénéfices provenant de l’étranger.
Oui.
Comme la devise s’affaiblit, vous avez apparemment moins de revenus à cause de la vigueur du dollar et de la dépréciation de la devise dans laquelle vous exercez vos activités. Pour certains, c’est un avantage. Pour Apple qui dépense tellement en Chine, c’est un avantage. Les coûts sont abaissés. Mais pour la plupart des entreprises, c’est défavorable. Les sociétés du S&P réalisent environ 60 % de leurs bénéfices à l’étranger. Quand le dollar est très fort, la rentabilité des affaires à l’étranger diminue.
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Bonjour et bienvenue à ce numéro spécial de MoneyTalk. Je suis Kim Parlee. Vous avez peut-être remarqué que le plateau est un peu différent aujourd’hui, et c’est parce que nous tournons en direct devant un public. Nous sommes en studio pour la première fois depuis sept ans avec l’un de nos invités préférés, qui n’est autre que Phil Davis, le fondateur de philstockworld.com. Phil, on est ravis de vous avoir avec nous. Comment ça va?
Très bien. Merci, Kim.
Commençons par parler des marchés. On a connu une année hors du commun en 2022, et ce n’est pas forcément positif. C’est important de le préciser. Où en est-on actuellement? Que dit votre boule de cristal quant à la récession? Est-ce qu’on en est proche? Est-ce qu’on est déjà dedans? A-t-elle déjà commencé?
Au niveau mondial, il va clairement y avoir une récession, et c’est très difficile d’échapper aux répercussions, même si on ne tombe pas techniquement en récession. Quand je dis « on », je parle des États-Unis et du Canada, qui sont un peu plus forts que la plupart des autres pays. Il y a toujours une guerre, la COVID et les problèmes d’approvisionnement. Et les mesures prises par la Fed forcent les autres banques à augmenter leurs propres taux, même si ce n’est pas idéal pour leur économie.
Autrement dit, on veut ralentir notre économie, mais l’Allemagne ne veut pas ralentir son économie. L’Italie ne veut pas ralentir son économie. Mais s’ils n’augmentent pas leurs taux, leur devise va s’effondrer par rapport au dollar, et ils auront le même genre de problèmes. Comme ces autres pays, même s’ils ont des difficultés économiques, doivent augmenter leurs taux, ils vont finir par entrer malgré eux en récession parce que la Fed essaie d’en provoquer une ici, ou du moins un ralentissement.
D’accord. D’accord. Et les gens voient bien à quel point la Fed est déterminée à provoquer une récession pour ralentir l’économie. Dans quelle mesure les prix la reflètent-ils déjà? On revient toujours à cet écart entre ce qui se passe réellement et ce que le marché anticipe.
Oui. Je crois que les prix intègrent la perspective d’une légère récession. C’est ce qui fait stagner le S&P 500 aux alentours de 4 000. Mais on est vraiment sur la corde raide. On attend une légère récession, le mythique atterrissage en douceur que l’on vise tous, et puis, accidentellement, tout peut aller trop loin et s’effondrer. L’immobilier commence à s’effondrer...
Oui.
... La liquidité s’effondre. Il n’y a qu’à regarder ce qui vient de se passer avec le bitcoin sur FTX. Il en faut peu pour déclencher un effondrement des liquidités, et on se retrouve brutalement face à des problèmes.
Oui. Quand la marée des liquidités descend, on voit qui a son costume de bain.
Buffett.
Oui. Puisque l’on parle de ce sujet, je devrais mentionner que je viens d’en parler avec mon producteur. Vous avez dit qu’en raison de la situation actuelle du marché, vous envisagez les choses un peu différemment. Vous examinez peut-être certains paramètres d’un œil différent par rapport à avant. De quoi s’agit-il?
Pour ce qui est de la sélection des titres – on a parlé de l’opération de l’année – on examine des milliers d’actions pour n’en sélectionner qu’une centaine, puis on les examine de très près. On commence à se concentrer sur des paramètres inhabituels comme la dette, bien sûr.
Notre principe, c’est que pour toute société endettée, on ajoute 5 % de dette et on les retire des bénéfices futurs, parce que dans le pire des cas, les taux vont grimper à 7 ou 8 %, et les sociétés vont payer 5 % de plus que l’an dernier ou cette année. Et ce n’est pas ancré dans les données financières. Si j’augmente le service de la dette d’une société de 5 % et que les répercussions sur les bénéfices sont considérables, je reste à l’écart.
Oui.
Personne ne va y échapper comme par magie. Les taux d’intérêt montent. Les coûts d’emprunt des entreprises seront beaucoup plus élevés.
Oui.
C’est le cœur du problème. Un autre facteur qu’on commence à examiner de près, c’est le ratio bénéfice par employé.
Le ratio bénéfice par employé.
Le ratio bénéfice par employé. Quel est le bénéfice de votre entreprise par employé? Apple règne en maître, avec 1 million de dollars par employé.
Vraiment?
Oui. C’est plutôt pas mal. Quand on commence à descendre sous la barre des 100 000 $ par employé, ce qui est d’ailleurs le cas de la plupart des sociétés, ça veut dire qu’à terme, quand les salaires augmenteront – Aux États-Unis, dans 25 ou 30 États, le salaire minimum est toujours à 7,25 $ de l’heure. Tout le monde finira par passer à 15 $.
Il est impossible de dire que le doublement des salaires n’aura pas de répercussions sur ces sociétés. On regarde donc les sociétés. Quelles seront les répercussions de ces hausses?
Les sociétés dont le bénéfice par employé est très élevé seront bien moins touchées que celles comme Walmart, qui a un ratio de 32 000 $ par employés. Cette société est terriblement exposée. Chez Starbucks, c’est 48 000 $ par employé. Une petite hausse des salaires aura un effet dévastateur.
Oui.
Donc on évite ces sociétés qui vont être durement touchées.
Mais y a-t-il autre chose que les gens ne voient pas sur le marché en ce moment?
Il faut aussi tenir compte de la vigueur du dollar et de la proportion des bénéfices provenant de l’étranger.
Oui.
Comme la devise s’affaiblit, vous avez apparemment moins de revenus à cause de la vigueur du dollar et de la dépréciation de la devise dans laquelle vous exercez vos activités. Pour certains, c’est un avantage. Pour Apple qui dépense tellement en Chine, c’est un avantage. Les coûts sont abaissés. Mais pour la plupart des entreprises, c’est défavorable. Les sociétés du S&P réalisent environ 60 % de leurs bénéfices à l’étranger. Quand le dollar est très fort, la rentabilité des affaires à l’étranger diminue.
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