
De nouvelles préoccupations concernant le crédit au Credit Suisse soulèvent des inquiétudes à l’égard du secteur financier mondial. Michael Craig, chef, Répartition des actifs à Gestion de Placements TD, explique en quoi une répartition appropriée des titres à revenu fixe peut être avantageuse dans ces conditions de marché.
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Les investisseurs surveillent de près les manchettes entourant le secteur financier mondial. Pour nous présenter son point de vue sur cette situation qui évolue rapidement, j’accueille Michael Craig, chef, Répartition des actifs, Gestion de Placements TD. Michael, c’est toujours un plaisir de vous recevoir.
Je suis ravi d’être ici, Greg.
Commençons par les grandes lignes. Beaucoup de choses se sont passées en peu de temps. Que se passe t il dans le secteur financier? Comment faut il aborder ce marché?
Oh, il y a quelques courants croisés. La semaine dernière, c’était les banques régionales américaines. Aujourd’hui, c’est le Credit Suisse. Écoutez, nous traversons une période où les conditions financières sont très serrées. Historiquement, cela n’est pas surprenant. On commence à voir des sociétés dont les résultats laissent à désirer, et c’est ce qu’on observe aujourd’hui. Par conséquent, les marchés se comportent en conséquence les obligations se redressent et les actions décrochent.
Parlons de la remontée qu’on a observée sur le marché des obligations. Les taux se sont considérablement redressés au cours des derniers jours seulement. Ça signifie que de l’argent est transféré dans ce segment. Qu’attendons nous des titres à revenu fixe pour le reste de l’année? À quoi est ce qu’on s’attendait à l’approche de cette année?
Nous achetons des titres à revenu fixe depuis un certain temps. C’est idiot d’essayer de trouver le moment idéal; on continue de faire des placements. Et ça a bien fonctionné. Le marché obligataire, le segment à court terme du marché obligataire, le taux d’intérêt sur deux ans se négocie presque comme une action cotée en cents. Il est toujours un peu hasardeux d’utiliser le terme « historique », mais il s’agit de fluctuations historiques de l’extrémité à court terme de la courbe. Même jusqu’à 10 et à 30 ans, la situation évolue rapidement.
Le marché obligataire vous indique qu’il y a des tensions, et que ça rend les décisions politiques difficiles pour les banques centrales alors qu’elles doivent encore composer avec l’inflation. Mais maintenant, ils doivent aussi composer avec la stabilité financière. C’est un peu ce qui se produit.
En ce qui concerne notre positionnement, le marché a en quelque sorte suivi notre réflexion. Parfois, la meilleure chose à faire est de ne rien faire. Et en ce moment, je pense que nous sommes plutôt satisfaits de notre positionnement, et on s’efforcera de le gérer au fil du temps pour ce qui est du ralentissement de la récession.
Et vous avez mentionné que les choses ont changé assez rapidement en quelques jours, de grands changements en ce qui a trait aux flux de capitaux vers les obligations. Et puis il y a les décideurs politiques, de politiques monétaires, qui essayent de s’y retrouver La Fed devra annoncer tout cela en une semaine. De quoi ont ils besoin? Ils ont beaucoup de pain sur la planche en ce moment. Quels sont les facteurs à considérer?
Oui, c’est très changeant. Et beaucoup de choses peuvent se produire. Ces derniers jours nous ont beaucoup surpris et la prochaine semaine le pourrait aussi. En fait, je m’attendrais à ce que la Fed augmente encore son taux d’un autre quart de point. Je pense que le taux final a été abaissé, et c’est peut être terminé. Les deux autres mesures à prendre sont les suivantes : certaines banques réclament une réduction, croyez le ou non, et certains réclament l’inaction.
Je pense que s’ils décidaient de ne rien faire ou même de réduire, ça enverrait un message au marché indiquant qu’ils paniquent. En fait, je pense que ce serait probablement presque contre productif. Mais qui suis je pour dire ça? Il y aura donc une autre hausse, mais en fait… Franchement, on est à la fin du début. Les données économiques dans certains secteurs sont bonnes, mais le choc du secteur bancaire causant la baisse naturelle des conditions de crédit entraînera un resserrement. Ça exercera une pression sur le secteur et finira par entraîner un fort ralentissement.
Et je pense que le plus gros problème maintenant réside dans le type de… il y a une stabilité financière initiale pour aujourd’hui, mais plus encore, le resserrement des conditions financières. Et si vous regardez les sondages auprès des agents de prêts principaux, ils se resserraient depuis un certain temps. Cette décision récente, en particulier pour les banques régionales aux États Unis, va simplement entraîner un resserrement encore plus important et donc, des conditions beaucoup plus difficiles pour les obligations de sociétés.
Quand je pense à la Silicon Valley Bank, de toute évidence, dans les premières étapes de l’histoire, et au début, il n’y a que quatre ou cinq jours… Credit Suisse, ces conditions semblent être propres à ces institutions. En tant qu’investisseur, inspirez vous et prenez du recul par rapport aux manchettes elle donne un aperçu de l’état des marchés et de ce vers quoi on se dirige cette année, qu’est ce que les investisseurs devraient avoir en tête?
Oui, certaines choses, premièrement, on a été très clairs au sujet de ce type de périodes, vous voulez rehausser la qualité de vos placements. Je dirais que les sociétés qui sont en difficulté en ce moment ne seraient pas considérées comme de grande qualité par rapport à ses pairs. C’est déjà une chose.
Deuxièmement, vous savez, selon le type d’investisseur que vous êtes, le marché boursier s’est replié d’un pour cent et demi aujourd’hui, ce n’est pas la fin du monde. Pour les investisseurs axés sur la croissance à long terme, la période sera difficile, mais, en fin de compte, avec la réévaluation des marchés, les rendements prévus en fait, ils augmentent, car on a de meilleurs points d’entrée. Et pour les investisseurs prudents, je m’attends à ce que le marché fluctue beaucoup aujourd’hui.
En fait, j’ai examiné; les rendements à la fin de la séance d’aujourd’hui se situeront probablement entre zéro et un niveau positif car l’effet négatif des titres à revenu fixe est plus que compensé par le repli des actions. Alors pour les investisseurs, je ne crois pas qu’il y a eu beaucoup de transferts en liquidités. Il y a des taux de 5 %, c’est ce qu’ils gagnent. Ce n’est pas la chose la plus folle à faire.
Mais maintenant que les choses commencent à se redresser, les actifs financiers semblent de nouveau intéressants. Je crois donc qu’il y a encore du chemin à faire. Mais, je discutais avec Stav juste avant mon départ, notre prochain grand changement sera d’examiner la possibilité d’acheter des actions à un moment donné. On n’est pas rendus là, mais c’est ce qu’on pense en ce moment, et je pense que cette décision sera prise plus tard cette année. [LOGO AUDIO]
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Les investisseurs surveillent de près les manchettes entourant le secteur financier mondial. Pour nous présenter son point de vue sur cette situation qui évolue rapidement, j’accueille Michael Craig, chef, Répartition des actifs, Gestion de Placements TD. Michael, c’est toujours un plaisir de vous recevoir.
Je suis ravi d’être ici, Greg.
Commençons par les grandes lignes. Beaucoup de choses se sont passées en peu de temps. Que se passe t il dans le secteur financier? Comment faut il aborder ce marché?
Oh, il y a quelques courants croisés. La semaine dernière, c’était les banques régionales américaines. Aujourd’hui, c’est le Credit Suisse. Écoutez, nous traversons une période où les conditions financières sont très serrées. Historiquement, cela n’est pas surprenant. On commence à voir des sociétés dont les résultats laissent à désirer, et c’est ce qu’on observe aujourd’hui. Par conséquent, les marchés se comportent en conséquence les obligations se redressent et les actions décrochent.
Parlons de la remontée qu’on a observée sur le marché des obligations. Les taux se sont considérablement redressés au cours des derniers jours seulement. Ça signifie que de l’argent est transféré dans ce segment. Qu’attendons nous des titres à revenu fixe pour le reste de l’année? À quoi est ce qu’on s’attendait à l’approche de cette année?
Nous achetons des titres à revenu fixe depuis un certain temps. C’est idiot d’essayer de trouver le moment idéal; on continue de faire des placements. Et ça a bien fonctionné. Le marché obligataire, le segment à court terme du marché obligataire, le taux d’intérêt sur deux ans se négocie presque comme une action cotée en cents. Il est toujours un peu hasardeux d’utiliser le terme « historique », mais il s’agit de fluctuations historiques de l’extrémité à court terme de la courbe. Même jusqu’à 10 et à 30 ans, la situation évolue rapidement.
Le marché obligataire vous indique qu’il y a des tensions, et que ça rend les décisions politiques difficiles pour les banques centrales alors qu’elles doivent encore composer avec l’inflation. Mais maintenant, ils doivent aussi composer avec la stabilité financière. C’est un peu ce qui se produit.
En ce qui concerne notre positionnement, le marché a en quelque sorte suivi notre réflexion. Parfois, la meilleure chose à faire est de ne rien faire. Et en ce moment, je pense que nous sommes plutôt satisfaits de notre positionnement, et on s’efforcera de le gérer au fil du temps pour ce qui est du ralentissement de la récession.
Et vous avez mentionné que les choses ont changé assez rapidement en quelques jours, de grands changements en ce qui a trait aux flux de capitaux vers les obligations. Et puis il y a les décideurs politiques, de politiques monétaires, qui essayent de s’y retrouver La Fed devra annoncer tout cela en une semaine. De quoi ont ils besoin? Ils ont beaucoup de pain sur la planche en ce moment. Quels sont les facteurs à considérer?
Oui, c’est très changeant. Et beaucoup de choses peuvent se produire. Ces derniers jours nous ont beaucoup surpris et la prochaine semaine le pourrait aussi. En fait, je m’attendrais à ce que la Fed augmente encore son taux d’un autre quart de point. Je pense que le taux final a été abaissé, et c’est peut être terminé. Les deux autres mesures à prendre sont les suivantes : certaines banques réclament une réduction, croyez le ou non, et certains réclament l’inaction.
Je pense que s’ils décidaient de ne rien faire ou même de réduire, ça enverrait un message au marché indiquant qu’ils paniquent. En fait, je pense que ce serait probablement presque contre productif. Mais qui suis je pour dire ça? Il y aura donc une autre hausse, mais en fait… Franchement, on est à la fin du début. Les données économiques dans certains secteurs sont bonnes, mais le choc du secteur bancaire causant la baisse naturelle des conditions de crédit entraînera un resserrement. Ça exercera une pression sur le secteur et finira par entraîner un fort ralentissement.
Et je pense que le plus gros problème maintenant réside dans le type de… il y a une stabilité financière initiale pour aujourd’hui, mais plus encore, le resserrement des conditions financières. Et si vous regardez les sondages auprès des agents de prêts principaux, ils se resserraient depuis un certain temps. Cette décision récente, en particulier pour les banques régionales aux États Unis, va simplement entraîner un resserrement encore plus important et donc, des conditions beaucoup plus difficiles pour les obligations de sociétés.
Quand je pense à la Silicon Valley Bank, de toute évidence, dans les premières étapes de l’histoire, et au début, il n’y a que quatre ou cinq jours… Credit Suisse, ces conditions semblent être propres à ces institutions. En tant qu’investisseur, inspirez vous et prenez du recul par rapport aux manchettes elle donne un aperçu de l’état des marchés et de ce vers quoi on se dirige cette année, qu’est ce que les investisseurs devraient avoir en tête?
Oui, certaines choses, premièrement, on a été très clairs au sujet de ce type de périodes, vous voulez rehausser la qualité de vos placements. Je dirais que les sociétés qui sont en difficulté en ce moment ne seraient pas considérées comme de grande qualité par rapport à ses pairs. C’est déjà une chose.
Deuxièmement, vous savez, selon le type d’investisseur que vous êtes, le marché boursier s’est replié d’un pour cent et demi aujourd’hui, ce n’est pas la fin du monde. Pour les investisseurs axés sur la croissance à long terme, la période sera difficile, mais, en fin de compte, avec la réévaluation des marchés, les rendements prévus en fait, ils augmentent, car on a de meilleurs points d’entrée. Et pour les investisseurs prudents, je m’attends à ce que le marché fluctue beaucoup aujourd’hui.
En fait, j’ai examiné; les rendements à la fin de la séance d’aujourd’hui se situeront probablement entre zéro et un niveau positif car l’effet négatif des titres à revenu fixe est plus que compensé par le repli des actions. Alors pour les investisseurs, je ne crois pas qu’il y a eu beaucoup de transferts en liquidités. Il y a des taux de 5 %, c’est ce qu’ils gagnent. Ce n’est pas la chose la plus folle à faire.
Mais maintenant que les choses commencent à se redresser, les actifs financiers semblent de nouveau intéressants. Je crois donc qu’il y a encore du chemin à faire. Mais, je discutais avec Stav juste avant mon départ, notre prochain grand changement sera d’examiner la possibilité d’acheter des actions à un moment donné. On n’est pas rendus là, mais c’est ce qu’on pense en ce moment, et je pense que cette décision sera prise plus tard cette année. [LOGO AUDIO]
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