Le prix du pétrole a grimpé à un sommet de trois mois en raison des signes de resserrement de l’offre. Hussein Allidina, chef, Produits de base à Gestion de Placements TD, explique à Anthony Okolie que cette tendance à la hausse devrait se poursuivre en raison de l’augmentation de la demande à l’échelle mondiale.
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Aujourd'hui, nous allons voir si la tendance va continuer pour la hausse du pétrole. Nous avons aujourd'hui Hussein Allidina, directeur général des produits de base chez Gestion de placements TD. Pouvez-vous nous dire ce qui amène les cours du pétrole à un niveau aussi élevé? Eh bien, on peut dire qu'à l'heure actuelle, si on regarde les marges des raffineries, les inventaires, la demande, il y a eu effectivement une évolution. Mais c'est vrai qu'il y a aussi une incertitude concernant l'évolution de l'économie, et donc, l'appétit au risque est maintenant moins élevé que par le passé. Il y a une moindre volonté pour les investisseurs d'être exposés au pétrole. Maintenant, il s'agira de voir aussi l'évolution de la valeur du dollar, d'ailleurs qui a contribué à l'augmentation des cours du pétrole. Et qu'en est-il de l'offre? Eh bien, c'est assez constructif pour ce qui est de l'offre et de la demande. Quand on regarde les données publiées par le département de l'énergie américain, ou les chiffres en Europe, on voit qu'il y a beaucoup de... qu'il y a un ralentissement de la demande, mais aussi une réduction des volumes de la part de l'Arabie Saoudite et de la Russie. Si on regarde les données les plus récentes venant de la Russie, les exportations en juin et juillet ont baissé par rapport au début de l'année. Donc en dehors des États-Unis, on voit que la demande et l'offre évoluent, et même aux États-Unis, il y a des préoccupations concernant les forages. Donc on peut dire que c'est l'amélioration de l'économie qui jusqu'à présent a permis une hausse des cours du pétrole. Qu'est-ce qui pourrait permettre au cours du pétrole de baisser? Eh bien, si on considère qu'une augmentation du cours du pétrole vient de la macroéconomie, et de l'amélioration de la macroéconomie, on peut dire que les fondamentaux de l'économie sont assez bons. La demande en essence est en augmentation en Europe et aux États-Unis, et même en Chine, où la reprise a été plus lente, on voit une augmentation de la demande et des importations. Donc le risque, c'est un changement de sentiment sur l'économie, parce qu'il n'y a rien de spécifique dans le marché du pétrole qui se prête à une baisse. Qu'en est-il de l'OPEP+? Est-ce qu'il pourrait y avoir un changement dans les cibles de production? Je ne crois pas qu'ils vont augmenter les cibles de production très rapidement. Certains pensent que l'OPEP le fait pour augmenter les cours du pétrole à plus de 100 $, mais je ne crois pas que ce soit le cas. Je crois qu'ils veulent stabiliser et éviter une baisse. J'ai lu un article au cours de la fin de semaine. Il y a un manque d'investissement dans le segment de l'énergie et on considère que si les taux d'investissement continuent d'être bas, eh bien, dans 10 ans, on pourrait avoir un déficit de 10 à 15 millions de barils de déficit dans l'offre et la demande. Donc on pourra continuer à avoir un baril à 78 ou 79 $.