Le rendement des actions des grandes sociétés canadiennes des télécommunications a tiré de l’arrière sur l’ensemble du marché au cours de la dernière année. Vince Valentini, directeur général, Recherche sur les actions, TD Cowen, livre ses perspectives pour le secteur et les occasions potentielles pour les investisseurs.
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Les grandes entreprises canadiennes de télécommunications ont obtenu des résultats inférieurs à ceux du marché au cours de l'année écoulée, mais leurs derniers résultats laissent- ils présager des jours meilleurs? Vince Valentini de TD Cowen, une des divisions de valeurs mobilières TD, nous rejoint pour en parler. Bonjour, Vince Valentini. C'est la première fois que vous passez à l'émission.
Bonjour, Greg. Merci de m'accueillir.
Donc les entreprises de télécommunications, parmi les plus grands titres de l'indice TSX composite, ce sont des actions de confiance, mais elles n'ont pas obtenu de très bons résultats depuis un an. Pourquoi? Que se passe-t-il dans l'industrie?
Voici mes réflexions au sujet de l'industrie en général, pour commencer, et nous pourrons alors approfondir le détail de ce qui s'est produit depuis 12 mois ou plus récemment. En général, et je couvre ce secteur depuis 30 ans, c'est un secteur qui me plaît puisque j'y persévère, et c'est une bonne industrie, d'abord, ces compagnies vendent des services qui sont non discrétionnaires. Tout le monde a besoin d'un téléphone portable, d'une connexion Internet. Ces compagnies fournissent l'intendance, si vous voulez. C'est une infrastructure numérique qui ne disparaîtra jamais. Les caractéristiques d'infrastructure durable de l'industrie me plaisent. Ensuite, il y a un système réglementaire assez positif au Canada. Il y a toujours des hauts et des bas, parfois j'ai des critiques à émettre, mais pour l'essentiel, il s'agit d'une industrie canadienne autonome avec des règles très strictes sur la propriété étrangère, ce qui constitue un énorme obstacle à l'irruption de concurrents comme T-mobile, Vodafone, entreprises à beaucoup plus grande échelle qui pourraient perturber l'industrie pour les joueurs existants. Cela constitue une bonne base pour les investisseurs. Alors que font ces entreprises? Ce ne sont pas des entités à forte croissance, mais elles génèrent un flux de trésorerie stable, en légère croissance, qu'elles déploient sous forme de rachat d'actions, de dividendes, parfois en réalisant des acquisitions pour majorer leur croissance. Globalement, l'industrie est bien positionnée pour le long terme. Et enfin, mais non des moindres, ces actions ne sont pas particulièrement coûteuses, compte tenu du type d'infrastructure qu'elles possèdent. Pratiquement toutes les autres catégories d'actifs d'infrastructures, oléoducs, gazoducs, chemins de fer, par exemple, projets d'énergie verte, bien souvent, ces actions tournent autour de 10 à 15 fois le BAIIA. Les entreprises de télécommunications tournent autour de 7 à 8 après une pointe autour de 9. Je pense qu'il y a donc un flux de trésorerie décent à long terme avec des valorisations décentes.
Voilà pour le contexte. C'est la raison pour laquelle nous pensons que ces entreprises sont des entreprises justement de confiance, des actions qui donnent un rendement stable. Mais regardez BCE, Rogers, Telus, même par comparaison à l'indice TSX qui n'a pas beaucoup progressé, ces compagnies-là déçoivent. Que s'est-il produit, est-ce que la trajectoire va changer?
L'an dernier d'abord. En tant qu'analystes fondamentaux, nous sommes payés pour approfondir ce que font les compagnies, entrer dans le détail de celles qui réussissent mieux que les autres au niveau de la gestion des coûts et du marketing. Donc ça me fait de la peine de l'avouer, mais en définitive, c'est le rendement des obligations qui est la concurrence de ses actions. Ce sont des actions qui rapportent des liquidités et les gens comparent le rapport de ses actions à celui des obligations. L'an dernier après de nombreuses années de taux d'intérêt ultra bas, tout à coup, il y a eu une remontée des taux d'intérêt, donc des rendements obligataires, après le pic du mois d'octobre. Comme par magie, depuis octobre jusqu'à fin décembre, les compagnies de télécommunications ont remonté, c'était essentiellement en fonction de la baisse des rendements obligataires. Si vous pensez que les rendements obligataires vont être plus bas d'ici un an, ce que pense Service économique TD, je pense que ces actions vont avoir une bien meilleure année. Les deux dernières années, avec les chiffres de l'IPC, ont été un peu plus précaires, il y a toujours un peu de volatilité, mais en général, je pense que ce facteur négatif va se transformer en facteur positif et contribuer à la progression de la plupart des actions du secteur. En plus, Greg, il y a eu quelques facteurs fondamentaux à l'oeuvre qui ont un peu fait fuir les investisseurs. Il y a eu d'importantes fusions et acquisitions qui ont bouleversé le secteur avec l'acquisition des activités de câblodiffusion de Shaw par Rogers, Quebecor faisant l'acquisition de l'activité de téléphonie mobile de Shaw pour obtenir l'approbation des régulateurs. Beaucoup de gens se sont demandé à quoi ressemblerait ce nouvel univers. Est-ce qu'il y aurait beaucoup plus de concurrence qu'à l'habitude? Est-ce qu'il y aurait des guerres des prix, surtout de la part de ce nouveau joueur, Quebecor, qui avait acheté Freedom Mobile, devenant une entreprise de télécommunications d'envergure pancanadienne pour la première fois. On avait craint qu'il y aurait des guerres des prix, ça n'a pas été vraiment le cas. Oui, y a de la concurrence sur le marché, mais rien de trop grave. Mais pendant quelques mois, l'an dernier, l'on s'inquiétait que la situation serait pire qu'elle ne l'a été. Et puis, dernier point, c'est la réglementation, ce qui est quelque peu relié à la transaction Rogers-Shaw. On se demandait si le gouvernement et le CRTC, après cette opération, diraient que... nous avons laissé l'industrie consolider, maintenant, nous allons imposer des règlements peut-être plus stricts pour vous obliger à ouvrir l'accès à vos réseaux à des taux plus réduits pour les revendeurs. Il y avait également d'autres dossiers de réglementation qui étaient ouverts l'an dernier. Encore une fois, beaucoup d'inquiétudes de la part de certains analystes qui ne se sont pas concrétisées. Il y a eu une ou deux décisions réglementaires l'an dernier qui étaient très favorables à l'industrie, qui ont montré que le statu quo était maintenu. Le gouvernement, globalement, apprécie l'industrie. Aucun politicien ne veut l'admettre volontiers, mais l'industrie investit dans des réseaux de grande qualité et le gouvernement veut encourager l'investissement. Il est vraisemblable que le gouvernement ne va rien faire de dévastateur pour nuire à ces compagnies. C'est ce que je pense. L'an dernier l'a bien démontré. Mais donc augmentation des rendements obligataires, préoccupations au niveau de la concurrence, certaines préoccupations au niveau de la réglementation, tous ces facteurs se sont à présent estompés. Voilà pourquoi ces actions n'ont pas bien réussi l'an dernier et pourquoi je suis optimiste pour les 12 mois à venir.
Voilà les grands titres. Pour une information complète sur les sociétés couvertes par TD Cowen, voir le lien vers le site Web de Valeurs mobilières TD à la fin de ce programme. Voilà ce que nous avons vécu. Nous venons de recevoir toute une série d'annonces de bénéfices, vous avez analysé les bénéfices de ces entreprises. Ce sont les trois derniers mois, mais qu'est-ce qu'elles annoncent pour l'année à venir?
Depuis deux semaines, il y a eu l'annonce des bénéfices de BCE, Telus et Rogers pour le quatrième trimestre. C'est un trimestre important, car à cette époque de l'année, les entreprises donnent presque toujours des orientations pour l'année à venir. Donc nous avons obtenu des pronostics pour 2024 des trois entreprises. Un ou deux éléments inattendus, peut-être un petit peu inquiétants, mais globalement, les résultats étaient très encourageants. D'abord, le marché du sans-fil reste très porteur. Le Canada a vécu une ou deux années record pour l'ajout de nouveaux abonnés, en partie à cause de l'immigration et des étudiants étrangers, mais aussi parce que les gens adoptent davantage d'appareils que dans le passé. En 2023, 1,5 millions de nouveaux abonnés se sont ajoutés à l'industrie, ce qui était conforme à 2022, ce qui était une année record, c'est une croissance de 5% pour l'industrie. Cela s'est traduit dans les résultats du quatrième trimestre. Aucune des compagnies n'a émis des prévisions laissant accroire que cette croissance allait beaucoup ralentir. Rogers prévoit une croissance de 4,5 à 5% pour 2024, ce qui tient compte de certaines des mesures prises par le gouvernement pour limiter les visas des étudiants étrangers, mais cela ne va pas dévaster la croissance de l'industrie, cela la ralentit légèrement par rapport à un niveau déjà très élevé. Donc les pronostics étaient très encourageants. Nous avons eu une stabilité du revenu moyen par utilisateur. J'étais généralement... j'étais autrefois spécialiste de ce secteur, donc énonçons nos acronymes et nos sigles. Le revenu moyen par usager, par utilisateur, si le revenu moyen commence à diminuer, la concurrence est peut-être trop vive, et la croissance du volume est compensée par la baisse des prix et on n'assiste pas à la croissance voulue. Or le revenu moyen par usager a été relativement stable, ce qui réfute certaines des préoccupations, au milieu de l'année dernière, à l'idée d'une concurrence plus forte et d'une guerre des prix. Les résultats du quatrième trimestre ne démontrent nullement que ce phénomène se serait produit. Bon, tout n'était pas parfait, certaines compagnies semblent mieux exécuter leur stratégie que d'autres afin d'obtenir leur part de cette croissance de volume, de gérer leurs coûts, ce qui se traduit comme l'indicateur le plus important pour la plupart des analystes, mais c'est la croissance du BAIIA qui représente le flux de trésorerie disponible, et le flux de trésorerie disponible évolue beaucoup chaque année. Il y a certains éléments irréguliers. Nous nous concentrons donc sur la croissance du BAIIA. Rogers prévoit une croissance de 6 à 9% en 2024, Telus, 5,5 à 7,5 et BCE, 1,5 à 4,5. Donc Rogers semble mieux se débrouiller dans cette croissance organique. Il s'agit de la croissance intégrale. J'ai exclu la contribution de Shaw. Donc une meilleure exécution par certaines compagnies plutôt que d'autres, c'était notable, et puis enfin, mais non des moindres, il y a le flux de trésorerie disponible et la qualité des dividendes. C'est très, très important pour les investisseurs dans ce secteur. Surtout pour BCE et Telus qui sont les titres qui procurent le rendement le plus élevé. Et là, il y a eu de bons résultats de la part de Telus, le flux de trésorerie disponible prévu, ce qui laisse accroire que la compagnie va continuer de faire ce qu'elle a promis de faire depuis quelque temps, une croissance des dividendes annuelle de 7% alors que BCE a ralenti sa croissance des dividendes pour la première fois depuis 15 ans. La croissance des dividendes était de 5%, elle est réduite à 3 et leur flux de trésorerie disponible prévue pour 2024 était largement inférieur à ce que la plupart des gens attendaient et la compagnie prévoit une baisse entre 3 et 11%. Tout n'était pas parfait dans les résultats. Il y a eu un ou deux points faibles, selon la compagnie que l'on analyse, mais globalement, la croissance du marché et la dynamique d'établissement des prix sont toujours favorables dans la tendance.
Bonjour, Greg. Merci de m'accueillir.
Donc les entreprises de télécommunications, parmi les plus grands titres de l'indice TSX composite, ce sont des actions de confiance, mais elles n'ont pas obtenu de très bons résultats depuis un an. Pourquoi? Que se passe-t-il dans l'industrie?
Voici mes réflexions au sujet de l'industrie en général, pour commencer, et nous pourrons alors approfondir le détail de ce qui s'est produit depuis 12 mois ou plus récemment. En général, et je couvre ce secteur depuis 30 ans, c'est un secteur qui me plaît puisque j'y persévère, et c'est une bonne industrie, d'abord, ces compagnies vendent des services qui sont non discrétionnaires. Tout le monde a besoin d'un téléphone portable, d'une connexion Internet. Ces compagnies fournissent l'intendance, si vous voulez. C'est une infrastructure numérique qui ne disparaîtra jamais. Les caractéristiques d'infrastructure durable de l'industrie me plaisent. Ensuite, il y a un système réglementaire assez positif au Canada. Il y a toujours des hauts et des bas, parfois j'ai des critiques à émettre, mais pour l'essentiel, il s'agit d'une industrie canadienne autonome avec des règles très strictes sur la propriété étrangère, ce qui constitue un énorme obstacle à l'irruption de concurrents comme T-mobile, Vodafone, entreprises à beaucoup plus grande échelle qui pourraient perturber l'industrie pour les joueurs existants. Cela constitue une bonne base pour les investisseurs. Alors que font ces entreprises? Ce ne sont pas des entités à forte croissance, mais elles génèrent un flux de trésorerie stable, en légère croissance, qu'elles déploient sous forme de rachat d'actions, de dividendes, parfois en réalisant des acquisitions pour majorer leur croissance. Globalement, l'industrie est bien positionnée pour le long terme. Et enfin, mais non des moindres, ces actions ne sont pas particulièrement coûteuses, compte tenu du type d'infrastructure qu'elles possèdent. Pratiquement toutes les autres catégories d'actifs d'infrastructures, oléoducs, gazoducs, chemins de fer, par exemple, projets d'énergie verte, bien souvent, ces actions tournent autour de 10 à 15 fois le BAIIA. Les entreprises de télécommunications tournent autour de 7 à 8 après une pointe autour de 9. Je pense qu'il y a donc un flux de trésorerie décent à long terme avec des valorisations décentes.
Voilà pour le contexte. C'est la raison pour laquelle nous pensons que ces entreprises sont des entreprises justement de confiance, des actions qui donnent un rendement stable. Mais regardez BCE, Rogers, Telus, même par comparaison à l'indice TSX qui n'a pas beaucoup progressé, ces compagnies-là déçoivent. Que s'est-il produit, est-ce que la trajectoire va changer?
L'an dernier d'abord. En tant qu'analystes fondamentaux, nous sommes payés pour approfondir ce que font les compagnies, entrer dans le détail de celles qui réussissent mieux que les autres au niveau de la gestion des coûts et du marketing. Donc ça me fait de la peine de l'avouer, mais en définitive, c'est le rendement des obligations qui est la concurrence de ses actions. Ce sont des actions qui rapportent des liquidités et les gens comparent le rapport de ses actions à celui des obligations. L'an dernier après de nombreuses années de taux d'intérêt ultra bas, tout à coup, il y a eu une remontée des taux d'intérêt, donc des rendements obligataires, après le pic du mois d'octobre. Comme par magie, depuis octobre jusqu'à fin décembre, les compagnies de télécommunications ont remonté, c'était essentiellement en fonction de la baisse des rendements obligataires. Si vous pensez que les rendements obligataires vont être plus bas d'ici un an, ce que pense Service économique TD, je pense que ces actions vont avoir une bien meilleure année. Les deux dernières années, avec les chiffres de l'IPC, ont été un peu plus précaires, il y a toujours un peu de volatilité, mais en général, je pense que ce facteur négatif va se transformer en facteur positif et contribuer à la progression de la plupart des actions du secteur. En plus, Greg, il y a eu quelques facteurs fondamentaux à l'oeuvre qui ont un peu fait fuir les investisseurs. Il y a eu d'importantes fusions et acquisitions qui ont bouleversé le secteur avec l'acquisition des activités de câblodiffusion de Shaw par Rogers, Quebecor faisant l'acquisition de l'activité de téléphonie mobile de Shaw pour obtenir l'approbation des régulateurs. Beaucoup de gens se sont demandé à quoi ressemblerait ce nouvel univers. Est-ce qu'il y aurait beaucoup plus de concurrence qu'à l'habitude? Est-ce qu'il y aurait des guerres des prix, surtout de la part de ce nouveau joueur, Quebecor, qui avait acheté Freedom Mobile, devenant une entreprise de télécommunications d'envergure pancanadienne pour la première fois. On avait craint qu'il y aurait des guerres des prix, ça n'a pas été vraiment le cas. Oui, y a de la concurrence sur le marché, mais rien de trop grave. Mais pendant quelques mois, l'an dernier, l'on s'inquiétait que la situation serait pire qu'elle ne l'a été. Et puis, dernier point, c'est la réglementation, ce qui est quelque peu relié à la transaction Rogers-Shaw. On se demandait si le gouvernement et le CRTC, après cette opération, diraient que... nous avons laissé l'industrie consolider, maintenant, nous allons imposer des règlements peut-être plus stricts pour vous obliger à ouvrir l'accès à vos réseaux à des taux plus réduits pour les revendeurs. Il y avait également d'autres dossiers de réglementation qui étaient ouverts l'an dernier. Encore une fois, beaucoup d'inquiétudes de la part de certains analystes qui ne se sont pas concrétisées. Il y a eu une ou deux décisions réglementaires l'an dernier qui étaient très favorables à l'industrie, qui ont montré que le statu quo était maintenu. Le gouvernement, globalement, apprécie l'industrie. Aucun politicien ne veut l'admettre volontiers, mais l'industrie investit dans des réseaux de grande qualité et le gouvernement veut encourager l'investissement. Il est vraisemblable que le gouvernement ne va rien faire de dévastateur pour nuire à ces compagnies. C'est ce que je pense. L'an dernier l'a bien démontré. Mais donc augmentation des rendements obligataires, préoccupations au niveau de la concurrence, certaines préoccupations au niveau de la réglementation, tous ces facteurs se sont à présent estompés. Voilà pourquoi ces actions n'ont pas bien réussi l'an dernier et pourquoi je suis optimiste pour les 12 mois à venir.
Voilà les grands titres. Pour une information complète sur les sociétés couvertes par TD Cowen, voir le lien vers le site Web de Valeurs mobilières TD à la fin de ce programme. Voilà ce que nous avons vécu. Nous venons de recevoir toute une série d'annonces de bénéfices, vous avez analysé les bénéfices de ces entreprises. Ce sont les trois derniers mois, mais qu'est-ce qu'elles annoncent pour l'année à venir?
Depuis deux semaines, il y a eu l'annonce des bénéfices de BCE, Telus et Rogers pour le quatrième trimestre. C'est un trimestre important, car à cette époque de l'année, les entreprises donnent presque toujours des orientations pour l'année à venir. Donc nous avons obtenu des pronostics pour 2024 des trois entreprises. Un ou deux éléments inattendus, peut-être un petit peu inquiétants, mais globalement, les résultats étaient très encourageants. D'abord, le marché du sans-fil reste très porteur. Le Canada a vécu une ou deux années record pour l'ajout de nouveaux abonnés, en partie à cause de l'immigration et des étudiants étrangers, mais aussi parce que les gens adoptent davantage d'appareils que dans le passé. En 2023, 1,5 millions de nouveaux abonnés se sont ajoutés à l'industrie, ce qui était conforme à 2022, ce qui était une année record, c'est une croissance de 5% pour l'industrie. Cela s'est traduit dans les résultats du quatrième trimestre. Aucune des compagnies n'a émis des prévisions laissant accroire que cette croissance allait beaucoup ralentir. Rogers prévoit une croissance de 4,5 à 5% pour 2024, ce qui tient compte de certaines des mesures prises par le gouvernement pour limiter les visas des étudiants étrangers, mais cela ne va pas dévaster la croissance de l'industrie, cela la ralentit légèrement par rapport à un niveau déjà très élevé. Donc les pronostics étaient très encourageants. Nous avons eu une stabilité du revenu moyen par utilisateur. J'étais généralement... j'étais autrefois spécialiste de ce secteur, donc énonçons nos acronymes et nos sigles. Le revenu moyen par usager, par utilisateur, si le revenu moyen commence à diminuer, la concurrence est peut-être trop vive, et la croissance du volume est compensée par la baisse des prix et on n'assiste pas à la croissance voulue. Or le revenu moyen par usager a été relativement stable, ce qui réfute certaines des préoccupations, au milieu de l'année dernière, à l'idée d'une concurrence plus forte et d'une guerre des prix. Les résultats du quatrième trimestre ne démontrent nullement que ce phénomène se serait produit. Bon, tout n'était pas parfait, certaines compagnies semblent mieux exécuter leur stratégie que d'autres afin d'obtenir leur part de cette croissance de volume, de gérer leurs coûts, ce qui se traduit comme l'indicateur le plus important pour la plupart des analystes, mais c'est la croissance du BAIIA qui représente le flux de trésorerie disponible, et le flux de trésorerie disponible évolue beaucoup chaque année. Il y a certains éléments irréguliers. Nous nous concentrons donc sur la croissance du BAIIA. Rogers prévoit une croissance de 6 à 9% en 2024, Telus, 5,5 à 7,5 et BCE, 1,5 à 4,5. Donc Rogers semble mieux se débrouiller dans cette croissance organique. Il s'agit de la croissance intégrale. J'ai exclu la contribution de Shaw. Donc une meilleure exécution par certaines compagnies plutôt que d'autres, c'était notable, et puis enfin, mais non des moindres, il y a le flux de trésorerie disponible et la qualité des dividendes. C'est très, très important pour les investisseurs dans ce secteur. Surtout pour BCE et Telus qui sont les titres qui procurent le rendement le plus élevé. Et là, il y a eu de bons résultats de la part de Telus, le flux de trésorerie disponible prévu, ce qui laisse accroire que la compagnie va continuer de faire ce qu'elle a promis de faire depuis quelque temps, une croissance des dividendes annuelle de 7% alors que BCE a ralenti sa croissance des dividendes pour la première fois depuis 15 ans. La croissance des dividendes était de 5%, elle est réduite à 3 et leur flux de trésorerie disponible prévue pour 2024 était largement inférieur à ce que la plupart des gens attendaient et la compagnie prévoit une baisse entre 3 et 11%. Tout n'était pas parfait dans les résultats. Il y a eu un ou deux points faibles, selon la compagnie que l'on analyse, mais globalement, la croissance du marché et la dynamique d'établissement des prix sont toujours favorables dans la tendance.