
Malgré les difficultés potentielles, les marchés boursiers ont continué d’augmenter cette année. Michael O’Brien, gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD, explique pourquoi, dans ce type de contexte, les investisseurs devraient envisager de mettre l’accent sur des actifs de qualité supérieure et un portefeuille plus équilibré.
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[LOGO SONORE]
Qu’il s’agisse de l’incertitude économique ou des craintes des banques, il ne manque pas de facteurs défavorables potentiels pour alimenter l’instabilité des marchés. Mais cela n’a pas vraiment entraîné un rendement baissier. Je vous montre la Bourse de Toronto qui a grimpé d’un peu moins de 7 % et l’indice S&P 500, d’un peu moins de 10,5 %. Alors, d’où vient exactement cette confiance? Michael O’Brien nous en dit plus. Il est gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD. C’est un plaisir de vous avoir parmi nous. Merci de vous joindre à nous.
Merci de me recevoir.
OK, alors quand on lit les journaux, rien ne va. Or, les marchés, que nous venons d’examiner, font peu de cas de la situation. Que se passe-t-il?
Eh bien, ça pourrait être un élément important, le fait que tout le monde soit pessimiste. Tout le monde était pessimiste en début de l’année. Et vous connaissez le vieil adage : le marché doit faire face à de nombreuses inquiétudes. Il y a beaucoup de raisons de s’inquiéter et je pense que l’une des explications est le positionnement. Tout le monde était prudent. Tout le monde reste prudent. Et le marché aime parfois nous contredire. Je pense que les raisons plus tangibles de cet optimisme, l’une des choses que les investisseurs attendent désespérément des banques centrales, c’est qu’elles cessent d’intervenir. Or, pour que les banques centrales cessent d’intervenir, l’inflation doit reculer. On a constaté des progrès satisfaisants jusqu’à maintenant cette année. On a reçu un rapport sur l’inflation la semaine dernière au Canada qui était optimiste, bien loin des sommets. Comme aux États-Unis, l’inflation baisse. À mon avis, le problème, c’est que les investisseurs vont trop vite. Ça va prendre du temps. La bonne nouvelle, c’est que l’inflation est passée de 8 % à 4 %. Mais comme la Banque du Canada l’a dit la semaine dernière, passer de 4 % à 2 %, c’est ce qui va être le plus difficile. Pourtant, les investisseurs espèrent et se positionnent pour le moment où les banques centrales vont cesser d’intervenir et même commencer à réduire les taux d’intérêt. Personnellement, je pense qu’ils vont trop vite. Je pense que ça prendra beaucoup plus de temps qu’on ne le pense si on regarde comment les marchés se sont comportés jusqu’à maintenant cette année.
C’est intéressant. Oui. C’est un marché impatient. On s’attend à tout avoir tout de suite. Or, certaines choses pourraient prendre un peu plus de temps, comme vous le dites. Bien sûr, le secteur bancaire a alimenté beaucoup d’incertitude, surtout aux États-Unis, surtout les petits prêteurs américains. Selon vous, quelles sont les conséquences pour les Canadiens?
Pour faire court, les problèmes spécifiques qui ont inquiété les gens au sud de la frontière avec les petites compagnies régionales américaines, c’est la stabilité de leurs dépôts. La situation au Canada est très différente. La stabilité de nos dépôts ne me préoccupe pas. On a des données publiques jusqu’à la fin de février où les dépôts des six grandes sociétés au Canada continuent d’augmenter. Je pense donc que cette préoccupation ne s’applique pas chez nous. Ce que nous avons vu au cours des derniers jours. Avec le début de la période des résultats des banques, on a vu une combinaison de petites et grandes banques américaines. Donc JPMorgan et Bank of America au sommet, avec un certain nombre de banques régionales en bas. Quand les banques canadiennes produiront leurs rapports dans environ un mois, fin mai, leurs chiffres ressembleront beaucoup plus à ce que l’on a vu avec JP Morgans et la Banque des Amériques, plutôt que certaines banques régionales, qui éprouvent des difficultés.
Bien. C’est intéressant. Dans cette optique, je ne veux pas vous faire dire ce que vous n’avez pas dit… vous pouvez me dire si c’est le cas, mais vous pensez que les gens devraient adopter une approche prudente à l’égard des marchés en ce moment. Oui. Pour revenir à la première partie de la conversation, je pense que la vraie question est de savoir à quel point l’inflation va être soutenue. Et plus l’inflation est persistante, plus les banques centrales doivent continuer de restreindre l’économie et les conditions financières. Et si vous regardez le leadership cette année, il se concentre essentiellement dans des secteurs comme l’or, les actions technologiques et le bitcoin, qui s’en tirent habituellement très bien lorsque les banques centrales assouplissent les conditions…
Oui, quand tout s’envole.
Lorsque des liquidités arrivent sur le marché. Donc, ça ne colle pas. Et je ferais preuve d’un peu de prudence. Je ne sais pas si on va être récompensés d’avoir été trop audacieux dans notre positionnement actuel en actions. J’essaie donc d’être patient et de me concentrer sur d’autres secteurs du marché que ce qu’on voit dans les journaux.
Ce qui vous a bien servi. Vous évoquez des noms précis que vous trouvez intéressants en ce moment, je sais que vous voulez en présenter trois. Le premier est Dollarama. Oui, c’est dans le panier, et je pense que les trois sont des exemples symptomatiques ou de bons exemples de ce que je ressens par rapport au marché en ce moment, c’est-à-dire qu’il faut se concentrer sur les secteurs du marché où la qualité est vraiment bonne et je suis convaincu qu’ils réussiront sur le plan opérationnel. Je ne pense pas que ce soit le moment de miser sur des noms pour lesquels vous n’avez pas le même niveau de confiance. Dollarama, ils ont fait un rapport la semaine dernière. Excellents résultats. Opérateurs très robustes. Et ils occupent un espace unique dans le secteur canadien du commerce de détail, cette proposition de vente de valeur. C’est un de ces noms qui n’a pas fait grand-chose cette année, comme les gens ont été occupés à acheter d’autres choses, d’autres actions. C’est le type de nom que j’aime mentionner quand les gens regardent ailleurs. Vous savez, un nom fiable.
Il a augmenté de 14 %, sur une base annuelle.
Pour une année complète, oui, absolument.
Intact Financial, IFC.
Oui. Un autre exemple d’entreprise de très grande qualité et peut-être à bêta plus faible dans le secteur financier, l’assurance de biens et de dommages. Ce n’est pas aussi mélodramatique que ce que nous observons dans les banques et certains assureurs vie. Encore une fois, c’est une autre de ces sociétés solides, de grande qualité. La même équipe de direction la dirige depuis des années et fait un travail phénoménal. Encore une fois, le début de l’année a été relativement lent, un autre nom que nous sommes heureux d’ajouter.
Enfin, il y a les chemins de fer, ce qui est intéressant, le CN et le CP. Oui. Et je dirais qu’il s’agit davantage d’un aperçu tout au long du cycle. Encore une fois, des sociétés de qualité supérieure que nous avons au Canada et sur le marché canadien. CN Rail, c’est vraiment un beau revirement. Le nouveau chef de la direction et le nouveau chef de l’exploitation ont bien travaillé pour la remettre sur la bonne voie, si vous me permettez l’expression. Le Chemin de fer Canadien Pacifique se trouve dans une situation très intéressante. La semaine dernière, il a conclu l’acquisition de Kansas City Southern. Il s’agit d’une véritable acquisition transformationnelle. Et quand vous regardez CP et Kansas City Southern, le réseau combiné, ça va vraiment ouvrir beaucoup de portes pour cette entreprise. C’est très intéressant. Mike, c’est toujours un plaisir de vous avoir avec nous. Merci beaucoup.
Très bien. Merci de m’avoir invité. [LOGO SONORE] [MUSIQUE]
Qu’il s’agisse de l’incertitude économique ou des craintes des banques, il ne manque pas de facteurs défavorables potentiels pour alimenter l’instabilité des marchés. Mais cela n’a pas vraiment entraîné un rendement baissier. Je vous montre la Bourse de Toronto qui a grimpé d’un peu moins de 7 % et l’indice S&P 500, d’un peu moins de 10,5 %. Alors, d’où vient exactement cette confiance? Michael O’Brien nous en dit plus. Il est gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD. C’est un plaisir de vous avoir parmi nous. Merci de vous joindre à nous.
Merci de me recevoir.
OK, alors quand on lit les journaux, rien ne va. Or, les marchés, que nous venons d’examiner, font peu de cas de la situation. Que se passe-t-il?
Eh bien, ça pourrait être un élément important, le fait que tout le monde soit pessimiste. Tout le monde était pessimiste en début de l’année. Et vous connaissez le vieil adage : le marché doit faire face à de nombreuses inquiétudes. Il y a beaucoup de raisons de s’inquiéter et je pense que l’une des explications est le positionnement. Tout le monde était prudent. Tout le monde reste prudent. Et le marché aime parfois nous contredire. Je pense que les raisons plus tangibles de cet optimisme, l’une des choses que les investisseurs attendent désespérément des banques centrales, c’est qu’elles cessent d’intervenir. Or, pour que les banques centrales cessent d’intervenir, l’inflation doit reculer. On a constaté des progrès satisfaisants jusqu’à maintenant cette année. On a reçu un rapport sur l’inflation la semaine dernière au Canada qui était optimiste, bien loin des sommets. Comme aux États-Unis, l’inflation baisse. À mon avis, le problème, c’est que les investisseurs vont trop vite. Ça va prendre du temps. La bonne nouvelle, c’est que l’inflation est passée de 8 % à 4 %. Mais comme la Banque du Canada l’a dit la semaine dernière, passer de 4 % à 2 %, c’est ce qui va être le plus difficile. Pourtant, les investisseurs espèrent et se positionnent pour le moment où les banques centrales vont cesser d’intervenir et même commencer à réduire les taux d’intérêt. Personnellement, je pense qu’ils vont trop vite. Je pense que ça prendra beaucoup plus de temps qu’on ne le pense si on regarde comment les marchés se sont comportés jusqu’à maintenant cette année.
C’est intéressant. Oui. C’est un marché impatient. On s’attend à tout avoir tout de suite. Or, certaines choses pourraient prendre un peu plus de temps, comme vous le dites. Bien sûr, le secteur bancaire a alimenté beaucoup d’incertitude, surtout aux États-Unis, surtout les petits prêteurs américains. Selon vous, quelles sont les conséquences pour les Canadiens?
Pour faire court, les problèmes spécifiques qui ont inquiété les gens au sud de la frontière avec les petites compagnies régionales américaines, c’est la stabilité de leurs dépôts. La situation au Canada est très différente. La stabilité de nos dépôts ne me préoccupe pas. On a des données publiques jusqu’à la fin de février où les dépôts des six grandes sociétés au Canada continuent d’augmenter. Je pense donc que cette préoccupation ne s’applique pas chez nous. Ce que nous avons vu au cours des derniers jours. Avec le début de la période des résultats des banques, on a vu une combinaison de petites et grandes banques américaines. Donc JPMorgan et Bank of America au sommet, avec un certain nombre de banques régionales en bas. Quand les banques canadiennes produiront leurs rapports dans environ un mois, fin mai, leurs chiffres ressembleront beaucoup plus à ce que l’on a vu avec JP Morgans et la Banque des Amériques, plutôt que certaines banques régionales, qui éprouvent des difficultés.
Bien. C’est intéressant. Dans cette optique, je ne veux pas vous faire dire ce que vous n’avez pas dit… vous pouvez me dire si c’est le cas, mais vous pensez que les gens devraient adopter une approche prudente à l’égard des marchés en ce moment. Oui. Pour revenir à la première partie de la conversation, je pense que la vraie question est de savoir à quel point l’inflation va être soutenue. Et plus l’inflation est persistante, plus les banques centrales doivent continuer de restreindre l’économie et les conditions financières. Et si vous regardez le leadership cette année, il se concentre essentiellement dans des secteurs comme l’or, les actions technologiques et le bitcoin, qui s’en tirent habituellement très bien lorsque les banques centrales assouplissent les conditions…
Oui, quand tout s’envole.
Lorsque des liquidités arrivent sur le marché. Donc, ça ne colle pas. Et je ferais preuve d’un peu de prudence. Je ne sais pas si on va être récompensés d’avoir été trop audacieux dans notre positionnement actuel en actions. J’essaie donc d’être patient et de me concentrer sur d’autres secteurs du marché que ce qu’on voit dans les journaux.
Ce qui vous a bien servi. Vous évoquez des noms précis que vous trouvez intéressants en ce moment, je sais que vous voulez en présenter trois. Le premier est Dollarama. Oui, c’est dans le panier, et je pense que les trois sont des exemples symptomatiques ou de bons exemples de ce que je ressens par rapport au marché en ce moment, c’est-à-dire qu’il faut se concentrer sur les secteurs du marché où la qualité est vraiment bonne et je suis convaincu qu’ils réussiront sur le plan opérationnel. Je ne pense pas que ce soit le moment de miser sur des noms pour lesquels vous n’avez pas le même niveau de confiance. Dollarama, ils ont fait un rapport la semaine dernière. Excellents résultats. Opérateurs très robustes. Et ils occupent un espace unique dans le secteur canadien du commerce de détail, cette proposition de vente de valeur. C’est un de ces noms qui n’a pas fait grand-chose cette année, comme les gens ont été occupés à acheter d’autres choses, d’autres actions. C’est le type de nom que j’aime mentionner quand les gens regardent ailleurs. Vous savez, un nom fiable.
Il a augmenté de 14 %, sur une base annuelle.
Pour une année complète, oui, absolument.
Intact Financial, IFC.
Oui. Un autre exemple d’entreprise de très grande qualité et peut-être à bêta plus faible dans le secteur financier, l’assurance de biens et de dommages. Ce n’est pas aussi mélodramatique que ce que nous observons dans les banques et certains assureurs vie. Encore une fois, c’est une autre de ces sociétés solides, de grande qualité. La même équipe de direction la dirige depuis des années et fait un travail phénoménal. Encore une fois, le début de l’année a été relativement lent, un autre nom que nous sommes heureux d’ajouter.
Enfin, il y a les chemins de fer, ce qui est intéressant, le CN et le CP. Oui. Et je dirais qu’il s’agit davantage d’un aperçu tout au long du cycle. Encore une fois, des sociétés de qualité supérieure que nous avons au Canada et sur le marché canadien. CN Rail, c’est vraiment un beau revirement. Le nouveau chef de la direction et le nouveau chef de l’exploitation ont bien travaillé pour la remettre sur la bonne voie, si vous me permettez l’expression. Le Chemin de fer Canadien Pacifique se trouve dans une situation très intéressante. La semaine dernière, il a conclu l’acquisition de Kansas City Southern. Il s’agit d’une véritable acquisition transformationnelle. Et quand vous regardez CP et Kansas City Southern, le réseau combiné, ça va vraiment ouvrir beaucoup de portes pour cette entreprise. C’est très intéressant. Mike, c’est toujours un plaisir de vous avoir avec nous. Merci beaucoup.
Très bien. Merci de m’avoir invité. [LOGO SONORE] [MUSIQUE]