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Bien que les grands indices américains aient surpassé l’indice TSX depuis le début de l’année, Michael O’Brien, gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD, affirme à Anthony Okolie de MoneyTalk que le marché canadien mérite peut-être qu’on y regarde de plus près pour les investisseurs à l’avenir.
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Pourquoi ne pas récapituler les résultats des marchés canadiens depuis le début de l'année et comment se comparent-ils aux États-Unis?
Oui, eh bien, écoutez... les États-Unis sont vraiment ceux qui défraient la chronique depuis 2023. Un départ en force cette année. Une augmentation de 20% avec le S&P 500. Encore plus NASDAQ, qui est plus technologique.
Le Canada, comme vous le dîtes, n'a pas une mauvaise année, mais dans l'ensemble, on parle de 7 à 8% au cumul annuel, ce qui est respectable. Mais évidemment, quand on se compare au sud de la frontière, ce n'est pas aussi intéressant.
Les tendances au nord et au sud de la frontière sont similaires, mais le Canada a des difficultés du côté par exemple de l'énergie, des banques, des grandes télécommunications, qui n'ont pas des résultats aussi intéressants. Mais malgré tout, c'est un excellent départ pour cette année.
Si par exemple on se compare à l'automne dernier, où les marchés étaient à leur plus bas... on était vraiment préoccupés par l'inflation... et on pensait que pour conjurer l'inflation... les banques centrales devraient imposer beaucoup de dommages à l'économie.
Plutôt, ce qui s'est passé, c'est que l'inflation a diminué plus rapidement que ce à quoi on s'attendait, mais l'économie, malgré tout, n'en pâtit pas plus.
Et le marché de l'emploi est également en bonne santé, ce qui explique la force des marchés. Et ce n'est pas quelque chose qu'on prévoyait en novembre–décembre dernier.
Vous dîtes aussi qu'il est difficile de s'enthousiasmer pour des gains importants au cours de la deuxième moitié de l'année. Cela est dû en grande partie à ce que semblent avoir intégré dans leurs prix les marchés.
Eh bien, je pense surtout au marché américain, mais de manière plus générale, je dirais que le scénario de cette année est presque parfait. Comme je le disais, le cours d'économie 101 vous dit qu'il ne faut pas toujours espérer et s'attendre au mieux, mais on constate que dans ce cas-ci, nous n'avons pas beaucoup de faiblesses.
Même la consommation est forte. Les seuls problèmes sont du côté des matières premières, ce qui a permis d'endiguer l'inflation. Alors ce que je dirais, c'est que jusqu'à présent, les choses sont fluides. Mais pour les banques centrales - la Fed, la Banque du Canada - pour elles, il est important d'avoir un atterrissage en douceur et ce sera très difficile d'y parvenir.
Il faut savoir ce qu'ont prévu les marchés. Quand on examine par exemple les valorisations du S&P 500, c'est près de 20 fois les bénéfices. C'est très élevé, donc cela vous dit que les investisseurs s'attendent à un atterrissage en douceur.
Alors que si vous remontez dans l'histoire des marchés, vous diriez que les probabilités d'un atterrissage en douceur ne sont pas aussi favorables que l'espèrent les marchés. Alors le point de départ est peut-être un peu ambigu.
L'autre chose, c'est que même si l'inflation continue de diminuer, les banques centrales nous ont dit clairement que si l'économie continuait de battre son plein, elles n'allaient pas couper les taux rapidement. De sorte que même si on avait un atterrissage en douceur, c'est difficile de prévoir une augmentation des bénéfices aussi importante que par le passé, car les décideurs vont continuer de maintenir des taux plus élevés que par le passé.
De l'autre côté, si tous les signaux avant-coureurs sont bons, eh bien, on peut prévoir un environnement économique dans les 9 à 12 mois qui soit plus difficile que ce qu'on souhaite, mais quand même moins pire que le scénario du pire. Alors je ne m'attends pas à une expansion colossale, disons. Vous avez parlé de certains indicateurs, mais il y a aussi des indicateurs qui se présentent plus tard que vous gardez à l'oeil.
Oui, écoutez, si vous regardez toute la panoplie, vous essayez d'analyser tout cela... Si vous songez... Bon, vous et moi, nous venons de dire que le marché de l'emploi est en excellente situation.
Ça, c'est généralement un indicateur retardataire. Et ces indicateurs sont généralement... des indicateurs qui se produisent après coup, non pas des signaux avant-coureurs. Donc il y a une grosse différence entre ces indicateurs avant-coureurs qui, de leur côté, sont assez négatifs.
Alors on se pose la question cette fois-ci: Est-ce que les choses seront plus difficiles que par le passé? Eh bien, c'est difficile de dire que les résultats seront meilleurs.
J'essaie d'être le plus réaliste possible. Je pense que les probabilités d'avoir un scénario économique idéal sont faibles. L'histoire nous dit que cela ne se produira sans doute pas. Les marchés prévoient déjà une lueur d'espoir, mais je préfère rester réaliste.
Vous dites que le Canada se compare assez bien quand même au marché américain. Pourquoi?
Eh bien, je dirais qu'il y a de grands éléments du marché canadien qui ont un résultat tardif. Il n'y a pas eu le rendement de 30 à 40% qu'on a vu, par exemple, dans certaines des actions américaines. Je pense entre autres aux institutions financières. Les banques canadiennes ont été prises dans la controverse, les problèmes qu'on a vus avec les banques régionales des États-Unis, par exemple Silicon Valley Bank et d'autres qui ont fait faillite.
Cela a fait beaucoup de pression sur les dépôts, des préoccupations par rapport aux pertes sur prêts, ce qui a signifié que les institutions financières se sont concentrées sur leur stabilisation. Maintenant, on voit des tendances plus intéressantes pour les dépôts. Il n'y a pas eu cette fuite de dépôts comme on l'a vu dans certaines banques américaines, donc on a constaté que les marges de prêts seraient sans doute comprimées pour les prochains trimestres.
Mais cela est déjà pris en compte dans le cours en bourse des banques et les préoccupations du côté du crédit ne se sont pas matérialisées. Alors je crois qu'à ce stade, les banques sont stables. Ce ne sont pas des actions très coûteuses. Elles sont toujours confrontées à des vents contraires, mais ce ne sont pas des actions très coûteuses.
Et oui, l'énergie, j'allais justement en parler.
C'est un autre élément très important du marché canadien.
De nouveau, les matières premières ont eu des difficultés en début d'année.
Les gens espéraient que l'histoire de la réouverture de l'économie chinoise permettrait d'améliorer les résultats des matières brutes,
dont le pétrole, mais cet espoir ne s'est pas matérialisé.
Alors plutôt que de voir un baril de pétrole à 90$, il est plutôt à 70$.
Maintenant, le cours du pétrole commence à se stabiliser et les attentes sont relativement stables pour ce groupe de sociétés. Alors si, dans la deuxième moitié de l'année, les banques et les actions énergétiques reprennent un peu de vigueur, ça pourrait être une très bonne nouvelle pour l'indice TSX.
Pourquoi ne pas récapituler les résultats des marchés canadiens depuis le début de l'année et comment se comparent-ils aux États-Unis?
Oui, eh bien, écoutez... les États-Unis sont vraiment ceux qui défraient la chronique depuis 2023. Un départ en force cette année. Une augmentation de 20% avec le S&P 500. Encore plus NASDAQ, qui est plus technologique.
Le Canada, comme vous le dîtes, n'a pas une mauvaise année, mais dans l'ensemble, on parle de 7 à 8% au cumul annuel, ce qui est respectable. Mais évidemment, quand on se compare au sud de la frontière, ce n'est pas aussi intéressant.
Les tendances au nord et au sud de la frontière sont similaires, mais le Canada a des difficultés du côté par exemple de l'énergie, des banques, des grandes télécommunications, qui n'ont pas des résultats aussi intéressants. Mais malgré tout, c'est un excellent départ pour cette année.
Si par exemple on se compare à l'automne dernier, où les marchés étaient à leur plus bas... on était vraiment préoccupés par l'inflation... et on pensait que pour conjurer l'inflation... les banques centrales devraient imposer beaucoup de dommages à l'économie.
Plutôt, ce qui s'est passé, c'est que l'inflation a diminué plus rapidement que ce à quoi on s'attendait, mais l'économie, malgré tout, n'en pâtit pas plus.
Et le marché de l'emploi est également en bonne santé, ce qui explique la force des marchés. Et ce n'est pas quelque chose qu'on prévoyait en novembre–décembre dernier.
Vous dîtes aussi qu'il est difficile de s'enthousiasmer pour des gains importants au cours de la deuxième moitié de l'année. Cela est dû en grande partie à ce que semblent avoir intégré dans leurs prix les marchés.
Eh bien, je pense surtout au marché américain, mais de manière plus générale, je dirais que le scénario de cette année est presque parfait. Comme je le disais, le cours d'économie 101 vous dit qu'il ne faut pas toujours espérer et s'attendre au mieux, mais on constate que dans ce cas-ci, nous n'avons pas beaucoup de faiblesses.
Même la consommation est forte. Les seuls problèmes sont du côté des matières premières, ce qui a permis d'endiguer l'inflation. Alors ce que je dirais, c'est que jusqu'à présent, les choses sont fluides. Mais pour les banques centrales - la Fed, la Banque du Canada - pour elles, il est important d'avoir un atterrissage en douceur et ce sera très difficile d'y parvenir.
Il faut savoir ce qu'ont prévu les marchés. Quand on examine par exemple les valorisations du S&P 500, c'est près de 20 fois les bénéfices. C'est très élevé, donc cela vous dit que les investisseurs s'attendent à un atterrissage en douceur.
Alors que si vous remontez dans l'histoire des marchés, vous diriez que les probabilités d'un atterrissage en douceur ne sont pas aussi favorables que l'espèrent les marchés. Alors le point de départ est peut-être un peu ambigu.
L'autre chose, c'est que même si l'inflation continue de diminuer, les banques centrales nous ont dit clairement que si l'économie continuait de battre son plein, elles n'allaient pas couper les taux rapidement. De sorte que même si on avait un atterrissage en douceur, c'est difficile de prévoir une augmentation des bénéfices aussi importante que par le passé, car les décideurs vont continuer de maintenir des taux plus élevés que par le passé.
De l'autre côté, si tous les signaux avant-coureurs sont bons, eh bien, on peut prévoir un environnement économique dans les 9 à 12 mois qui soit plus difficile que ce qu'on souhaite, mais quand même moins pire que le scénario du pire. Alors je ne m'attends pas à une expansion colossale, disons. Vous avez parlé de certains indicateurs, mais il y a aussi des indicateurs qui se présentent plus tard que vous gardez à l'oeil.
Oui, écoutez, si vous regardez toute la panoplie, vous essayez d'analyser tout cela... Si vous songez... Bon, vous et moi, nous venons de dire que le marché de l'emploi est en excellente situation.
Ça, c'est généralement un indicateur retardataire. Et ces indicateurs sont généralement... des indicateurs qui se produisent après coup, non pas des signaux avant-coureurs. Donc il y a une grosse différence entre ces indicateurs avant-coureurs qui, de leur côté, sont assez négatifs.
Alors on se pose la question cette fois-ci: Est-ce que les choses seront plus difficiles que par le passé? Eh bien, c'est difficile de dire que les résultats seront meilleurs.
J'essaie d'être le plus réaliste possible. Je pense que les probabilités d'avoir un scénario économique idéal sont faibles. L'histoire nous dit que cela ne se produira sans doute pas. Les marchés prévoient déjà une lueur d'espoir, mais je préfère rester réaliste.
Vous dites que le Canada se compare assez bien quand même au marché américain. Pourquoi?
Eh bien, je dirais qu'il y a de grands éléments du marché canadien qui ont un résultat tardif. Il n'y a pas eu le rendement de 30 à 40% qu'on a vu, par exemple, dans certaines des actions américaines. Je pense entre autres aux institutions financières. Les banques canadiennes ont été prises dans la controverse, les problèmes qu'on a vus avec les banques régionales des États-Unis, par exemple Silicon Valley Bank et d'autres qui ont fait faillite.
Cela a fait beaucoup de pression sur les dépôts, des préoccupations par rapport aux pertes sur prêts, ce qui a signifié que les institutions financières se sont concentrées sur leur stabilisation. Maintenant, on voit des tendances plus intéressantes pour les dépôts. Il n'y a pas eu cette fuite de dépôts comme on l'a vu dans certaines banques américaines, donc on a constaté que les marges de prêts seraient sans doute comprimées pour les prochains trimestres.
Mais cela est déjà pris en compte dans le cours en bourse des banques et les préoccupations du côté du crédit ne se sont pas matérialisées. Alors je crois qu'à ce stade, les banques sont stables. Ce ne sont pas des actions très coûteuses. Elles sont toujours confrontées à des vents contraires, mais ce ne sont pas des actions très coûteuses.
Et oui, l'énergie, j'allais justement en parler.
C'est un autre élément très important du marché canadien.
De nouveau, les matières premières ont eu des difficultés en début d'année.
Les gens espéraient que l'histoire de la réouverture de l'économie chinoise permettrait d'améliorer les résultats des matières brutes,
dont le pétrole, mais cet espoir ne s'est pas matérialisé.
Alors plutôt que de voir un baril de pétrole à 90$, il est plutôt à 70$.
Maintenant, le cours du pétrole commence à se stabiliser et les attentes sont relativement stables pour ce groupe de sociétés. Alors si, dans la deuxième moitié de l'année, les banques et les actions énergétiques reprennent un peu de vigueur, ça pourrait être une très bonne nouvelle pour l'indice TSX.