
Même si elle met sur pause son cycle de resserrement, la Réserve fédérale américaine signale que deux autres hausses de taux pourraient s’ajouter. Alexandra Gorewicz, gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD, explique pourquoi la Fed pourrait se concentrer sur le secteur de l’emploi au moment de prendre sa prochaine décision.
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La Réserve fédérale américaine a laissé son taux directeur inchangé après 10 hausses consécutives. Mais certains observateurs du marché disent que c’est une interruption incisive. Bien sûr, la Fed a indiqué qu’il pourrait y avoir d’autres hausses. Alex Gorewicz, gestionnaire de portefeuille, Titres à revenu fixe à gestion active, à Gestion de Placements TD, se joint maintenant à nous pour discuter de la façon dont le marché obligataire va s’établir pour le deuxième semestre de cette année. Alex, c’est toujours un plaisir de vous recevoir à l’émission.
Merci, Greg. Je suis contente d’être ici.
D’accord, alors appelez ça comme vous voulez... une pause, une interruption incisive. On sait que la Fed, même si elle n’a pris aucune mesure hier, nous a donné une indication qu’elle pense avoir encore des mesures à prendre. Commençons par ça... comment peut-on interpréter ça venant de la banque centrale probablement la plus puissante du monde?
C’est probablement la première fois que je salue Powell pour toute l’expérience qu’il a acquise en ce qui a trait à la capacité de communiquer une décision confuse pour les investisseurs et les experts du marché. Il a été en mesure de communiquer le motif de façon assez concise et avec conviction. Mais cela ne change rien au fait que les données ont été suffisamment solides pour que la Fed, qui indique qu’elle va probablement imposer deux autres hausses de taux avant la fin de l’année, aurait pu le faire hier, mais elle a choisi de ne pas le faire.
Oui, c’est comme si on disait : « OK, on part en voyage en auto, on a beaucoup de chemin à parcourir, alors allons-y. » Et je répondrais : « Eh bien non, pas tout de suite. » C’était un peu confus, alors pourquoi ne pas aller simplement de l’avant?
Mais je pense qu’elle s’est donné un peu de temps, peut-être un peu de répit, pour se dire qu’elle en avait fait beaucoup en une très courte période. On va voir quels sont les effets. Il reste quoi, environ cinq ou six semaines avant la prochaine réunion? Est-ce que les données pourraient l’amener à repenser sa position?
Écoutez, tout est possible. Et, en fait, si on regarde les demandes de prestations d’assurance-chômage au cours des dernières semaines, non seulement elles ont été plus élevées que prévu, mais on observe maintenant une tendance où la moyenne des dernières semaines est clairement à la hausse. La façon dont ça va se poursuivre ou évoluer à partir de maintenant, et certainement avant la prochaine réunion, pourrait donner à la Fed une indication que le marché de l’emploi commence à afficher un meilleur équilibre.
Et je pense que, plus que toute autre chose, c’est la clé pour que la Fed détermine si elle va augmenter davantage les taux. Et je ne pense pas que personne n’ait oublié que Powell a souvent répondu à des questions sur ce qu’il attendait pour déterminer s’il fallait augmenter davantage les taux.
Bien sûr, le président Powell s’est fait poser cette question : « Quand allez-vous commencer à réduire les taux? » Parce qu’il y a eu des points de vue divergents entre ce que les banques centrales nous ont dit pendant ce cycle de hausse des taux et ce que les marchés nous ont dit quant à ce qu’ils pensaient voir comme revirement. Et à un moment donné, il n’y a pas si longtemps, peut-être même la dernière fois que vous étiez là, on parlait de la possibilité de réductions en été ou en automne seulement en fonction des prix du marché.
Cette possibilité-là a disparu. Jerome Powell s’est montré assez inflexible. Il a parlé en termes d’années. Il a dit que c’est un résultat qu’on doit atteindre et un combat qu’on doit mener pendant des années. Alors, encore une fois, c’est un signal assez fort pour le marché... est-ce qu’il faut prendre ça au pied de la lettre?
Eh bien...
Des années, c’est long.
Eh bien, oui, mais je trouve ça en fait un peu trompeur. Et ce que j’aurais aimé que les journalistes lui posent comme question ou qu’ils remettent en question, c’est pourquoi le point médian de 2024 est de 100 points de base inférieur au point médian de 2023?
Oui, parce que ça voudrait dire qu’on ne pourrait pas y arriver sans réductions.
Exact. Exact. Et pour moi, c’est probablement la question la plus importante à poser, parce que la différence de 100 points de base entre les baisses de taux ou même certaines baisses de taux a toujours été communiquée par la Fed entre 2023 et 2024, même à la fin du graphique en points de l’année dernière. Mais la plus récente mise à jour montre toujours cette baisse de taux, même si elle pense qu’à un moment donné cette annnée, elle aura encore d’autres hausses de taux à imposer.
Et si on pense à l’ampleur, disons 100 points de base comme différence entre les deux points médians, et c’est censé être jusqu’à la fin de 2024, eh bien, ils ne vont pas réaliser une baisse de 100 points de base en une seule réunion, disons, en décembre de l’an prochain. Il est donc très probable que cela commence de façon plus graduelle pour la Fed, probablement au cours des 12 prochains mois.
Donc ici, vous voyez pourquoi c’est confus pour les investisseurs qui disent : « Eh bien, au cours des prochains mois, vous devrez encore augmenter les taux deux fois. Mais au cours des 12 prochains mois, vous allez commencer à réduire les taux? » Et si la Fed... et Powell a reconnu qu’elle n’a pas beaucoup de visibilité au-delà de quelques mois, ce que je comprends. Je comprends à quel point le contexte est incertain. Mais si c’est le cas, pourquoi communiquez-vous déjà les réductions de taux pour l’an prochain?
Qu’est-ce que cela signifie pour les titres à revenu fixe, peut-être au deuxième semestre de cette année? Et si on regarde le calendrier, on est presque au milieu de l’année.
Exact. Donc qu’est-ce que ça signifie? Cela signifie que, malgré la volatilité des taux d’intérêt cette année, on a vu un certain nombre d’allers-retours où, au début de l’année, les taux d’intérêt ont baissé de 60 à 70 points de base, puis ils ont augmenté de nouveau en février, puis ont redescendu en mars, puis encore une autre fois. On a littéralement vu des allers-retours de 60 à 70 points de base en quelques semaines.
Ce n’est pas quelque chose de négligeable au cours d’une période aussi courte. Et je pense que ça pourrait persister. Mais ce que ça dit aussi, c’est que ça réduit les coupons, n’est-ce pas? On obtient un revenu. Et même si les taux d’intérêt sont plus élevés en ce moment qu’ils ne l’étaient au début de l’année en raison de tous ces allers-retours, les rendements totaux des obligations demeurent positifs, ce qui, encore une fois, indique que le revenu contribue à compenser certaines de ces répercussions négatives sur les prix.
Au cœur de tout ça, Alex, bien sûr, il y a l’inflation, n’est-ce pas? À un certain moment, c’était transitoire. Mais ça ne l’a pas été. Les banques centrales sont devenues agressives. Nous voici aujourd’hui dans cette situation. Voyez-vous des signes qu’en effet, elles gagnent cette bataille?
L’IPC global semble assez décisif. Si on regarde le graphique sur l’IPC global, ça monte à partir d’ici, et ça descend jusqu’ici. Mais en dessous, il semble y avoir des préoccupations.
Oui. Powell a donc effectivement divisé ça en trois catégories. Il a parlé de l’inflation provenant du secteur des biens. Et là, il a dit qu’il y a eu beaucoup de modération dans, disons, les chaînes d’approvisionnement mondiales et toutes sortes de pressions liées à l’offre qui contribuent à faire baisser ces prix assez rapidement.
Et on le voit aussi. Il a ensuite parlé du secteur de l’habitation. L’habitation est probablement le secteur qui réagit le plus clairement au resserrement ou à l’assouplissement de la politique monétaire. Toutefois, les retards sont assez importants. Autrement dit, ça pourrait prendre entre un an et 18 mois avant que les effets du resserrement se fassent sentir.
Et on a constaté une certaine correction dans le secteur de l’habitation aux États-Unis. On en verra peut-être plus à mesure que la Fed va continuer de relever ses taux, mais à un rythme plus lent. Mais elle sait que cela a des répercussions... le resserrement de sa politique monétaire a des répercussions dans ce secteur, et elle s’attend à ce que le marché de l’habitation continue de ralentir.
Ensuite, il a parlé des services. Et en ce qui concerne les services, à l’exception du secteur de l’habitation, il a expliqué que c’était effectivement le segment le plus sensible à la main-d’œuvre du panier d’inflation. Et ce qu’il a vraiment fait, c’est qu’il a souligné le fait qu’à ce stade-ci, pour réduire l’inflation aux États-Unis, on doit commencer à voir des fissures dans le marché du travail.
Et il n’a pas parlé de fissures, évidemment, mais il a dit qu’il faut un meilleur équilibre ou une baisse de la croissance des salaires. Et ce que cela signifie vraiment, c’est que la Fed souhaite qu’il y ait une hausse du chômage. Et si on regarde les projections qu’elle a publiées parallèlement à la décision, ses projections mises à jour, elle a en fait réduit la hausse du taux de chômage prévue cette année. Auparavant, elle s’attendait à ce que le taux de chômage atteigne environ 4,5 % à la fin de l’année. Maintenant, il est de seulement environ 4,1 %. Donc, de bien des façons, même si elle dit qu’elle doit augmenter davantage les taux, elle pense que l’atterrissage sera encore plus facile qu’elle ne le pensait auparavant. [MUSIQUE]
La Réserve fédérale américaine a laissé son taux directeur inchangé après 10 hausses consécutives. Mais certains observateurs du marché disent que c’est une interruption incisive. Bien sûr, la Fed a indiqué qu’il pourrait y avoir d’autres hausses. Alex Gorewicz, gestionnaire de portefeuille, Titres à revenu fixe à gestion active, à Gestion de Placements TD, se joint maintenant à nous pour discuter de la façon dont le marché obligataire va s’établir pour le deuxième semestre de cette année. Alex, c’est toujours un plaisir de vous recevoir à l’émission.
Merci, Greg. Je suis contente d’être ici.
D’accord, alors appelez ça comme vous voulez... une pause, une interruption incisive. On sait que la Fed, même si elle n’a pris aucune mesure hier, nous a donné une indication qu’elle pense avoir encore des mesures à prendre. Commençons par ça... comment peut-on interpréter ça venant de la banque centrale probablement la plus puissante du monde?
C’est probablement la première fois que je salue Powell pour toute l’expérience qu’il a acquise en ce qui a trait à la capacité de communiquer une décision confuse pour les investisseurs et les experts du marché. Il a été en mesure de communiquer le motif de façon assez concise et avec conviction. Mais cela ne change rien au fait que les données ont été suffisamment solides pour que la Fed, qui indique qu’elle va probablement imposer deux autres hausses de taux avant la fin de l’année, aurait pu le faire hier, mais elle a choisi de ne pas le faire.
Oui, c’est comme si on disait : « OK, on part en voyage en auto, on a beaucoup de chemin à parcourir, alors allons-y. » Et je répondrais : « Eh bien non, pas tout de suite. » C’était un peu confus, alors pourquoi ne pas aller simplement de l’avant?
Mais je pense qu’elle s’est donné un peu de temps, peut-être un peu de répit, pour se dire qu’elle en avait fait beaucoup en une très courte période. On va voir quels sont les effets. Il reste quoi, environ cinq ou six semaines avant la prochaine réunion? Est-ce que les données pourraient l’amener à repenser sa position?
Écoutez, tout est possible. Et, en fait, si on regarde les demandes de prestations d’assurance-chômage au cours des dernières semaines, non seulement elles ont été plus élevées que prévu, mais on observe maintenant une tendance où la moyenne des dernières semaines est clairement à la hausse. La façon dont ça va se poursuivre ou évoluer à partir de maintenant, et certainement avant la prochaine réunion, pourrait donner à la Fed une indication que le marché de l’emploi commence à afficher un meilleur équilibre.
Et je pense que, plus que toute autre chose, c’est la clé pour que la Fed détermine si elle va augmenter davantage les taux. Et je ne pense pas que personne n’ait oublié que Powell a souvent répondu à des questions sur ce qu’il attendait pour déterminer s’il fallait augmenter davantage les taux.
Bien sûr, le président Powell s’est fait poser cette question : « Quand allez-vous commencer à réduire les taux? » Parce qu’il y a eu des points de vue divergents entre ce que les banques centrales nous ont dit pendant ce cycle de hausse des taux et ce que les marchés nous ont dit quant à ce qu’ils pensaient voir comme revirement. Et à un moment donné, il n’y a pas si longtemps, peut-être même la dernière fois que vous étiez là, on parlait de la possibilité de réductions en été ou en automne seulement en fonction des prix du marché.
Cette possibilité-là a disparu. Jerome Powell s’est montré assez inflexible. Il a parlé en termes d’années. Il a dit que c’est un résultat qu’on doit atteindre et un combat qu’on doit mener pendant des années. Alors, encore une fois, c’est un signal assez fort pour le marché... est-ce qu’il faut prendre ça au pied de la lettre?
Eh bien...
Des années, c’est long.
Eh bien, oui, mais je trouve ça en fait un peu trompeur. Et ce que j’aurais aimé que les journalistes lui posent comme question ou qu’ils remettent en question, c’est pourquoi le point médian de 2024 est de 100 points de base inférieur au point médian de 2023?
Oui, parce que ça voudrait dire qu’on ne pourrait pas y arriver sans réductions.
Exact. Exact. Et pour moi, c’est probablement la question la plus importante à poser, parce que la différence de 100 points de base entre les baisses de taux ou même certaines baisses de taux a toujours été communiquée par la Fed entre 2023 et 2024, même à la fin du graphique en points de l’année dernière. Mais la plus récente mise à jour montre toujours cette baisse de taux, même si elle pense qu’à un moment donné cette annnée, elle aura encore d’autres hausses de taux à imposer.
Et si on pense à l’ampleur, disons 100 points de base comme différence entre les deux points médians, et c’est censé être jusqu’à la fin de 2024, eh bien, ils ne vont pas réaliser une baisse de 100 points de base en une seule réunion, disons, en décembre de l’an prochain. Il est donc très probable que cela commence de façon plus graduelle pour la Fed, probablement au cours des 12 prochains mois.
Donc ici, vous voyez pourquoi c’est confus pour les investisseurs qui disent : « Eh bien, au cours des prochains mois, vous devrez encore augmenter les taux deux fois. Mais au cours des 12 prochains mois, vous allez commencer à réduire les taux? » Et si la Fed... et Powell a reconnu qu’elle n’a pas beaucoup de visibilité au-delà de quelques mois, ce que je comprends. Je comprends à quel point le contexte est incertain. Mais si c’est le cas, pourquoi communiquez-vous déjà les réductions de taux pour l’an prochain?
Qu’est-ce que cela signifie pour les titres à revenu fixe, peut-être au deuxième semestre de cette année? Et si on regarde le calendrier, on est presque au milieu de l’année.
Exact. Donc qu’est-ce que ça signifie? Cela signifie que, malgré la volatilité des taux d’intérêt cette année, on a vu un certain nombre d’allers-retours où, au début de l’année, les taux d’intérêt ont baissé de 60 à 70 points de base, puis ils ont augmenté de nouveau en février, puis ont redescendu en mars, puis encore une autre fois. On a littéralement vu des allers-retours de 60 à 70 points de base en quelques semaines.
Ce n’est pas quelque chose de négligeable au cours d’une période aussi courte. Et je pense que ça pourrait persister. Mais ce que ça dit aussi, c’est que ça réduit les coupons, n’est-ce pas? On obtient un revenu. Et même si les taux d’intérêt sont plus élevés en ce moment qu’ils ne l’étaient au début de l’année en raison de tous ces allers-retours, les rendements totaux des obligations demeurent positifs, ce qui, encore une fois, indique que le revenu contribue à compenser certaines de ces répercussions négatives sur les prix.
Au cœur de tout ça, Alex, bien sûr, il y a l’inflation, n’est-ce pas? À un certain moment, c’était transitoire. Mais ça ne l’a pas été. Les banques centrales sont devenues agressives. Nous voici aujourd’hui dans cette situation. Voyez-vous des signes qu’en effet, elles gagnent cette bataille?
L’IPC global semble assez décisif. Si on regarde le graphique sur l’IPC global, ça monte à partir d’ici, et ça descend jusqu’ici. Mais en dessous, il semble y avoir des préoccupations.
Oui. Powell a donc effectivement divisé ça en trois catégories. Il a parlé de l’inflation provenant du secteur des biens. Et là, il a dit qu’il y a eu beaucoup de modération dans, disons, les chaînes d’approvisionnement mondiales et toutes sortes de pressions liées à l’offre qui contribuent à faire baisser ces prix assez rapidement.
Et on le voit aussi. Il a ensuite parlé du secteur de l’habitation. L’habitation est probablement le secteur qui réagit le plus clairement au resserrement ou à l’assouplissement de la politique monétaire. Toutefois, les retards sont assez importants. Autrement dit, ça pourrait prendre entre un an et 18 mois avant que les effets du resserrement se fassent sentir.
Et on a constaté une certaine correction dans le secteur de l’habitation aux États-Unis. On en verra peut-être plus à mesure que la Fed va continuer de relever ses taux, mais à un rythme plus lent. Mais elle sait que cela a des répercussions... le resserrement de sa politique monétaire a des répercussions dans ce secteur, et elle s’attend à ce que le marché de l’habitation continue de ralentir.
Ensuite, il a parlé des services. Et en ce qui concerne les services, à l’exception du secteur de l’habitation, il a expliqué que c’était effectivement le segment le plus sensible à la main-d’œuvre du panier d’inflation. Et ce qu’il a vraiment fait, c’est qu’il a souligné le fait qu’à ce stade-ci, pour réduire l’inflation aux États-Unis, on doit commencer à voir des fissures dans le marché du travail.
Et il n’a pas parlé de fissures, évidemment, mais il a dit qu’il faut un meilleur équilibre ou une baisse de la croissance des salaires. Et ce que cela signifie vraiment, c’est que la Fed souhaite qu’il y ait une hausse du chômage. Et si on regarde les projections qu’elle a publiées parallèlement à la décision, ses projections mises à jour, elle a en fait réduit la hausse du taux de chômage prévue cette année. Auparavant, elle s’attendait à ce que le taux de chômage atteigne environ 4,5 % à la fin de l’année. Maintenant, il est de seulement environ 4,1 %. Donc, de bien des façons, même si elle dit qu’elle doit augmenter davantage les taux, elle pense que l’atterrissage sera encore plus facile qu’elle ne le pensait auparavant. [MUSIQUE]