Les données récentes sur l’inflation font augmenter les attentes quant à la fin du cycle de resserrement des taux d’intérêt. Justin Flowerday, chef, Actions cotées, Gestion de Placements TD, explique à Kim Parlee pourquoi les marchés boursiers pourraient continuer de faire face à des périodes de volatilité.
Print Transcript
Que se passe-t-il si l’inflation diminue? Qu’est-ce que cela signifie pour les actions cotées? Oui. Pensons aux données qu’on a obtenues. Les IPC américain et canadien ont récemment été publiés, et ils affichent une tendance à la baisse, ce qui freine l’inflation, mais elle est toujours en hausse, mais à un rythme plus lent. C’est exact. Oui. Et on en est au point où cela devient un peu plus acceptable. Et quand on pense à ce que ça signifie pour les taux d’intérêt à court terme et les décisions de la Fed et de la Banque du Canada, on a suffisamment d’indications pour dire : d’accord, peut-être qu’on va rester en attente pour l’instant et voir les données qui vont être publiées. Et puis, vous savez, cela signifie que les marchés boursiers suivent le marché obligataire et les taux. Et, vous savez, ça devient très compliqué et ça peut être assez volatil, parce qu’il y a des jours où les taux fluctuent de 10 à 20 points de base et il peut y avoir des mouvements de 50 points de base en un mois. Et ce que ça signifie pour les investisseurs en actions ou tout investisseur dans les actifs à risque, c’est que le taux sans risque que vous utilisez, c’est le taux des obligations du Trésor à 10 ans. Quand il y a autant de fluctuations, c’est très, très difficile d’obtenir l’assurance qu’il s’agit de la juste valeur d’une action individuelle ou du marché. Je m’attends donc à ce que la volatilité persiste. Oui. Y a-t-il quelque chose dont on vient de parler dans la mise à jour économique de l’automne du point de vue des finances personnelles, de l’impôt... Et je ne vais pas vous poser de question là-dessus, mais avez-vous entendu quelque chose du point de vue du déficit qui vous incite à porter un peu plus d’attention? Oui. On a été plutôt satisfaits. On estime que c’était une mise à jour assez responsable et on n’a rien entendu qui nous a fait peur. Et je pense qu’au début, certains doutaient qu’on entende parler de grandes initiatives. Donc je dirais simplement que c’était discipliné. Les initiatives présentées étaient étroitement ciblées. Et rien ne nous a vraiment effrayés. Bien. Et je sais qu’on va parler un peu des bénéfices et de certains des thèmes que vous avez entendus en ce qui concerne les bénéfices des sociétés. Pour le moment, je n’ai rien entendu à ce sujet. Mais, vous savez, le défi pour la banque centrale en ce moment a été le raffermissement du marché du travail. Et le fait qu’ils continuent de faire ce qu’ils font et qu’ils ne voient pas, vous savez, que le taux de chômage augmente un peu. Exact. Et vous parlez de thésaurisation de la main-d’œuvre, n’est-ce pas? Oui. La thésaurisation de la main-d’œuvre est une chose. C’est devenu une réalité après la COVID. Toute une série d’entreprises ont licencié des employés lorsqu’elles ont vu la demande s’effondrer. Oui. Et elles ont essayé de les réembaucher. Et ça a été une expérience très douloureuse et difficile. Ça a été très coûteux. Et ça nous a menés à une théorie selon laquelle, vous savez, certaines sociétés sont un peu moins sensibles aux changements progressifs de la demande en ce qui a trait à la réduction des coûts. Oui. Et est-ce que ça pourrait être un facteur? Ajoutez à ça quelques-unes des nouvelles tendances en matière de rapatriement de la production et de construction d’installations manufacturières. Et, en plus de ça, certaines tendances démographiques se dessinent, et il y a un débat selon lequel on peut être d’accord ou non. Ça sera probablement un débat pour une autre émission, à savoir qu’il y a peut-être un déséquilibre structurel de l’offre et de la demande de main-d’œuvre sur le marché. On pourra en débattre lors d’une autre émission. Mais pour l’instant, ça signifie que les entreprises essaient de voir comment la demande... Elles essaient de la réduire par elles-mêmes. Et ne pas prendre ce genre de décision précipitée en disant : « D’accord, on voit que la demande commence à diminuer. On va couper. » Non, elles attendent et regardent ce qui se passe. Et ça cause certaines difficultés aux banques centrales qui essaient simplement de dire : « Non, il faut réduire l’inflation. » L’inflation des salaires doit diminuer et elle n’évolue probablement pas aussi rapidement qu’elles le souhaiteraient. C’est intéressant. Qu’est-ce que les sociétés disent d’autre, ne serait-ce que sur le plan des bénéfices? Oui. La période de publication des bénéfices du troisième trimestre s’est terminée. C’est toujours une bonne période. Les sociétés commencent toujours à un plus faible niveau, puis elles surpassent... on a donc 80 % des sociétés qui ont obtenu des résultats supérieurs aux bénéfices; je crois que 60 % des sociétés ont obtenu des résultats supérieurs aux revenus, et on sait qu’en général, les bénéfices ont augmenté sur 12 mois pour la première fois depuis plusieurs trimestres. C’est donc un point positif quand on enlève les Sept Magnifiques. Les bénéfices ont en fait diminué de 4 %. Ils ont donc progressé de 4 %, avec les Sept Magnifiques en baisse de 4 %, et les revenus n’ont pas augmenté aussi rapidement, mais ils étaient quand même en hausse. Et, vous savez, quand on pense à certaines tendances qu’on entend, et je mentionne le consommateur et les différentes cohortes qui suivent une tendance qui nous est apparue très clairement, je dirais que plusieurs équipes de direction ont dit que la cohorte des sociétés ayant enregistré un plus faible revenu s’affaiblissait, qu’elle avait épuisé ses économies excédentaires, et qu’elles commençaient à voir des décisions qui ralentissent les tendances en matière de consommation dans une foule de secteurs différents. On l’a entendu de Walmart. Home Depot a déclaré que les achats des consommateurs de plus de 1 000 $ avaient diminué de 6 % sur 12 mois. Il y a donc des difficultés du côté des consommateurs à faible revenu. À part ça, certaines des prévisions ont été un peu plus faibles. Les prévisions pour le quatrième trimestre et l’an prochain commencent donc à être un peu revues à la baisse. Qu’en est-il des secteurs? On peut parler des produits industriels, de technologie et d’immobilier, mais dans le secteur des produits industriels, vous pensez que tout va bien. Oui. Les produits industriels sont donc un très bon secteur pour nous, car ils regroupent un groupe d’entreprises très diversifié et comportent toute une gamme de marchés finaux différents. Et je reviens au rapatriement, ou peu importe le nom qu’on lui donne, il y a des activités en cours. Et chaque fois qu’une nouvelle usine de puces est construite en Arizona ou qu’une nouvelle usine de climatiseurs est construite pour approvisionner l’usine de puces en climatiseurs... Mais tout se passe ici. Ça se passe ici. Ces sociétés industrielles finissent donc par trouver de nouveaux marchés verticaux pour vendre leurs produits. Et vous savez, il s’agit probablement d’une occasion qui ne se limite pas à une période d’un an. Oui. L’immobilier? L’immobilier. Vous savez, il y a des segments qui nous préoccupent. Et, vous savez, on éviterait certaines parties du secteur des centres commerciaux. Alors on voit le rendement de tous les centres de distribution augmenter, mais les centres commerciaux ne se comportent pas aussi bien. Exact. Exact. On éviterait probablement une exposition aux immeubles de bureaux en dehors de la cour principale. Il y a des immeubles de bureaux qui font belle figure à l’extérieur de ça. Il faudrait peut-être éviter ça. Et puis, vous avez mentionné plusieurs fois la technologie. Oui, je pense que la technologie est un thème qui a enthousiasmé tout le monde cette année, et il y a encore des segments qui sont très intéressants. Et quand on pense à l’exposition à l’IA, et pas seulement aux puces, mais aux outils de productivité et aux sociétés qui offrent de nouvelles occasions aux entreprises de protéger les marges et l’infrastructure de données, aux sociétés de logiciels, il y a énormément de choses qui se passent à ce niveau-là. Que pensez-vous de ma dernière question? Il nous reste environ une minute, mais le grand débat qui vient de s’ouvrir porte sur Sam Altman : ils l’ont licencié, puis ils l’ont réembauché. Maintenant, les membres du conseil d’administration ont été mis à pied, et Sam Altman est de retour. Et je me suis dit : « Ok, d’accord. » Oui, exactement. Ce divertissement en vaut-il la peine? Oui, c’est un très bon divertissement. Je dirais qu’il faut en conclure que c’est très positif, selon moi, et que l’avenir de l’IA est bien meilleur aujourd’hui qu’il ne l’était il y a une semaine. Et, vous savez, quand on pense au développement de cette technologie naissante qui a été en quelque sorte lancée par des sociétés comme OpenAI et d’autres, et dans toute société comme celle-ci, c’est une très jeune entreprise qui n’a pas une structure de gouvernance d’entreprise très robuste. Puis, ils ont commencé à faire affaire avec Microsoft, une société beaucoup plus importante qui tentait de commercialiser l’IA. Il y a donc eu des frictions. Et donc, ce qui s’est passé au cours de la dernière semaine est très positif, selon moi, parce qu’on a essentiellement raccourci la période, qui aurait pu être d’environ un an, deux ans ou trois ans pour qu’OpenAI parvienne à maturité du point de vue de la gouvernance. Et ça s’est produit en une semaine. Larry Summers quitte maintenant le conseil d’administration. Sam Altman est de retour à la tête de l’entreprise. Et donc je suis extrêmement enthousiaste. Et je pense que l’avenir de l’IA est probablement entre de meilleures mains qu’il y a une semaine.