La popularité des FNB de titres à revenu fixe et des FNB à gestion active s’est considérablement accrue au cours de la dernière année. Selon Andres Rincon, chef, Ventes et stratégie de FNB, Valeurs Mobilières TD, cette tendance est principalement attribuable à la recherche de meilleurs taux et devrait se poursuivre.
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[LOGO SONORE] * Les préoccupations des investisseurs ne manquent pas depuis un an, de l’économie à l’inflation et aux taux d’intérêt. Malgré tout, les fonds négociés en bourse au Canada ont connu l’une des meilleures années pour ce qui est des flux des fonds. Où les investisseurs mettaient-ils leur argent à profit? * On est réunis pour discuter avec Andres Rincon, chef, Ventes et Stratégie de FNB à Valeurs Mobilières TD. Andres, je suis heureux que vous soyez de retour à l’émission. * Merci, Greg. Merci de m’avoir invité. * J’ai l’impression qu’on traverse un mur d’inquiétude depuis un bon moment, c’est un peu cette réplique, on peut prendre n’importe quoi et dire : Oh, ça m’inquiète un peu. Mais pour ce qui est des flux des fonds, l’année qui vient de finir a été très intéressante pour nos FNB. Expliquez-moi cela. * Vous avez mentionné qu’on a connu l’une des meilleures années, en fait, pour les FNB c’était les cinq dernières années. Et c’est à hauteur de 40 G$ que le secteur des FNB canadiens a enregistré des entrées de capitaux cette année. En revanche, le secteur des fonds communs de placement a enregistré des sorties de 50 G$. * Il s’agit donc d’un important écart entre les FNB et les fonds communs de placement. Évidemment, beaucoup d’investisseurs au Canada privilégient les FNB pour leurs placements. Et revenons à votre point : qu’est-ce qu’ils préfèrent et où investissent-ils leur argent? Eh bien, l’année dernière a été l’année des FNB à gestion active et des FNB de titres à revenu fixe. * Je dis ça parce qu’ils ont en fait apporté beaucoup d’entrées ces dernières années, à hauteur de plus de 50 % de chaque dollar entré au Canada… chaque 0,50 $ qui entrait au Canada était investi dans des FNB de titres à revenu fixe. Et c’est vraiment une première pour le Canada. On n’a pas vu beaucoup d’argent investi dans les FNB de titres à revenu fixe depuis un certain temps. * Et ce même si le marché des titres à revenu fixe ne représente que 33 % des actifs gérés au Canada. Beaucoup d’argent est investi dans les FNB à revenu fixe et dans les FNB à gestion active. Certains secteurs, comme les options d’achat couvertes, on a vu environ 3,5 G$ s’accumuler dans les FNB d’options d’achat couvertes. Il s’agit donc de toute évidence d’un secteur très populaire. * Et aussi les FNB de gestion de trésorerie… on peut dire que les liquidités étaient abondantes l’an dernier avec les taux plus élevés. Mais avec la plus récente décision du BSIF, on a vu une baisse d’intérêt pour ces FNB au cours des dernières semaines, mais ils demeurent très, très populaires sur le marché canadien. * Lorsqu’on a présenté ce graphique au public, on a parlé des titres à revenu fixe parce qu’on savait que les gens allaient encaisser leurs avoirs plus tôt cette année. J’avais l’impression qu’au cours des derniers mois de l’année, les gens se sont dit que si 2024 est l’année des pauses des taux, ou même des réductions de taux, des liquidités seraient investies dans des titres à revenu fixe traditionnels. Était-ce en quelque sorte une fin d’année tardive? * Non, en fait, cela s’est produit pendant la majeure partie de l’année. * La plupart des gens se sont positionnés tôt? * Oui. On a donc vu beaucoup de gens opter pour les titres à revenu fixe tôt avec des taux d’intérêt plus élevés; c’était le besoin de rendement. Au Canada, ce que les investisseurs aiment vraiment, c’est le rendement. Et avec la hausse des taux, on voit beaucoup de gens investir dans les titres à revenu fixe. * Évidemment, comme vous l’avez mentionné, il y a une occasion… et on croit que si les taux baissent, de toute évidence, un bon nombre de ces fonds ferait bonne figure dans ce contexte. Mais c’est aussi ce qu’on observe dans le secteur des fonds à gestion active. Beaucoup de gens choisissent un gestionnaire qui connaît le segment des titres à revenu fixe, qui peut être un peu plus compliqué que le segment traditionnel des actions. Beaucoup d’argent est investi dans les titres à revenu fixe à gestion active. * J’aimerais en parler un peu, car, quand on parle des FNB, si vous avez un gestionnaire de portefeuille actif, en règle générale, le ratio des frais de gestion est un peu plus élevé parce que vous avez quelqu’un qui met la main à la pâte. Malgré tout, les investisseurs ne se contentent pas d’être passifs. Il semble qu’ils veulent que quelqu’un gère leur portefeuille. * C’est une très bonne question. Et le Canada est en fait un chef de file mondial des FNB à gestion active. On détient la plus grande part des FNB à gestion active en pourcentage de tous les FNB qu’on a ici au Canada. Ce qu’on voit beaucoup, c’est la transition ou la conversion des fonds communs en FNB, ou ce qu’on voit le plus, c’est l’émission d’une série de FNB dans un fonds commun existant. * Donc, le fonds commun de placement traditionnel que vous voyez au Canada, on voit maintenant une série de FNB de ce même fonds. Souvent, ils vont de pair avec des frais moins élevés. Le fonds commun de placement finit donc par réduire ses frais. Pour cette raison, on voit beaucoup plus de stratégies à gestion actives sur le marché. * Ce que je peux vous dire, par exemple, c’est qu’on a une assez bonne idée du pipeline pour cette année et de ce qui sera lancé. Et je peux vous dire que la plupart sont des stratégies à gestion active. * La plus grande partie est à gestion active. Cela nous amène à discuter de ce à quoi on pourrait s’attendre. On est en 2024. C’est le début de l’année. On n’est même pas encore à la moitié de janvier. Mais après l’année qu’on a connue pour les FNB en 2023, qu’entrevoyez-vous pour 2024? * Le besoin de rendement demeurera très important. Évidemment, ça va de pair avec les titres à revenu fixe, parce qu’il y a de toute évidence de bonnes chances que les taux baissent, cette année. Toutefois, on constate que les titres à revenu fixe sont de plus en plus populaires. * Mais on offre aussi des options d’achat couvertes et plusieurs stratégies de rendement, comme les actions à des dividendes élevés, qui pourraient être très populaires cette année et aussi les options d’achat couvertes. Je dirais donc que les stratégies à taux bonifié continueront d’être populaires, mais aussi les titres à revenu fixe seront très populaires. * Vous et moi avons discuté l’an dernier de FNB d’options d’achat couvertes. Rappelez à l’auditoire à quoi ressemble le produit, comment il est structuré, et certains des avantages et des inconvénients. * Du côté des taux bonifiés? * Du côté des taux bonifié. * Oui, alors ce qu’on voit maintenant, il y en a une grande variété. On a les options d’achat couvertes. On a les options de vente garanties. En gros, ce qu’ils font, c’est qu’ils superposent une stratégie d’options sur un portefeuille normal; l’indice S&P 500 ou un autre. Et le seul objectif est d’accroître le taux de revenu de ce portefeuille, parce qu’on a un public qui manque cruellement de rendement ici, au Canada. * Les gens aiment la constance d’un taux de revenu donné. Ce sont donc des produits qui sont très en demande et généralement un peu plus avantageuses sur le plan fiscal par rapport à d’autres stratégies productrices de revenus. * En revanche, je crois que pour certains de ces produits, vous obtiendrez cette bonification du taux au fil des mouvements qu’ils font. Mais vous pourriez passer à côté d’une partie de la hausse de l’actif sous-jacent. Vous ne profiterez pas de la totalité de la hausse. * Oui. Vous avez tout à fait raison. L’un des inconvénients de ces produits est que vous plafonnez, sur les options d’achat couvertes, par exemple, vous plafonnez le potentiel de hausse. Vous vendez une option d’achat. Vous prenez la décision de plafonner le potentiel de hausse en échange d’un rendement. * Les investisseurs qui disent qu’en ce moment, dans ce contexte, ils préfèrent le rendement à la croissance, c’est un très bon produit pour ces investisseurs qui veulent plus de rendement. Parce que ce qu’ils font, comme vous le dites, c’est de plafonner leur potentiel de hausse en vendant des options d’achat. Mais en même temps, ils génèrent en fait plus de rendement qu’ils ne peuvent mettre dans leurs poches. Et c’est peut-être très utile pour un client à la retraite. * Ces stratégies sont donc devenues très, très populaires. Du côté des options de vente, ou ce qu’on appelle les fonds de rendement à prime, il y a beaucoup plus de ventes d’options de vente et d’options d’achat, c’est un peu plus contrasté dans ce scénario. Mais en règle générale, la vente d’options d’achat couvertes est la plus populaire. * Il en va de même pour les obligations. C’est l’un des plus importants changements qu’on a vus au cours de la dernière année, alors qu’au Canada, on a procédé au premier lancement de FNB d’options d’achat couvertes. Et ces mesures ont donné d’excellents résultats. Et les taux sont très, très élevés. [LOGO SONORE] [MUSIQUE]