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Les difficultés économiques de la Chine ont lourdement pesé sur les prix des métaux industriels. Selon Hussein Allidina, chef, Produits de base à Gestion de Placements TD, la situation reste difficile dans le secteur des produits de base, mais il pourrait y avoir des occasions à saisir pour les investisseurs dans l’année qui vient.
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[LOGO SONORE]
Bienvenue à Parlons argent. Ici Kim Parlee. Merci beaucoup d’être des nôtres. Ils sont essentiels à presque tout ce qui a trait au secteur manufacturier, mais le complexe des métaux industriels a frustré beaucoup d’investisseurs. Après une faiblesse généralisée en 2023, il peine à enthousiasmer le marché depuis le début de 2024.
Mon invité d’aujourd’hui affirme que malgré les difficultés, le secteur recèle tout de même des opportunités. Hussein Allidina est Chef, Produits de base à Gestion de Placements TD. Il est avec moi en studio. Ravie de vous voir.
Merci de l’invitation.
C’est un plaisir. Commençons par une vue d’ensemble du marché des métaux industriels. De quels métaux s’agit-il, et quelle est la situation actuelle?
D’accord. L’indice Bloomberg des produits de base suit un certain nombre de métaux. Les cinq principaux métaux du Bloomberg Commodity Index sont le cuivre, le nickel, le zinc, l’aluminium et le plomb. Comme vous l’avez dit, ce sont des ingrédients essentiels...
À la fabrication.
À la fabrication. Si vous avez une croissance mondiale, vous avez une demande de métaux. D’accord. OK. Parlons des perspectives actuelles et des raisons de cette morosité. Je crois qu’on a un graphique. On va y jeter un œil. Il montre les stocks de produits finis. Pourquoi est-ce que ce graphique est important? Très bien. Avant, il faut préciser que l’an dernier, l’indice des métaux du Bloomberg Commodity Index a reculé d’environ 10 %. Je crois que l’an dernier, le marché était préoccupé par la croissance du PIB. On dit que le cuivre est un baromètre de l’activité économique.
J’imagine que 70 % de vos émissions de l’an dernier portaient sur le ralentissement économique, la probabilité d’un atterrissage brutal ou en douceur. Ces facteurs ont assombri le marché et ils ont fini par entraîner une demande plus faible que prévu. Début 2023, on était assez optimistes à l’égard de la croissance économique chinoise.
La Chine reste le moteur de la demande de métaux, et elle a déçu l’an dernier. Le graphique des stocks de produits finis montre une forte baisse globale des niveaux de stocks. Les taux plus élevés font grimper les coûts d’entreposage.
Et les stocks baissent.
Le graphique ne montre que la Chine.
OK.
Le graphique ne montre que la Chine. Si la croissance économique repart à la hausse en Chine – et c’est ce qu’on anticipe – il va falloir reconstituer les stocks pour répondre à la demande.
D’accord. Les faibles niveaux de stocks sur ce graphique montrent qu’il n’y a pas beaucoup d’offre et qu’il faut la reconstituer.
Oui, si la demande s’améliore. C’est le seul bémol. Si elle n’augmente pas, on n’aura pas besoin de stocks supplémentaires de produits finis. Très bien.
Mais si la demande s’améliore, sachant que la Chine met en œuvre des efforts ciblés pour stimuler l’économie, il va falloir reconstituer les stocks. Cette source de demande s’ajoutera à la croissance interne de la demande.
OK. Regardons le cuivre de plus près. Vous avez dit que c’est le baromètre que tout le monde surveille. Vous voulez nous montrer un graphique des stocks de cuivre en Chine. Oui.
Que révèlent ces données sur l’offre?
Les stocks reflètent l’offre et la demande. On voit ici que depuis quelques années, les stocks de cuivre affichent une tendance à la baisse. Il y a des variations saisonnières. On note une légère hausse des stocks de cuivre chinois.
Pour les pessimistes, ces chiffres montrent une activité économique en berne, et donc une accumulation des stocks. Les optimistes pensent que si la demande s’améliore, il faut se réapprovisionner pour fabriquer les produits finis dont on a besoin. On aura donc besoin de cuivre. Oui. C’est formidable, parce que quel que soit le point de vue qu’on défend, les données appuient de toute façon les deux thèses. Oui. C’est vraiment intéressant, Kim. Depuis deux ou trois ans, on parle beaucoup du surcroît de demande qui va découler de la transition énergétique et de la demande en véhicules électriques, en particulier. Mais je crois que les gens ont oublié une réalité essentielle et incontournable, à savoir que la Chine représente plus de 50 % de la demande mondiale de fer, d’acier, de cuivre, de nickel. Et l’activité économique chinoise est faible, en particulier sur le marché immobilier. C’est une source de demande importante.
Si on entre dans les détails, on voit qu’en Chine, le secteur de l’immobilier semble avoir atteint un creux. Je ne dis pas qu’il est au plus bas, mais on observe un creux. Progressivement, si on voit des mises en chantier et des achèvements positifs, la demande en cuivre, en aluminium, etc. devrait repartir, tandis que la demande liée à la transition énergétique continue de croître. Oui. Concernant l’idée de la transition énergétique et du marché mondial des véhicules électriques... Je crois que les gens s’attendaient à une véritable envolée. Ce sera sans doute un jour le cas, mais pour le moment, ça tarde à se matérialiser.
Oui, on s’inquiète beaucoup du ralentissement du taux de pénétration des véhicules électriques depuis 6, 12, 18 mois. Dans le monde, la Chine représente le plus gros marché pour les véhicules électriques. En 2023, on était à environ 8 millions de véhicules vendus, contre 1,5 ou 1,6 million aux États-Unis.
Oui, la croissance ralentit, mais en valeur absolue, la demande continue d’augmenter. En valeur absolue, la demande de nickel, de cuivre, etc. va continuer de croître. Je ne m’attends pas à une augmentation linéaire, mais en fin de compte, dans quelques années, la demande de métaux va augmenter à cause de la transition énergétique.
Je suppose que les investisseurs vont devoir se montrer patients. À cause de tendances très fondamentales, on va avoir besoin de produits de base, mais ça ne va pas arriver du jour au lendemain. Oui. Pour faire une analogie avec le hockey, la rondelle s’en va dans cette direction. Je ne sais pas si ça va arriver de sitôt. Ces deux dernières années, en partant d’un niveau bas, on a observé une croissance significative.
Le nombre de véhicules électriques vendus reste significatif, mais le taux de croissance diminue à mesure que la pénétration augmente. Si on regarde l’équilibre futur du cuivre et de l’aluminium, on s’aperçoit qu’il va falloir d’énormes quantités de ressources de ce type pour répondre à la demande, alors que l’offre est très restreinte. On a déjà parlé du manque d’investissement dans tout le secteur des produits de base.
Si je veux ouvrir une mine de cuivre, ça ne va pas arriver l’an prochain ni dans deux ans. Pour Greenfield Copper, il a fallu 7, 8, 9, 10 ans. À moyen terme, il est clair que la demande va augmenter. Il y aura des cycles de faiblesse et de vigueur, mais la demande de cuivre pour les véhicules électriques va continuer de croître.
J’aimerais vous interroger sur une autre tendance à long terme. En ce moment, les températures sont anormalement douces pour la saison. Avec le réchauffement climatique, ce phénomène se produira peut-être plus fréquemment. Mais aujourd’hui, le climat a un réel impact sur le marché du gaz naturel.
Tout à fait. Absolument. Que ce soit pour le gaz naturel américain ou européen, on a connu deux hivers consécutifs plus doux que la normale. Pour ce qui est de l’équilibre aux États-Unis, au début de l’année, on s’inquiétait d’un hiver plus froid que d’habitude.
Les températures ont largement dépassé les normales de saison, comme on le sait. Les stocks de gaz actuels aux États-Unis se situent à un niveau très confortable. Les prix le reflètent. Je crois que ce matin, le gaz se négociait à 1,50 $ ou 1,55 $ le MBTU. Le marché tente de limiter la croissance de la production et d’encourager au maximum l’utilisation du gaz dans la production d’électricité. Oui. On va voir un graphique qui explique ce que vous venez de dire. On voit que... On ne voit pas la chronologie, mais on voit bien la tendance à long terme. Mais simplement pour voir...
Il s’agit d’un graphique saisonnier de l’évolution des stocks de gaz sur un an. On puise dans les stocks pendant l’hiver, puis on les reconstitue pendant l’été pour se préparer à l’hiver suivant. Actuellement, les stocks sont élevés.
Et pourtant, on exporte énormément de gaz vers le Mexique et à l’échelle mondiale, sous forme de GNL. Ce graphique reflète la très faible demande résidentielle, commerciale et industrielle. De façon générale, les conditions météo n’ont pas engendré de demande, alors que c’est le moteur le plus important de la demande en gaz en hiver et en été. [LOGO SONORE] [MUSIQUE]
Bienvenue à Parlons argent. Ici Kim Parlee. Merci beaucoup d’être des nôtres. Ils sont essentiels à presque tout ce qui a trait au secteur manufacturier, mais le complexe des métaux industriels a frustré beaucoup d’investisseurs. Après une faiblesse généralisée en 2023, il peine à enthousiasmer le marché depuis le début de 2024.
Mon invité d’aujourd’hui affirme que malgré les difficultés, le secteur recèle tout de même des opportunités. Hussein Allidina est Chef, Produits de base à Gestion de Placements TD. Il est avec moi en studio. Ravie de vous voir.
Merci de l’invitation.
C’est un plaisir. Commençons par une vue d’ensemble du marché des métaux industriels. De quels métaux s’agit-il, et quelle est la situation actuelle?
D’accord. L’indice Bloomberg des produits de base suit un certain nombre de métaux. Les cinq principaux métaux du Bloomberg Commodity Index sont le cuivre, le nickel, le zinc, l’aluminium et le plomb. Comme vous l’avez dit, ce sont des ingrédients essentiels...
À la fabrication.
À la fabrication. Si vous avez une croissance mondiale, vous avez une demande de métaux. D’accord. OK. Parlons des perspectives actuelles et des raisons de cette morosité. Je crois qu’on a un graphique. On va y jeter un œil. Il montre les stocks de produits finis. Pourquoi est-ce que ce graphique est important? Très bien. Avant, il faut préciser que l’an dernier, l’indice des métaux du Bloomberg Commodity Index a reculé d’environ 10 %. Je crois que l’an dernier, le marché était préoccupé par la croissance du PIB. On dit que le cuivre est un baromètre de l’activité économique.
J’imagine que 70 % de vos émissions de l’an dernier portaient sur le ralentissement économique, la probabilité d’un atterrissage brutal ou en douceur. Ces facteurs ont assombri le marché et ils ont fini par entraîner une demande plus faible que prévu. Début 2023, on était assez optimistes à l’égard de la croissance économique chinoise.
La Chine reste le moteur de la demande de métaux, et elle a déçu l’an dernier. Le graphique des stocks de produits finis montre une forte baisse globale des niveaux de stocks. Les taux plus élevés font grimper les coûts d’entreposage.
Et les stocks baissent.
Le graphique ne montre que la Chine.
OK.
Le graphique ne montre que la Chine. Si la croissance économique repart à la hausse en Chine – et c’est ce qu’on anticipe – il va falloir reconstituer les stocks pour répondre à la demande.
D’accord. Les faibles niveaux de stocks sur ce graphique montrent qu’il n’y a pas beaucoup d’offre et qu’il faut la reconstituer.
Oui, si la demande s’améliore. C’est le seul bémol. Si elle n’augmente pas, on n’aura pas besoin de stocks supplémentaires de produits finis. Très bien.
Mais si la demande s’améliore, sachant que la Chine met en œuvre des efforts ciblés pour stimuler l’économie, il va falloir reconstituer les stocks. Cette source de demande s’ajoutera à la croissance interne de la demande.
OK. Regardons le cuivre de plus près. Vous avez dit que c’est le baromètre que tout le monde surveille. Vous voulez nous montrer un graphique des stocks de cuivre en Chine. Oui.
Que révèlent ces données sur l’offre?
Les stocks reflètent l’offre et la demande. On voit ici que depuis quelques années, les stocks de cuivre affichent une tendance à la baisse. Il y a des variations saisonnières. On note une légère hausse des stocks de cuivre chinois.
Pour les pessimistes, ces chiffres montrent une activité économique en berne, et donc une accumulation des stocks. Les optimistes pensent que si la demande s’améliore, il faut se réapprovisionner pour fabriquer les produits finis dont on a besoin. On aura donc besoin de cuivre. Oui. C’est formidable, parce que quel que soit le point de vue qu’on défend, les données appuient de toute façon les deux thèses. Oui. C’est vraiment intéressant, Kim. Depuis deux ou trois ans, on parle beaucoup du surcroît de demande qui va découler de la transition énergétique et de la demande en véhicules électriques, en particulier. Mais je crois que les gens ont oublié une réalité essentielle et incontournable, à savoir que la Chine représente plus de 50 % de la demande mondiale de fer, d’acier, de cuivre, de nickel. Et l’activité économique chinoise est faible, en particulier sur le marché immobilier. C’est une source de demande importante.
Si on entre dans les détails, on voit qu’en Chine, le secteur de l’immobilier semble avoir atteint un creux. Je ne dis pas qu’il est au plus bas, mais on observe un creux. Progressivement, si on voit des mises en chantier et des achèvements positifs, la demande en cuivre, en aluminium, etc. devrait repartir, tandis que la demande liée à la transition énergétique continue de croître. Oui. Concernant l’idée de la transition énergétique et du marché mondial des véhicules électriques... Je crois que les gens s’attendaient à une véritable envolée. Ce sera sans doute un jour le cas, mais pour le moment, ça tarde à se matérialiser.
Oui, on s’inquiète beaucoup du ralentissement du taux de pénétration des véhicules électriques depuis 6, 12, 18 mois. Dans le monde, la Chine représente le plus gros marché pour les véhicules électriques. En 2023, on était à environ 8 millions de véhicules vendus, contre 1,5 ou 1,6 million aux États-Unis.
Oui, la croissance ralentit, mais en valeur absolue, la demande continue d’augmenter. En valeur absolue, la demande de nickel, de cuivre, etc. va continuer de croître. Je ne m’attends pas à une augmentation linéaire, mais en fin de compte, dans quelques années, la demande de métaux va augmenter à cause de la transition énergétique.
Je suppose que les investisseurs vont devoir se montrer patients. À cause de tendances très fondamentales, on va avoir besoin de produits de base, mais ça ne va pas arriver du jour au lendemain. Oui. Pour faire une analogie avec le hockey, la rondelle s’en va dans cette direction. Je ne sais pas si ça va arriver de sitôt. Ces deux dernières années, en partant d’un niveau bas, on a observé une croissance significative.
Le nombre de véhicules électriques vendus reste significatif, mais le taux de croissance diminue à mesure que la pénétration augmente. Si on regarde l’équilibre futur du cuivre et de l’aluminium, on s’aperçoit qu’il va falloir d’énormes quantités de ressources de ce type pour répondre à la demande, alors que l’offre est très restreinte. On a déjà parlé du manque d’investissement dans tout le secteur des produits de base.
Si je veux ouvrir une mine de cuivre, ça ne va pas arriver l’an prochain ni dans deux ans. Pour Greenfield Copper, il a fallu 7, 8, 9, 10 ans. À moyen terme, il est clair que la demande va augmenter. Il y aura des cycles de faiblesse et de vigueur, mais la demande de cuivre pour les véhicules électriques va continuer de croître.
J’aimerais vous interroger sur une autre tendance à long terme. En ce moment, les températures sont anormalement douces pour la saison. Avec le réchauffement climatique, ce phénomène se produira peut-être plus fréquemment. Mais aujourd’hui, le climat a un réel impact sur le marché du gaz naturel.
Tout à fait. Absolument. Que ce soit pour le gaz naturel américain ou européen, on a connu deux hivers consécutifs plus doux que la normale. Pour ce qui est de l’équilibre aux États-Unis, au début de l’année, on s’inquiétait d’un hiver plus froid que d’habitude.
Les températures ont largement dépassé les normales de saison, comme on le sait. Les stocks de gaz actuels aux États-Unis se situent à un niveau très confortable. Les prix le reflètent. Je crois que ce matin, le gaz se négociait à 1,50 $ ou 1,55 $ le MBTU. Le marché tente de limiter la croissance de la production et d’encourager au maximum l’utilisation du gaz dans la production d’électricité. Oui. On va voir un graphique qui explique ce que vous venez de dire. On voit que... On ne voit pas la chronologie, mais on voit bien la tendance à long terme. Mais simplement pour voir...
Il s’agit d’un graphique saisonnier de l’évolution des stocks de gaz sur un an. On puise dans les stocks pendant l’hiver, puis on les reconstitue pendant l’été pour se préparer à l’hiver suivant. Actuellement, les stocks sont élevés.
Et pourtant, on exporte énormément de gaz vers le Mexique et à l’échelle mondiale, sous forme de GNL. Ce graphique reflète la très faible demande résidentielle, commerciale et industrielle. De façon générale, les conditions météo n’ont pas engendré de demande, alors que c’est le moteur le plus important de la demande en gaz en hiver et en été. [LOGO SONORE] [MUSIQUE]