L’économie de la Chine fait face à une incertitude croissante, le gouvernement s’efforçant de freiner la flambée des cas de COVID-19. Greg Bonnell discute avec Alfred Li, cochef, Actions internationales, à Gestion de Placements TDs, des répercussions plus générales sur les marchés.
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Les investisseurs surveillent de près la montée en flèche des cas de COVID et les frustrations croissantes suscitées par les mesures de confinement en Chine. Bien sûr, tout cela a d’importantes répercussions sur l’économie mondiale. Pour en savoir plus, Alfred Li, cochef, Actions internationales, Gestion de Placements TD, se joint à nous aujourd’hui. Alfred, c’est un plaisir de vous avoir avec nous. Vous êtes en Amérique du Nord. Vous êtes établi à Hong Kong, alors c’est un plaisir de vous avoir en studio.
Je suis heureux d’être ici.
Parlons donc de certaines des manchettes que les investisseurs ont pu voir au cours de la fin de semaine. Les marchés sont un peu mal à l’aise. Certaines régions de la Chine vivent de la frustration à cause des mesures de confinement. Comment aborder la question du point de vue des placements?
Je pense que ça indique que la situation commence à s’améliorer… qu’il y a une amélioration. Évidemment, après le 20e Congrès national du Parti communiste chinois, 20 lignes directrices ont été émises, demandant essentiellement un assouplissement progressif de la politique zéro COVID. Mais il s’agit certainement d’une approche à titre d’essai. La Chine fait de petits pas pour s’assurer que les choses progressent sans occasionner un risque supplémentaire pour la population.
De toute évidence, ces facteurs ont rendu les gens plus optimistes à l’égard d’une ouverture visible et raisonnable. Mais en faisant deux pas en avant et un en arrière, lorsque la situation n’a pas progressé comme ils l’espéraient, une certaine frustration est apparue. Mais je pense que si on examine l’aspect positif, le nombre de cas atteints cette fois-ci au cours d’une journée avait déjà été au même niveau lors du dernier épisode à Shanghai en avril dernier. Mais on a un pourcentage beaucoup plus élevé de nouveaux cas sans symptômes. Et il n’y a eu que cinq décès, comparativement à plus de 500 la dernière fois. Ça signifie que l’immunité collective a été établie dans la collectivité au cours des deux dernières années de pandémie ou de confinement, ou que les vaccins chinois ont une meilleure efficacité que ce que l’on espérait. Je pense qu’on est sur la bonne voie, mais certaines choses sont en cours de réalisation.
D’accord, c’est très intéressant. Alors que tout ça évolue en temps réel, à quoi est-ce qu’on doit réfléchir relativement aux répercussions sur l’économie chinoise? Si vous regardez, il y a eu une inquiétude à l’égard de la hausse des cas. Vous dites qu’il y a des raisons d’être optimiste, mais qu’est-ce que ça signifie réellement pour la croissance qu’ils veulent atteindre?
De toute évidence, la reprise de la consommation intérieure prendra du temps, étant donné qu’il est certain que le gouvernement chinois va adopter une approche graduelle, comme au cours des deux ou trois dernières années il n’y a eu que 5 000 cas environ. Et cette feuille de route est ce que l’autorité chinoise est censée maintenir. Alors, à la fin de cette catastrophe, ils veulent s’assurer que l’ensemble de l’économie et de la population puisse s’en sortir sans heurts.
On prévoit donc une croissance de la consommation d’environ 4 % ou 5 %, en 2023, au début de 2023. Il s’agit d’une amélioration graduelle ou légère par rapport au niveau de cette année. En même temps, ce qui va soutenir l’économie pour qu’elle continue de croître c’est la formation d’actifs d’infrastructures traditionnels. Et les nouveaux investissements dans les infrastructures devraient atteindre de 6 % à 8 %.
On peut raisonnablement s’attendre à ce que le secteur de l’immobilier connaisse un atterrissage en douceur, compte tenu des politiques émises conjointement par la Banque populaire de Chine et le ministère des Finances, exhortant les banques centrales et commerciales à financer directement des projets qui ne sont pas encore terminés pour que les promoteurs en difficulté et leurs actifs sous-jacents ne se détériorent pas davantage et ne se répercutent pas sur l’ensemble de l’économie. En même temps, les crédits et le soutien financier sont fournis aux autres joueurs du secteur afin qu’ils demeurent fonctionnels, ce qu’ils devraient pouvoir faire, compte tenu de leur bilan relativement rigoureux et de leurs capacités de poursuivre leurs activités.
Du côté des exportations, on peut certainement s’attendre à certaines difficultés, compte tenu de la détérioration prévue de l’économie mondiale et du marché des exportations chinoises. Dans l’ensemble, on prévoit une légère amélioration par rapport à l’année en cours, pour l’économie chinoise, soit une croissance du PIB d’environ 4 % ou 5 % par année en termes réels.
Voilà donc quelques catalyseurs possibles pour l’économie au cours de l’année prochaine, mais peut-être aussi à certaines difficultés lorsqu’on parle de l’économie mondiale. Qu’en est-il du récent sommet de l’APEC? Le sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique. Qu’est-ce qu’on en a tiré?
Oui, il s’agit d’une série d’activités diplomatiques que Xi Jinping a fait en 20 jours très condensés. Le G20 est immédiatement suivi de la réunion de l’APEC. Durant ces activités, il a rencontré un groupe de dirigeants mondiaux des pays développés et aussi des pays en développement de différentes régions. Si on regroupe ces réunions en quatre ou cinq groupes, je pense que la rencontre la plus remarquable est celle entre Xi Jinping et Joe Biden. Je pense que ça envoie un signal positif au marché mondial, étant donné que les deux dirigeants ont convenu mutuellement qu’ils devraient continuer de réduire les conflits de concurrence et mettre l’accent sur le secteur sur lequel les deux pays peuvent travailler ensemble. Tout en reconnaissant, surtout du côté américain, que la Chine est une concurrence à laquelle le pays sera confronté à l’avenir.
Avec les dirigeants européens, Xi Jinping a eu une discussion constructive avec le chancelier allemand, avec le premier ministre français, avec les dirigeants des Pays-Bas et de l’Italie. Le message principal qui ressort de la rencontre avec ces quatre dirigeants était que la position de la Chine consiste essentiellement à exhorter ou à demander aux pays de rester indépendants pour la prise de décisions en matière de politiques et la prise de décision en fonction de leurs meilleurs avantages économiques. Avec un groupe de dirigeants, ou les pays développés de la région Asie-Pacifique, à savoir le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Avec ces pays, les deux parties ont convenu bilatéralement de ne pas laisser les tensions géopolitiques entraver les collaborations économiques bilatérales et les traités internationaux conclus entre la Chine et ces pays.
Ces mesures maintiennent, confinent les conflits, favorisent la collaboration économique et font la promotion des traités internationaux, c’est le thème principal avec ces pays. Le premier groupe est constitué des pays en développement de la région Asie-Pacifique, ou surtout dans les pays d’Asie du Sud-Est, qui sont des alliés plus proches de la Chine. Ils portent principalement sur l’initiative relative aux ponts et aux routes. Une collaboration plus large existe entre la Chine et ces pays en continu, relativement à la construction de réseaux de transport, allant des chemins de fer aux routes maritimes. Et en termes de placements directs de la Chine vers ces pays, dans différents secteurs. Comptons aussi l’expansion rapide du commerce mondial, ou du commerce international, entre ces pays.
Collectivement, les pays du RCP ou de l’ANASE représentent le principal partenaire du marché chinois partout dans le monde. Ce groupe, dont la population est énorme et dont la croissance est rapide, la croissance économique, mais qui part évidemment d’un niveau relativement bas, est ce que la Chine tente de cultiver à l’avenir comme principale source de croissance économique et d’une collaboration internationale.
[MUSIQUE]
Les investisseurs surveillent de près la montée en flèche des cas de COVID et les frustrations croissantes suscitées par les mesures de confinement en Chine. Bien sûr, tout cela a d’importantes répercussions sur l’économie mondiale. Pour en savoir plus, Alfred Li, cochef, Actions internationales, Gestion de Placements TD, se joint à nous aujourd’hui. Alfred, c’est un plaisir de vous avoir avec nous. Vous êtes en Amérique du Nord. Vous êtes établi à Hong Kong, alors c’est un plaisir de vous avoir en studio.
Je suis heureux d’être ici.
Parlons donc de certaines des manchettes que les investisseurs ont pu voir au cours de la fin de semaine. Les marchés sont un peu mal à l’aise. Certaines régions de la Chine vivent de la frustration à cause des mesures de confinement. Comment aborder la question du point de vue des placements?
Je pense que ça indique que la situation commence à s’améliorer… qu’il y a une amélioration. Évidemment, après le 20e Congrès national du Parti communiste chinois, 20 lignes directrices ont été émises, demandant essentiellement un assouplissement progressif de la politique zéro COVID. Mais il s’agit certainement d’une approche à titre d’essai. La Chine fait de petits pas pour s’assurer que les choses progressent sans occasionner un risque supplémentaire pour la population.
De toute évidence, ces facteurs ont rendu les gens plus optimistes à l’égard d’une ouverture visible et raisonnable. Mais en faisant deux pas en avant et un en arrière, lorsque la situation n’a pas progressé comme ils l’espéraient, une certaine frustration est apparue. Mais je pense que si on examine l’aspect positif, le nombre de cas atteints cette fois-ci au cours d’une journée avait déjà été au même niveau lors du dernier épisode à Shanghai en avril dernier. Mais on a un pourcentage beaucoup plus élevé de nouveaux cas sans symptômes. Et il n’y a eu que cinq décès, comparativement à plus de 500 la dernière fois. Ça signifie que l’immunité collective a été établie dans la collectivité au cours des deux dernières années de pandémie ou de confinement, ou que les vaccins chinois ont une meilleure efficacité que ce que l’on espérait. Je pense qu’on est sur la bonne voie, mais certaines choses sont en cours de réalisation.
D’accord, c’est très intéressant. Alors que tout ça évolue en temps réel, à quoi est-ce qu’on doit réfléchir relativement aux répercussions sur l’économie chinoise? Si vous regardez, il y a eu une inquiétude à l’égard de la hausse des cas. Vous dites qu’il y a des raisons d’être optimiste, mais qu’est-ce que ça signifie réellement pour la croissance qu’ils veulent atteindre?
De toute évidence, la reprise de la consommation intérieure prendra du temps, étant donné qu’il est certain que le gouvernement chinois va adopter une approche graduelle, comme au cours des deux ou trois dernières années il n’y a eu que 5 000 cas environ. Et cette feuille de route est ce que l’autorité chinoise est censée maintenir. Alors, à la fin de cette catastrophe, ils veulent s’assurer que l’ensemble de l’économie et de la population puisse s’en sortir sans heurts.
On prévoit donc une croissance de la consommation d’environ 4 % ou 5 %, en 2023, au début de 2023. Il s’agit d’une amélioration graduelle ou légère par rapport au niveau de cette année. En même temps, ce qui va soutenir l’économie pour qu’elle continue de croître c’est la formation d’actifs d’infrastructures traditionnels. Et les nouveaux investissements dans les infrastructures devraient atteindre de 6 % à 8 %.
On peut raisonnablement s’attendre à ce que le secteur de l’immobilier connaisse un atterrissage en douceur, compte tenu des politiques émises conjointement par la Banque populaire de Chine et le ministère des Finances, exhortant les banques centrales et commerciales à financer directement des projets qui ne sont pas encore terminés pour que les promoteurs en difficulté et leurs actifs sous-jacents ne se détériorent pas davantage et ne se répercutent pas sur l’ensemble de l’économie. En même temps, les crédits et le soutien financier sont fournis aux autres joueurs du secteur afin qu’ils demeurent fonctionnels, ce qu’ils devraient pouvoir faire, compte tenu de leur bilan relativement rigoureux et de leurs capacités de poursuivre leurs activités.
Du côté des exportations, on peut certainement s’attendre à certaines difficultés, compte tenu de la détérioration prévue de l’économie mondiale et du marché des exportations chinoises. Dans l’ensemble, on prévoit une légère amélioration par rapport à l’année en cours, pour l’économie chinoise, soit une croissance du PIB d’environ 4 % ou 5 % par année en termes réels.
Voilà donc quelques catalyseurs possibles pour l’économie au cours de l’année prochaine, mais peut-être aussi à certaines difficultés lorsqu’on parle de l’économie mondiale. Qu’en est-il du récent sommet de l’APEC? Le sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique. Qu’est-ce qu’on en a tiré?
Oui, il s’agit d’une série d’activités diplomatiques que Xi Jinping a fait en 20 jours très condensés. Le G20 est immédiatement suivi de la réunion de l’APEC. Durant ces activités, il a rencontré un groupe de dirigeants mondiaux des pays développés et aussi des pays en développement de différentes régions. Si on regroupe ces réunions en quatre ou cinq groupes, je pense que la rencontre la plus remarquable est celle entre Xi Jinping et Joe Biden. Je pense que ça envoie un signal positif au marché mondial, étant donné que les deux dirigeants ont convenu mutuellement qu’ils devraient continuer de réduire les conflits de concurrence et mettre l’accent sur le secteur sur lequel les deux pays peuvent travailler ensemble. Tout en reconnaissant, surtout du côté américain, que la Chine est une concurrence à laquelle le pays sera confronté à l’avenir.
Avec les dirigeants européens, Xi Jinping a eu une discussion constructive avec le chancelier allemand, avec le premier ministre français, avec les dirigeants des Pays-Bas et de l’Italie. Le message principal qui ressort de la rencontre avec ces quatre dirigeants était que la position de la Chine consiste essentiellement à exhorter ou à demander aux pays de rester indépendants pour la prise de décisions en matière de politiques et la prise de décision en fonction de leurs meilleurs avantages économiques. Avec un groupe de dirigeants, ou les pays développés de la région Asie-Pacifique, à savoir le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Avec ces pays, les deux parties ont convenu bilatéralement de ne pas laisser les tensions géopolitiques entraver les collaborations économiques bilatérales et les traités internationaux conclus entre la Chine et ces pays.
Ces mesures maintiennent, confinent les conflits, favorisent la collaboration économique et font la promotion des traités internationaux, c’est le thème principal avec ces pays. Le premier groupe est constitué des pays en développement de la région Asie-Pacifique, ou surtout dans les pays d’Asie du Sud-Est, qui sont des alliés plus proches de la Chine. Ils portent principalement sur l’initiative relative aux ponts et aux routes. Une collaboration plus large existe entre la Chine et ces pays en continu, relativement à la construction de réseaux de transport, allant des chemins de fer aux routes maritimes. Et en termes de placements directs de la Chine vers ces pays, dans différents secteurs. Comptons aussi l’expansion rapide du commerce mondial, ou du commerce international, entre ces pays.
Collectivement, les pays du RCP ou de l’ANASE représentent le principal partenaire du marché chinois partout dans le monde. Ce groupe, dont la population est énorme et dont la croissance est rapide, la croissance économique, mais qui part évidemment d’un niveau relativement bas, est ce que la Chine tente de cultiver à l’avenir comme principale source de croissance économique et d’une collaboration internationale.
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