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Selon des données récentes, le marché américain de l’emploi risque de fléchir, ce qui pourrait avoir d’importantes répercussions sur la Fed, l’inflation et l’économie. Mais Peter Hodson, chef de la recherche à 5i Research, affirme que certains investisseurs se concentrent peut-être trop sur les ralentissements et pas assez sur le bilan des sociétés.
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* Malgré les craintes sur l’inflation, les taux et la santé des banques mondiales, l’indice S&P 500 est toujours positif pour cette année. Mais on commence à voir des signes de faiblesse sur le marché américain de l’emploi. Est-ce que certains investisseurs sont trop concentrés sur la fin des hausses de taux potentielle et pas assez sur les risques d’une récession?
* On accueille maintenant Peter Hodson, fondateur et chef de la recherche à 5i Research. Peter, c’est un plaisir de vous retrouver.
* Merci.
* Entrons dans le vif du sujet. On ne manque pas de choses dont il faut s’inquiéter. Et je trouve intéressant que l’on attendait que le marché de l’emploi se calme, on a enfin les signes sur le marché et on essaie de comprendre tout ça. Qu’est-ce que ça veut dire?
* Oui, c’est une situation où les bonnes nouvelles sont mauvaises et les mauvaises nouvelles sont bonnes. Le marché est très préoccupé par le marché du travail et les pressions de la main-d’œuvre. Donc le fait qu’il y ait un affaiblissement de ce côté-là est un signe positif. Et bien sûr, si les entreprises n’embauchent pas de personnel, leurs marges bénéficiaires peuvent s’améliorer, en supposant que leurs revenus ne s’effondrent pas aussi.
* C’est donc un peu bon, un peu mauvais. On a une situation où les investisseurs sont préoccupés par cette récession imminente, mais on n’en est pas encore là. Pourtant, le marché l’évalue comme si nous étions déjà en récession. Si vous comparez la situation à 2008, on perdait 400 000 emplois par mois. En ce moment, on continue de créer des emplois aux États-Unis.
* On n’est pas encore en crise, mais les investisseurs se préparent à une crise. En tout cas, c’est ce qui nous semble être le cas.
* Maintenant avec tout ça, c’est évidemment ce que la Fed surveille pour tenter de contrôler l’inflation, et notre banque centrale, la Banque du Canada et ils nous ont toujours avertis qu’il y aurait des difficultés économiques, surtout sur le marché du travail si on veut atténuer ces pressions sur les prix.
* L’atterrissage en douceur, l’atterrissage dur, où cela nous mène-t-il?
* Je pense qu’on va probablement avoir un atterrissage en douceur. En fait, les bilans des sociétés, et on ne parlera pas de certains des problèmes aux États-Unis, dans des régions et des secteurs précis… mais en moyenne, les bilans des sociétés sont très bons par rapport aux cycles précédents. Les marges bénéficiaires sont bonnes. On a l’automatisation. La robotique favorise vraiment la productivité. Et on a une situation où le marché de l’emploi, même s’il est légèrement plus faible ce mois-ci que le mois dernier, on trouve encore un emploi si on en veut un.
* Tant que les prix des actifs restent stables et qu’il n’y a pas d’effondrement dans le secteur du logement, ou ailleurs, je pense que ça va aller. Et je pense que le marché est un peu trop préoccupé par un atterrissage brutal.
* Honnêtement, la plupart des récessions durent moins d’un an et elles sont évaluées à l’avance sur le marché boursier. Il faut donc envisager une période de six mois, si vous voulez partir, puis revenir. Et ça pourrait fonctionner une ou deux fois, mais…
* Oui, il est très difficile d’anticiper le marché.
* Exactement. Il ne fonctionne pas de manière cohérente. Si vous avez des actions à dividende qui continuent de vous rapporter de l’argent, vous avez une entreprise qui continue de faire de l’argent, vous n’avez pas vraiment à vous inquiéter de ce qui se passe. Il s’agit simplement d’un cycle économique régulier. Tout va bien. Les taux sont augmentés, les choses ralentissent et on continue.
* Parlons un peu du marché du travail. Parce que, bien qu’il ait fait preuve de résilience pendant toute cette période, on voit beaucoup dans les actualités, et je pense à la communauté technologique aux États-Unis, des chiffres élevés, 7 000, 9 000, 10 000 emplois perdus dans ces entreprises technologiques colossales. Comment mettre cela en contexte avec l’ensemble du marché du travail?
* Tout d’abord, on peut se demander ce que ces personnes faisaient, si on peut congédier 10 000 personnes en même temps. Mais ça s’explique surtout par la COVID-19. Pendant la COVID-19, dans le monde technologique, la demande a bondi et les gens ont fait des pieds et des mains pour y répondre, car tout a changé. Ils ont embauché massivement pensant que cette tendance allait continuer.
* Et quand les choses sont revenues à la normale, ils n’avaient plus besoin de 5 000 ingénieurs supplémentaires pour créer une nouvelle application. Il y a beaucoup de choses comme ça qui se passent. Chaque fois qu’une entreprise de technologie annonce une mise à pied, leur titre augmente habituellement. Encore une fois, c’est une question de marges bénéficiaires. Et si vous pouvez économiser 10 000 ingénieurs qui ont un salaire très élevé, vos marges vont s’améliorer considérablement.
* C’est bon pour les journaux. C’est bon pour la psychologie. Mais soyons réalistes. La plupart de ces personnes qui sont mises à pied dans une entreprise de technologie vont trouver un autre emploi très rapidement. Il y a encore une pénurie de talents.
* On a mentionné d’emblée que malgré tout ce qui doit nous inquiéter, l’indice S&P 500 est toujours positif pour cette année. Mais si on regarde les données depuis le début de l’année, ça reste chaotique. Doit-on s’attendre à ce type de volatilité jusqu’à ce qu’on ait dissipé nos craintes et réussi à aller de l’avant?
* Je pense que l’indice de volatilité VIX est de nouveau inférieur à 20. Et il n’y a pas si longtemps, il était supérieur à 30. Je pense que les gens sont… c’est une année plus calme. Les gens ont accepté le fait que les taux ont augmenté. Ils ont accepté le fait que l’inflation est plus élevée que ce que tout le monde souhaite. Mais maintenant, ils sont habitués.
* La prochaine étape sur le marché dépendra de ce qui va se passer. Allons-nous entrer en récession? Sera-t-elle profonde? Superficielle? Est-ce qu’on aura un autre problème? Aurons-nous un choc pétrolier, comme celui de l’autre jour? À ce moment-là, je pense que le taux d’inflation ne sera plus d’actualité. Il sera pris en compte et le marché se préoccupera de la prochaine crise.
* Pendant un certain temps, on a eu l’impression que la Fed nous disait que la trajectoire des taux et le cours réel du marché obligataire étaient très éloignés les uns des autres, très divergents. J’ai eu l’impression que pendant une semaine, au début de l’année, ils se sont unis avant de diverger de nouveau, non?
* Ils ont été en communion pendant environ 10 jours. Maintenant, le marché obligataire fixe des taux plus bas d’ici la fin de l’année. Je pense que ce serait un peu trop audacieux d’assouplir. La Fed va s’assurer que l’inflation est maîtrisée et le marché de l’emploi est sous contrôle avant de procéder à quelque assouplissement que ce soit.
* Mais je pense qu’on est sur la bonne voie pour atteindre des taux records. On pourrait avoir une ou deux autres hausses, puis stagner pendant un certain temps. Encore une fois, c’est une question d’incertitude sur le marché.
* Si l’investisseur pense qu’on est en dehors du cycle de hausse des taux, alors on peut planifier en conséquence. On peut faire de la modélisation. Les analystes peuvent en quelque sorte prédire les flux de trésorerie. Et ça devient un peu plus normal, alors que l’an dernier, l’année dernière, seule l’inflation importait, indépendamment du bon ou mauvais fonctionnement de votre entreprise ou si vous gagniez de l’argent ou non. Tout tournait autour de ces chiffres.
* On revient maintenant aux données fondamentales. Il est donc plus facile, en tant qu’analyste, d’examiner une entreprise de nos jours, parce qu’on n’est pas aveuglé par une seule chose.
* Oui. On va avoir une autre période de publication des bénéfices, on en a une derrière nous. Et je pense qu’à l’approche de cette période de publication des bénéfices, compte tenu de la volatilité accrue et de nos préoccupations, on va devoir faire appel à des mesures musclées. Est-ce que c’est ce qu’on a vu dans le cas des entreprises américaines?
* Non. En gros, on s’attendait vraiment à une sorte de prévision réaliste. Les sociétés, tous les analystes étaient au courant de ce qui se passait dans l’économie. Et c’était tellement facile pour eux de dire que pendant ce trimestre, on allait être prudents, ce serait une année difficile, un trimestre difficile. Qu’on allait accepter cette dépréciation, congédier ces gens. Et cela ne s’est pas produit autant que nous le pensions.
* Il pourrait en résulter deux choses. Soit les sociétés n’ont aucune idée de ce qui se passe dans leur entreprise, soit les choses sont meilleures que ce qu’elles pensaient. Et je pense que ce sera la deuxième option. Les stocks sont épuisés, surtout dans le secteur technologique, une partie des stocks de semi-conducteurs technologiques diminue et les marges bénéficiaires se maintiennent. Et on a vu pas mal de sociétés se relever. Or, si une société se relève quand tout le monde s’inquiète d’une récession, c’est une marque de confiance très positive de la part de cette entreprise. C’est ce qu’on cherche en ce moment.
* Que rechercherez-vous pour la prochaine période de publication des résultats? Est-ce qu’il y a des signes qu’elles étaient trop optimistes lors de la précédente?
* Oui, tout à fait. Il faut se relever, puis se surpasser. Vous devez vous assurer de répondre à ces attentes. Mais je pense qu’une chose à surveiller, ce sont les frais d’intérêt. Il y a beaucoup de sociétés qui ont beaucoup de dettes, certaines se sont couvertes et d’autres non. Je pense qu’on va voir une grande divergence entre les sociétés qui ont bien géré le cycle des taux d’intérêt et celles qui ont été prises en défaut et se retrouvent soudainement complètement coincées parce que leurs frais d’intérêt ont doublé au cours de la dernière année.
* C’est correct si votre activité régulière est en croissance et vous pouvez en quelque sorte compenser par cette croissance. Mais si vous n’êtes pas en croissance, ça va être problématique.
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[MUSIQUE]
* Malgré les craintes sur l’inflation, les taux et la santé des banques mondiales, l’indice S&P 500 est toujours positif pour cette année. Mais on commence à voir des signes de faiblesse sur le marché américain de l’emploi. Est-ce que certains investisseurs sont trop concentrés sur la fin des hausses de taux potentielle et pas assez sur les risques d’une récession?
* On accueille maintenant Peter Hodson, fondateur et chef de la recherche à 5i Research. Peter, c’est un plaisir de vous retrouver.
* Merci.
* Entrons dans le vif du sujet. On ne manque pas de choses dont il faut s’inquiéter. Et je trouve intéressant que l’on attendait que le marché de l’emploi se calme, on a enfin les signes sur le marché et on essaie de comprendre tout ça. Qu’est-ce que ça veut dire?
* Oui, c’est une situation où les bonnes nouvelles sont mauvaises et les mauvaises nouvelles sont bonnes. Le marché est très préoccupé par le marché du travail et les pressions de la main-d’œuvre. Donc le fait qu’il y ait un affaiblissement de ce côté-là est un signe positif. Et bien sûr, si les entreprises n’embauchent pas de personnel, leurs marges bénéficiaires peuvent s’améliorer, en supposant que leurs revenus ne s’effondrent pas aussi.
* C’est donc un peu bon, un peu mauvais. On a une situation où les investisseurs sont préoccupés par cette récession imminente, mais on n’en est pas encore là. Pourtant, le marché l’évalue comme si nous étions déjà en récession. Si vous comparez la situation à 2008, on perdait 400 000 emplois par mois. En ce moment, on continue de créer des emplois aux États-Unis.
* On n’est pas encore en crise, mais les investisseurs se préparent à une crise. En tout cas, c’est ce qui nous semble être le cas.
* Maintenant avec tout ça, c’est évidemment ce que la Fed surveille pour tenter de contrôler l’inflation, et notre banque centrale, la Banque du Canada et ils nous ont toujours avertis qu’il y aurait des difficultés économiques, surtout sur le marché du travail si on veut atténuer ces pressions sur les prix.
* L’atterrissage en douceur, l’atterrissage dur, où cela nous mène-t-il?
* Je pense qu’on va probablement avoir un atterrissage en douceur. En fait, les bilans des sociétés, et on ne parlera pas de certains des problèmes aux États-Unis, dans des régions et des secteurs précis… mais en moyenne, les bilans des sociétés sont très bons par rapport aux cycles précédents. Les marges bénéficiaires sont bonnes. On a l’automatisation. La robotique favorise vraiment la productivité. Et on a une situation où le marché de l’emploi, même s’il est légèrement plus faible ce mois-ci que le mois dernier, on trouve encore un emploi si on en veut un.
* Tant que les prix des actifs restent stables et qu’il n’y a pas d’effondrement dans le secteur du logement, ou ailleurs, je pense que ça va aller. Et je pense que le marché est un peu trop préoccupé par un atterrissage brutal.
* Honnêtement, la plupart des récessions durent moins d’un an et elles sont évaluées à l’avance sur le marché boursier. Il faut donc envisager une période de six mois, si vous voulez partir, puis revenir. Et ça pourrait fonctionner une ou deux fois, mais…
* Oui, il est très difficile d’anticiper le marché.
* Exactement. Il ne fonctionne pas de manière cohérente. Si vous avez des actions à dividende qui continuent de vous rapporter de l’argent, vous avez une entreprise qui continue de faire de l’argent, vous n’avez pas vraiment à vous inquiéter de ce qui se passe. Il s’agit simplement d’un cycle économique régulier. Tout va bien. Les taux sont augmentés, les choses ralentissent et on continue.
* Parlons un peu du marché du travail. Parce que, bien qu’il ait fait preuve de résilience pendant toute cette période, on voit beaucoup dans les actualités, et je pense à la communauté technologique aux États-Unis, des chiffres élevés, 7 000, 9 000, 10 000 emplois perdus dans ces entreprises technologiques colossales. Comment mettre cela en contexte avec l’ensemble du marché du travail?
* Tout d’abord, on peut se demander ce que ces personnes faisaient, si on peut congédier 10 000 personnes en même temps. Mais ça s’explique surtout par la COVID-19. Pendant la COVID-19, dans le monde technologique, la demande a bondi et les gens ont fait des pieds et des mains pour y répondre, car tout a changé. Ils ont embauché massivement pensant que cette tendance allait continuer.
* Et quand les choses sont revenues à la normale, ils n’avaient plus besoin de 5 000 ingénieurs supplémentaires pour créer une nouvelle application. Il y a beaucoup de choses comme ça qui se passent. Chaque fois qu’une entreprise de technologie annonce une mise à pied, leur titre augmente habituellement. Encore une fois, c’est une question de marges bénéficiaires. Et si vous pouvez économiser 10 000 ingénieurs qui ont un salaire très élevé, vos marges vont s’améliorer considérablement.
* C’est bon pour les journaux. C’est bon pour la psychologie. Mais soyons réalistes. La plupart de ces personnes qui sont mises à pied dans une entreprise de technologie vont trouver un autre emploi très rapidement. Il y a encore une pénurie de talents.
* On a mentionné d’emblée que malgré tout ce qui doit nous inquiéter, l’indice S&P 500 est toujours positif pour cette année. Mais si on regarde les données depuis le début de l’année, ça reste chaotique. Doit-on s’attendre à ce type de volatilité jusqu’à ce qu’on ait dissipé nos craintes et réussi à aller de l’avant?
* Je pense que l’indice de volatilité VIX est de nouveau inférieur à 20. Et il n’y a pas si longtemps, il était supérieur à 30. Je pense que les gens sont… c’est une année plus calme. Les gens ont accepté le fait que les taux ont augmenté. Ils ont accepté le fait que l’inflation est plus élevée que ce que tout le monde souhaite. Mais maintenant, ils sont habitués.
* La prochaine étape sur le marché dépendra de ce qui va se passer. Allons-nous entrer en récession? Sera-t-elle profonde? Superficielle? Est-ce qu’on aura un autre problème? Aurons-nous un choc pétrolier, comme celui de l’autre jour? À ce moment-là, je pense que le taux d’inflation ne sera plus d’actualité. Il sera pris en compte et le marché se préoccupera de la prochaine crise.
* Pendant un certain temps, on a eu l’impression que la Fed nous disait que la trajectoire des taux et le cours réel du marché obligataire étaient très éloignés les uns des autres, très divergents. J’ai eu l’impression que pendant une semaine, au début de l’année, ils se sont unis avant de diverger de nouveau, non?
* Ils ont été en communion pendant environ 10 jours. Maintenant, le marché obligataire fixe des taux plus bas d’ici la fin de l’année. Je pense que ce serait un peu trop audacieux d’assouplir. La Fed va s’assurer que l’inflation est maîtrisée et le marché de l’emploi est sous contrôle avant de procéder à quelque assouplissement que ce soit.
* Mais je pense qu’on est sur la bonne voie pour atteindre des taux records. On pourrait avoir une ou deux autres hausses, puis stagner pendant un certain temps. Encore une fois, c’est une question d’incertitude sur le marché.
* Si l’investisseur pense qu’on est en dehors du cycle de hausse des taux, alors on peut planifier en conséquence. On peut faire de la modélisation. Les analystes peuvent en quelque sorte prédire les flux de trésorerie. Et ça devient un peu plus normal, alors que l’an dernier, l’année dernière, seule l’inflation importait, indépendamment du bon ou mauvais fonctionnement de votre entreprise ou si vous gagniez de l’argent ou non. Tout tournait autour de ces chiffres.
* On revient maintenant aux données fondamentales. Il est donc plus facile, en tant qu’analyste, d’examiner une entreprise de nos jours, parce qu’on n’est pas aveuglé par une seule chose.
* Oui. On va avoir une autre période de publication des bénéfices, on en a une derrière nous. Et je pense qu’à l’approche de cette période de publication des bénéfices, compte tenu de la volatilité accrue et de nos préoccupations, on va devoir faire appel à des mesures musclées. Est-ce que c’est ce qu’on a vu dans le cas des entreprises américaines?
* Non. En gros, on s’attendait vraiment à une sorte de prévision réaliste. Les sociétés, tous les analystes étaient au courant de ce qui se passait dans l’économie. Et c’était tellement facile pour eux de dire que pendant ce trimestre, on allait être prudents, ce serait une année difficile, un trimestre difficile. Qu’on allait accepter cette dépréciation, congédier ces gens. Et cela ne s’est pas produit autant que nous le pensions.
* Il pourrait en résulter deux choses. Soit les sociétés n’ont aucune idée de ce qui se passe dans leur entreprise, soit les choses sont meilleures que ce qu’elles pensaient. Et je pense que ce sera la deuxième option. Les stocks sont épuisés, surtout dans le secteur technologique, une partie des stocks de semi-conducteurs technologiques diminue et les marges bénéficiaires se maintiennent. Et on a vu pas mal de sociétés se relever. Or, si une société se relève quand tout le monde s’inquiète d’une récession, c’est une marque de confiance très positive de la part de cette entreprise. C’est ce qu’on cherche en ce moment.
* Que rechercherez-vous pour la prochaine période de publication des résultats? Est-ce qu’il y a des signes qu’elles étaient trop optimistes lors de la précédente?
* Oui, tout à fait. Il faut se relever, puis se surpasser. Vous devez vous assurer de répondre à ces attentes. Mais je pense qu’une chose à surveiller, ce sont les frais d’intérêt. Il y a beaucoup de sociétés qui ont beaucoup de dettes, certaines se sont couvertes et d’autres non. Je pense qu’on va voir une grande divergence entre les sociétés qui ont bien géré le cycle des taux d’intérêt et celles qui ont été prises en défaut et se retrouvent soudainement complètement coincées parce que leurs frais d’intérêt ont doublé au cours de la dernière année.
* C’est correct si votre activité régulière est en croissance et vous pouvez en quelque sorte compenser par cette croissance. Mais si vous n’êtes pas en croissance, ça va être problématique.
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