L’économie américaine affiche des signes de résilience, et les investisseurs doivent composer avec l’incertitude croissante qui entoure la politique de la Fed. Selon Anna Castro, gestionnaire principale de portefeuille et chef, Répartition des actifs, Services de détail, Gestion de Placements TD, le plus important n’est pas de savoir quand les taux baisseront, mais de conserver ses placements.
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* Il suffit de quelques données sur l’inflation pour tout bousculer. Les récents chiffres des prix à la production et à la consommation aux États-Unis montrent une inflation relativement persistante. On se demande même si la perspective d’une baisse des taux de la Fed en juin n’est pas en train de s’éloigner. Selon mon invitée, l’important n’est pas tant de savoir quand les taux baisseront, mais de conserver ses placements. * Anna Castro est gestionnaire principale de portefeuille, chef, Répartition des actifs à Gestion de placements TD. Elle se joint à moi aujourd’hui. Ravie de vous accueillir.
* Merci. Ravie d’être ici.
* Vous êtes venue avec d’excellents graphiques. On adore les graphiques. Merci de les avoir apportés. Tout d’abord, les observateurs du marché semblent un peu obnubilés par l’inflation et le moment où la Fed baissera les taux. Avant de dire que ce n’est pas important, que s’est-il passé?
* Les chiffres montrent une inflation assez persistante, surtout aux États-Unis. On a toujours pensé que le chemin vers la cible de 2 % de la Fed serait cahoteux à ce stade, dans la dernière ligne droite. C’est amusant, parce qu’on me demande souvent quel sera le mois de la première baisse de taux. Mais en réalité, le plus important, c’est que la Fed a dit que les taux n’augmenteront plus. Ce qui compte surtout, c’est l’ampleur et le rythme des baisses d’ici 12 à 18 mois, et le niveau des taux à long terme.
* D’accord. Le moment n’a pas d’importance. Il faut plutôt surveiller ce qui se produit après la première hausse.
* D’autant que de manière générale, même si l’inflation est toujours élevée, sa hausse s’est modérée. On ne voit plus de hausses entre 5 % et 9 %. L’autre facteur qui conforte la Fed dans l’idée qu’il vaut mieux patienter, c’est que le marché de l’emploi connaît un certain ralentissement, tout en restant globalement solide et sain.
* Intéressant.
* Elle est bien placée pour attendre.
* OK. Vous dites qu’au lieu de se focaliser sur le moment d’une baisse de taux, il faut s’intéresser aux bénéfices des entreprises. On va bientôt passer au graphique. Vous allez nous en parler, et c’est un beau graphique.
Qu’est-ce qu’il nous montre?
* Désormais, on s’inquiète moins de l’évolution de l’inflation que des perspectives de croissance. La croissance économique dépend des dépenses des gouvernements, des entreprises et des particuliers. Dans le cas présent, on sait que de manière générale, les particuliers affichent une meilleure santé financière qu’avant et qu’ils sont en emploi. Ce qui compte vraiment à ce stade, c’est d’examiner l’état de santé des entreprises.
* En général, les entreprises rentables pourront continuer de faire des dépenses en immobilisations, de payer leurs employés, d’embaucher plus, de rembourser leur dette, de financer des projets et de croître. D’où l’importance des bénéfices des sociétés.
* Très bien, allons-y. Examinons le graphique. On voit un creux assez marqué. Après avoir touché le fond, on semble observer un redressement.
* On fait une approximation selon les grandes sociétés américaines cotées en bourse. Le graphique montre la croissance du bénéfice par action des sociétés du S&P 500. La ligne bleue montre qu’en général, la croissance prévue des bénéfices a touché le fond en fin d’année dernière. À l’avenir, on s’attend à une croissance d’environ 10 %.
* Et surtout, la ligne orange que vous voyez ici et qui correspond au bénéfice par action réel est au-dessus de la ligne bleue. Les sociétés ont déclaré des bénéfices supérieurs aux attentes.
* C’est bon coup de relations publiques pour les entreprises. Elles ont fait mieux que ce à quoi on s’attendait. Vous avez apporté un autre graphique qui montre quelque chose d’intéressant. En ce moment sur les marchés, on entend beaucoup parler de l’IA. Tout bouge énormément. Mais en même temps, on semble remarquer un élargissement.
* Oui, tout à fait. Ce graphique illustre la révision des bénéfices. Quelles sont les perspectives à un an? Qu’est-ce que les analystes et les équipes de direction des sociétés anticipent pour la croissance des bénéfices? Si on compare la ligne orange des technologies de l’information à la ligne grise, elle a vraiment fait l’objet de révisions de la croissance des bénéfices ces derniers mois.
* Mais regardons la ligne bleue, celle de la consommation discrétionnaire, des services financiers et des produits industriels. Ces sociétés sont un peu plus exposées aux cycles et sensibles aux taux d’intérêt. On observe un point d’inflexion. Elles se portent mieux, ce qui signifie que les équipes de direction sont plus optimistes à l’égard de l’évolution des taux, de la croissance économique et du risque d’inflation. Elles commencent à entrevoir une amélioration de la croissance des bénéfices.
* C’est une bonne chose, car on y voit aussi la preuve qu’il y a toujours des gagnants et des perdants. Ce graphique montre des indices généraux, mais il y a des cycles dans chaque secteur. On voit que les sociétés de qualité qui ont un bilan solide, de bonnes équipes de direction et des modèles d’affaires résilients, sont en mesure de prospérer dans ce contexte même si l’inflation est plus élevée que prévu ou, dans le cas présent, si les taux restent plus élevés plus longtemps.
* Je suppose que tout se résume à votre domaine de spécialisation, à savoir la gestion active. Il s’agit de trouver les sociétés qui peuvent prospérer dans ce contexte. Mais il me semble qu’il y a des raisons d’être optimiste.
* Oui. J’essaie de souligner qu’il ne faut pas se limiter à une seule catégorie d’actif ou un seul secteur d’activité. La diversification est précieuse dans les portefeuilles. Les bruits sont incessants. Il se passera toujours quelque chose comme un rebond surprise de l’inflation, un événement géopolitique ou des chiffres qui vous feront craindre pour l’économie.
* Il s’agit de macroéconomie mais aussi de microéconomie. Il y a beaucoup de thèmes sous-jacents et c’est très important d’avoir une équipe capable de rechercher différentes expositions pour votre portefeuille, qu’il s’agisse d’actions, de titres à revenu fixe, d’immobilier, d’infrastructures ou de devises. Même s’il y a de la volatilité à court terme, ce contexte peut offrir des occasions d’achat à long terme pour mieux réussir demain.
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* Il suffit de quelques données sur l’inflation pour tout bousculer. Les récents chiffres des prix à la production et à la consommation aux États-Unis montrent une inflation relativement persistante. On se demande même si la perspective d’une baisse des taux de la Fed en juin n’est pas en train de s’éloigner. Selon mon invitée, l’important n’est pas tant de savoir quand les taux baisseront, mais de conserver ses placements. * Anna Castro est gestionnaire principale de portefeuille, chef, Répartition des actifs à Gestion de placements TD. Elle se joint à moi aujourd’hui. Ravie de vous accueillir.
* Merci. Ravie d’être ici.
* Vous êtes venue avec d’excellents graphiques. On adore les graphiques. Merci de les avoir apportés. Tout d’abord, les observateurs du marché semblent un peu obnubilés par l’inflation et le moment où la Fed baissera les taux. Avant de dire que ce n’est pas important, que s’est-il passé?
* Les chiffres montrent une inflation assez persistante, surtout aux États-Unis. On a toujours pensé que le chemin vers la cible de 2 % de la Fed serait cahoteux à ce stade, dans la dernière ligne droite. C’est amusant, parce qu’on me demande souvent quel sera le mois de la première baisse de taux. Mais en réalité, le plus important, c’est que la Fed a dit que les taux n’augmenteront plus. Ce qui compte surtout, c’est l’ampleur et le rythme des baisses d’ici 12 à 18 mois, et le niveau des taux à long terme.
* D’accord. Le moment n’a pas d’importance. Il faut plutôt surveiller ce qui se produit après la première hausse.
* D’autant que de manière générale, même si l’inflation est toujours élevée, sa hausse s’est modérée. On ne voit plus de hausses entre 5 % et 9 %. L’autre facteur qui conforte la Fed dans l’idée qu’il vaut mieux patienter, c’est que le marché de l’emploi connaît un certain ralentissement, tout en restant globalement solide et sain.
* Intéressant.
* Elle est bien placée pour attendre.
* OK. Vous dites qu’au lieu de se focaliser sur le moment d’une baisse de taux, il faut s’intéresser aux bénéfices des entreprises. On va bientôt passer au graphique. Vous allez nous en parler, et c’est un beau graphique.
Qu’est-ce qu’il nous montre?
* Désormais, on s’inquiète moins de l’évolution de l’inflation que des perspectives de croissance. La croissance économique dépend des dépenses des gouvernements, des entreprises et des particuliers. Dans le cas présent, on sait que de manière générale, les particuliers affichent une meilleure santé financière qu’avant et qu’ils sont en emploi. Ce qui compte vraiment à ce stade, c’est d’examiner l’état de santé des entreprises.
* En général, les entreprises rentables pourront continuer de faire des dépenses en immobilisations, de payer leurs employés, d’embaucher plus, de rembourser leur dette, de financer des projets et de croître. D’où l’importance des bénéfices des sociétés.
* Très bien, allons-y. Examinons le graphique. On voit un creux assez marqué. Après avoir touché le fond, on semble observer un redressement.
* On fait une approximation selon les grandes sociétés américaines cotées en bourse. Le graphique montre la croissance du bénéfice par action des sociétés du S&P 500. La ligne bleue montre qu’en général, la croissance prévue des bénéfices a touché le fond en fin d’année dernière. À l’avenir, on s’attend à une croissance d’environ 10 %.
* Et surtout, la ligne orange que vous voyez ici et qui correspond au bénéfice par action réel est au-dessus de la ligne bleue. Les sociétés ont déclaré des bénéfices supérieurs aux attentes.
* C’est bon coup de relations publiques pour les entreprises. Elles ont fait mieux que ce à quoi on s’attendait. Vous avez apporté un autre graphique qui montre quelque chose d’intéressant. En ce moment sur les marchés, on entend beaucoup parler de l’IA. Tout bouge énormément. Mais en même temps, on semble remarquer un élargissement.
* Oui, tout à fait. Ce graphique illustre la révision des bénéfices. Quelles sont les perspectives à un an? Qu’est-ce que les analystes et les équipes de direction des sociétés anticipent pour la croissance des bénéfices? Si on compare la ligne orange des technologies de l’information à la ligne grise, elle a vraiment fait l’objet de révisions de la croissance des bénéfices ces derniers mois.
* Mais regardons la ligne bleue, celle de la consommation discrétionnaire, des services financiers et des produits industriels. Ces sociétés sont un peu plus exposées aux cycles et sensibles aux taux d’intérêt. On observe un point d’inflexion. Elles se portent mieux, ce qui signifie que les équipes de direction sont plus optimistes à l’égard de l’évolution des taux, de la croissance économique et du risque d’inflation. Elles commencent à entrevoir une amélioration de la croissance des bénéfices.
* C’est une bonne chose, car on y voit aussi la preuve qu’il y a toujours des gagnants et des perdants. Ce graphique montre des indices généraux, mais il y a des cycles dans chaque secteur. On voit que les sociétés de qualité qui ont un bilan solide, de bonnes équipes de direction et des modèles d’affaires résilients, sont en mesure de prospérer dans ce contexte même si l’inflation est plus élevée que prévu ou, dans le cas présent, si les taux restent plus élevés plus longtemps.
* Je suppose que tout se résume à votre domaine de spécialisation, à savoir la gestion active. Il s’agit de trouver les sociétés qui peuvent prospérer dans ce contexte. Mais il me semble qu’il y a des raisons d’être optimiste.
* Oui. J’essaie de souligner qu’il ne faut pas se limiter à une seule catégorie d’actif ou un seul secteur d’activité. La diversification est précieuse dans les portefeuilles. Les bruits sont incessants. Il se passera toujours quelque chose comme un rebond surprise de l’inflation, un événement géopolitique ou des chiffres qui vous feront craindre pour l’économie.
* Il s’agit de macroéconomie mais aussi de microéconomie. Il y a beaucoup de thèmes sous-jacents et c’est très important d’avoir une équipe capable de rechercher différentes expositions pour votre portefeuille, qu’il s’agisse d’actions, de titres à revenu fixe, d’immobilier, d’infrastructures ou de devises. Même s’il y a de la volatilité à court terme, ce contexte peut offrir des occasions d’achat à long terme pour mieux réussir demain.
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