
L’année 2021 a été difficile pour les actions chinoises. Alors que la Chine commence à abaisser ses taux d’intérêt et que l’Occident prend une direction opposée, les actions chinoises pourraient connaître un revirement en 2022. Haining Zha, gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD, donne son avis.
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[MUSIQUE]
Alors que les investisseurs attendent le début d’un cycle de resserrement des taux d’intérêt, la Chine se tourne dans la direction opposée pour adopter une politique monétaire plus expansionniste, dans le but de stimuler son économie. Je vous présente Haining Zha, qui va nous aider à comprendre ce que cela signifie et peut-être nous parler de quelques occasions. Il est vice-président et gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD. Haining, je suis heureuse de vous voir, comme toujours. Je vais entrer dans le vif du sujet.
La Chine envisage de réduire ses taux d’intérêt et l’Occident, de les resserrer. Pouvez-vous nous expliquer un peu le contexte? Que se passe-t-il en Chine? Quels sont les vents contraires auxquels elle fait face actuellement?
Oui. Je crois que les deux principaux facteurs défavorables pour la Chine sont, numéro un, le secteur immobilier. Vous savez, le défaut de paiement d’Evergrande nuit toujours au secteur immobilier. Donc, cette année, le nombre de mises en chantier connaîtra probablement une baisse à deux chiffres. Alors oui, ce sera un frein important pour l’ensemble de l’économie. Il faudra probablement encore six mois pour en savoir plus sur la restructuration, la solution de restructuration de la dette.
Et le deuxième facteur défavorable serait la COVID, parce qu’en ce moment, il y a toujours un écart de ce côté-là entre la Chine et la plupart des économies développées. La politique zéro COVID a été bénéfique pour la majorité de la population chinoise, qui a en quelque sorte évité les nombreuses éclosions précédentes de COVID. Mais dans les pays développés, la majorité de la population a déjà contracté une souche quelconque de la COVID, principalement le variant Omicron, ou a reçu des vaccins à ARNm. Donc, à mesure que le monde va continuer de se normaliser, ça va finir par converger. Et s’il y a des éclosions plus fréquentes en Chine, ça va également nuire à l’économie.
D’accord. Alors si on se penche sur ces deux facteurs défavorables et qu’on regarde, peut-être, quelle approche expansionniste la banque centrale pourrait adopter pour remédier à ces difficultés, quelles sont vos perspectives à court et à long terme pour la Chine?
Oui. À court terme, il ne fait aucun doute que la croissance économique va subir des pressions à la baisse. Mais à long terme, tout devrait rentrer dans l’ordre. Aussitôt que le monde va converger et que la politique monétaire va opérer sa magie, je pense que la croissance économique de la Chine va converger vers son potentiel à long terme, qui se situe entre 4 % et 5 %.
Haining, si on regardait les actions, car, bien sûr, même si l’économie revient à son potentiel à long terme, les actions chinoises ont été à la traîne par rapport aux marchés américains en 2021, bien que les marchés américains fassent de leur mieux pour rattraper ce retard, très franchement, en 2022. Mais vous dites que les actions chinoises offrent plus d’occasions en ce moment. Pourquoi?
Oui. En effet, nous sommes plus optimistes. De plus, comme la situation mondiale est caractérisée par un cycle de politique monétaire très divergent, la plupart des économies développées sont en mode resserrement. Et ce cycle de resserrement sera probablement très abrupt. Entre-temps, la Banque populaire de Chine passe graduellement à un mode d’assouplissement.
Par exemple, en décembre, elle a réduit le ratio des réserves obligatoires de 50 points de base. Puis, en janvier, elle a abaissé certains taux clés, comme le taux des facilités de prêt à moyen terme, le taux des opérations de pension et le taux préférentiel des prêts. Mais elle n’est toujours pas en mode d’assouplissement complet. Il reste donc encore du travail à faire.
Et la raison pour laquelle c’est si important, c’est que chaque fois qu’il y a un resserrement de la politique monétaire, cela exerce des pressions sur l’évaluation. Chaque fois que vous avez une politique d’assouplissement, elle soutient l’évaluation. Nous sommes donc plus optimistes. De plus, du côté des bénéfices, chaque fois que la politique monétaire est en mode resserrement, il est probable que l’économie subisse une forme d’inflation qui gruge sa marge.
De plus, lorsque la banque centrale va continuer de resserrer les taux, l’économie va finir par perdre du terrain. Mais, inversement, si vous êtes en mode assouplissement, il est probable que votre taux de croissance soit déjà médiocre et que vos prévisions de bénéfices soient très faibles. Le soutien de la politique monétaire va donc finir par opérer sa magie.
Le soutien de la politique monétaire est, bien sûr, l’un des principaux moteurs de tous les marchés boursiers depuis un certain nombre d’années. Mais en plus, je sais qu’avec la Chine, je pense que l’an dernier, on a vu... et on en a parlé... que quelques secteurs différents étaient malmenés : l’Internet, l’éducation et la technologie. Et on a vu que cela a fait chuter les actions américaines cotées de ces sociétés. La répression s’est-elle atténuée? Ou s’est-elle normalisée de manière à être intégrée dans les prix, de sorte que les gens puissent prédire ce qui va se passer?
Oui. Malheureusement, des nouvelles arrivent encore de temps à autre.
Par exemple, la semaine dernière, l’organisme de réglementation a demandé à des sociétés d’État d’examiner plus en détail leurs liens et leurs investissements avec Alibaba's Ant Group. De plus, la semaine dernière, une autre société, Meituan, a reçu des directives réglementaires l’invitant à réduire ses frais pour les petits et moyens commerçants. Je pense donc qu’en ce moment, la confiance des investisseurs est très ébranlée.
Mais quand on regarde les prix, ils sont déjà pris en compte en grande partie. Et si on regarde vers l’avenir et qu’on se demande, au cours des 12 prochains mois, avec l’intensité réglementaire, s’il y a plus de chances que ça augmente ou que ça diminue, je pense que ce sera la dernière option.
Oui, bien sûr. Donc si on y regarde de plus près, il y a quelques facteurs défavorables, comme l’assouplissement de la politique monétaire. La réglementation semble être un peu en baisse. Pour un investisseur qui voudrait commencer à acquérir des actions chinoises, de quelles façons pourrait-il s’y prendre?
Oui. Je pense que l’investisseur peut y arriver grâce à des produits à gestion active ou passive. Du côté de la gestion active, nous avons le Fonds chinois revenu et croissance TD dans nos portefeuilles de répartition des actifs. Ce sont des produits à gestion active gérés par un groupe de gestionnaires de portefeuille et d’analystes sur le terrain.
Et du côté de la gestion passive, les investisseurs ont aussi beaucoup de choix. Ils ont de nombreuses options. Prenons l’exemple de l’ASHR, qui suit l’indice de référence de l’Asie continentale. Il y a aussi l’indice FXI, qui suit les actions cotées sur le marché de Hong Kong, et qui offre un bon équilibre entre les sociétés de valeur et de croissance. Enfin, il y a le MCHI, qui suit l’indice de référence principal MSCI, qui privilégie la croissance.
Haining, c’est toujours un plaisir. Merci beaucoup.
Merci de m’avoir invité.
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Alors que les investisseurs attendent le début d’un cycle de resserrement des taux d’intérêt, la Chine se tourne dans la direction opposée pour adopter une politique monétaire plus expansionniste, dans le but de stimuler son économie. Je vous présente Haining Zha, qui va nous aider à comprendre ce que cela signifie et peut-être nous parler de quelques occasions. Il est vice-président et gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD. Haining, je suis heureuse de vous voir, comme toujours. Je vais entrer dans le vif du sujet.
La Chine envisage de réduire ses taux d’intérêt et l’Occident, de les resserrer. Pouvez-vous nous expliquer un peu le contexte? Que se passe-t-il en Chine? Quels sont les vents contraires auxquels elle fait face actuellement?
Oui. Je crois que les deux principaux facteurs défavorables pour la Chine sont, numéro un, le secteur immobilier. Vous savez, le défaut de paiement d’Evergrande nuit toujours au secteur immobilier. Donc, cette année, le nombre de mises en chantier connaîtra probablement une baisse à deux chiffres. Alors oui, ce sera un frein important pour l’ensemble de l’économie. Il faudra probablement encore six mois pour en savoir plus sur la restructuration, la solution de restructuration de la dette.
Et le deuxième facteur défavorable serait la COVID, parce qu’en ce moment, il y a toujours un écart de ce côté-là entre la Chine et la plupart des économies développées. La politique zéro COVID a été bénéfique pour la majorité de la population chinoise, qui a en quelque sorte évité les nombreuses éclosions précédentes de COVID. Mais dans les pays développés, la majorité de la population a déjà contracté une souche quelconque de la COVID, principalement le variant Omicron, ou a reçu des vaccins à ARNm. Donc, à mesure que le monde va continuer de se normaliser, ça va finir par converger. Et s’il y a des éclosions plus fréquentes en Chine, ça va également nuire à l’économie.
D’accord. Alors si on se penche sur ces deux facteurs défavorables et qu’on regarde, peut-être, quelle approche expansionniste la banque centrale pourrait adopter pour remédier à ces difficultés, quelles sont vos perspectives à court et à long terme pour la Chine?
Oui. À court terme, il ne fait aucun doute que la croissance économique va subir des pressions à la baisse. Mais à long terme, tout devrait rentrer dans l’ordre. Aussitôt que le monde va converger et que la politique monétaire va opérer sa magie, je pense que la croissance économique de la Chine va converger vers son potentiel à long terme, qui se situe entre 4 % et 5 %.
Haining, si on regardait les actions, car, bien sûr, même si l’économie revient à son potentiel à long terme, les actions chinoises ont été à la traîne par rapport aux marchés américains en 2021, bien que les marchés américains fassent de leur mieux pour rattraper ce retard, très franchement, en 2022. Mais vous dites que les actions chinoises offrent plus d’occasions en ce moment. Pourquoi?
Oui. En effet, nous sommes plus optimistes. De plus, comme la situation mondiale est caractérisée par un cycle de politique monétaire très divergent, la plupart des économies développées sont en mode resserrement. Et ce cycle de resserrement sera probablement très abrupt. Entre-temps, la Banque populaire de Chine passe graduellement à un mode d’assouplissement.
Par exemple, en décembre, elle a réduit le ratio des réserves obligatoires de 50 points de base. Puis, en janvier, elle a abaissé certains taux clés, comme le taux des facilités de prêt à moyen terme, le taux des opérations de pension et le taux préférentiel des prêts. Mais elle n’est toujours pas en mode d’assouplissement complet. Il reste donc encore du travail à faire.
Et la raison pour laquelle c’est si important, c’est que chaque fois qu’il y a un resserrement de la politique monétaire, cela exerce des pressions sur l’évaluation. Chaque fois que vous avez une politique d’assouplissement, elle soutient l’évaluation. Nous sommes donc plus optimistes. De plus, du côté des bénéfices, chaque fois que la politique monétaire est en mode resserrement, il est probable que l’économie subisse une forme d’inflation qui gruge sa marge.
De plus, lorsque la banque centrale va continuer de resserrer les taux, l’économie va finir par perdre du terrain. Mais, inversement, si vous êtes en mode assouplissement, il est probable que votre taux de croissance soit déjà médiocre et que vos prévisions de bénéfices soient très faibles. Le soutien de la politique monétaire va donc finir par opérer sa magie.
Le soutien de la politique monétaire est, bien sûr, l’un des principaux moteurs de tous les marchés boursiers depuis un certain nombre d’années. Mais en plus, je sais qu’avec la Chine, je pense que l’an dernier, on a vu... et on en a parlé... que quelques secteurs différents étaient malmenés : l’Internet, l’éducation et la technologie. Et on a vu que cela a fait chuter les actions américaines cotées de ces sociétés. La répression s’est-elle atténuée? Ou s’est-elle normalisée de manière à être intégrée dans les prix, de sorte que les gens puissent prédire ce qui va se passer?
Oui. Malheureusement, des nouvelles arrivent encore de temps à autre.
Par exemple, la semaine dernière, l’organisme de réglementation a demandé à des sociétés d’État d’examiner plus en détail leurs liens et leurs investissements avec Alibaba's Ant Group. De plus, la semaine dernière, une autre société, Meituan, a reçu des directives réglementaires l’invitant à réduire ses frais pour les petits et moyens commerçants. Je pense donc qu’en ce moment, la confiance des investisseurs est très ébranlée.
Mais quand on regarde les prix, ils sont déjà pris en compte en grande partie. Et si on regarde vers l’avenir et qu’on se demande, au cours des 12 prochains mois, avec l’intensité réglementaire, s’il y a plus de chances que ça augmente ou que ça diminue, je pense que ce sera la dernière option.
Oui, bien sûr. Donc si on y regarde de plus près, il y a quelques facteurs défavorables, comme l’assouplissement de la politique monétaire. La réglementation semble être un peu en baisse. Pour un investisseur qui voudrait commencer à acquérir des actions chinoises, de quelles façons pourrait-il s’y prendre?
Oui. Je pense que l’investisseur peut y arriver grâce à des produits à gestion active ou passive. Du côté de la gestion active, nous avons le Fonds chinois revenu et croissance TD dans nos portefeuilles de répartition des actifs. Ce sont des produits à gestion active gérés par un groupe de gestionnaires de portefeuille et d’analystes sur le terrain.
Et du côté de la gestion passive, les investisseurs ont aussi beaucoup de choix. Ils ont de nombreuses options. Prenons l’exemple de l’ASHR, qui suit l’indice de référence de l’Asie continentale. Il y a aussi l’indice FXI, qui suit les actions cotées sur le marché de Hong Kong, et qui offre un bon équilibre entre les sociétés de valeur et de croissance. Enfin, il y a le MCHI, qui suit l’indice de référence principal MSCI, qui privilégie la croissance.
Haining, c’est toujours un plaisir. Merci beaucoup.
Merci de m’avoir invité.
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