Les négociations sur les marchés américains battent des records depuis quelque temps. Cette reprise peut-elle toutefois durer alors que les signes d’incertitude économique persistent? Justin Flowerday, chef, Actions cotées, Gestion de Placements TD parle du rendement récent de Wall Street et des perspectives pour la suite.
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Dans les marchés américains, en territoire record avec de nouveaux signes de relâchement de l'inflation, sans trop de dommages pour l'économie. Nous avons de nombreuses mises en garde contre une récession potentielle à l'horizon. Nous avons invité Justin Flowerday pour éclairer la situation. Bienvenue de retour, Justin. Alors, le S&P 500 et le Dow connaisse des niveaux records. Que se passe-t-il?
Oui, ça a été un excellent départ pour le marché, Greg. Nous avons terminé l'année en beauté, et depuis, tout se passe bien également. Si vous pensez à l'augmentation récente, elle a commencé vers la fin du mois d'octobre de l'année dernière et c'était dans le sillage de taux d'intérêt qui diminuaient. Ça continue d'être le cas. On commence à voir des signes avant-coureurs d'un rebond; par exemple, les demandeurs d'emploi, qui avaient augmenté vers le milieu et la fin de l'année dernière, ils sont environ à 200 000, ce qui est un excellent niveau. Les indices des acheteurs également s'améliorent. Les conditions financières également commencent à se relâcher. Évidemment, les écarts de crédit sont à des niveaux qu'ils n'avaient plus atteints depuis deux ans sur le plan de leur étroitesse. Et vous avez d'autres conditions financières comme les taux réels qui arrivent à peu près à 2%. Tout cela montre bien qu'il y a un bon élan à court terme pour l'économie.
Nous avons parlé de l'amélioration de la situation l'année dernière en fin d'année, mais ce qu'on expliquait, c'est qu'il n'y avait que quelques titres qui en étaient responsables. Les sept magnifiques, par exemple. À présent, est-ce que la situation change?
Oui, tout à fait. Je pense que cela signifie que l'argent qui était en attente est à présent davantage investi. Oui, il y a encore toujours des gens qui ont des CPG et des épargnes, mais de plus en plus, les gens investissent dans le marché. Alors, on peut voir l'amplitude du marché par divers moyens. Par exemple, le nombre de titres ou le pourcentage de titres, où la moyenne sur 50 jours est un chiffre supérieur à la moyenne sur 200 jours. On constate pour le moment que 60 titres ont une moyenne mobile de 50 jours supérieure à celle de 200 jours. C'est une amélioration par rapport à il y a une trentaine de jours. Dans l'ensemble, plus de titres augmentent. Évidemment, c'est toujours concentré dans le secteur technologique, mais même en dehors des sept magnifiques dans le secteur de la technologie, on constate des gains importants dans les logiciels ou d'autres domaines de la technologie. Alors oui, tout à fait, la situation s'améliore.
Du côté macro, on a des signes de ralentissement de l'inflation aux États-Unis, l'économie n'est pas mise à mal, mais on est également dans la saison des bénéfices. Il y a peut-être certaines sociétés qui vont avoir des ratés, n'est-ce pas?
Oui. Écoutez, on est toujours très tôt, c'est un peu précoce pour le dire. La semaine prochaine, les grandes sociétés technologiques vont déclarer leurs bénéfices, mais nous avons entendu diverses sociétés. D'ailleurs, les grandes banques ont lancé le bal il y a environ une semaine et demie, mais si vous regardez les institutions financières et ce qu'elles ont déclaré, on peut en dégager certains commentaires, d'abord sur le consommateur. Quand on pense aux grandes banques internationales, Wells Fargo, J.P. Morgan, Bank of America, celles-ci nous donnent un aperçu du ressenti du consommateur et quelle est sa position financière, et les banques ont dit des choses intéressantes. Il y a certaines pressions chez le consommateur de petite envergure, mais les dépôts, les soldes de dépôt, sont 30% plus élevés qu'avant la COVID et on constate une augmentation des dépenses. Donc dans l'ensemble, je pense que les signes avant-coureurs sont favorables.
On a parlé du marché américain. Évidemment, le S&P 500 atteint des niveaux records, mais qu'en est-il du marché canadien?
Le marché canadien accuse un certain retard par rapport au marché américain. Si vous regardez l'année dernière, par exemple, le S&P 500 avait augmenté d'environ 25%. Le marché canadien, le TSX par exemple, était en augmentation, mais à peu près la moitié. Alors oui, il continue de connaître un retard par rapport aux États-Unis. Si vous approfondissez les raisons, les raisons sont assez simples, à savoir: nous n'avons pas un secteur technologique aussi important qu'aux États-Unis. Nos titres technologiques ont d'excellents résultats: Shopify a plus que doublé l'année dernière, Constellation Software a connu une augmentation d'environ 60%, mais la taille du secteur technologique au Canada ne permet pas la reprise que l'on connaît à l'heure actuelle aux États-Unis. Le secteur des banques et des produits de base au Canada n'ont pas pu maintenir le pas. Donc le Canada, oui, accuse un retard, mais à l'amorce de 2024, on pourrait dire qu'on a un avenir assez rose du point de vue des valorisations. On a des valorisations très intéressantes. Du point de vue du ressenti de l'investisseur, peut-être pas, il n'y a pas beaucoup de gens qui sont particulièrement intéressés par le Canada, mais rajoutez à cela le fait qu'on pourrait entendre des bruits à l'effet que l'économie mondiale se renforcera en 2025 et 2026, ce qui serait favorable au Canada. Il y a beaucoup de sociétés canadiennes qui sont exposées aux cycles économiques mondiaux, donc il est possible pour le Canada d'avoir un meilleur rendement à l'avenir.
Parlons justement de la planète et du marché chinois. L'année dernière a été difficile. J'ai constaté un petit rebond aujourd'hui. J'ai l'impression que la Chine veut peut-être aider son secteur immobilier. Qu'en est-il?
Oui, la Chine a vraiment été mise à mal depuis un an. Si vous regardez depuis l'apogée du marché en 2021, même, où d'ailleurs le marché chinois rejoignait le marché américain, ils ont perdu 6 billions de dollars en valeur et on est arrivé à un niveau record du point de vue des baisses depuis cinq ans. Une chose qui a été annoncée récemment, c'est une réduction de 50 points de base dans les exigences de réserve, ce qui montre bien qu'on essaie d'assainir la situation des banques. Enfin, ça devrait donner un peu plus de stimulation à l'activité économique et aux prêts, mais évidemment, le secteur chinois est grevé par son secteur immobilier qui connaît des difficultés depuis un grand moment. Il y a des difficultés du point de vue commercial, un conflit commercial avec les États-Unis, éventuellement avec l'Europe, il y a des difficultés démographiques, des difficultés d'endettement, donc beaucoup de choses à surmonter. Évidemment, la Chine devra faire davantage que diminuer les exigences de réserve des banques. On parle peut-être même d'une injection dans le marché boursier de 280 milliards. Ça montre bien à quel point le gouvernement est préoccupé par le marché boursier. Et on parle évidemment de la santé globale de l'économie chinoise. C'est intéressant, car quand on pense à la valeur nette des Chinois, la valeur nette est souvent enracinée dans l'immobilier et pas autant dans les marchés boursiers comme c'est le cas par exemple dans l'Occident. Mais le marché boursier est un symbole de la santé du marché, donc oui, on pense que la Chine investira dans son marché boursier pour renverser la vapeur.
Oui, ça a été un excellent départ pour le marché, Greg. Nous avons terminé l'année en beauté, et depuis, tout se passe bien également. Si vous pensez à l'augmentation récente, elle a commencé vers la fin du mois d'octobre de l'année dernière et c'était dans le sillage de taux d'intérêt qui diminuaient. Ça continue d'être le cas. On commence à voir des signes avant-coureurs d'un rebond; par exemple, les demandeurs d'emploi, qui avaient augmenté vers le milieu et la fin de l'année dernière, ils sont environ à 200 000, ce qui est un excellent niveau. Les indices des acheteurs également s'améliorent. Les conditions financières également commencent à se relâcher. Évidemment, les écarts de crédit sont à des niveaux qu'ils n'avaient plus atteints depuis deux ans sur le plan de leur étroitesse. Et vous avez d'autres conditions financières comme les taux réels qui arrivent à peu près à 2%. Tout cela montre bien qu'il y a un bon élan à court terme pour l'économie.
Nous avons parlé de l'amélioration de la situation l'année dernière en fin d'année, mais ce qu'on expliquait, c'est qu'il n'y avait que quelques titres qui en étaient responsables. Les sept magnifiques, par exemple. À présent, est-ce que la situation change?
Oui, tout à fait. Je pense que cela signifie que l'argent qui était en attente est à présent davantage investi. Oui, il y a encore toujours des gens qui ont des CPG et des épargnes, mais de plus en plus, les gens investissent dans le marché. Alors, on peut voir l'amplitude du marché par divers moyens. Par exemple, le nombre de titres ou le pourcentage de titres, où la moyenne sur 50 jours est un chiffre supérieur à la moyenne sur 200 jours. On constate pour le moment que 60 titres ont une moyenne mobile de 50 jours supérieure à celle de 200 jours. C'est une amélioration par rapport à il y a une trentaine de jours. Dans l'ensemble, plus de titres augmentent. Évidemment, c'est toujours concentré dans le secteur technologique, mais même en dehors des sept magnifiques dans le secteur de la technologie, on constate des gains importants dans les logiciels ou d'autres domaines de la technologie. Alors oui, tout à fait, la situation s'améliore.
Du côté macro, on a des signes de ralentissement de l'inflation aux États-Unis, l'économie n'est pas mise à mal, mais on est également dans la saison des bénéfices. Il y a peut-être certaines sociétés qui vont avoir des ratés, n'est-ce pas?
Oui. Écoutez, on est toujours très tôt, c'est un peu précoce pour le dire. La semaine prochaine, les grandes sociétés technologiques vont déclarer leurs bénéfices, mais nous avons entendu diverses sociétés. D'ailleurs, les grandes banques ont lancé le bal il y a environ une semaine et demie, mais si vous regardez les institutions financières et ce qu'elles ont déclaré, on peut en dégager certains commentaires, d'abord sur le consommateur. Quand on pense aux grandes banques internationales, Wells Fargo, J.P. Morgan, Bank of America, celles-ci nous donnent un aperçu du ressenti du consommateur et quelle est sa position financière, et les banques ont dit des choses intéressantes. Il y a certaines pressions chez le consommateur de petite envergure, mais les dépôts, les soldes de dépôt, sont 30% plus élevés qu'avant la COVID et on constate une augmentation des dépenses. Donc dans l'ensemble, je pense que les signes avant-coureurs sont favorables.
On a parlé du marché américain. Évidemment, le S&P 500 atteint des niveaux records, mais qu'en est-il du marché canadien?
Le marché canadien accuse un certain retard par rapport au marché américain. Si vous regardez l'année dernière, par exemple, le S&P 500 avait augmenté d'environ 25%. Le marché canadien, le TSX par exemple, était en augmentation, mais à peu près la moitié. Alors oui, il continue de connaître un retard par rapport aux États-Unis. Si vous approfondissez les raisons, les raisons sont assez simples, à savoir: nous n'avons pas un secteur technologique aussi important qu'aux États-Unis. Nos titres technologiques ont d'excellents résultats: Shopify a plus que doublé l'année dernière, Constellation Software a connu une augmentation d'environ 60%, mais la taille du secteur technologique au Canada ne permet pas la reprise que l'on connaît à l'heure actuelle aux États-Unis. Le secteur des banques et des produits de base au Canada n'ont pas pu maintenir le pas. Donc le Canada, oui, accuse un retard, mais à l'amorce de 2024, on pourrait dire qu'on a un avenir assez rose du point de vue des valorisations. On a des valorisations très intéressantes. Du point de vue du ressenti de l'investisseur, peut-être pas, il n'y a pas beaucoup de gens qui sont particulièrement intéressés par le Canada, mais rajoutez à cela le fait qu'on pourrait entendre des bruits à l'effet que l'économie mondiale se renforcera en 2025 et 2026, ce qui serait favorable au Canada. Il y a beaucoup de sociétés canadiennes qui sont exposées aux cycles économiques mondiaux, donc il est possible pour le Canada d'avoir un meilleur rendement à l'avenir.
Parlons justement de la planète et du marché chinois. L'année dernière a été difficile. J'ai constaté un petit rebond aujourd'hui. J'ai l'impression que la Chine veut peut-être aider son secteur immobilier. Qu'en est-il?
Oui, la Chine a vraiment été mise à mal depuis un an. Si vous regardez depuis l'apogée du marché en 2021, même, où d'ailleurs le marché chinois rejoignait le marché américain, ils ont perdu 6 billions de dollars en valeur et on est arrivé à un niveau record du point de vue des baisses depuis cinq ans. Une chose qui a été annoncée récemment, c'est une réduction de 50 points de base dans les exigences de réserve, ce qui montre bien qu'on essaie d'assainir la situation des banques. Enfin, ça devrait donner un peu plus de stimulation à l'activité économique et aux prêts, mais évidemment, le secteur chinois est grevé par son secteur immobilier qui connaît des difficultés depuis un grand moment. Il y a des difficultés du point de vue commercial, un conflit commercial avec les États-Unis, éventuellement avec l'Europe, il y a des difficultés démographiques, des difficultés d'endettement, donc beaucoup de choses à surmonter. Évidemment, la Chine devra faire davantage que diminuer les exigences de réserve des banques. On parle peut-être même d'une injection dans le marché boursier de 280 milliards. Ça montre bien à quel point le gouvernement est préoccupé par le marché boursier. Et on parle évidemment de la santé globale de l'économie chinoise. C'est intéressant, car quand on pense à la valeur nette des Chinois, la valeur nette est souvent enracinée dans l'immobilier et pas autant dans les marchés boursiers comme c'est le cas par exemple dans l'Occident. Mais le marché boursier est un symbole de la santé du marché, donc oui, on pense que la Chine investira dans son marché boursier pour renverser la vapeur.