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Quels sont les risques économiques si les perturbations des chaînes d’approvisionnement et l’accélération de l’inflation durent plus longtemps que prévu et qu’un ralentissement économique prolongé touche la Chine? Anthony Okolie et Andrew Hencic, économiste principal, Services économiques TD, discutent des principaux risques pesant sur les perspectives de croissance en 2022.
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Andrew, vous venez de publier un rapport qui souligne de possibles obstacles à la croissance économique canadienne et américaine cette année. Avant d’entrer dans le vif du sujet, j’aimerais vous demander où en sont les problèmes de chaîne d’approvisionnement.
Les chaînes d’approvisionnement commencent à montrer quelques signes de résilience et de reprise.
Je ne dis pas que les choses vont beaucoup mieux, mais si vous prenez le transport international, les prix ont un peu baissé depuis les sommets atteints à l’automne. Ils sont encore très élevés, mais la situation ne s’aggrave pas.
Les chiffres de l’indice ISM manufacturier de décembre montrent que l’érosion des délais de livraison des fournisseurs ralentit et que les stocks commencent lentement à augmenter. Ce sont les premiers signes qu’on s’attend à voir quand les chaînes d’approvisionnement commencent un peu à se rétablir. À l’avenir, on s’attend à ce que les consommateurs délaissent un peu les biens et réorientent leurs dépenses vers les services, ce qui donnera un peu plus de répit aux fournisseurs. Quand ça se produira, c’est vraiment là que la reprise s’installera.
D’accord. Ce sont donc des signes précurseurs. J’aimerais que l’on parle de l’inflation. D’après vous, a-t-on atteint un pic ou est-ce que l’inflation va continuer de s’accélérer?
Selon nous, l’inflation aura atteint son pic au quatrième trimestre de 2021 et début 2022. Les hausses rapides des prix commenceront à se calmer vers la fin de l’année et en 2023. Cette inflation s’explique en partie par la flambée de l’énergie après des prix très bas en 2020 et bien sûr, par les problèmes d’approvisionnement.
On commence déjà à voir que les autorités monétaires vont tenter de contrer la poussée inflationniste en relevant les taux. L’inflation aura donc probablement atteint son pic à la fin de 2021 et au début de 2022.
Ok. Passons à votre étude. Plus précisément, pourriez-vous nous parler des hypothèses clés que vous avez formulées dans votre modélisation avant d’en venir aux résultats?
L’étude visait à examiner certains risques, au-delà de la COVID. Bien évidemment, la pandémie est une préoccupation majeure. Mais on voulait examiner le rôle d’une poussée inflationniste mondiale comme celle que nous connaissons actuellement. Si elle dure un peu plus longtemps, quel effet aura-t-elle sur la croissance économique? Et l’autre chose que l’on voulait examiner, ce sont les conséquences si le secteur immobilier chinois tarde à se redresser ou si cette situation s’avère un peu plus grave que prévu.
On a donc réalisé une simulation à l’échelle mondiale en intégrant ces deux chocs pour voir les effets sur la croissance économique.
Et quelles sont les conclusions de l’étude sur la croissance économique au Canada et aux États-Unis sur la base de ces hypothèses?
On a mené l’étude en nous fondant sur nos données du mois de septembre. Et notre conclusion, c’était que l’on pourrait perdre 0,6 % de croissance du PIB réel au Canada et environ 0,7 % aux États-Unis. Évidemment, la situation sanitaire s’est aggravée depuis le début de l’automne. L’impact pourrait donc être légèrement moindre, étant donné que notre base de référence date un peu maintenant. Mais on subirait une perte de croissance non négligeable si ce double choc devait se matérialiser.
Compte tenu de ce que l’on sait aujourd’hui, que doivent en retenir les investisseurs?
Encore une fois, l’étude visait à mettre en évidence certains risques au-delà de la COVID. Les investisseurs doivent garder en tête qu’on traverse une période de vive incertitude. Tout peut changer très rapidement. En ce qui concerne le virus, on constate que chaque nouvelle vague a un impact économique de plus en plus faible.
Sachant cela, il est important de chercher où se situent les autres risques. Et l’étude visait à identifier deux grands risques et à déterminer l’influence qu’ils pourraient avoir sur les perspectives, au-delà de la pandémie.
Andrew, merci beaucoup d’avoir répondu à ces questions.
Merci beaucoup de m’avoir reçu, Anthony.
[MUSIQUE]
Les chaînes d’approvisionnement commencent à montrer quelques signes de résilience et de reprise.
Je ne dis pas que les choses vont beaucoup mieux, mais si vous prenez le transport international, les prix ont un peu baissé depuis les sommets atteints à l’automne. Ils sont encore très élevés, mais la situation ne s’aggrave pas.
Les chiffres de l’indice ISM manufacturier de décembre montrent que l’érosion des délais de livraison des fournisseurs ralentit et que les stocks commencent lentement à augmenter. Ce sont les premiers signes qu’on s’attend à voir quand les chaînes d’approvisionnement commencent un peu à se rétablir. À l’avenir, on s’attend à ce que les consommateurs délaissent un peu les biens et réorientent leurs dépenses vers les services, ce qui donnera un peu plus de répit aux fournisseurs. Quand ça se produira, c’est vraiment là que la reprise s’installera.
D’accord. Ce sont donc des signes précurseurs. J’aimerais que l’on parle de l’inflation. D’après vous, a-t-on atteint un pic ou est-ce que l’inflation va continuer de s’accélérer?
Selon nous, l’inflation aura atteint son pic au quatrième trimestre de 2021 et début 2022. Les hausses rapides des prix commenceront à se calmer vers la fin de l’année et en 2023. Cette inflation s’explique en partie par la flambée de l’énergie après des prix très bas en 2020 et bien sûr, par les problèmes d’approvisionnement.
On commence déjà à voir que les autorités monétaires vont tenter de contrer la poussée inflationniste en relevant les taux. L’inflation aura donc probablement atteint son pic à la fin de 2021 et au début de 2022.
Ok. Passons à votre étude. Plus précisément, pourriez-vous nous parler des hypothèses clés que vous avez formulées dans votre modélisation avant d’en venir aux résultats?
L’étude visait à examiner certains risques, au-delà de la COVID. Bien évidemment, la pandémie est une préoccupation majeure. Mais on voulait examiner le rôle d’une poussée inflationniste mondiale comme celle que nous connaissons actuellement. Si elle dure un peu plus longtemps, quel effet aura-t-elle sur la croissance économique? Et l’autre chose que l’on voulait examiner, ce sont les conséquences si le secteur immobilier chinois tarde à se redresser ou si cette situation s’avère un peu plus grave que prévu.
On a donc réalisé une simulation à l’échelle mondiale en intégrant ces deux chocs pour voir les effets sur la croissance économique.
Et quelles sont les conclusions de l’étude sur la croissance économique au Canada et aux États-Unis sur la base de ces hypothèses?
On a mené l’étude en nous fondant sur nos données du mois de septembre. Et notre conclusion, c’était que l’on pourrait perdre 0,6 % de croissance du PIB réel au Canada et environ 0,7 % aux États-Unis. Évidemment, la situation sanitaire s’est aggravée depuis le début de l’automne. L’impact pourrait donc être légèrement moindre, étant donné que notre base de référence date un peu maintenant. Mais on subirait une perte de croissance non négligeable si ce double choc devait se matérialiser.
Compte tenu de ce que l’on sait aujourd’hui, que doivent en retenir les investisseurs?
Encore une fois, l’étude visait à mettre en évidence certains risques au-delà de la COVID. Les investisseurs doivent garder en tête qu’on traverse une période de vive incertitude. Tout peut changer très rapidement. En ce qui concerne le virus, on constate que chaque nouvelle vague a un impact économique de plus en plus faible.
Sachant cela, il est important de chercher où se situent les autres risques. Et l’étude visait à identifier deux grands risques et à déterminer l’influence qu’ils pourraient avoir sur les perspectives, au-delà de la pandémie.
Andrew, merci beaucoup d’avoir répondu à ces questions.
Merci beaucoup de m’avoir reçu, Anthony.
[MUSIQUE]