Les marchés font face à des vagues de volatilité dans un contexte d’inflation élevée, de hausse des taux d’intérêt et d’incertitude économique. Greg Bonnell discute avec Emin Baghramyan, gestionnaire de portefeuille principal, Actions mondiales à faible volatilité, Gestion de Placements TD, de la façon dont les actions à faible volatilité peuvent procurer de la stabilité aux portefeuilles.
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Certaines des grandes fluctuations que nous avons observées sur les marchés cette année pourraient être difficiles à gérer pour certains investisseurs. Eh bien, si vous cherchez un peu plus de stabilité, vous pourriez envisager d’investir dans des actions à faible volatilité. Pour en savoir plus à ce sujet, je reçois Emin Baghramyan, gestionnaire de portefeuille principal, Actions mondiales à faible volatilité, Gestion de Placements TD. Bienvenue sur le plateau.
Merci de m’avoir invité.
Cela pourrait susciter l’intérêt de certaines personnes... les actions à faible volatilité. Quand on parle des placements à faible volatilité, de quoi parle-t-on exactement?
Laissez-moi d’abord vous expliquer ce que c’est, les actions à faible volatilité. Ce sont les actions qui ont tendance à présenter une volatilité des cours relativement faible et des rendements annuels relativement stables. On peut donc mesurer cette faible volatilité et le faible risque de ces entreprises de deux façons. On peut le faire de façon individuelle en mesurant leur écart-type historique ou en mesurant leur corrélation avec l’ensemble du marché.
Et on sait que si le bêta de l’ensemble du marché est de un, les actions à faible volatilité ont tendance à avoir un bêta inférieur à un. Ce sont les actions à faible volatilité. En gros, les placements à faible volatilité visent à investir dans des actions qui présentent ce type de caractéristiques et éviter les entreprises qui ont tendance à afficher des caractéristiques contraires, notamment une volatilité plus élevée.
Tout ça est donc fondé sur l’idée... le fait de générer des rendements par l’entremise de placements à faible volatilité confronte l’idée généralement acceptée sur le marché selon laquelle si on prend plus de risques, on est récompensés par des rendements plus élevés. On a apporté un graphique...
ANIMATEUR : Oui. Les mythes par rapport à la réalité... on va y jeter un coup d’œil.
EMIN BAGHRAMYAN : Alors, en effet, c’est tout à fait logique de présumer que si on prend plus de risques, on devrait obtenir des rendements plus élevés. Et les données historiques en témoignent : ce type de relation existe entre les catégories d’actif. Si vous passez des liquidités aux bons du Trésor, des bons du Trésor aux obligations d’État à long terme, puis aux obligations de sociétés, puis aux actions, cette relation existe.
Vous prenez plus de risques et vous vous attendez à être récompensé pour ça. Toutefois, la relation devient beaucoup plus difficile lorsqu’on se lance dans le domaine des actions. Donc, après un certain temps, les investisseurs ont tendance à mal évaluer les segments très risqués du marché, et c’est pourquoi cette mauvaise évaluation fait en sorte que vous n’êtes pas suffisamment récompensé en investissant dans les segments les plus risqués du marché. La stratégie à faible volatilité signifie donc que, pour éviter continuellement ces segments risqués et être en mesure de générer des rendements comparables à ceux du marché, mais avec moins de risque, ce qui améliore essentiellement l’efficacité de vos placements en actions.
ANIMATEUR : Ce sont d’excellentes bases. Mais la raison pour laquelle on a observé toute cette volatilité cette année est attribuable à la grande préoccupation macroéconomique, soit l’inflation, et à ce que les banques centrales tentent de faire à ce sujet... en nous imposant des hausses de taux gigantesques. L’inflation est persistante, et elles essaient de la réduire.
Les banques centrales augmentent le coût des emprunts, ce qui compense la volatilité. Les stratégies à faible volatilité fonctionnent-elles toujours dans ce type de contexte?
En fait, on a soutenu que les placements à faible volatilité font face à ce contexte idéal. Vous avez raison, il y a cette incroyable bataille entre les banques centrales et l’inflation. Et, jusqu’à présent, l’inflation a le dessus, ce qui force les banques centrales à se rattraper en imposant d’énormes hausses de taux.
Mais ce qu’on dit, c’est que, peu importe qui va gagner cette bataille-là entre les banques centrales et l’inflation, les placements de faible volatilité vont bien se comporter. Et si l’inflation est plus forte que prévu, et elle continue de l’être, et que cela garde les taux d’intérêt plus élevés pendant plus longtemps, ça va exercer des pressions sur un grand nombre d’actions technologiques et d’actions de croissance qui ont tendance à être très volatiles. Elles ont tendance à être chères. Leur bénéfice a tendance à être moins rentable, surtout pour un grand nombre de leurs composantes.
Et les évaluations de ces entreprises vont continuer de diminuer, même si les taux d’intérêt font du surplace à partir de maintenant. C’est ce qu’illustre ce graphique, où on montre le contexte d’évaluation des actions des TI par rapport aux taux d’intérêt. Et si on regarde le... on a une autre diapositive. Et si on regarde le nombre d’actions technologiques qui sont encore incluses dans l’indice de référence... on a une diapositive pour ça qui s’en vient.
Ça montre que le pourcentage d’actions technologiques dans l’indice de référence est encore nettement plus élevé qu’il ne l’a été, même au sommet de la bulle du NASDAQ. C’est plus élevé que ce que nous avons vu au début des années 80, à l’époque de la bulle des valeurs énergétiques, et c’est plus élevé que les actions du secteur financier durant la bulle immobilière de 2008. Donc, si les taux restent élevés plus longtemps, ça va continuer d’exercer des pressions sur la croissance des actions technologiques, en particulier, et les stratégies à faible volatilité qui ont tendance à avoir une exposition très modérée à ce type d’entreprises vont bien se comporter.
Par ailleurs, si...
Un contexte idéal signifierait deux scénarios, n’est-ce pas?
Oui.
C’est le premier scénario. Quel est l’autre scénario du contexte idéal?
Exactement. L’autre scénario serait ce qui se produirait s’il y avait une baisse marquée de l’inflation. L’inflation a presque atteint 10 % aux États-Unis. Elle était de 9,1 % cet été. Elle est en train de diminuer. La question est de savoir à quelle vitesse elle va diminuer, et jusqu’à quel pourcentage? Et s’attendre à ce qu’elle baisse à 2 % de cette façon très rapide, ça signifie que... malheureusement, la croissance va ralentir fortement.
Ça se traduirait par une hausse du taux de chômage. Ça se traduirait par un ralentissement de la croissance des salaires. Ça signifierait aussi une faiblesse des bénéfices des sociétés. Et compte tenu de leurs caractéristiques défensives, les placements à faible volatilité devraient aussi bien se comporter dans ce scénario.
C’est pourquoi on dit qu’on est dans un contexte idéal. Quand je pense à la façon dont les marchés se sont comportés cette année, compte tenu de tous les défis qui se présentent, à l’inflation et aux mesures prises par les banques centrales, il est évident que les investisseurs recherchent un rendement à long terme. À court terme, il a été question cette année de la préservation du capital, compte tenu de certains replis du marché. Une stratégie à faible volatilité : comment cela fonctionne-t-il face à ce type de préoccupations? Les investisseurs veulent préserver un peu de capital.
Oui, exactement. C’est une très bonne question. Toute la philosophie qui sous-tend la stratégie à faible volatilité consiste à préserver le capital à long terme. On peut la visualiser en regardant ce graphique ici. Si on a un placement qui a diminué de 50 % au cours d’une période... on peut faire face à une situation où un placement se comporte mal et dont le rendement diminue de 50 %, et pour récupérer cette perte, on a besoin d’un rendement de 100 %.
Vous pouvez voir la barre verte, près de 100 % pour récupérer l’argent perdu. Toutefois, si on réduit cette baisse afin que notre capital initial ne subisse pas de baisse marquée, le temps nécessaire pour retrouver ce qu’on avait perdu est beaucoup moins important, ainsi que le montant à recouvrer. Donc, si on maintient cette trajectoire quand il n’y a pas de replis importants, la puissance de la capitalisation va permettre à la faible volatilité de générer des rendements importants au fil du temps en évitant ce type de replis importants des marchés.
Un investisseur pourrait être intrigué par ce que vous dites en ce moment : par où doit-il commencer? S’il se dit : « OK, je veux commencer à explorer une stratégie à faible volatilité un peu plus en profondeur », qu’est-ce qu’il doit regarder?
Les stratégies à faible volatilité ont tendance à investir dans des secteurs moins sensibles à la conjoncture économique, et il existe des actions à faible volatilité dans tous les secteurs. On pourra peut-être en parler plus tard. Mais, en général, il est beaucoup plus facile de trouver des actions à faible volatilité dans les secteurs des biens de consommation de base, des services publics ou des télécommunications que dans des secteurs plus sensibles à l’économie, comme les matériaux, l’énergie ou les produits industriels.
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Certaines des grandes fluctuations que nous avons observées sur les marchés cette année pourraient être difficiles à gérer pour certains investisseurs. Eh bien, si vous cherchez un peu plus de stabilité, vous pourriez envisager d’investir dans des actions à faible volatilité. Pour en savoir plus à ce sujet, je reçois Emin Baghramyan, gestionnaire de portefeuille principal, Actions mondiales à faible volatilité, Gestion de Placements TD. Bienvenue sur le plateau.
Merci de m’avoir invité.
Cela pourrait susciter l’intérêt de certaines personnes... les actions à faible volatilité. Quand on parle des placements à faible volatilité, de quoi parle-t-on exactement?
Laissez-moi d’abord vous expliquer ce que c’est, les actions à faible volatilité. Ce sont les actions qui ont tendance à présenter une volatilité des cours relativement faible et des rendements annuels relativement stables. On peut donc mesurer cette faible volatilité et le faible risque de ces entreprises de deux façons. On peut le faire de façon individuelle en mesurant leur écart-type historique ou en mesurant leur corrélation avec l’ensemble du marché.
Et on sait que si le bêta de l’ensemble du marché est de un, les actions à faible volatilité ont tendance à avoir un bêta inférieur à un. Ce sont les actions à faible volatilité. En gros, les placements à faible volatilité visent à investir dans des actions qui présentent ce type de caractéristiques et éviter les entreprises qui ont tendance à afficher des caractéristiques contraires, notamment une volatilité plus élevée.
Tout ça est donc fondé sur l’idée... le fait de générer des rendements par l’entremise de placements à faible volatilité confronte l’idée généralement acceptée sur le marché selon laquelle si on prend plus de risques, on est récompensés par des rendements plus élevés. On a apporté un graphique...
ANIMATEUR : Oui. Les mythes par rapport à la réalité... on va y jeter un coup d’œil.
EMIN BAGHRAMYAN : Alors, en effet, c’est tout à fait logique de présumer que si on prend plus de risques, on devrait obtenir des rendements plus élevés. Et les données historiques en témoignent : ce type de relation existe entre les catégories d’actif. Si vous passez des liquidités aux bons du Trésor, des bons du Trésor aux obligations d’État à long terme, puis aux obligations de sociétés, puis aux actions, cette relation existe.
Vous prenez plus de risques et vous vous attendez à être récompensé pour ça. Toutefois, la relation devient beaucoup plus difficile lorsqu’on se lance dans le domaine des actions. Donc, après un certain temps, les investisseurs ont tendance à mal évaluer les segments très risqués du marché, et c’est pourquoi cette mauvaise évaluation fait en sorte que vous n’êtes pas suffisamment récompensé en investissant dans les segments les plus risqués du marché. La stratégie à faible volatilité signifie donc que, pour éviter continuellement ces segments risqués et être en mesure de générer des rendements comparables à ceux du marché, mais avec moins de risque, ce qui améliore essentiellement l’efficacité de vos placements en actions.
ANIMATEUR : Ce sont d’excellentes bases. Mais la raison pour laquelle on a observé toute cette volatilité cette année est attribuable à la grande préoccupation macroéconomique, soit l’inflation, et à ce que les banques centrales tentent de faire à ce sujet... en nous imposant des hausses de taux gigantesques. L’inflation est persistante, et elles essaient de la réduire.
Les banques centrales augmentent le coût des emprunts, ce qui compense la volatilité. Les stratégies à faible volatilité fonctionnent-elles toujours dans ce type de contexte?
En fait, on a soutenu que les placements à faible volatilité font face à ce contexte idéal. Vous avez raison, il y a cette incroyable bataille entre les banques centrales et l’inflation. Et, jusqu’à présent, l’inflation a le dessus, ce qui force les banques centrales à se rattraper en imposant d’énormes hausses de taux.
Mais ce qu’on dit, c’est que, peu importe qui va gagner cette bataille-là entre les banques centrales et l’inflation, les placements de faible volatilité vont bien se comporter. Et si l’inflation est plus forte que prévu, et elle continue de l’être, et que cela garde les taux d’intérêt plus élevés pendant plus longtemps, ça va exercer des pressions sur un grand nombre d’actions technologiques et d’actions de croissance qui ont tendance à être très volatiles. Elles ont tendance à être chères. Leur bénéfice a tendance à être moins rentable, surtout pour un grand nombre de leurs composantes.
Et les évaluations de ces entreprises vont continuer de diminuer, même si les taux d’intérêt font du surplace à partir de maintenant. C’est ce qu’illustre ce graphique, où on montre le contexte d’évaluation des actions des TI par rapport aux taux d’intérêt. Et si on regarde le... on a une autre diapositive. Et si on regarde le nombre d’actions technologiques qui sont encore incluses dans l’indice de référence... on a une diapositive pour ça qui s’en vient.
Ça montre que le pourcentage d’actions technologiques dans l’indice de référence est encore nettement plus élevé qu’il ne l’a été, même au sommet de la bulle du NASDAQ. C’est plus élevé que ce que nous avons vu au début des années 80, à l’époque de la bulle des valeurs énergétiques, et c’est plus élevé que les actions du secteur financier durant la bulle immobilière de 2008. Donc, si les taux restent élevés plus longtemps, ça va continuer d’exercer des pressions sur la croissance des actions technologiques, en particulier, et les stratégies à faible volatilité qui ont tendance à avoir une exposition très modérée à ce type d’entreprises vont bien se comporter.
Par ailleurs, si...
Un contexte idéal signifierait deux scénarios, n’est-ce pas?
Oui.
C’est le premier scénario. Quel est l’autre scénario du contexte idéal?
Exactement. L’autre scénario serait ce qui se produirait s’il y avait une baisse marquée de l’inflation. L’inflation a presque atteint 10 % aux États-Unis. Elle était de 9,1 % cet été. Elle est en train de diminuer. La question est de savoir à quelle vitesse elle va diminuer, et jusqu’à quel pourcentage? Et s’attendre à ce qu’elle baisse à 2 % de cette façon très rapide, ça signifie que... malheureusement, la croissance va ralentir fortement.
Ça se traduirait par une hausse du taux de chômage. Ça se traduirait par un ralentissement de la croissance des salaires. Ça signifierait aussi une faiblesse des bénéfices des sociétés. Et compte tenu de leurs caractéristiques défensives, les placements à faible volatilité devraient aussi bien se comporter dans ce scénario.
C’est pourquoi on dit qu’on est dans un contexte idéal. Quand je pense à la façon dont les marchés se sont comportés cette année, compte tenu de tous les défis qui se présentent, à l’inflation et aux mesures prises par les banques centrales, il est évident que les investisseurs recherchent un rendement à long terme. À court terme, il a été question cette année de la préservation du capital, compte tenu de certains replis du marché. Une stratégie à faible volatilité : comment cela fonctionne-t-il face à ce type de préoccupations? Les investisseurs veulent préserver un peu de capital.
Oui, exactement. C’est une très bonne question. Toute la philosophie qui sous-tend la stratégie à faible volatilité consiste à préserver le capital à long terme. On peut la visualiser en regardant ce graphique ici. Si on a un placement qui a diminué de 50 % au cours d’une période... on peut faire face à une situation où un placement se comporte mal et dont le rendement diminue de 50 %, et pour récupérer cette perte, on a besoin d’un rendement de 100 %.
Vous pouvez voir la barre verte, près de 100 % pour récupérer l’argent perdu. Toutefois, si on réduit cette baisse afin que notre capital initial ne subisse pas de baisse marquée, le temps nécessaire pour retrouver ce qu’on avait perdu est beaucoup moins important, ainsi que le montant à recouvrer. Donc, si on maintient cette trajectoire quand il n’y a pas de replis importants, la puissance de la capitalisation va permettre à la faible volatilité de générer des rendements importants au fil du temps en évitant ce type de replis importants des marchés.
Un investisseur pourrait être intrigué par ce que vous dites en ce moment : par où doit-il commencer? S’il se dit : « OK, je veux commencer à explorer une stratégie à faible volatilité un peu plus en profondeur », qu’est-ce qu’il doit regarder?
Les stratégies à faible volatilité ont tendance à investir dans des secteurs moins sensibles à la conjoncture économique, et il existe des actions à faible volatilité dans tous les secteurs. On pourra peut-être en parler plus tard. Mais, en général, il est beaucoup plus facile de trouver des actions à faible volatilité dans les secteurs des biens de consommation de base, des services publics ou des télécommunications que dans des secteurs plus sensibles à l’économie, comme les matériaux, l’énergie ou les produits industriels.
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