Comme la Réserve fédérale américaine laisse entrevoir qu’il pourrait y avoir de nombreuses baisses de taux en 2024, les investisseurs commencent à concentrer leur attention sur les marchés pour l’année à venir. Brad Simpson, stratège en chef, Gestion de patrimoine TD, discute avec Greg Bonnell des avantages d’un portefeuille diversifié et des raisons pour lesquelles les investisseurs ont intérêt à maintenir leur vigilance envers l’inflation.
Publié initialement le 18 décembre 2023
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La Réserve fédérale américaine a transmis son message peut-être le plus fort. Non seulement les hausses de taux sont terminées, mais elle prévoit plusieurs coupures l'an prochain. Cela a déclenché une remontée des marchés, mais ce n'est pas la seule question qui intéresse les investisseurs. Brad Simpson, de Gestion de Patrimoine TD, nous rejoint. Bonjour, Brad. Comme toujours, nous avons beaucoup de questions à évoquer. Un marché emballé après l'annonce de la Fed. Par où commencer? C'est toujours notre point de départ. L'actualité sur les marchés. Alors on commence toujours par la Fed. Merci de m'inviter d'abord. Il va falloir qu'on commence par la Fed. La raison en est, comme votre introduction l'a rappelé, il y a des années, dans le film de Steve Martin, L.A. Story, il est météorologue, il n'arrête pas d'affirmer: "Il fait soleil, il fait soleil, il fait soleil." et les marchés, bon, on peut considérer les titres à revenu fixe ou les actions, et il fait beau, il fait beau, c'est le beau fixe. Et cela est en bonne partie attribuable au fait qu'il y a quelque chose qu'on a dit plus que la Fed depuis un an, nous avons parlé d'inflation, ça a été la clé des hausses ou des baisses pour les titres à revenu fixe depuis deux ans, pas tellement. Il y a des signes de plus en plus évidents que des progrès importants sont accomplis. C'est peut-être le point de départ. Si vous analysez les commentaires de Jerome Powell, il a utilisé à répétition les mots "bon" et "très bon" quand il évoquait les progrès dans la lutte contre l'inflation. Cela, je crois est très éloquent. Ensuite, il a évoqué... ... au début de l'année... ... la surprise à la hausse que nous avions eue en ce qui concernait l'offre, ce qui a permis à l'économie de se développer beaucoup plus rapidement, tandis que l'inflation reculait. Voilà le contexte qu'il a brossé. Il y a peut-être aussi certaines choses qu'il n'a pas dites. Si on regardait une vidéo de l'été, lorsque je suis passé à l'émission, à ce moment-là, l'indice des conditions financières, donc au mois d'août de l'an dernier, l'indice des conditions financières reculait, et la Fed a déclaré: Ce n'est pas ce que nous voulons, nous voulons le contraire. Et depuis l'été de l'an dernier jusqu'à aujourd'hui, la Fed a dit et répété: Scrutons ces conditions financières, il faut les resserrer. Eh bien, l'indice des conditions financières depuis deux mois environ commence à ressembler à celui de 2008, 2009, au début du cycle d'assouplissement, quand on veut relancer la situation. Nous n'y sommes pas encore, nous sommes à la fin de 2023 où nous avons fait tout ce que nous pouvions pour resserrer les choses, pour ralentir l'économie. Il n'y avait aucune préoccupation à l'égard d'un assouplissement excessif des conditions financières, à en croire l'indice. Donc Powell a utilisé les mots "bon" et "très bon" et n'a pas exprimé d'inquiétude quant aux conditions financières trop souples. Cela vous donne une bonne idée de l'importance de ces observations. Officiellement, la banque déclare: "Nous ne sommes pas satisfaits par l'inflation, il reste du chemin à faire." Mais officieusement, elle laisse savoir que l'inflation est très proche de sa cible de 2% et qu'elle est satisfaite de la situation, et les marchés boursiers et obligataires remontent à cause de cela. Vous avez un graphique. Le dernier kilomètre est parfois le plus dur à franchir. Nous avons réalisé des progrès, mais revenir à 2 % pourrait être encore assez dur. Il y a bien sûr l'euphorie du moment, mais je crois qu'en définitive... ... il reste un processus que nous devons subir, les loyers se portent mieux, il y a eu une légère remontée de l'indice des prix à la consommation, les prix des voitures d'occasion commençaient à remonter, mais c'est probablement temporaire. Les loyers sont toujours une préoccupation. Donc nous allons publier aujourd'hui ou demain un document de prospective sur l'année à venir, d'où provient ce graphique, nous sommes aussi satisfaits de la situation. Tous signes annonçant qu'il pourrait y avoir une inversion de l'inflation, que les choses pourraient se resserrer très rapidement, je pense que nous ne devons pas nous laisser emporter par l'euphorie du moment, nous ne pouvons pas déclarer victoire. Et nous devons continuer de faire preuve de diligence. Qu'est-ce que cela pourrait signifier pour les investisseurs? On va engranger le gain pour l'instant, les rendements obligataires diminuent, les marchés boursiers remontent, mais est-ce que cela pourrait signifier qu'il y aura davantage de volatilité en bourse? La lutte contre l'inflation n'est pas terminée, est-ce qu'il pourrait y avoir des hauts et des bas dans le cours des actions? D'abord, à l'heure actuelle, il s'agit, à court terme au moins, d'un environnement favorable à la prise de risque. Voilà pourquoi les actions commencent à remonter et c'est une remontée beaucoup plus générale. C'est également de toute évidence une bonne nouvelle pour les rendements et les titres à revenu fixe à court terme aussi. C'est pourquoi nous avons vu l'évolution qu'il y a eue. Et typiquement... lorsque... cela signifie que vous devriez avoir un dollar américain qui recule, et c'est ce que nous constatons. Donc à court terme, il y a ce phénomène, c'est indubitable. Mais une bonne partie de nos discussions jusqu'ici aujourd'hui ont porté sur le court terme. Cela va commencer à évoluer et nous devrions commencer à songer à notre prochaine étape. Oui, savourons le moment, mais commençons à déterminer où nous devons aller à présent. Pour répondre à ce que vous disiez, il y a une chose: Si vous songez à toutes les réalisations remarquables et tous les moments mémorables qu'on a vécus en 2023, il n'y a eu absolument presque pas de volatilité des actions, donc encore une fois, alors que nous abordons 2024... ... il y a une chose dont il faut se rappeler, c'est que cette absence de volatilité va sans doute commencer à se dissiper et il y aura davantage justement de volatilité au fur et à mesure que nous nous rapprochons. Nous sommes à un point en matière de cours en bourse, où toutes les bonnes nouvelles imaginables sont de plus en plus prises en compte dans les cours. Il y a une autre question. C'est justement qu'il devrait y avoir davantage de volatilité dans les cours des actions. Quand on parle de volatilité, certains investisseurs considèrent que c'est une opportunité. Mais il faut avoir des crayons bien affûtés. Est-ce que ce sera, l'année 2024, une année pendant laquelle il faut faire des choix judicieux? Oui. Une façon intéressante de considérer cela, on a abondamment documenté qu'en 2023, il fallait choisir... l'endroit parfait. Jusqu'à octobre... ... il n'y avait qu'un seul débouché sur ce marché, c'est-à-dire les 7 magnifiques, et nous l'avons dit et répété. La bonne nouvelle, c'est que depuis octobre, il y a eu une remontée assez générale sur les marchés des actions et si vous considérez cet écart, le S&P 500, et la différence dans les rendements, à ce jour, en cumul annuel, si vous considérez la proportion de ce rendement qui est attribuable aux 7 magnifiques, et le Russell 2000, pour vous faire une idée plus générale des titres à petite capitalisation, le rendement semble très faible. Donc choisir, faire des choix judicieux, cela consistera dans l'avenir en 2024 à s'y retrouver sur un marché dans lequel on peut faire plusieurs choix et si vous êtes investis dans plusieurs endroits, ce sera avantageux pour vous en matière de rendement et plus avantageux pour les gestionnaires de portefeuilles diversifiés, lesquels, encore une fois jusqu'au mois d'octobre, lorsque les choses ont commencé à remonter, ce dont ils ont dû être très satisfaits, c'est une chose dont vous et moi avons beaucoup parlé. On ne peut pas régler sa montre sur cette échéance, mais surtout dans les titres à revenu fixe, on pouvait prévoir qu'une remontée aurait lieu et elle a eu lieu. Donc 2024, ce serait un marché sur lequel les gestionnaires de portefeuille diversifié seront très satisfaits de leur choix.