La Banque du Canada a laissé son taux directeur inchangé à 5 %, affirmant qu’il faut plus de temps pour que les taux élevés ramènent l’inflation à la cible. Maria Solovieva, économiste à la TD, discute avec Greg Bonnell de MoneyTalk des raisons pour lesquelles une baisse de taux en juin est toujours probable.
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La Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 5 % aujourd’hui, indiquant qu’il est trop tôt pour envisager de réduire les taux alors qu’elle tente de ramener l’inflation à sa cible. Maria Solovieva, économiste à la TD, se joint à nous pour en parler. Maria, c’est un plaisir de vous accueillir à nouveau.
Merci de m’inviter à nouveau.
Je vais commencer par une réflexion. Vous connaissez les mots nuage? Quand on parcourt un document et qu’on se demande quels sont les mots qui ressortent le plus? Si on faisait ça ici, ce qu’on n’a pas fait, on aurait « trop tôt », « persiste » « plus de temps ». La banque nous indique donc qu’elle maintient sa position et qu’elle travaille à ses objectifs. Qu’avez-vous retenu de cette annonce?
Comme vous l’avez dit, la banque n’est pas encore prête à baisser les taux. Elle n’est même pas prête à commencer à parler de réduire les taux ou d’envisager de réduire les taux à ce stade. Donc, on pense quand même qu’elle finira par réduire les taux, mais plutôt au deuxième semestre de cette année.
Elle a mentionné que les taux se font sentir au sein de l’économie et qu’elle constate une augmentation des capacités excédentaires. Toutefois, les progrès réalisés en matière d’inflation ne s’accélèrent toujours pas. Elle constate toujours une persistance des pressions inflationnistes. Et à ce stade, il est logique qu’elle ne change rien.
Mais quels signes attend-elle? Parce qu’on parle du deuxième semestre de l’année, nous sommes en mars, donc dans quelques mois. Dans deux ou trois mois, la Banque du Canada pourrait procéder à sa première réduction des taux. Que doit-elle identifier dans les données avant ça pour décider de revenir à 2 %, de sortir de son statu quo?
Elle en a parlé un peu. Il y a beaucoup trop de facteurs qui affichent une croissance de 3 à 3,5 %. Elle aimerait voir moins de facteurs d’inflation croître à ce rythme. À mesure que ça se resserre, on se rapprochera de plus en plus de la cible d’inflation.
D’après ce que nous pouvons voir, elle aimerait voir l’inflation de base sous les 3 %. Nous n’en sommes toujours pas là. Et comme il n’y a qu’un autre mois de données avant avril et que la prochaine réunion aura lieu en juin, les taux d’intérêt devraient demeurer à ce niveau au prochain trimestre, au moins, et on aura probablement d’autres communications de la Banque du Canada à mesure que de nouvelles données sont publiées.
L’une des questions à l’approche de cette annonce n’était pas de savoir ce qu’elle allait faire des taux, on s’attendait à ce qu’elle ne fasse rien, mais comment elle envisageait le volet du logement, l’inflation liée au logement. Parce que Tiff Macklem indiquait que, si on retirait ça, on était déjà en deçà de la cible. Mais elle n’est pas prête à faire ça non plus. C’est un peu compliqué.
Oui. C’est une des questions. Si on la voit commencer à parler d’éliminer l’inflation liée au logement, ça indiquera qu’on s’approche de la réduction des taux. À ce stade-ci, avec les premières questions que nous avons vues pendant la conférence, elle refuse de le faire. À l’heure actuelle, elle n’est pas prête.
L’inflation est toujours persistante. De toute évidence, le risque est l’accélération de l’inflation à l’avenir. Elle aimerait donc éviter de bouger trop tôt, et ce, malgré le fait que l’inflation liée au logement devrait persister et continuera de jouer un rôle dans les pressions inflationnistes à l’avenir.
Oui. Dans cette déclaration préliminaire qu’on a regardée ensemble, ce qui frappait vraiment, c’est Tiff Macklem ménageant la chèvre et le chou. On ne veut pas avoir une politique monétaire restrictive plus longtemps que nécessaire, mais on ne veut pas compromettre tout le travail que nous avons accompli.
L’idée, c’est presque qu’il faut procéder au ressenti. Il y a certes des données à analyser, mais à un moment donné, elle devra décider qu’elle est sur la bonne voie.
Oui. Larry Summers a un point de vue très intéressant. Il compare ça à la prise de médicaments. Si vous cessez de prendre des médicaments trop tôt, vous resterez malade. Et vous pourriez même être encore plus malade. Je pense que Macklem fait référence à une notion semblable.
Parlons de ce qui nous attend. Si d’ici juin, qu’elle est prête, selon les données, à commencer les réductions, à quoi peut-on s’attendre par la suite? On nous a dit qu’on était en territoire entièrement restrictif. On n’assistera sûrement pas à une seule réduction. On aura une réduction, puis il y aura une progression.
Oui. Et elle va agir lentement d’après ce qu’on voit. Encore une fois, si rien ne change dans la dynamique de l’économie, si on observe un lent ralentissement de l’inflation, il y aura probablement des réductions de 25 points de base tout au long de l’année.
Et le plus grand risque que nous devons surveiller? Car il y a toujours des risques, non?
Eh bien, le plus grand risque auquel Tiff Macklem a fait référence, ce sont les prix de l’énergie et les coûts potentiels du transport. La géopolitique joue donc un rôle important ici. C’est quelque chose que l’on va suivre de près.
C’est toujours un plaisir d’avoir votre point de vue, Maria. Merci beaucoup.
Merci beaucoup de l’invitation.
Maria Solovieva, économiste à la TD. [LOGO SONORE] [MUSIQUE]
La Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 5 % aujourd’hui, indiquant qu’il est trop tôt pour envisager de réduire les taux alors qu’elle tente de ramener l’inflation à sa cible. Maria Solovieva, économiste à la TD, se joint à nous pour en parler. Maria, c’est un plaisir de vous accueillir à nouveau.
Merci de m’inviter à nouveau.
Je vais commencer par une réflexion. Vous connaissez les mots nuage? Quand on parcourt un document et qu’on se demande quels sont les mots qui ressortent le plus? Si on faisait ça ici, ce qu’on n’a pas fait, on aurait « trop tôt », « persiste » « plus de temps ». La banque nous indique donc qu’elle maintient sa position et qu’elle travaille à ses objectifs. Qu’avez-vous retenu de cette annonce?
Comme vous l’avez dit, la banque n’est pas encore prête à baisser les taux. Elle n’est même pas prête à commencer à parler de réduire les taux ou d’envisager de réduire les taux à ce stade. Donc, on pense quand même qu’elle finira par réduire les taux, mais plutôt au deuxième semestre de cette année.
Elle a mentionné que les taux se font sentir au sein de l’économie et qu’elle constate une augmentation des capacités excédentaires. Toutefois, les progrès réalisés en matière d’inflation ne s’accélèrent toujours pas. Elle constate toujours une persistance des pressions inflationnistes. Et à ce stade, il est logique qu’elle ne change rien.
Mais quels signes attend-elle? Parce qu’on parle du deuxième semestre de l’année, nous sommes en mars, donc dans quelques mois. Dans deux ou trois mois, la Banque du Canada pourrait procéder à sa première réduction des taux. Que doit-elle identifier dans les données avant ça pour décider de revenir à 2 %, de sortir de son statu quo?
Elle en a parlé un peu. Il y a beaucoup trop de facteurs qui affichent une croissance de 3 à 3,5 %. Elle aimerait voir moins de facteurs d’inflation croître à ce rythme. À mesure que ça se resserre, on se rapprochera de plus en plus de la cible d’inflation.
D’après ce que nous pouvons voir, elle aimerait voir l’inflation de base sous les 3 %. Nous n’en sommes toujours pas là. Et comme il n’y a qu’un autre mois de données avant avril et que la prochaine réunion aura lieu en juin, les taux d’intérêt devraient demeurer à ce niveau au prochain trimestre, au moins, et on aura probablement d’autres communications de la Banque du Canada à mesure que de nouvelles données sont publiées.
L’une des questions à l’approche de cette annonce n’était pas de savoir ce qu’elle allait faire des taux, on s’attendait à ce qu’elle ne fasse rien, mais comment elle envisageait le volet du logement, l’inflation liée au logement. Parce que Tiff Macklem indiquait que, si on retirait ça, on était déjà en deçà de la cible. Mais elle n’est pas prête à faire ça non plus. C’est un peu compliqué.
Oui. C’est une des questions. Si on la voit commencer à parler d’éliminer l’inflation liée au logement, ça indiquera qu’on s’approche de la réduction des taux. À ce stade-ci, avec les premières questions que nous avons vues pendant la conférence, elle refuse de le faire. À l’heure actuelle, elle n’est pas prête.
L’inflation est toujours persistante. De toute évidence, le risque est l’accélération de l’inflation à l’avenir. Elle aimerait donc éviter de bouger trop tôt, et ce, malgré le fait que l’inflation liée au logement devrait persister et continuera de jouer un rôle dans les pressions inflationnistes à l’avenir.
Oui. Dans cette déclaration préliminaire qu’on a regardée ensemble, ce qui frappait vraiment, c’est Tiff Macklem ménageant la chèvre et le chou. On ne veut pas avoir une politique monétaire restrictive plus longtemps que nécessaire, mais on ne veut pas compromettre tout le travail que nous avons accompli.
L’idée, c’est presque qu’il faut procéder au ressenti. Il y a certes des données à analyser, mais à un moment donné, elle devra décider qu’elle est sur la bonne voie.
Oui. Larry Summers a un point de vue très intéressant. Il compare ça à la prise de médicaments. Si vous cessez de prendre des médicaments trop tôt, vous resterez malade. Et vous pourriez même être encore plus malade. Je pense que Macklem fait référence à une notion semblable.
Parlons de ce qui nous attend. Si d’ici juin, qu’elle est prête, selon les données, à commencer les réductions, à quoi peut-on s’attendre par la suite? On nous a dit qu’on était en territoire entièrement restrictif. On n’assistera sûrement pas à une seule réduction. On aura une réduction, puis il y aura une progression.
Oui. Et elle va agir lentement d’après ce qu’on voit. Encore une fois, si rien ne change dans la dynamique de l’économie, si on observe un lent ralentissement de l’inflation, il y aura probablement des réductions de 25 points de base tout au long de l’année.
Et le plus grand risque que nous devons surveiller? Car il y a toujours des risques, non?
Eh bien, le plus grand risque auquel Tiff Macklem a fait référence, ce sont les prix de l’énergie et les coûts potentiels du transport. La géopolitique joue donc un rôle important ici. C’est quelque chose que l’on va suivre de près.
C’est toujours un plaisir d’avoir votre point de vue, Maria. Merci beaucoup.
Merci beaucoup de l’invitation.
Maria Solovieva, économiste à la TD. [LOGO SONORE] [MUSIQUE]