La reprise de l’économie américaine a été soutenue par des mesures de relance sans précédent. Mais l’économie pourra-t-elle poursuivre sa croissance par ses propres moyens? Kim Parlee discute avec Phil Davis, fondateur de philstockworld.com, des menaces qui pèsent sur l’économie et les marchés boursiers en 2022.
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- Eh bien, c’est l’une des plus belles périodes de l’année. Ce n’est pas seulement le temps des fêtes, mais c’est aussi le temps d’accueillir Phil Davis, fondateur de philstockworld.com, qui va nous parler de l’opération de l’année. Phil, c’est un plaisir de vous accueillir.
- Bonjour, Kim.
- Contente de vous recevoir. Écoutez, tout le monde va être heureux aujourd’hui, car la première partie de notre conversation va porter sur le portrait global. Et cette année, nous avons terminé en deuxième place pour l’opération de l’année. Et à la fin, on va regarder l’opération finale de l’année. Donc beaucoup de valeur pour les gens qui nous regardent en ce moment.
Commençons par une vue d’ensemble, Phil. Pour les gens qui se rendent sur votre blogue, philstockworld.com, j’aimerais mentionner qu’ils peuvent s’y abonner, mais il contient une section gratuite spéciale où il est possible de consulter le portefeuille Parlons argent, qui va célébrer très bientôt, je crois, son deuxième anniversaire. Je vais donner plus de détails là-dessus, si les gens veulent en savoir plus sur les opérations dont nous allons parler aujourd’hui.
Mais commençons par le portrait global, et vous avez écrit sur l’inflation dans votre blogue. Voici un commentaire du président de la Fed aux États-Unis, Jerome Powell : « Il semble maintenant que les facteurs qui font grimper l’inflation vont persister pendant une bonne partie de l’année prochaine. Nous allons utiliser nos outils à la fois pour soutenir l’économie et la vigueur du marché du travail et pour éviter que la hausse de l’inflation ne s’enracine. » La Fed prend donc des mesures et cela semble avoir effrayé beaucoup de gens.
- Oh oui, eh bien, regardez, je me moque de Powell depuis un an maintenant, car chaque fois qu’il a dit que l’inflation était transitoire, nous avons tous dû prendre un verre et nous avons manqué d’alcool. Hier, il a finalement admis que l’inflation n’était pas temporaire (grande surprise!) et que la Fed devra en fait commencer à faire son travail et à remonter les taux d’intérêt pour maîtriser l’inflation, s’il n’est pas déjà trop tard.
Qui sait? Parce qu’il est un peu tard. Il est très tard dans le cycle pour que la Fed s’inquiète de l’inflation tout d’un coup. Mais le problème, c’est que la dette américaine va atteindre 32 000 milliards de dollars en 2022. La Fed est sur un terrain très glissant et elle n’a pas les moyens... on ne peut pas se permettre de rembourser une dette de 32 000 milliards de dollars à un taux de 3 %. Cela représente des intérêts de 1 000 milliards de dollars par année. Ce serait un chiffre démesuré.
Nous avons toujours un déficit annuel d’un millier de milliards de dollars et, même sans les mesures de relance, si on ne règle pas ces problèmes, les taux vont augmenter de toute façon, car les gens vont commencer à perdre confiance dans notre capacité à rembourser la dette.
Le Japon, par exemple, affiche un ratio d’endettement de 300 % par rapport à son PIB, et nous ne sommes qu’à 160 %. On a donc beaucoup de chemin à faire avant qu’une crise éclate.
Mais il y a un certain point de non-retour, et le Japon l’a clairement dépassé. Et nous sommes peut-être à un point où on pourrait faire quelque chose, mais on approche rapidement d’un point de notre propre rendement qui ne peut tout simplement pas être corrigé. On ne peut plus revenir en arrière.
- Je vais donc dire qu’il s’agit d’une approche financièrement responsable à l’égard de ce à quoi les gens doivent réfléchir. Mais expliquez-moi ce à quoi vous vous attendez comme légère hausse des taux. Que se passe-t-il avec le marché? Parce que pendant très longtemps, je pense que c’était le seul endroit où investir, parce qu’on ne faisait pas d’argent ailleurs.
- Eh bien, écoutez, ce qui dicte vraiment l’évolution du marché, ce sont les autres endroits où on investit de l’argent. Donc, tout cet argent qui est généré, tout cet argent que la Fed imprime, les gens n’achètent pas de maisons avec ça. Les gens n’investissent pas dans les obligations. Les obligations sont catastrophiques cette année. L’argent finit donc par entrer de force sur le marché, ce qui fait grimper les cours des actions.
Il y a une différence entre le fait de payer un cours boursier exagéré et le fait que le cours d’une action augmente en fonction des bénéfices. Ce n’est pas ce qu’on fait. Nous sommes en eaux très dangereuses en ce qui concerne les évaluations. Un marché comme celui-ci est très difficile à traverser, et on fait l’objet d’une dangereuse surévaluation. Mais je le répète depuis un certain temps.
Je sais, et nous allons en parler un peu. Mais j’allais dire que l’indice Russell 2000, et je sais que vous le surveillez de près, a connu une forte baisse. Je crois qu’il est à 10 % de ses sommets en ce moment. Selon vous, est-ce un indicateur des entreprises elles-mêmes? Ou bien s’agit-il simplement d’un flux de trésorerie? C’est une flambée d’aversion pour le risque, et les gens se retirent.
C’est intéressant, parce que j’en ai parlé aujourd’hui. J’avertissais mes collaborateurs. On tient un webinaire les mercredis, et je les avertissais seulement qu’il faut regarder Apple. Apple a été en hausse de 5 % au cours des deux derniers jours. Et Apple affecte fortement les indices Dow, NASDAQ et S&P 500. C’est une composante importante des trois indices. Et souvent, ils manipulent Apple à la hausse pour masquer la vente des actions en dessous de l’indice principal.
L’indice Russell ne comprend pas le titre d’Apple, et il n’y a pas de petit groupe d’actions qu’on peut négocier dans l’indice Russell pour manipuler l’indice. Ça donne donc une lecture plus honnête. De plus, les entreprises qui font partie de l’indice sont des sociétés à petite capitalisation. Elles ne seront pas ébranlées par le commerce international, parce que l’indice S&P, par exemple, tire 60 % de ses revenus de l’étranger.
L’indice Russel donne donc une meilleure idée de ce qui se passe vraiment aux Éts-Unis. Et ce qui se passe aux États-Unis, c’est que le cours de l’action de Russell a chuté de 10 % au cours du dernier mois, ce qui la plonge en territoire négatif.
- Est-ce que je peux vous poser une question? Et c’est une question à deux volets. Il ne me reste plus qu’une minute. Mais je crois qu’il y a deux choses à surveiller... tout d’abord, le variant Omicron. Selon vous, que va-t-il se passer par rapport à ça? Est-ce qu’il faut s’attendre à une autre petite vague? Qu’est-ce que cela signifie pour les marchés, et pour les mesures de relance budgétaire? On parle de mesures monétaires, mais que va-t-il se passer lorsque les mesures de relance budgétaire vont cesser?
- Eh bien, on va oublier le variant Omicron pour l’instant, car on n’a pas assez d’informations pour vraiment prédire ce qui va se produire. Mais je pense que ce n’est qu’un variant de plus, et qu’il ne faut pas trop s’en faire. Mais ce qui est plus inquiétant, c’est que le gouvernement injecte directement 2 000 milliards de dollars par année. Oubliez la Fed. Mais le gouvernement injecte directement 2 000 milliards de dollars par année dans l’économie.
C’est une économie de 20 000 milliards de dollars. 10 % de l’économie est composée de mesures de relance. Pourtant, la croissance de l’économie n’est que de 6 %. Autrement dit, sans les mesures de relance, on serait à - 4 %. Et c’est ce que les gens doivent garder à l’esprit. L’économie réelle n’est pas du tout solide. L’économie réelle est plus ou moins en récession. Donc, une fois que ces mesures de relance vont prendre fin, on ne sera pas en très bonne posture. Et c’est ce qu’il faut surveiller.
[MUSIQUE]
- Bonjour, Kim.
- Contente de vous recevoir. Écoutez, tout le monde va être heureux aujourd’hui, car la première partie de notre conversation va porter sur le portrait global. Et cette année, nous avons terminé en deuxième place pour l’opération de l’année. Et à la fin, on va regarder l’opération finale de l’année. Donc beaucoup de valeur pour les gens qui nous regardent en ce moment.
Commençons par une vue d’ensemble, Phil. Pour les gens qui se rendent sur votre blogue, philstockworld.com, j’aimerais mentionner qu’ils peuvent s’y abonner, mais il contient une section gratuite spéciale où il est possible de consulter le portefeuille Parlons argent, qui va célébrer très bientôt, je crois, son deuxième anniversaire. Je vais donner plus de détails là-dessus, si les gens veulent en savoir plus sur les opérations dont nous allons parler aujourd’hui.
Mais commençons par le portrait global, et vous avez écrit sur l’inflation dans votre blogue. Voici un commentaire du président de la Fed aux États-Unis, Jerome Powell : « Il semble maintenant que les facteurs qui font grimper l’inflation vont persister pendant une bonne partie de l’année prochaine. Nous allons utiliser nos outils à la fois pour soutenir l’économie et la vigueur du marché du travail et pour éviter que la hausse de l’inflation ne s’enracine. » La Fed prend donc des mesures et cela semble avoir effrayé beaucoup de gens.
- Oh oui, eh bien, regardez, je me moque de Powell depuis un an maintenant, car chaque fois qu’il a dit que l’inflation était transitoire, nous avons tous dû prendre un verre et nous avons manqué d’alcool. Hier, il a finalement admis que l’inflation n’était pas temporaire (grande surprise!) et que la Fed devra en fait commencer à faire son travail et à remonter les taux d’intérêt pour maîtriser l’inflation, s’il n’est pas déjà trop tard.
Qui sait? Parce qu’il est un peu tard. Il est très tard dans le cycle pour que la Fed s’inquiète de l’inflation tout d’un coup. Mais le problème, c’est que la dette américaine va atteindre 32 000 milliards de dollars en 2022. La Fed est sur un terrain très glissant et elle n’a pas les moyens... on ne peut pas se permettre de rembourser une dette de 32 000 milliards de dollars à un taux de 3 %. Cela représente des intérêts de 1 000 milliards de dollars par année. Ce serait un chiffre démesuré.
Nous avons toujours un déficit annuel d’un millier de milliards de dollars et, même sans les mesures de relance, si on ne règle pas ces problèmes, les taux vont augmenter de toute façon, car les gens vont commencer à perdre confiance dans notre capacité à rembourser la dette.
Le Japon, par exemple, affiche un ratio d’endettement de 300 % par rapport à son PIB, et nous ne sommes qu’à 160 %. On a donc beaucoup de chemin à faire avant qu’une crise éclate.
Mais il y a un certain point de non-retour, et le Japon l’a clairement dépassé. Et nous sommes peut-être à un point où on pourrait faire quelque chose, mais on approche rapidement d’un point de notre propre rendement qui ne peut tout simplement pas être corrigé. On ne peut plus revenir en arrière.
- Je vais donc dire qu’il s’agit d’une approche financièrement responsable à l’égard de ce à quoi les gens doivent réfléchir. Mais expliquez-moi ce à quoi vous vous attendez comme légère hausse des taux. Que se passe-t-il avec le marché? Parce que pendant très longtemps, je pense que c’était le seul endroit où investir, parce qu’on ne faisait pas d’argent ailleurs.
- Eh bien, écoutez, ce qui dicte vraiment l’évolution du marché, ce sont les autres endroits où on investit de l’argent. Donc, tout cet argent qui est généré, tout cet argent que la Fed imprime, les gens n’achètent pas de maisons avec ça. Les gens n’investissent pas dans les obligations. Les obligations sont catastrophiques cette année. L’argent finit donc par entrer de force sur le marché, ce qui fait grimper les cours des actions.
Il y a une différence entre le fait de payer un cours boursier exagéré et le fait que le cours d’une action augmente en fonction des bénéfices. Ce n’est pas ce qu’on fait. Nous sommes en eaux très dangereuses en ce qui concerne les évaluations. Un marché comme celui-ci est très difficile à traverser, et on fait l’objet d’une dangereuse surévaluation. Mais je le répète depuis un certain temps.
Je sais, et nous allons en parler un peu. Mais j’allais dire que l’indice Russell 2000, et je sais que vous le surveillez de près, a connu une forte baisse. Je crois qu’il est à 10 % de ses sommets en ce moment. Selon vous, est-ce un indicateur des entreprises elles-mêmes? Ou bien s’agit-il simplement d’un flux de trésorerie? C’est une flambée d’aversion pour le risque, et les gens se retirent.
C’est intéressant, parce que j’en ai parlé aujourd’hui. J’avertissais mes collaborateurs. On tient un webinaire les mercredis, et je les avertissais seulement qu’il faut regarder Apple. Apple a été en hausse de 5 % au cours des deux derniers jours. Et Apple affecte fortement les indices Dow, NASDAQ et S&P 500. C’est une composante importante des trois indices. Et souvent, ils manipulent Apple à la hausse pour masquer la vente des actions en dessous de l’indice principal.
L’indice Russell ne comprend pas le titre d’Apple, et il n’y a pas de petit groupe d’actions qu’on peut négocier dans l’indice Russell pour manipuler l’indice. Ça donne donc une lecture plus honnête. De plus, les entreprises qui font partie de l’indice sont des sociétés à petite capitalisation. Elles ne seront pas ébranlées par le commerce international, parce que l’indice S&P, par exemple, tire 60 % de ses revenus de l’étranger.
L’indice Russel donne donc une meilleure idée de ce qui se passe vraiment aux Éts-Unis. Et ce qui se passe aux États-Unis, c’est que le cours de l’action de Russell a chuté de 10 % au cours du dernier mois, ce qui la plonge en territoire négatif.
- Est-ce que je peux vous poser une question? Et c’est une question à deux volets. Il ne me reste plus qu’une minute. Mais je crois qu’il y a deux choses à surveiller... tout d’abord, le variant Omicron. Selon vous, que va-t-il se passer par rapport à ça? Est-ce qu’il faut s’attendre à une autre petite vague? Qu’est-ce que cela signifie pour les marchés, et pour les mesures de relance budgétaire? On parle de mesures monétaires, mais que va-t-il se passer lorsque les mesures de relance budgétaire vont cesser?
- Eh bien, on va oublier le variant Omicron pour l’instant, car on n’a pas assez d’informations pour vraiment prédire ce qui va se produire. Mais je pense que ce n’est qu’un variant de plus, et qu’il ne faut pas trop s’en faire. Mais ce qui est plus inquiétant, c’est que le gouvernement injecte directement 2 000 milliards de dollars par année. Oubliez la Fed. Mais le gouvernement injecte directement 2 000 milliards de dollars par année dans l’économie.
C’est une économie de 20 000 milliards de dollars. 10 % de l’économie est composée de mesures de relance. Pourtant, la croissance de l’économie n’est que de 6 %. Autrement dit, sans les mesures de relance, on serait à - 4 %. Et c’est ce que les gens doivent garder à l’esprit. L’économie réelle n’est pas du tout solide. L’économie réelle est plus ou moins en récession. Donc, une fois que ces mesures de relance vont prendre fin, on ne sera pas en très bonne posture. Et c’est ce qu’il faut surveiller.
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