Pendant la récession causée par la pandémie en 2020, les ventes au détail aux États-Unis ont repris bien plus rapidement qu’au sortir de la récession de 2008. Anthony Okolie et Damian Fernandes, gestionnaire de portefeuille, Gestion de Placements TD, discutent de ce que la remontée des ventes au détail dévoile sur les sommets qu’atteignent les bénéfices des sociétés.
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ANTHONY OKOLIE : Eh bien, les participants aux marchés parlent de plus en plus de sommet de la croissance à la fois du côté de l’économie et des bénéfices des sociétés malgré un récent repli de Wall Street, qui venait d’atteindre de nouveaux sommets. Jetez un coup d’œil à ce graphique.
Il montre une comparaison de la reprise des ventes au détail aux États-Unis en 2020 par rapport à celle qui a suivi la récession de 2008. Damian, pouvez-vous nous expliquer ce que ce graphique nous montre?
DAMIAN FERNANDES : Bonjour, Anthony. Merci de me recevoir.
Vous savez, c’est drôle. Vous parlez de sommet de la croissance. C’est certain que la croissance a atteint un sommet, n’est-ce pas? Il y a un sommet de la croissance des bénéfices. Ce n’est pas synonyme de sommet des bénéfices. Ce que je veux dire, c’est que l’an dernier, au deuxième trimestre de 2020, le monde entier était à l’arrêt, en quarantaine. Toutes les activités étaient au point mort. Donc bien entendu, au deuxième trimestre cette année, après plusieurs réouvertures et une augmentation de la demande de la part des consommateurs, la croissance des bénéfices a atteint un sommet.
Ce ne sont pas les bénéfices qui ont atteint un sommet. Et je crois que le graphique à l’écran est un bon point de référence pour l’illustrer. Il montre de quoi les ventes de détail aux États-Unis avaient l’air en 2008. Donc, si on regarde 2008, on a commencé à 100 et en raison de la grande crise financière, des nombreuses pertes d’emplois, de la marge réduite des consommateurs et des défis auxquels faisaient face les entreprises, il a fallu attendre en 2011, trois ans plus tard, pour atteindre le même niveau de ventes de détail qu’en 2008.
Comparez cette situation à ce à quoi on assiste en ce moment. La récession de l’an dernier, causée par la pandémie, est complètement différente. En somme, la reprise aura pris six mois. Donc l’an dernier, si on regarde les ventes au détail de juin 2020, elles étaient déjà plus élevées qu’en décembre 2019. Bien entendu, la consommation a abruptement chuté en raison des mesures de quarantaine. Mais ensuite, une reprise tout aussi abrupte s’est produite. On voit le V sur le graphique parce que la baisse a été aussi soudaine que la hausse. Et cette hausse se poursuit.
Elle continue pour plusieurs raisons, n’est-ce pas? La richesse des ménages a crû de 20 mille milliards de dollars par rapport à avant la pandémie et le consommateur américain est en bien meilleure posture qu’en 2008. Et tout cela me rend optimiste parce que oui, des comparaisons faciles nous font conclure qu’on assiste à un sommet de la croissance des bénéfices, mais on n’a pas atteint un sommet des bénéfices, ce qui à un certain point stimulera le marché selon moi.
ANTHONY OKOLIE : Alors Damian, quels sont les plus grands risques pour les perspectives de bénéfices à court terme?
DAMIAN FERNANDES : Vous savez quoi, Anthony? C’est très important, n’est-ce pas? On se demande quels sont les gros nuages noirs qu’on voit à l’horizon. Nous, on voit principalement deux choses. Premièrement, on envisage un possible ralentissement en Chine, qui pourrait se transformer en quelque chose de plus sérieux. En ce moment, l’économie chinoise ralentit. C’était le cas même avant qu’on entende parler d’Evergrande aux nouvelles. La politique du gouvernement vise un taux de croissance plus modéré et une croissance plus inclusive. Mais si la situation là-bas empire, les bénéfices des sociétés aux États-Unis et partout dans le monde seront touchés.
Deuxièmement, un autre risque dont vous avez discuté quand vous avez reçu plusieurs invités est l’inflation. En ce moment, on assiste à une augmentation significative de l’inflation. Les spécialistes s’entendent pour dire qu’elle est transitoire. Mais que se passerait-il si ces pressions inflationnistes commençaient véritablement à nuire à la marge de profit des entreprises? Si la consommation américaine était touchée au point où les prix devaient augmenter?
Ce qui se produit normalement dans cette situation, c’est que le consommateur américain commence à couper sa consommation et à épargner davantage parce qu’il voit une hausse de l’inflation à l’horizon. Cet état de fait nuirait à la fois à la croissance économique et aux bénéfices. Ce sont les choses que nous surveillons. Mais en ce moment, pour revenir à la question originale : oui, on assiste à un sommet de la croissance des bénéfices, mais pas encore à un sommet des bénéfices.
ANTHONY OKOLIE : Damian, merci beaucoup pour ces explications.
DAMIAN FERNANDES : Bien sûr. Merci, Anthony. C’est toujours un plaisir.
[AUDIO LOGO]
[MUSIQUE]
Il montre une comparaison de la reprise des ventes au détail aux États-Unis en 2020 par rapport à celle qui a suivi la récession de 2008. Damian, pouvez-vous nous expliquer ce que ce graphique nous montre?
DAMIAN FERNANDES : Bonjour, Anthony. Merci de me recevoir.
Vous savez, c’est drôle. Vous parlez de sommet de la croissance. C’est certain que la croissance a atteint un sommet, n’est-ce pas? Il y a un sommet de la croissance des bénéfices. Ce n’est pas synonyme de sommet des bénéfices. Ce que je veux dire, c’est que l’an dernier, au deuxième trimestre de 2020, le monde entier était à l’arrêt, en quarantaine. Toutes les activités étaient au point mort. Donc bien entendu, au deuxième trimestre cette année, après plusieurs réouvertures et une augmentation de la demande de la part des consommateurs, la croissance des bénéfices a atteint un sommet.
Ce ne sont pas les bénéfices qui ont atteint un sommet. Et je crois que le graphique à l’écran est un bon point de référence pour l’illustrer. Il montre de quoi les ventes de détail aux États-Unis avaient l’air en 2008. Donc, si on regarde 2008, on a commencé à 100 et en raison de la grande crise financière, des nombreuses pertes d’emplois, de la marge réduite des consommateurs et des défis auxquels faisaient face les entreprises, il a fallu attendre en 2011, trois ans plus tard, pour atteindre le même niveau de ventes de détail qu’en 2008.
Comparez cette situation à ce à quoi on assiste en ce moment. La récession de l’an dernier, causée par la pandémie, est complètement différente. En somme, la reprise aura pris six mois. Donc l’an dernier, si on regarde les ventes au détail de juin 2020, elles étaient déjà plus élevées qu’en décembre 2019. Bien entendu, la consommation a abruptement chuté en raison des mesures de quarantaine. Mais ensuite, une reprise tout aussi abrupte s’est produite. On voit le V sur le graphique parce que la baisse a été aussi soudaine que la hausse. Et cette hausse se poursuit.
Elle continue pour plusieurs raisons, n’est-ce pas? La richesse des ménages a crû de 20 mille milliards de dollars par rapport à avant la pandémie et le consommateur américain est en bien meilleure posture qu’en 2008. Et tout cela me rend optimiste parce que oui, des comparaisons faciles nous font conclure qu’on assiste à un sommet de la croissance des bénéfices, mais on n’a pas atteint un sommet des bénéfices, ce qui à un certain point stimulera le marché selon moi.
ANTHONY OKOLIE : Alors Damian, quels sont les plus grands risques pour les perspectives de bénéfices à court terme?
DAMIAN FERNANDES : Vous savez quoi, Anthony? C’est très important, n’est-ce pas? On se demande quels sont les gros nuages noirs qu’on voit à l’horizon. Nous, on voit principalement deux choses. Premièrement, on envisage un possible ralentissement en Chine, qui pourrait se transformer en quelque chose de plus sérieux. En ce moment, l’économie chinoise ralentit. C’était le cas même avant qu’on entende parler d’Evergrande aux nouvelles. La politique du gouvernement vise un taux de croissance plus modéré et une croissance plus inclusive. Mais si la situation là-bas empire, les bénéfices des sociétés aux États-Unis et partout dans le monde seront touchés.
Deuxièmement, un autre risque dont vous avez discuté quand vous avez reçu plusieurs invités est l’inflation. En ce moment, on assiste à une augmentation significative de l’inflation. Les spécialistes s’entendent pour dire qu’elle est transitoire. Mais que se passerait-il si ces pressions inflationnistes commençaient véritablement à nuire à la marge de profit des entreprises? Si la consommation américaine était touchée au point où les prix devaient augmenter?
Ce qui se produit normalement dans cette situation, c’est que le consommateur américain commence à couper sa consommation et à épargner davantage parce qu’il voit une hausse de l’inflation à l’horizon. Cet état de fait nuirait à la fois à la croissance économique et aux bénéfices. Ce sont les choses que nous surveillons. Mais en ce moment, pour revenir à la question originale : oui, on assiste à un sommet de la croissance des bénéfices, mais pas encore à un sommet des bénéfices.
ANTHONY OKOLIE : Damian, merci beaucoup pour ces explications.
DAMIAN FERNANDES : Bien sûr. Merci, Anthony. C’est toujours un plaisir.
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