Les investisseurs se demandent de plus en plus si nous entrerons bientôt dans un marché baissier. L’indice S&P 500 n’a pas chuté de 20 %, mais la composition de l’indice cache la vente agressive d’actions de la plupart des titres. Ben Gossack, gestionnaire de portefeuille, Gestion de Placements TD, donne son avis.
Les investisseurs nous demandent constamment si nous nous dirigeons vers un marché baissier. Ce dernier correspond à une baisse du prix des titres de 20 % ou plus. Mais les investisseurs peuvent se tromper en se concentrant sur l’indice S&P 500, car il ne représente pas bien un composé d’actions. Pour mieux comprendre, Ben Gossack est avec nous. Il est gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD. Ben, vous avez apporté un graphique aujourd’hui. Pouvez-vous expliquer ce qu’il nous montre et pourquoi c’est important?
Très bien. Merci de l’invitation, Tony. Nous avons donc beaucoup de questions étant donné que le marché a baissé après avoir atteint des sommets. Donc, en règle générale, le marché a quelques règles. Un recul de 10 % est considéré comme une correction. Un recul de 20 % ou plus est considéré comme un marché baissier. Nous avons vu l’indice composé NASDAQ baisser de 20 % et nous avons vu l’indice Russell 2000 baisser d’environ 20 %. Mais pour revenir à ce que vous disiez, les gens semblent hésiter à dire que le marché est baissier parce que l’indice S&P 500 n’a pas reculé de 20 %. Il est donc important de regarder l’indice S&P 500 plus en détail. Et donc dans ce graphique, l’indice S&P 500 est en rouge. Comme vous pouvez le voir, nous avons un atteint sommet record le 4 janvier, avec à peu près 4 818. Ensuite, nous avons chuté d’environ 14 % à la fin février, pour atteindre 4 100. Vous pouvez voir que si nous ventilons les chiffres, il y a environ 505 actions qui composent cet indice, dans le bleu vous voyez que presque la moitié de cette semaine, nous avons eu une baisse de 20 % ou plus. Il y a donc clairement beaucoup d’agitation sous la surface, ce qui indique que plus d’actions ont reculé de 20 % que l’indice général.
D’accord, alors compte tenu de cette perspective, quel impact ont les actions technologiques à mégacapitalisation sur le rendement global de l’indice?
Oui, je pense que c’est la question clé. Les actions technologiques, ainsi que d’autres actions de croissance se sont très bien comportées au cours des dernières années, et elles ont commencé à prendre le dessus sur les autres membres au sein de l’indice. Il suffit de regarder les 10 actions principales de l’indice S&P 500. Elles représentent 30 % de l’ensemble du marché et 7 sur 10 sont des actions liées à la technologie. Une seule se trouve dans le secteur de l’assurance et deux dans le secteur des soins de santé. Plus important encore, le titre le plus important sur le marché est Apple. L’entreprise représente 7 % de l’indice de référence. Autrement dit, quand on demande si l’indice S&P 500 a chuté de 20 %, ce qu’on demande vraiment, c’est si le titre d’Apple a reculé de 20 %. Si vous ajoutez Google, ces deux sociétés font à peu près la taille de l’ensemble du secteur financier. Donc quand vous analysez l’indice S&P 500 et que vous l’utilisez comme jauge pour déterminer si on est face à une correction ou à un marché baissier, il est important de comprendre que la composition compte et que ces grosses actions peuvent masquer les effets des problèmes dans le marché et entre différents secteurs.
D’accord, et compte tenu de la volatilité que nous avons observée récemment sur les marchés boursiers, quelle a été votre stratégie de placement pour le FNB à gestion active de dividendes bonifiés mondiaux et le FNB à gestion active de dividendes bonifiés mondiaux TD?
Pour nous, rien ne change. Peu importe le marché, nous essayons de posséder des sociétés de très grande qualité. Nous voulons qu’elles génèrent des flux de trésorerie disponibles et nous voulons que ces flux fructifient parce qu’ils nous versent habituellement des dividendes et qu’ils font croître ces dividendes. Ce qui est unique avec les deux FNB que vous avez mentionnés, c’est qu’ils ont été conçus pour recevoir un flux de revenu de dividende et le bonifier à l’aide d’options d’achat et d’options de vente garanties par des fonds. Et donc dans un marché où nous avons beaucoup de problèmes et de tensions liés à une guerre en Europe de l’Est, aux craintes sur l’inflation et aux réactions des banques centrales, l’incertitude et la trajectoire des actions augmentent et cela nous permet d’améliorer notre revenu par la suite. Notre stratégie de vente d’options d’achat est un bon exemple. Ce n’est pas très différent d’un placement immobilier de grande qualité qui nous permet de recevoir des loyers. Et dans le cas de notre stratégie de vente d’option d’achat, nous sommes payés pour acheter les actions que nous voulons à des prix plus bas. Dans ce contexte, il est préoccupant de constater que nos actions ont chuté de 20 %. Le fait d’avoir ces flux d’options améliore notre rendement total au fil du temps.
Donc pour les investisseurs qui s’inquiètent de la récente volatilité sur les marchés, qu’est-ce qu’on doit retenir de tout cela?
Le marché est vraiment dicté par l’actualité. Bonne nouvelle, les actions augmentent. Mauvaise nouvelle, les actions baissent. Vous avez mentionné la volatilité sur le marché. Les niveaux sont à 30. Et ce que cela signifie au jour le jour, c’est que le marché peut augmenter de 2 % un jour et baisser de 2 % le jour suivant. Cela peut donc être très préoccupant. Encore une fois, je pense que c’est très important de vous en tenir à votre stratégie à long terme et de consulter votre conseiller financier parce que si vous paniquez et que vous vendez, le marché pourrait décoller et vous pourriez vous retrouver avec des liquidités et voir les bénéfices disparaître. Il est dont très important de conserver sa stratégie à long terme et de voir au-delà de l’actualité qui stimule et inhibe le marché.
Merci beaucoup d’avoir été là avec nous aujourd’hui.
Merci.