Le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, indique qu’il est prêt à relever les taux d’intérêt de nouveau si les pressions inflationnistes persistent. Bart Melek, chef mondial, Stratégie relative aux produits de base à Valeurs Mobilières TD, discute avec Greg Bonnell des répercussions possibles sur les produits de base et des conséquences pour les investisseurs.
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Le président de la Fed, Jerome Powell, a déclaré que les taux pourraient demeurer plus élevés plus longtemps car l'inflation demeure persistante. Quelles sont les conséquences pour les produits de base? Bart Melek de Valeurs mobilières TD commente. Bonjour, Bart.
Bonjour, Greg, ça me fait plaisir de passer à votre émission.
Encore une réunion de Jackson Hole. Jerome Powell a déclaré que la Fed garderait le cap dans la lutte contre l'inflation. C'est positif, mais nous sommes loin d'avoir atteint l'objectif.
Pour les produits de base, c'est essentiellement négatif. L'or, le cuivre, même le pétrole ne vont pas réagir très favorablement. Quoique le pétrole est affecté par un certain nombre de facteurs au niveau de l'offre qui protégeront les cours de l'impact des taux d'intérêt. Mais dans la plupart des cas, des taux d'intérêt plus élevés signifient des coûts d'opportunité plus élevés pour les détenteurs de produits de base. À la marge, ceci signifie qu'il est préférable de détenir des stocks moins importants, de procéder par bail au niveau de l'or, du cuivre, mettre les métaux à disposition plus généralement.
C'est négatif donc, mais dans quelle mesure? Cela dépendra du poids auquel parviennent les taux et de la durée pendant laquelle ils s'y maintiendront. Plus les taux sont élevés et plus longtemps ils s'y maintiendront, plus c'est négatif. À ce stade, nous ne savons pas exactement jusqu'à quel point les taux vont augmenter et pendant combien de temps ils vont y rester. À ce stade du cycle des hausses, on commence à parler des taux réels et de l'impact que cela pourrait avoir.
Voici un graphique de la hausse des taux réels qui plombe le cours de l'or.
Oui, typiquement, c'est exact. Quand on considère l'or, et les variables qui ont un impact sur celui-ci, les taux réels sont sans doute le facteur qui a l'effet le plus révélateur. Il s'agit de l'un des indicateurs les plus clairs de la trajectoire de l'or. Or soudain, à court terme, tandis que la Fed maintient des taux au niveau de 5,50 ou davantage pour une période prolongée, et que l'inflation commence à reculer, paradoxalement, on se trouve face à des taux réels encore plus élevés. Les taux réels sont définis comme les taux nominaux moins l'inflation. Pendant un certain temps, lorsque l'inflation reflue, la politique monétaire a un effet encore plus restrictif même si la banque centrale ne fait rien, même si elle maintient les taux inchangés, même si elle les réduit légèrement.
Selon la mesure dans laquelle l'inflation diminue, la conjoncture peut devenir plus restrictive. Cela pourrait représenter un facteur très négatif. Nous parions sur le fait que la Fed va commencer à agir pendant les trois premiers mois de l'an prochain, en mars sans doute, mais nous ne sommes pas certains comment se comportera l'inflation de base.
Pour le moment, au fur et à mesure que l'inflation diminue, cela pourrait empirer la situation du marché et beaucoup de gens ne s'en rendent pas compte. C'est la meilleure explication que j'ai entendue des taux réels.
Merci. les téléspectateurs vous en remercient certainement. Vous avez parlé du pétrole qui subit le poids des taux élevés mais qui est affecté par ses propres facteurs. Le pétrole dépasse 80 $ au baril. Cela peut être un facteur d'inflation?
Bien sûr. Depuis deux mois, nous avons assisté à une hausse notable des cours du pétrole. Mais ce n'est pas vraiment le pétrole, c'est l'essence et le carburant diesel qui affectent l'inflation. On ne fait pas le plein de pétrole, on fait le plein de produits raffinés. Mettre du pétrole dans son auto aurait sans doute des conséquences néfastes. Une partie du marché pour lequel le marché du brut évolue comme il le fait, c'est que les stocks sont très faibles, en particulier au niveau des distillats intermédiaires et des produits plus lourds. Nous envisageons toujours une augmentation de la demande de 2 millions de barils par jour cette année. Non seulement devrons-nous satisfaire cette demande, pour que les gens puissent faire le plein, pour que les industries puissent tourner, mais encore faudra-t-il que le pétrole parcoure son circuit dans le processus de raffinage afin de rehausser les stocks, ce qui exerce une contrainte plus importante sur la demande que ce ne serait le cas autrement. Il ne s'agit donc pas seulement de la demande actuelle, il s'agit de la demande supérieure en vue de reconstituer ces stocks très faibles. Les écarts de raffinage sont très élevés. Il s'agit de la prime que l'on paye pour le produit par rapport à l'intrant, par rapport au pétrole. C'est élevé pour la carburant diesel, cela va jusqu'à 50 $. Ceci signifie que les raffineurs ont toutes les raisons de transformer une aussi grande quantité de brut que possible, puisqu'ils y gagnent beaucoup.
Pourquoi pas? Et les stocks sont bas, ils ne sont pas obligés de s'inquiéter d'un effondrement des prix dans un proche avenir. La demande se maintient. Par conséquent, tandis que nous abordons l'hiver, où nous consommons du pétrole pour le chauffage notamment, nous envisageons que cet écart de raffinage continue de se maintenir à un niveau très sain et cela continuera de susciter la demande au-delà des tendances macro-économiques.
Bien sûr, nous avons des défis à relever au plan macro-économique. Avec la hausse des taux, beaucoup de gens, nous compris, envisageons une récession aux États-Unis. La Chine, parlons de la Chine, justement. C'est l'éléphant dans la discussion économique. L'économie chinoise ne se porte pas très bien et les pouvoirs publics n'agissent pas tellement. Que se passe-t-il? Il n'y a pas eu de mesures de relance énergiques. Certains les attendent, mais jusqu'ici, les mesures qui ont été prises ont été très modestes. Nous verrons ce que l'avenir nous apportera. Je soupçonne que plus les choses empireront et plus il y aura de mesures de relance. La Chine a un gros problème de chômage des jeunes. Les jeunes éprouvent beaucoup de difficultés à trouver un emploi. Rappelez-vous que la Chine a confiné son économie beaucoup plus longtemps que quiconque et nous n'avons pas assisté à l'ensemble de mesures de soutien prises par les gouvernements dans l'Occident.
La confiance a été nettement érodée. On l'a vu dans la consommation générale, on le voit sur le marché immobilier, qui consomme beaucoup des produits de base. Il faudra quelque temps pour que la situation soit redressée, mais le fait est que les gens ne sont plus confinés à leur domicile. La situation est meilleure que pendant la COVID. Mais beaucoup d'observateurs sont déçus par les statistiques générales.
Le président de la Fed, Jerome Powell, a déclaré que les taux pourraient demeurer plus élevés plus longtemps car l'inflation demeure persistante. Quelles sont les conséquences pour les produits de base? Bart Melek de Valeurs mobilières TD commente. Bonjour, Bart.
Bonjour, Greg, ça me fait plaisir de passer à votre émission.
Encore une réunion de Jackson Hole. Jerome Powell a déclaré que la Fed garderait le cap dans la lutte contre l'inflation. C'est positif, mais nous sommes loin d'avoir atteint l'objectif.
Pour les produits de base, c'est essentiellement négatif. L'or, le cuivre, même le pétrole ne vont pas réagir très favorablement. Quoique le pétrole est affecté par un certain nombre de facteurs au niveau de l'offre qui protégeront les cours de l'impact des taux d'intérêt. Mais dans la plupart des cas, des taux d'intérêt plus élevés signifient des coûts d'opportunité plus élevés pour les détenteurs de produits de base. À la marge, ceci signifie qu'il est préférable de détenir des stocks moins importants, de procéder par bail au niveau de l'or, du cuivre, mettre les métaux à disposition plus généralement.
C'est négatif donc, mais dans quelle mesure? Cela dépendra du poids auquel parviennent les taux et de la durée pendant laquelle ils s'y maintiendront. Plus les taux sont élevés et plus longtemps ils s'y maintiendront, plus c'est négatif. À ce stade, nous ne savons pas exactement jusqu'à quel point les taux vont augmenter et pendant combien de temps ils vont y rester. À ce stade du cycle des hausses, on commence à parler des taux réels et de l'impact que cela pourrait avoir.
Voici un graphique de la hausse des taux réels qui plombe le cours de l'or.
Oui, typiquement, c'est exact. Quand on considère l'or, et les variables qui ont un impact sur celui-ci, les taux réels sont sans doute le facteur qui a l'effet le plus révélateur. Il s'agit de l'un des indicateurs les plus clairs de la trajectoire de l'or. Or soudain, à court terme, tandis que la Fed maintient des taux au niveau de 5,50 ou davantage pour une période prolongée, et que l'inflation commence à reculer, paradoxalement, on se trouve face à des taux réels encore plus élevés. Les taux réels sont définis comme les taux nominaux moins l'inflation. Pendant un certain temps, lorsque l'inflation reflue, la politique monétaire a un effet encore plus restrictif même si la banque centrale ne fait rien, même si elle maintient les taux inchangés, même si elle les réduit légèrement.
Selon la mesure dans laquelle l'inflation diminue, la conjoncture peut devenir plus restrictive. Cela pourrait représenter un facteur très négatif. Nous parions sur le fait que la Fed va commencer à agir pendant les trois premiers mois de l'an prochain, en mars sans doute, mais nous ne sommes pas certains comment se comportera l'inflation de base.
Pour le moment, au fur et à mesure que l'inflation diminue, cela pourrait empirer la situation du marché et beaucoup de gens ne s'en rendent pas compte. C'est la meilleure explication que j'ai entendue des taux réels.
Merci. les téléspectateurs vous en remercient certainement. Vous avez parlé du pétrole qui subit le poids des taux élevés mais qui est affecté par ses propres facteurs. Le pétrole dépasse 80 $ au baril. Cela peut être un facteur d'inflation?
Bien sûr. Depuis deux mois, nous avons assisté à une hausse notable des cours du pétrole. Mais ce n'est pas vraiment le pétrole, c'est l'essence et le carburant diesel qui affectent l'inflation. On ne fait pas le plein de pétrole, on fait le plein de produits raffinés. Mettre du pétrole dans son auto aurait sans doute des conséquences néfastes. Une partie du marché pour lequel le marché du brut évolue comme il le fait, c'est que les stocks sont très faibles, en particulier au niveau des distillats intermédiaires et des produits plus lourds. Nous envisageons toujours une augmentation de la demande de 2 millions de barils par jour cette année. Non seulement devrons-nous satisfaire cette demande, pour que les gens puissent faire le plein, pour que les industries puissent tourner, mais encore faudra-t-il que le pétrole parcoure son circuit dans le processus de raffinage afin de rehausser les stocks, ce qui exerce une contrainte plus importante sur la demande que ce ne serait le cas autrement. Il ne s'agit donc pas seulement de la demande actuelle, il s'agit de la demande supérieure en vue de reconstituer ces stocks très faibles. Les écarts de raffinage sont très élevés. Il s'agit de la prime que l'on paye pour le produit par rapport à l'intrant, par rapport au pétrole. C'est élevé pour la carburant diesel, cela va jusqu'à 50 $. Ceci signifie que les raffineurs ont toutes les raisons de transformer une aussi grande quantité de brut que possible, puisqu'ils y gagnent beaucoup.
Pourquoi pas? Et les stocks sont bas, ils ne sont pas obligés de s'inquiéter d'un effondrement des prix dans un proche avenir. La demande se maintient. Par conséquent, tandis que nous abordons l'hiver, où nous consommons du pétrole pour le chauffage notamment, nous envisageons que cet écart de raffinage continue de se maintenir à un niveau très sain et cela continuera de susciter la demande au-delà des tendances macro-économiques.
Bien sûr, nous avons des défis à relever au plan macro-économique. Avec la hausse des taux, beaucoup de gens, nous compris, envisageons une récession aux États-Unis. La Chine, parlons de la Chine, justement. C'est l'éléphant dans la discussion économique. L'économie chinoise ne se porte pas très bien et les pouvoirs publics n'agissent pas tellement. Que se passe-t-il? Il n'y a pas eu de mesures de relance énergiques. Certains les attendent, mais jusqu'ici, les mesures qui ont été prises ont été très modestes. Nous verrons ce que l'avenir nous apportera. Je soupçonne que plus les choses empireront et plus il y aura de mesures de relance. La Chine a un gros problème de chômage des jeunes. Les jeunes éprouvent beaucoup de difficultés à trouver un emploi. Rappelez-vous que la Chine a confiné son économie beaucoup plus longtemps que quiconque et nous n'avons pas assisté à l'ensemble de mesures de soutien prises par les gouvernements dans l'Occident.
La confiance a été nettement érodée. On l'a vu dans la consommation générale, on le voit sur le marché immobilier, qui consomme beaucoup des produits de base. Il faudra quelque temps pour que la situation soit redressée, mais le fait est que les gens ne sont plus confinés à leur domicile. La situation est meilleure que pendant la COVID. Mais beaucoup d'observateurs sont déçus par les statistiques générales.