Les consommateurs canadiens ont été résilients en temps de pandémie, les niveaux de dépenses durant la troisième vague étant supérieurs à ceux de 2019. Anthony Okolie et Sri Thanabalasingam, économiste principal, Groupe Banque TD, discutent de ce que les plus récentes données sur les opérations nous disent à propos des dépenses durant la quatrième vague.
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[MUSIQUE]
Sri, ton dernier rapport révèle que l’économie canadienne a rebondi plus vite que prévu, à en juger par les dépenses par cartes de débit et de crédit TD pendant la pandémie. Avant d’entrer dans les détails du rapport, peux-tu nous parler des données sur lesquelles tu t’appuies pour évaluer les habitudes de dépenses des Canadiens?
Bien sûr, Tony. On examine les dépenses par cartes de débit et de crédit TD, pour tous les produits et dans toutes les provinces. C’est donc un ensemble de données très riche. On peut puiser dans ces données et les étudier pour mieux comprendre les habitudes de dépenses des Canadiens pendant la pandémie.
D’accord. Comment ces habitudes ont-elles changé au cours de la pandémie?
C’est très intéressant. Pendant la première vague, quand la pandémie a frappé, les dépenses en biens et services se sont effondrées. Mais durant la deuxième vague, on a observé une hausse importante des dépenses en biens de consommation qui ont dépassé les niveaux de 2019. Par contre, les dépenses en services étaient encore très inférieures.
Puis durant la troisième vague, les dépenses en biens sont restées robustes. Les dépenses dans certains services ont dépassé les niveaux de 2019, mais les dépenses en services à fortes interactions, comme les restaurants, les loisirs, et les divertissements, étaient encore nettement inférieures à ce qu’elles étaient avant la pandémie.
Comment les restrictions gouvernementales ou les hausses des taux d’infection ont-elles influencé nos dépenses?
Comme je l’ai dit, on dispose d’un ensemble de données très riche, et on a pu effectuer des analyses quantitatives. On s’est aperçu que ce sont vraiment les restrictions qui ont influencé la baisse des dépenses pendant la pandémie, surtout dans les services qui nécessitent une forte interaction physique. En ce qui concerne les biens, à part au tout début de la pandémie, il ne semble pas que la dynamique de la crise sanitaire ait vraiment eu un impact sur les dépenses. Les dépenses en biens sont restées robustes au fil des différentes vagues. Mais les dépenses en services à fortes interactions ont chuté chaque fois qu’il y a eu des restrictions. Et quel que soit le taux d’infection, ce sont les restrictions gouvernementales en matière de santé publique qui ont entraîné une baisse.
Ok. Nous entrons dans la quatrième vague. Que révèlent les dernières données sur les opérations par cartes de débit et de crédit TD au sujet de nos habitudes de dépenses?
Jusqu’à présent, les données suggèrent que les dépenses de consommation se sont maintenues jusqu’à la fin septembre. Si on creuse un peu, on remarque une tendance à rediriger les dépenses dans certains services à fortes interactions au profit des biens de consommation, mais il est encore trop tôt pour en tirer vraiment des conclusions. Mais dans l’ensemble, les dépenses de consommation ont bien résisté jusqu’à la fin septembre.
Quels sont les risques pour nos dépenses dans les mois qui viennent?
Le risque qui pèse le plus, c’est la propagation du variant delta et la possibilité de nouvelles restrictions de la part des gouvernements. S’il y a de nouvelles restrictions, les dépenses dans les services à fortes interactions risquent de chuter, alors qu’elles s’étaient nettement redressées pendant l’été.
Et cette fois, les dépenses en biens ne suffiront peut-être pas à compenser cette baisse, parce qu’elles ont été si robustes que la demande risque de s’essouffler et d’être moins vigoureuse que depuis le début de la pandémie. Il se peut que les dépenses de consommation diminuent sensiblement. Mais comme je l’ai dit, pour l’instant, les dépenses de consommation restent très résilientes depuis le début de la quatrième vague.
Sri, merci beaucoup pour ces explications.
Merci.
[MUSIQUE]
Sri, ton dernier rapport révèle que l’économie canadienne a rebondi plus vite que prévu, à en juger par les dépenses par cartes de débit et de crédit TD pendant la pandémie. Avant d’entrer dans les détails du rapport, peux-tu nous parler des données sur lesquelles tu t’appuies pour évaluer les habitudes de dépenses des Canadiens?
Bien sûr, Tony. On examine les dépenses par cartes de débit et de crédit TD, pour tous les produits et dans toutes les provinces. C’est donc un ensemble de données très riche. On peut puiser dans ces données et les étudier pour mieux comprendre les habitudes de dépenses des Canadiens pendant la pandémie.
D’accord. Comment ces habitudes ont-elles changé au cours de la pandémie?
C’est très intéressant. Pendant la première vague, quand la pandémie a frappé, les dépenses en biens et services se sont effondrées. Mais durant la deuxième vague, on a observé une hausse importante des dépenses en biens de consommation qui ont dépassé les niveaux de 2019. Par contre, les dépenses en services étaient encore très inférieures.
Puis durant la troisième vague, les dépenses en biens sont restées robustes. Les dépenses dans certains services ont dépassé les niveaux de 2019, mais les dépenses en services à fortes interactions, comme les restaurants, les loisirs, et les divertissements, étaient encore nettement inférieures à ce qu’elles étaient avant la pandémie.
Comment les restrictions gouvernementales ou les hausses des taux d’infection ont-elles influencé nos dépenses?
Comme je l’ai dit, on dispose d’un ensemble de données très riche, et on a pu effectuer des analyses quantitatives. On s’est aperçu que ce sont vraiment les restrictions qui ont influencé la baisse des dépenses pendant la pandémie, surtout dans les services qui nécessitent une forte interaction physique. En ce qui concerne les biens, à part au tout début de la pandémie, il ne semble pas que la dynamique de la crise sanitaire ait vraiment eu un impact sur les dépenses. Les dépenses en biens sont restées robustes au fil des différentes vagues. Mais les dépenses en services à fortes interactions ont chuté chaque fois qu’il y a eu des restrictions. Et quel que soit le taux d’infection, ce sont les restrictions gouvernementales en matière de santé publique qui ont entraîné une baisse.
Ok. Nous entrons dans la quatrième vague. Que révèlent les dernières données sur les opérations par cartes de débit et de crédit TD au sujet de nos habitudes de dépenses?
Jusqu’à présent, les données suggèrent que les dépenses de consommation se sont maintenues jusqu’à la fin septembre. Si on creuse un peu, on remarque une tendance à rediriger les dépenses dans certains services à fortes interactions au profit des biens de consommation, mais il est encore trop tôt pour en tirer vraiment des conclusions. Mais dans l’ensemble, les dépenses de consommation ont bien résisté jusqu’à la fin septembre.
Quels sont les risques pour nos dépenses dans les mois qui viennent?
Le risque qui pèse le plus, c’est la propagation du variant delta et la possibilité de nouvelles restrictions de la part des gouvernements. S’il y a de nouvelles restrictions, les dépenses dans les services à fortes interactions risquent de chuter, alors qu’elles s’étaient nettement redressées pendant l’été.
Et cette fois, les dépenses en biens ne suffiront peut-être pas à compenser cette baisse, parce qu’elles ont été si robustes que la demande risque de s’essouffler et d’être moins vigoureuse que depuis le début de la pandémie. Il se peut que les dépenses de consommation diminuent sensiblement. Mais comme je l’ai dit, pour l’instant, les dépenses de consommation restent très résilientes depuis le début de la quatrième vague.
Sri, merci beaucoup pour ces explications.
Merci.
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