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À l’approche de l’automne, Ben Gossack, gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD, explique l’importance de suivre un processus de placement, même si l’on a peur de rater une occasion.
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À l'approche de la fin de l'été, le moment est propice pour les investisseurs de réfléchir à l'évolution des marchés depuis le début de l'année et d'affûter leurs crayons afin de se préparer pour le reste de l'année. Ben Gossack de Gestion de placements TD nous rejoint.
Bonjour, Ben. En ce dernier jour du mois d'août. J'apprécie nos causeries. Nous venons de vivre une année bien particulière. Nous sommes au mois d'août. Que va-t-il se passer à l'automne?
Il y a des volumes plus limités, beaucoup de gens sont en vacances, c'est difficile de prévoir. L'été est court et éphémère au Canada. J'encourage tout le monde à se détendre, passer du temps en famille, surtout en cette dernière semaine du mois d'août. Dernière semaine de l'été, pourrait-on dire. Le mois d'août peut être un moment difficile. Les volumes de négociation sont bas, c'est la saison. Il y a beaucoup de mouvement dans les cours. Certains en tirent des conclusions, mais il est très difficile de déceler les signaux réels. Le mois d'août est un excellent moment pour rattraper des projets, lire, faire des recherches et se préparer pour l'inévitable mois de septembre, alors que tout revient et tout le monde veut savoir ce qui se passe.
Il y a une chose intéressante que j'ai faite pendant l'été.
C'est la question qu'on se pose toujours: qu'est-ce que vous avez fait cet été?
On a beaucoup parlé de la Chine. Les manchettes sont négatives et justifiées. Mais je me suis dit qu'il n'y a pas très longtemps, c'était au début de cette année, que l'on disait à quel point la Chine allait être extraordinaire, la réouverture de son économie. En rétrospective, j'ai voulu analyser ce qui s'était produit et s'il aurait été possible de déceler ce qui se passe aujourd'hui, cette tendance négative. Vous avez des graphiques. Bien entendu, que j'ai des graphiques! Il s'agit d'illustrer mes propos. Voici l'indice composite de la bourse de Shanghai. Je suis plusieurs fois passé à votre émission pour évoquer les fractions. J'adore les fractions. Les élèves rentrent à l'école, ils vont faire des maths et demander pourquoi ils doivent apprendre les fractions. Vous pourrez leur répondre que ça leur permettra de gagner de l'argent. Ils y porteront davantage attention. Voici l'indice composite de la bourse de Shanghai. Il s'agit des actions locales en Chine. Le graphique supérieur est l'indice des cours, et en bas, la fraction. Nous y reviendrons. Mais commençons par visualiser le haut du graphique. J'ai dessiné une grosse flèche à la mi-novembre, on voit que l'indice touche le fond.
Des rumeurs commencent à se propager quant à un assouplissement des politiques très strictes de lutte contre la COVID. C'est au mois de novembre qu'il y a eu un changement de tonalité des autorités et puis une poussée d'euphorie. L'indice commence à remonter. Vers cette époque, tout le monde se précipite vers les thèses chinoises. Les produits de base, l'infrastructure, la demande inassouvie après un long confinement, après lequel les dépenses de revanche sont à l'ordre du jour, les transports, les actions de jeux et paris ont grimpé de 100 % par rapport à leur creux. Cette euphorie était impulsée par un esprit d'émulation et la crainte de rater l'occasion. Si on considère les fractions, soit la moitié inférieure du graphique, j'ai été choqué par ce que j'ai vu lorsque j'ai procédé à cette analyse. On prend le même indice composite de la bourse de Shanghai et on le divise par l'indice MSCI Europe et Asie.
La raison pour laquelle j'ai choisi ce dénominateur, c'est que typiquement, lorsqu'on répartit des capitaux hors d'Amérique du Nord, s'agissant d'investisseurs canadiens ou américains, on songe à l'indice MSCI Europe et Asie. Si vous vous lancez sur les marchés émergents, vous aurez sans doute utilisé cet indice comme comparateur. Vous voyez qu'il y a une évolution dans l'indice composite de Shanghai, mais la ligne est très horizontale par rapport à l'indice MSCI. Cela montre qu'il n'y a pas eu de surclassement. Un investisseur local ne donnait aucun crédit à ces entreprises chinoises dans leur totalité. Ça, c'est en rétrospective. Il n'y a pas eu de surclassement. Nous voyons toutes sortes de mouvements, nous calculons mentalement des chiffres. Tout le monde craint de rater l'occasion. Encore une fois, j'encourage les investisseurs à considérer la situation sur une base relative, sur une base fractionnelle. Il est très possible qu'il y aurait eu des profits à prendre ailleurs, non pas en Chine. Peut-être en Europe, peut-être dans d'autres régions de l'Asie, qui auraient bénéficié davantage de la réouverture de la Chine. Mais se précipiter sur la Chine ou les investissements adjacents n'aurait pas ajouté de valeur.
Il y a eu cette évolution, mais ce qui est intéressant dans ce graphique, il y a la ligne horizontale, et à la fin du mois de mars, on commence à assister à une baisse. Mais si vous ne considérez que l'indice composite de Shanghai, on continue jusqu'au mois d'avril ou mai et ce n'est que ce mois-ci... Par exemple, le gouvernement s'abstient de publier les statistiques sur l'emploi des jeunes. Il y a une déflation, des mesures sont prises pour relancer l'économie, mais il faut également une demande de capitaux, ce qui n'apparaît pas. Il y a là un effondrement dans le graphique, mais cet effondrement avait sans doute déjà commencé au mois de mars et il n'y avait pas de surclassement relatif par rapport aux mesures au moment où les mesures de politique monétaire ont commencé à intervenir.
Voilà une manière d'apercevoir l'investissement. Expliquez-nous ce processus et ce qu'il nous permet d'envisager pour l'automne.
À chaque conclusion, vous me demandez quelques réflexions en guise d'adieu et je réponds toujours: quelle que soit la situation des marchés, tenez-vous en à votre processus. En cette rentrée, je voudrais vous parler de mon processus. Les situations où tout le monde craint de rater l'occasion, cela me prend parfois au piège aussi, il faut que je gère ma crainte et ma cupidité. Un processus vous donne une structure et vous permet d'obtenir la valeur au fil du temps. Commençons par les éléments fondamentaux de notre processus. Ce que nous recherchons, ce sont des entreprises de grande qualité qui ont un flux de trésorerie régulier, lequel est appelé à une croissance composée. Cela peut créer la valeur et le surclassement.
Pour y parvenir, il y a quatre éléments fondamentaux. Il faut une entreprise qui ait un avantage concurrentiel, c'est-à-dire une compagnie qui fait quelque chose mieux que quiconque, ce qui crée une source de revenus. Donc je gagne de l'argent, mais la croissance composée exige justement une stratégie de croissance. Il peut s'agir de nouveaux produits, de nouveaux services, de l'entrée sur de nouveaux marchés. Il peut s'agir d'une évolution dans les procédés de fabrication. Il y a une accélération du flux de trésorerie disponible parce que le processus de fabrication a changé ou parce que l'entreprise se tourne davantage vers le logiciel que vers le matériel. Nous essayons de comprendre les sources de croissance. L'excellence fondamentale. Nous voulons une entreprise bien gérée, nous voulons que la direction répartisse les capitaux le mieux possible et en tire un rendement. Le dernier point, c'est ce que l'on appelle un flux de trésorerie disponible sous-estimé. Une entreprise tire son flux de trésorerie de son exploitation et doit réinvestir des capitaux dans l'entreprise pour en assurer la continuité. C'est ce que l'on appelle les immobilisations. Ce qui reste est le flux de trésorerie disponible. Ce que la direction en fait, de ce flux de trésorerie disponible, est directement corrélé avec le comportement de l'action. Si vous trouvez une entreprise qui présente une croissance composée, nous constatons encore et encore que cela est sous-estimé par les marchés. C'est une caractéristique inhabituelle de l'être humain où l'on modélise le monde de façon très linéaire. Si vous considérez n'importe quel modèle qui tâche de prendre en compte le rendement financier d'une entreprise, quelle qu'elle soit, dans un établissement bancaire, il y a toujours une gestion linéaire. Si les revenus ont augmenté de 10 % cette année, la base a augmenté, peut-être que la croissance ne sera que de sept et six et cinq, mais s'il y a une croissance composée, ce n'est pas linéaire et c'est cela qui crée la surprise.
Donc voilà les éléments fondamentaux dans la recherche d'actions. Alors oui, il est possible d'avoir une spéculation sur la réouverture de la Chine, peut-être que le Japon présente un intérêt, atteignant des niveaux que l'on a pas vus depuis les années 70, où il y a les sept actions qui obsèdent le marché. Pour nous, quoi qu'il arrive, nous commençons par les quatre éléments fondamentaux.
À l'approche de la fin de l'été, le moment est propice pour les investisseurs de réfléchir à l'évolution des marchés depuis le début de l'année et d'affûter leurs crayons afin de se préparer pour le reste de l'année. Ben Gossack de Gestion de placements TD nous rejoint.
Bonjour, Ben. En ce dernier jour du mois d'août. J'apprécie nos causeries. Nous venons de vivre une année bien particulière. Nous sommes au mois d'août. Que va-t-il se passer à l'automne?
Il y a des volumes plus limités, beaucoup de gens sont en vacances, c'est difficile de prévoir. L'été est court et éphémère au Canada. J'encourage tout le monde à se détendre, passer du temps en famille, surtout en cette dernière semaine du mois d'août. Dernière semaine de l'été, pourrait-on dire. Le mois d'août peut être un moment difficile. Les volumes de négociation sont bas, c'est la saison. Il y a beaucoup de mouvement dans les cours. Certains en tirent des conclusions, mais il est très difficile de déceler les signaux réels. Le mois d'août est un excellent moment pour rattraper des projets, lire, faire des recherches et se préparer pour l'inévitable mois de septembre, alors que tout revient et tout le monde veut savoir ce qui se passe.
Il y a une chose intéressante que j'ai faite pendant l'été.
C'est la question qu'on se pose toujours: qu'est-ce que vous avez fait cet été?
On a beaucoup parlé de la Chine. Les manchettes sont négatives et justifiées. Mais je me suis dit qu'il n'y a pas très longtemps, c'était au début de cette année, que l'on disait à quel point la Chine allait être extraordinaire, la réouverture de son économie. En rétrospective, j'ai voulu analyser ce qui s'était produit et s'il aurait été possible de déceler ce qui se passe aujourd'hui, cette tendance négative. Vous avez des graphiques. Bien entendu, que j'ai des graphiques! Il s'agit d'illustrer mes propos. Voici l'indice composite de la bourse de Shanghai. Je suis plusieurs fois passé à votre émission pour évoquer les fractions. J'adore les fractions. Les élèves rentrent à l'école, ils vont faire des maths et demander pourquoi ils doivent apprendre les fractions. Vous pourrez leur répondre que ça leur permettra de gagner de l'argent. Ils y porteront davantage attention. Voici l'indice composite de la bourse de Shanghai. Il s'agit des actions locales en Chine. Le graphique supérieur est l'indice des cours, et en bas, la fraction. Nous y reviendrons. Mais commençons par visualiser le haut du graphique. J'ai dessiné une grosse flèche à la mi-novembre, on voit que l'indice touche le fond.
Des rumeurs commencent à se propager quant à un assouplissement des politiques très strictes de lutte contre la COVID. C'est au mois de novembre qu'il y a eu un changement de tonalité des autorités et puis une poussée d'euphorie. L'indice commence à remonter. Vers cette époque, tout le monde se précipite vers les thèses chinoises. Les produits de base, l'infrastructure, la demande inassouvie après un long confinement, après lequel les dépenses de revanche sont à l'ordre du jour, les transports, les actions de jeux et paris ont grimpé de 100 % par rapport à leur creux. Cette euphorie était impulsée par un esprit d'émulation et la crainte de rater l'occasion. Si on considère les fractions, soit la moitié inférieure du graphique, j'ai été choqué par ce que j'ai vu lorsque j'ai procédé à cette analyse. On prend le même indice composite de la bourse de Shanghai et on le divise par l'indice MSCI Europe et Asie.
La raison pour laquelle j'ai choisi ce dénominateur, c'est que typiquement, lorsqu'on répartit des capitaux hors d'Amérique du Nord, s'agissant d'investisseurs canadiens ou américains, on songe à l'indice MSCI Europe et Asie. Si vous vous lancez sur les marchés émergents, vous aurez sans doute utilisé cet indice comme comparateur. Vous voyez qu'il y a une évolution dans l'indice composite de Shanghai, mais la ligne est très horizontale par rapport à l'indice MSCI. Cela montre qu'il n'y a pas eu de surclassement. Un investisseur local ne donnait aucun crédit à ces entreprises chinoises dans leur totalité. Ça, c'est en rétrospective. Il n'y a pas eu de surclassement. Nous voyons toutes sortes de mouvements, nous calculons mentalement des chiffres. Tout le monde craint de rater l'occasion. Encore une fois, j'encourage les investisseurs à considérer la situation sur une base relative, sur une base fractionnelle. Il est très possible qu'il y aurait eu des profits à prendre ailleurs, non pas en Chine. Peut-être en Europe, peut-être dans d'autres régions de l'Asie, qui auraient bénéficié davantage de la réouverture de la Chine. Mais se précipiter sur la Chine ou les investissements adjacents n'aurait pas ajouté de valeur.
Il y a eu cette évolution, mais ce qui est intéressant dans ce graphique, il y a la ligne horizontale, et à la fin du mois de mars, on commence à assister à une baisse. Mais si vous ne considérez que l'indice composite de Shanghai, on continue jusqu'au mois d'avril ou mai et ce n'est que ce mois-ci... Par exemple, le gouvernement s'abstient de publier les statistiques sur l'emploi des jeunes. Il y a une déflation, des mesures sont prises pour relancer l'économie, mais il faut également une demande de capitaux, ce qui n'apparaît pas. Il y a là un effondrement dans le graphique, mais cet effondrement avait sans doute déjà commencé au mois de mars et il n'y avait pas de surclassement relatif par rapport aux mesures au moment où les mesures de politique monétaire ont commencé à intervenir.
Voilà une manière d'apercevoir l'investissement. Expliquez-nous ce processus et ce qu'il nous permet d'envisager pour l'automne.
À chaque conclusion, vous me demandez quelques réflexions en guise d'adieu et je réponds toujours: quelle que soit la situation des marchés, tenez-vous en à votre processus. En cette rentrée, je voudrais vous parler de mon processus. Les situations où tout le monde craint de rater l'occasion, cela me prend parfois au piège aussi, il faut que je gère ma crainte et ma cupidité. Un processus vous donne une structure et vous permet d'obtenir la valeur au fil du temps. Commençons par les éléments fondamentaux de notre processus. Ce que nous recherchons, ce sont des entreprises de grande qualité qui ont un flux de trésorerie régulier, lequel est appelé à une croissance composée. Cela peut créer la valeur et le surclassement.
Pour y parvenir, il y a quatre éléments fondamentaux. Il faut une entreprise qui ait un avantage concurrentiel, c'est-à-dire une compagnie qui fait quelque chose mieux que quiconque, ce qui crée une source de revenus. Donc je gagne de l'argent, mais la croissance composée exige justement une stratégie de croissance. Il peut s'agir de nouveaux produits, de nouveaux services, de l'entrée sur de nouveaux marchés. Il peut s'agir d'une évolution dans les procédés de fabrication. Il y a une accélération du flux de trésorerie disponible parce que le processus de fabrication a changé ou parce que l'entreprise se tourne davantage vers le logiciel que vers le matériel. Nous essayons de comprendre les sources de croissance. L'excellence fondamentale. Nous voulons une entreprise bien gérée, nous voulons que la direction répartisse les capitaux le mieux possible et en tire un rendement. Le dernier point, c'est ce que l'on appelle un flux de trésorerie disponible sous-estimé. Une entreprise tire son flux de trésorerie de son exploitation et doit réinvestir des capitaux dans l'entreprise pour en assurer la continuité. C'est ce que l'on appelle les immobilisations. Ce qui reste est le flux de trésorerie disponible. Ce que la direction en fait, de ce flux de trésorerie disponible, est directement corrélé avec le comportement de l'action. Si vous trouvez une entreprise qui présente une croissance composée, nous constatons encore et encore que cela est sous-estimé par les marchés. C'est une caractéristique inhabituelle de l'être humain où l'on modélise le monde de façon très linéaire. Si vous considérez n'importe quel modèle qui tâche de prendre en compte le rendement financier d'une entreprise, quelle qu'elle soit, dans un établissement bancaire, il y a toujours une gestion linéaire. Si les revenus ont augmenté de 10 % cette année, la base a augmenté, peut-être que la croissance ne sera que de sept et six et cinq, mais s'il y a une croissance composée, ce n'est pas linéaire et c'est cela qui crée la surprise.
Donc voilà les éléments fondamentaux dans la recherche d'actions. Alors oui, il est possible d'avoir une spéculation sur la réouverture de la Chine, peut-être que le Japon présente un intérêt, atteignant des niveaux que l'on a pas vus depuis les années 70, où il y a les sept actions qui obsèdent le marché. Pour nous, quoi qu'il arrive, nous commençons par les quatre éléments fondamentaux.