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La baisse de production surprise de l’OPEP+ fait grimper les prix du pétrole et pourrait finir par miner les efforts de la Fed pour ralentir l’inflation. Greg Bonnell discute avec James Dixon, directeur, Solutions, Bureau de gestion de patrimoine familial à Valeurs Mobilières TD, des dernières mesures de l’OPEP et de leur incidence possible sur l’ensemble des marchés.
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[LOGO SONORE] Alors que les investisseurs composent avec une volatilité élevée, notre invité aujourd’hui nous confie les trois principaux thèmes à garder à l’esprit dans nos analyses concernant la direction des marchés. Nous recevons James Dixon, directeur des solutions de bureau de gestion de patrimoine familial à Valeurs Mobilières TD. James, c’est un plaisir de vous avoir dans l’émission pour la première fois. Merci de l’invitation, Greg. Commençons par expliquer un peu qui vous êtes à l’auditoire et ce que vous faites à la TD pour le Bureau de gestion de patrimoine familial, Valeurs Mobilières, groupe à valeur nette très élevée. Dites-nous-en plus. Bien sûr, Greg. Nous tentons donc d’offrir aux bureaux familiaux et particuliers à valeur nette très élevée une gamme complète de produits des marchés financiers. On établit donc des liens avec nos partenaires, les Services bancaires privés, CPP, GdeP, notre bureau de gestion de patrimoine familial et bien sûr le bureau externe. Nous cherchons à offrir une couverture de qualité institutionnelle à cet espace, ce qui, selon nous, manque depuis un certain temps. D’accord, ça vous place évidemment dans une situation très intéressante pour surveiller tout ce qui se passe dans le monde et tenter d’en expliquer… Tout à fait.
… l’essence. Il y a donc trois grands thèmes. Commençons par ce que les banques centrales ont fait et ce qu’elles ont tenté pour réduire l’inflation en relevant les taux. On a eu une anomalie intéressante en fin de semaine, alors qu’on parle des pressions inflationnistes, elles s’allient à l’OPEP pour réduire la production de façon inattendue. Pouvez-vous nous en dire plus? Oui, c’est très intéressant. On a assisté à un fort resserrement l’année dernière, plus important que ce qu’on pensait. De plus, les banques ont constamment révisé leurs cibles à mesure que les banques centrales du monde entier ont augmenté leur lutte contre l’inflation. Nous sommes maintenant dans une situation où les économies s’effondrent parce que les taux sont simplement trop élevés. La question est de savoir si l’inflation va continuer de ralentir comme on l’a vue, ou va-t-elle être persistante? Nous, on pense que l’inflation va durer. À court terme, on pense que la tendance est plus faible, même avec la réduction de l’OPEP. Il s’agit d’une importante réduction de plus d’un million de barils. Dans l’ensemble, l’inflation se situe autour de 3 % à 4 %. Et il y a quelques facteurs sous-jacents. L’offre de pétrole est clairement un gros problème et l’OPEP+ l’a aggravée. On pense aussi que les chaînes d’approvisionnement continuent d’être restructurées suite à la COVID. On pense également que les efforts de remilitarisation partout dans le monde, dus à la guerre en Ukraine, sont très importants. Cela devrait maintenir une forte demande de produits de base, sous l’effet de l’inflation. Dans l’ensemble, les banques centrales pourraient même s’en accommoder parce que si votre bilan est gonflé, la façon la plus simple de vous départir de votre dette, c’est simplement de la réduire. C’est un point très intéressant et il faudra surveiller les développements intéressants à suivre. L’unique sujet des conversations, et depuis très longtemps, c’est l’inflation et l’intervention de la banque centrale. Mais, au cours des dernières semaines, la crise bancaire a détourné l’attention, la faillite de certaines banques américaines ou juste la situation de Credit Suisse. Qu’en pensez-vous? C’est intéressant. Au début, je ressassais ce qui avait causé la crise bancaire. Mais ce qui est plus pertinent, selon moi, c’est ce qui nous attend. Il y a eu quelques rumeurs quant à une remontée des fonds propres de catégorie 1 après la forte dépréciation de Credit Suisse. Mais le principal problème en ce moment est un thème qui gagne en importance, c’est le bien immobilier commercial. Ces banques régionales accordent environ 70 % des prêts immobiliers commerciaux. C’est énorme. L’immobilier commercial éprouve des difficultés en raison des politiques de télétravail, un changement dans la façon dont les consommateurs dépensent. Presque tout se passe en ligne maintenant, les revenus ont donc diminué. Les coûts de financement ont augmenté. En même temps, beaucoup de prêts arrivent à échéance. Pour mettre les choses en perspective, seulement cette année, il y a 450 milliards $ de prêts qui arrivent à échéance. Et ce n’est pas tout. Dans les années à venir, on arrivera à environ 550 milliards $ par an. D’ici 2027, la dette arrivant à échéance sera d’environ 2 500 milliards de dollars. Et c’est important, car l’immobilier commercial fonctionne différemment de l’immobilier résidentiel. Comme ces prêts ne sont pas amortis, il y a un paiement forfaitaire à la fin, dans 5 ou 10 ans. En ce qui concerne le refinancement de ces prêts, je ne sais pas comment on s’y prend, car l’écart entre les offres pour ces immeubles est énorme. Les banques disent qu’ils valent un certain montant, car leurs revenus sont en baisse et les propriétaires disent qu’ils valent un montant complètement différent. C’est le problème sous-jacent que nous tentons tous d’atténuer. Sommes-nous confrontés à une crise du bilan ou la politique expansionniste va-t-elle atténuer le problème que nous connaissons et qui se poursuit? Les marchés semblent penser qu’une politique expansionniste est acceptable. D’accord, donc deux choses très intéressantes. Nous avons promis trois thèmes, et le plus important, bien sûr, alors que nous tentons de traverser cette crise, est de réduire l’inflation. De composer avec des coûts d’emprunt plus élevés. De surveiller certaines banques régionales américaines. Les gens essaient de déterminer s’il y aura une récession. Si c’est le cas, quel sera le type de récession? Que nous disent les signes? C’est intéressant. Tout le monde indique la courbe 2/10 inversée depuis un certain temps et la courbe 5/30. La courbe 5/30 a recommencé à s’accentuer, ce qui signifie que l’inflation… désolé, la récession devrait avoir lieu dans six semaines. Je pense que nous sommes dans une situation très difficile. On a des normes de crédit plus strictes, ce qui ralentit la croissance. Les bilans des consommateurs sont faibles. Je pense que les signes sont là. On va avoir une récession. La question est de savoir à quel point ce sera difficile. Aura-t-on un atterrissage en douceur ou brutal? Mon instinct me dit qu’il s’agira probablement d’un atterrissage en douceur, parce que la réouverture de la Chine est un enjeu important. Il y a une forte croissance là-bas et on pense que ça maintient les cours avantageux des produits de base et pourrait alimenter une certaine croissance. Est-ce suffisant pour éviter une récession dans le monde? Nous ne le pensons pas. Mais il est certain qu’un atterrissage en douceur est envisageable. Les banques centrales seront-elles disposées à se porter à la rescousse? C’est leur rôle, mais certains disent que comme elles luttent contre l’inflation, elles vont peut-être tolérer un peu plus de difficultés au sein de l’économie qu’elles ne le feraient lors d’autres cycles. Exact. Nous pensons que les réductions ne sont pas assez prises en compte. Nous avons observé d’énormes hausses au cours de l’année dernière Ça a commencé à 25. Puis, c’est passé à 50. Puis 75. Et l’économie continue de souffrir. Et toutes ces hausses n’ont même pas encore alimenté les données. Nous pensons donc que lorsque la Fed commencera à changer de cap, elle sera agressive. Elle devra diminuer aussi rapidement qu’elle a augmenté. Donc, compte tenu de tout cela et c’est beaucoup… [RIRE] une grosse rupture de l’état du monde actuel, ce que cela signifie pour les investisseurs, comment devraient se positionner les investisseurs dans un tel contexte? Greg, je dois faire attention à la façon dont je vais répondre à cette question. Nous avons examiné toutes les données enregistrées depuis les années 30. Et ce que nous avons observé, c’est que quand les obligations et actions décrochent simultanément, l’année qui suit, les obligations surpassent généralement les actions. Est-ce que cela se reproduira? Nous n’en sommes pas sûrs. S’il y a une récession, les obligations ont tendance à surpasser les actions, mais vers les valeurs refuges. Et s’il y a une récession, les biens de consommation de base, les soins de santé, les services publics sont les actions qui affichent des rendements supérieurs. Pour les produits de base, il faut se demander si l’on croit au thème de la remilitarisation, ce qui est notre cas. Croyez-vous dans la reconstruction des infrastructures essentielles? Si c’est le cas, les produits de base devraient inscrire des rendements supérieurs. [LOGO SONORE] [MUSIQUE]
… l’essence. Il y a donc trois grands thèmes. Commençons par ce que les banques centrales ont fait et ce qu’elles ont tenté pour réduire l’inflation en relevant les taux. On a eu une anomalie intéressante en fin de semaine, alors qu’on parle des pressions inflationnistes, elles s’allient à l’OPEP pour réduire la production de façon inattendue. Pouvez-vous nous en dire plus? Oui, c’est très intéressant. On a assisté à un fort resserrement l’année dernière, plus important que ce qu’on pensait. De plus, les banques ont constamment révisé leurs cibles à mesure que les banques centrales du monde entier ont augmenté leur lutte contre l’inflation. Nous sommes maintenant dans une situation où les économies s’effondrent parce que les taux sont simplement trop élevés. La question est de savoir si l’inflation va continuer de ralentir comme on l’a vue, ou va-t-elle être persistante? Nous, on pense que l’inflation va durer. À court terme, on pense que la tendance est plus faible, même avec la réduction de l’OPEP. Il s’agit d’une importante réduction de plus d’un million de barils. Dans l’ensemble, l’inflation se situe autour de 3 % à 4 %. Et il y a quelques facteurs sous-jacents. L’offre de pétrole est clairement un gros problème et l’OPEP+ l’a aggravée. On pense aussi que les chaînes d’approvisionnement continuent d’être restructurées suite à la COVID. On pense également que les efforts de remilitarisation partout dans le monde, dus à la guerre en Ukraine, sont très importants. Cela devrait maintenir une forte demande de produits de base, sous l’effet de l’inflation. Dans l’ensemble, les banques centrales pourraient même s’en accommoder parce que si votre bilan est gonflé, la façon la plus simple de vous départir de votre dette, c’est simplement de la réduire. C’est un point très intéressant et il faudra surveiller les développements intéressants à suivre. L’unique sujet des conversations, et depuis très longtemps, c’est l’inflation et l’intervention de la banque centrale. Mais, au cours des dernières semaines, la crise bancaire a détourné l’attention, la faillite de certaines banques américaines ou juste la situation de Credit Suisse. Qu’en pensez-vous? C’est intéressant. Au début, je ressassais ce qui avait causé la crise bancaire. Mais ce qui est plus pertinent, selon moi, c’est ce qui nous attend. Il y a eu quelques rumeurs quant à une remontée des fonds propres de catégorie 1 après la forte dépréciation de Credit Suisse. Mais le principal problème en ce moment est un thème qui gagne en importance, c’est le bien immobilier commercial. Ces banques régionales accordent environ 70 % des prêts immobiliers commerciaux. C’est énorme. L’immobilier commercial éprouve des difficultés en raison des politiques de télétravail, un changement dans la façon dont les consommateurs dépensent. Presque tout se passe en ligne maintenant, les revenus ont donc diminué. Les coûts de financement ont augmenté. En même temps, beaucoup de prêts arrivent à échéance. Pour mettre les choses en perspective, seulement cette année, il y a 450 milliards $ de prêts qui arrivent à échéance. Et ce n’est pas tout. Dans les années à venir, on arrivera à environ 550 milliards $ par an. D’ici 2027, la dette arrivant à échéance sera d’environ 2 500 milliards de dollars. Et c’est important, car l’immobilier commercial fonctionne différemment de l’immobilier résidentiel. Comme ces prêts ne sont pas amortis, il y a un paiement forfaitaire à la fin, dans 5 ou 10 ans. En ce qui concerne le refinancement de ces prêts, je ne sais pas comment on s’y prend, car l’écart entre les offres pour ces immeubles est énorme. Les banques disent qu’ils valent un certain montant, car leurs revenus sont en baisse et les propriétaires disent qu’ils valent un montant complètement différent. C’est le problème sous-jacent que nous tentons tous d’atténuer. Sommes-nous confrontés à une crise du bilan ou la politique expansionniste va-t-elle atténuer le problème que nous connaissons et qui se poursuit? Les marchés semblent penser qu’une politique expansionniste est acceptable. D’accord, donc deux choses très intéressantes. Nous avons promis trois thèmes, et le plus important, bien sûr, alors que nous tentons de traverser cette crise, est de réduire l’inflation. De composer avec des coûts d’emprunt plus élevés. De surveiller certaines banques régionales américaines. Les gens essaient de déterminer s’il y aura une récession. Si c’est le cas, quel sera le type de récession? Que nous disent les signes? C’est intéressant. Tout le monde indique la courbe 2/10 inversée depuis un certain temps et la courbe 5/30. La courbe 5/30 a recommencé à s’accentuer, ce qui signifie que l’inflation… désolé, la récession devrait avoir lieu dans six semaines. Je pense que nous sommes dans une situation très difficile. On a des normes de crédit plus strictes, ce qui ralentit la croissance. Les bilans des consommateurs sont faibles. Je pense que les signes sont là. On va avoir une récession. La question est de savoir à quel point ce sera difficile. Aura-t-on un atterrissage en douceur ou brutal? Mon instinct me dit qu’il s’agira probablement d’un atterrissage en douceur, parce que la réouverture de la Chine est un enjeu important. Il y a une forte croissance là-bas et on pense que ça maintient les cours avantageux des produits de base et pourrait alimenter une certaine croissance. Est-ce suffisant pour éviter une récession dans le monde? Nous ne le pensons pas. Mais il est certain qu’un atterrissage en douceur est envisageable. Les banques centrales seront-elles disposées à se porter à la rescousse? C’est leur rôle, mais certains disent que comme elles luttent contre l’inflation, elles vont peut-être tolérer un peu plus de difficultés au sein de l’économie qu’elles ne le feraient lors d’autres cycles. Exact. Nous pensons que les réductions ne sont pas assez prises en compte. Nous avons observé d’énormes hausses au cours de l’année dernière Ça a commencé à 25. Puis, c’est passé à 50. Puis 75. Et l’économie continue de souffrir. Et toutes ces hausses n’ont même pas encore alimenté les données. Nous pensons donc que lorsque la Fed commencera à changer de cap, elle sera agressive. Elle devra diminuer aussi rapidement qu’elle a augmenté. Donc, compte tenu de tout cela et c’est beaucoup… [RIRE] une grosse rupture de l’état du monde actuel, ce que cela signifie pour les investisseurs, comment devraient se positionner les investisseurs dans un tel contexte? Greg, je dois faire attention à la façon dont je vais répondre à cette question. Nous avons examiné toutes les données enregistrées depuis les années 30. Et ce que nous avons observé, c’est que quand les obligations et actions décrochent simultanément, l’année qui suit, les obligations surpassent généralement les actions. Est-ce que cela se reproduira? Nous n’en sommes pas sûrs. S’il y a une récession, les obligations ont tendance à surpasser les actions, mais vers les valeurs refuges. Et s’il y a une récession, les biens de consommation de base, les soins de santé, les services publics sont les actions qui affichent des rendements supérieurs. Pour les produits de base, il faut se demander si l’on croit au thème de la remilitarisation, ce qui est notre cas. Croyez-vous dans la reconstruction des infrastructures essentielles? Si c’est le cas, les produits de base devraient inscrire des rendements supérieurs. [LOGO SONORE] [MUSIQUE]