
Compte tenu de la possibilité d’une récession, quelles sont les perspectives pour le secteur de la consommation discrétionnaire? Greg Bonnell, de Parlons Argent, discute avec Jacky He, analyste, Consommation discrétionnaire mondiale, Gestion de Placements TD.
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Les actions du secteur de la consommation discrétionnaire ont été très performantes depuis le début de l'année, mais les ménages semblent modifier leurs habitudes de consommation. Cette tendance va-t-elle se poursuivre? Jacky He de Gestion de placements TD commente. Bonjour, Jacky.
Bonjour, Greg, merci de m'inviter.
Surtout une journée où la bourse est en hausse. Le secteur de la consommation discrétionnaire s'est très bien comporté cette année. Les ménages ont eu moins de revenus discrétionnaires, mais cela ne se reflète pas dans les bénéfices. Comment le secteur se maintient-il?
Oui. Au niveau du comportement des actions, le secteur a augmenté de 30 %, c'est-à-dire deux fois plus que le rendement du S&P 500. Mais si l'on exclut Amazon et Tesla, qui représentent la moitié du secteur, globalement, le secteur de la consommation discrétionnaire affiche un rendement qui équivaut à seulement la moitié du S&P 500. Ce n'est déjà pas mal, mais c'est moins élevé que les statistiques ne le laisseraient croire. Voici donc les performances très divergentes des différentes industries.
Il y a deux thèmes qui sont encore porteurs: la construction domiciliaire et les déplacements. Le marché domiciliaire aux États-Unis est encore très serré et les consommateurs sont encore demandeurs de voyages. Ces secteurs se portent bien, mais les secteurs davantage discrétionnaires comme les chaussures, les vêtements, les objets d'ameublement, ceci explique qu'il y a une surperformance des compagnies de moindre qualité par rapport aux compagnies de qualité plus élevée.
Les croisiéristes, par exemple, ont tendance à avoir des bénéfices moins stables et un endettement plus élevé et leur cours dépasse largement celui du marché.
Est-ce que cela pourrait nous donner une idée de ce qui donne de bons résultats et ce qui en donne moins dans le secteur du détail? Nous venons d'assister à une série d'annonces de bénéfices, qui étaient mitigés. Dans certains cas, on s'attendait à une baisse et ça a été le contraire, et inversement. Qu'en avez-vous conclu?
Il y a beaucoup d'informations qui ont été publiées, mais globalement, le secteur se porte bien. C'est sans doute le secteur dans l'indice S&P 500 qui se comporte le mieux. Il y a une croissance des chiffres d'affaires et des bénéfices supérieure à 10 % et ce secteur a surclassé les attentes des milieux financiers depuis trois trimestres de suite. Ce n'est pas mal. La demande, globalement, continue d'être menée par le secteur des services, notamment le déplacement. Les marges, c'est plus mitigé. La moitié des entreprises affichent une contraction des marges. Mais d'un trimestre sur l'autre, 80 % des entreprises présentent une hausse des marges. Baisse des coûts de matières premières, baisse des coûts de logistique, et ces facteurs favorables vont continuer d'être pertinents d'ici l'an prochain.
Mais ce qui est le plus important, c'est de tenir compte des perspectives des directions des entreprises. Voici la comparaison des perspectives des directions et des milieux financiers. L'axe Y, les révisions de bénéfices sur une période de six mois, et l'axe X, la mesure dans laquelle les investisseurs sont disposés à payer par rapport à l'histoire.
Globalement, il y a eu beaucoup de surprises positives, notamment grâce aux résultats des entreprises du secteur des services, mais ça n'a pas été récompensé. Les investisseurs sont demeurés fort sceptiques. La plus grande partie du secteur demeure en deçà des multiples historiques. La moitié des actions globalement sont négociées près de creux historiques. Pour un investisseur à long terme, cela pourrait offrir des possibilités. La dernière fois que vous étiez sur ce plateau, nous avons évoqué un facteur qui plombait beaucoup de ces titres, les stocks excédentaires. Si vous vous débarrassez de stocks excédentaires par des démarques, cela comprime les marges. C'est exactement ce qui s'est produit. Les inventaires sont une fonction de l'offre et la demande.
La pandémie, il y a un an environ, a introduit une déformation extrême. Les compagnies progressent notablement. Mais il faut distinguer les canaux. Le canal direct, c'est-à-dire la compagnie envoie les produits directement, c'est le canal direct, le problème d'inventaire est essentiellement résolu. En dollars absolus, les stocks sont toujours élevés mais la tendance est à la baisse. Car la croissance des ventes a été plus rapide que celle des stocks. Un bon exemple, Home Depot.
On s'attendait à ce qu'il y ait une modeste croissance des inventaires, mais il y a eu une diminution des inventaires supérieure à 10 %. En revanche, les grossistes, c'est différent. Les problèmes d'inventaire demeurent. Ce n'est pas étonnant, car les grossistes sont deux trimestres en retard par rapport aux entreprises de vente directe car ils gèrent leur stock plus lentement, réagissent plus lentement à la demande et permettent au consommateur d'annuler les commandes pendant la saison si la demande est inférieure aux prévisions. Ceci signifie que si votre marque compte fortement sur les ventes de gros, vous aurez des difficultés qui se poursuivent.
Intéressante distinction. À suivre. Le luxe, pour ceux qui en ont les moyens, ne semble pas subir les mêmes pressions que les ménages ordinaires.
Le luxe, en particulier le luxe européen, qui est un secteur unique en son genre, est vraiment l'une des étoiles du secteur, comme vous l'avez dit, car les consommateurs sont moins affectés par le risque macro-économique, et en particulier pendant la pandémie, ils ont bénéficié de manière disproportionnée de l'épargne excédentaire, de la liquidité, mais cette année, le plus important facteur de croissance: la Chine est de retour. C'est un facteur favorable.
Le problème, depuis trois mois, il y a eu une certaine pression sur ce secteur parce que l'économie américaine ralentit et les données macro-économiques chinoises ne sont pas favorables. Les investisseurs prélèvent donc quelques bénéfices en fonction de ces préoccupations. Mais le troisième trimestre est toutefois un soulagement car la demande de luxe en Chine a augmenté de 80 % sur 12 mois, ce qui a plus que compensé le ralentissement des États-Unis. Aux États-Unis, on se retrouve dans une tendance de normalisation. Ce n'est pas encore trop inquiétant. Le potentiel de hausse réside toujours en Chine. Historiquement, les Chinois dépensent les deux tiers de leur budget de luxe hors de leurs frontières, lorsqu'ils se déplacent à l'étranger, lorsqu'ils achètent un sac à main, c'est moins cher et il y a un remboursement de la taxe. Pendant ce trimestre, plus des deux tiers des dépenses de luxe de la population chinoise ont été faites à l'intérieur des frontières de la Chine, faute de pouvoir se déplacer, faute de visa, faute de places en avion. Mais ces problèmes ne dureront pas éternellement, ils vont être réglés et nous voyons davantage de possibilités de hausse au niveau des dépenses de luxe en Chine.
Mais en définitive, je voudrais signaler que le secteur du luxe n'est pas égal. Si votre marque de luxe est davantage exposée aux consommateurs en devenir, il y aura peut-être des bénéfices plus volatiles que les titres haut de gamme comme Hermès ou Ferrari.
Allons à l'autre extrémité de la gamme. Les ménages sont en difficulté même si l'inflation globale diminue. Tout est plus cher aujourd'hui qu'il y a un an. Les détaillants au rabais, comment s'y retrouvent-ils?
Les consommateurs plus modestes ont toujours des difficultés, et ce depuis plus d'un an. Ce n'est pas nouveau. Au niveau des placements, il n'est pas possible de monétiser cela car le bas de gamme va se solder par des dépenses qui n'augmenteront pas. Mais les consommateurs même un peu plus aisés commencent à baisser en gamme, à descendre en gamme, et il y a des possibilités. Les entreprises qui proposent une meilleure proposition de valeur vont en bénéficier. Par exemple, les détaillants au rabais ont davantage d'achalandage. Davantage de consommateurs plus aisés achètent des articles de marque avec un rabais de 20 à 60 %. C'est une affaire. Les consommateurs reviennent au commerce électronique comme Amazon. On achète davantage en ligne, c'est meilleur marché, c'est plus commode. Des entreprises comme…
Si vous vous concentrez davantage sur la fonction plutôt que sur la mode, cela vous permet de mieux vous positionner. Je songe à Lululemon ou à des marques japonaises comme Uniqlo.
Avant d'achever ce premier entretien, quel est l'avenir du secteur du détail?
Beaucoup de gens prévoient une récession qui n'arrive pas. Nous devons distinguer le long terme du court terme. À long terme, je suis optimiste au niveau structurel quant au secteur de la consommation discrétionnaire. Il y a beaucoup d'innovation, beaucoup de tendances lourdes. Historiquement, le secteur donne des résultats décevants avant une récession, mais pendant une récession, il surclasse les autres. Il faut se rappeler cela si vous êtes un investisseur à long terme. Mais à court terme, je suis prudent à l'égard de certains éléments du secteur, surtout les secteurs plus discrétionnaires. Les grands magasins, certains détaillants de vêtements généralistes, qui sont davantage exposés aux consommateurs relativement aisés, lesquels descendent en gamme.
L'industrie de l'automobile, nous savons déjà que celle-ci est en pleine négociation syndicale assez intense. La possibilité d'une grève est plus élevée cette fois-ci, et même ceci mis à part, nous savons que l'abordabilité est faible, la hausse des taux a eu un effet décalé. Il se peut que les prix des voitures doivent être réduits encore davantage, ce qui va plomber la rentabilité des constructeurs.
Les déplacements, en revanche, sont un secteur intéressant, surtout dans le domaine de l'hôtellerie. Le secteur des loisirs se maintient. En même temps, les déplacements d'affaires et les déplacements internationaux continuent de remonter. Il s'agit d'un des rares secteurs dans lesquels il n'y a pas eu de descente en gamme. Le pouvoir d'établissement de prix demeure donc intact.
Certains magasins au rabais, certains détaillants au rabais bénéficient de la conjoncture. L'an dernier, l'avantage qu'ils proposent n'était pas aussi évident parce que tout le monde démarquait. Cette année, la valeur qu'ils offrent est plus évidente, c'est pourquoi il y a davantage d'achalandage.
Les actions du secteur de la consommation discrétionnaire ont été très performantes depuis le début de l'année, mais les ménages semblent modifier leurs habitudes de consommation. Cette tendance va-t-elle se poursuivre? Jacky He de Gestion de placements TD commente. Bonjour, Jacky.
Bonjour, Greg, merci de m'inviter.
Surtout une journée où la bourse est en hausse. Le secteur de la consommation discrétionnaire s'est très bien comporté cette année. Les ménages ont eu moins de revenus discrétionnaires, mais cela ne se reflète pas dans les bénéfices. Comment le secteur se maintient-il?
Oui. Au niveau du comportement des actions, le secteur a augmenté de 30 %, c'est-à-dire deux fois plus que le rendement du S&P 500. Mais si l'on exclut Amazon et Tesla, qui représentent la moitié du secteur, globalement, le secteur de la consommation discrétionnaire affiche un rendement qui équivaut à seulement la moitié du S&P 500. Ce n'est déjà pas mal, mais c'est moins élevé que les statistiques ne le laisseraient croire. Voici donc les performances très divergentes des différentes industries.
Il y a deux thèmes qui sont encore porteurs: la construction domiciliaire et les déplacements. Le marché domiciliaire aux États-Unis est encore très serré et les consommateurs sont encore demandeurs de voyages. Ces secteurs se portent bien, mais les secteurs davantage discrétionnaires comme les chaussures, les vêtements, les objets d'ameublement, ceci explique qu'il y a une surperformance des compagnies de moindre qualité par rapport aux compagnies de qualité plus élevée.
Les croisiéristes, par exemple, ont tendance à avoir des bénéfices moins stables et un endettement plus élevé et leur cours dépasse largement celui du marché.
Est-ce que cela pourrait nous donner une idée de ce qui donne de bons résultats et ce qui en donne moins dans le secteur du détail? Nous venons d'assister à une série d'annonces de bénéfices, qui étaient mitigés. Dans certains cas, on s'attendait à une baisse et ça a été le contraire, et inversement. Qu'en avez-vous conclu?
Il y a beaucoup d'informations qui ont été publiées, mais globalement, le secteur se porte bien. C'est sans doute le secteur dans l'indice S&P 500 qui se comporte le mieux. Il y a une croissance des chiffres d'affaires et des bénéfices supérieure à 10 % et ce secteur a surclassé les attentes des milieux financiers depuis trois trimestres de suite. Ce n'est pas mal. La demande, globalement, continue d'être menée par le secteur des services, notamment le déplacement. Les marges, c'est plus mitigé. La moitié des entreprises affichent une contraction des marges. Mais d'un trimestre sur l'autre, 80 % des entreprises présentent une hausse des marges. Baisse des coûts de matières premières, baisse des coûts de logistique, et ces facteurs favorables vont continuer d'être pertinents d'ici l'an prochain.
Mais ce qui est le plus important, c'est de tenir compte des perspectives des directions des entreprises. Voici la comparaison des perspectives des directions et des milieux financiers. L'axe Y, les révisions de bénéfices sur une période de six mois, et l'axe X, la mesure dans laquelle les investisseurs sont disposés à payer par rapport à l'histoire.
Globalement, il y a eu beaucoup de surprises positives, notamment grâce aux résultats des entreprises du secteur des services, mais ça n'a pas été récompensé. Les investisseurs sont demeurés fort sceptiques. La plus grande partie du secteur demeure en deçà des multiples historiques. La moitié des actions globalement sont négociées près de creux historiques. Pour un investisseur à long terme, cela pourrait offrir des possibilités. La dernière fois que vous étiez sur ce plateau, nous avons évoqué un facteur qui plombait beaucoup de ces titres, les stocks excédentaires. Si vous vous débarrassez de stocks excédentaires par des démarques, cela comprime les marges. C'est exactement ce qui s'est produit. Les inventaires sont une fonction de l'offre et la demande.
La pandémie, il y a un an environ, a introduit une déformation extrême. Les compagnies progressent notablement. Mais il faut distinguer les canaux. Le canal direct, c'est-à-dire la compagnie envoie les produits directement, c'est le canal direct, le problème d'inventaire est essentiellement résolu. En dollars absolus, les stocks sont toujours élevés mais la tendance est à la baisse. Car la croissance des ventes a été plus rapide que celle des stocks. Un bon exemple, Home Depot.
On s'attendait à ce qu'il y ait une modeste croissance des inventaires, mais il y a eu une diminution des inventaires supérieure à 10 %. En revanche, les grossistes, c'est différent. Les problèmes d'inventaire demeurent. Ce n'est pas étonnant, car les grossistes sont deux trimestres en retard par rapport aux entreprises de vente directe car ils gèrent leur stock plus lentement, réagissent plus lentement à la demande et permettent au consommateur d'annuler les commandes pendant la saison si la demande est inférieure aux prévisions. Ceci signifie que si votre marque compte fortement sur les ventes de gros, vous aurez des difficultés qui se poursuivent.
Intéressante distinction. À suivre. Le luxe, pour ceux qui en ont les moyens, ne semble pas subir les mêmes pressions que les ménages ordinaires.
Le luxe, en particulier le luxe européen, qui est un secteur unique en son genre, est vraiment l'une des étoiles du secteur, comme vous l'avez dit, car les consommateurs sont moins affectés par le risque macro-économique, et en particulier pendant la pandémie, ils ont bénéficié de manière disproportionnée de l'épargne excédentaire, de la liquidité, mais cette année, le plus important facteur de croissance: la Chine est de retour. C'est un facteur favorable.
Le problème, depuis trois mois, il y a eu une certaine pression sur ce secteur parce que l'économie américaine ralentit et les données macro-économiques chinoises ne sont pas favorables. Les investisseurs prélèvent donc quelques bénéfices en fonction de ces préoccupations. Mais le troisième trimestre est toutefois un soulagement car la demande de luxe en Chine a augmenté de 80 % sur 12 mois, ce qui a plus que compensé le ralentissement des États-Unis. Aux États-Unis, on se retrouve dans une tendance de normalisation. Ce n'est pas encore trop inquiétant. Le potentiel de hausse réside toujours en Chine. Historiquement, les Chinois dépensent les deux tiers de leur budget de luxe hors de leurs frontières, lorsqu'ils se déplacent à l'étranger, lorsqu'ils achètent un sac à main, c'est moins cher et il y a un remboursement de la taxe. Pendant ce trimestre, plus des deux tiers des dépenses de luxe de la population chinoise ont été faites à l'intérieur des frontières de la Chine, faute de pouvoir se déplacer, faute de visa, faute de places en avion. Mais ces problèmes ne dureront pas éternellement, ils vont être réglés et nous voyons davantage de possibilités de hausse au niveau des dépenses de luxe en Chine.
Mais en définitive, je voudrais signaler que le secteur du luxe n'est pas égal. Si votre marque de luxe est davantage exposée aux consommateurs en devenir, il y aura peut-être des bénéfices plus volatiles que les titres haut de gamme comme Hermès ou Ferrari.
Allons à l'autre extrémité de la gamme. Les ménages sont en difficulté même si l'inflation globale diminue. Tout est plus cher aujourd'hui qu'il y a un an. Les détaillants au rabais, comment s'y retrouvent-ils?
Les consommateurs plus modestes ont toujours des difficultés, et ce depuis plus d'un an. Ce n'est pas nouveau. Au niveau des placements, il n'est pas possible de monétiser cela car le bas de gamme va se solder par des dépenses qui n'augmenteront pas. Mais les consommateurs même un peu plus aisés commencent à baisser en gamme, à descendre en gamme, et il y a des possibilités. Les entreprises qui proposent une meilleure proposition de valeur vont en bénéficier. Par exemple, les détaillants au rabais ont davantage d'achalandage. Davantage de consommateurs plus aisés achètent des articles de marque avec un rabais de 20 à 60 %. C'est une affaire. Les consommateurs reviennent au commerce électronique comme Amazon. On achète davantage en ligne, c'est meilleur marché, c'est plus commode. Des entreprises comme…
Si vous vous concentrez davantage sur la fonction plutôt que sur la mode, cela vous permet de mieux vous positionner. Je songe à Lululemon ou à des marques japonaises comme Uniqlo.
Avant d'achever ce premier entretien, quel est l'avenir du secteur du détail?
Beaucoup de gens prévoient une récession qui n'arrive pas. Nous devons distinguer le long terme du court terme. À long terme, je suis optimiste au niveau structurel quant au secteur de la consommation discrétionnaire. Il y a beaucoup d'innovation, beaucoup de tendances lourdes. Historiquement, le secteur donne des résultats décevants avant une récession, mais pendant une récession, il surclasse les autres. Il faut se rappeler cela si vous êtes un investisseur à long terme. Mais à court terme, je suis prudent à l'égard de certains éléments du secteur, surtout les secteurs plus discrétionnaires. Les grands magasins, certains détaillants de vêtements généralistes, qui sont davantage exposés aux consommateurs relativement aisés, lesquels descendent en gamme.
L'industrie de l'automobile, nous savons déjà que celle-ci est en pleine négociation syndicale assez intense. La possibilité d'une grève est plus élevée cette fois-ci, et même ceci mis à part, nous savons que l'abordabilité est faible, la hausse des taux a eu un effet décalé. Il se peut que les prix des voitures doivent être réduits encore davantage, ce qui va plomber la rentabilité des constructeurs.
Les déplacements, en revanche, sont un secteur intéressant, surtout dans le domaine de l'hôtellerie. Le secteur des loisirs se maintient. En même temps, les déplacements d'affaires et les déplacements internationaux continuent de remonter. Il s'agit d'un des rares secteurs dans lesquels il n'y a pas eu de descente en gamme. Le pouvoir d'établissement de prix demeure donc intact.
Certains magasins au rabais, certains détaillants au rabais bénéficient de la conjoncture. L'an dernier, l'avantage qu'ils proposent n'était pas aussi évident parce que tout le monde démarquait. Cette année, la valeur qu'ils offrent est plus évidente, c'est pourquoi il y a davantage d'achalandage.