
Le secteur des soins de santé connaît une excellente année, avec une progression des bénéfices de plus de 10 % dans le contexte d’une solide reprise économique. Toutefois, le variant Omicron n’est pas sans présenter des risques. Kim Parlee reçoit Tarik Aeta, analyste du secteur des soins de santé à Gestion de Placements TD, pour discuter des perspectives de ce secteur en 2022.
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L’irruption soudaine du variant Omicron nous rappelle brutalement que l’épidémie de COVID-19 est loin d’être terminée et a braqué les projecteurs sur le secteur des soins de santé et sur ses acteurs. Comment le secteur s’est-il comporté au cours du dernier trimestre et quelles sont les perspectives pour l’avenir? Tarik Aeta est analyste du secteur des soins de santé à Gestion de Placements TD. C’est notre invité aujourd’hui. Tarik, c’est un plaisir de vous recevoir. J’aimerais que l’on parle du secteur des soins de santé, mais pourrait-on d’abord revenir sur le variant d’Omicron? Que sait-on de ce nouveau variant et que surveillez-vous de près?
Ok. D’abord Kim, merci de me recevoir. Le variant Omicron est encore relativement nouveau. Cela dit, nous avons beaucoup de nouvelles données. D’abord, on a enfin les résultats des tests in vitro de Pfizer BioNTech. Il s’agit simplement de mener des tests en laboratoire pour voir dans quelle mesure les anticorps des vaccins actuels neutralisent le virus. Les résultats montrent que deux doses ne suffisent pas à neutraliser le virus, mais avec une troisième dose de rappel, le vaccin est presque aussi efficace contre Omicron que contre la souche initiale de Wuhan ou le variant Delta. Cela dit, deux doses offrent probablement une certaine protection contre les risques d’hospitalisation et de décès. Mais elles ne seront pas aussi efficaces pour empêcher la transmission ou de légers symptômes. On peut donc s’attendre à ce que les responsables de la santé publique accélèrent l’administration des doses de rappel et à ce qu’on sorte d’une approche attentiste. Deuxièmement, les données anecdotiques provenant d’Afrique du Sud suggèrent que les symptômes sont plus bénins. Mais c’est peut-être tout simplement parce que la COVID est maintenant endémique depuis presque deux ans. Un fort pourcentage de la population a déjà contracté la COVID ou a été vacciné, ce qui pourrait aussi expliquer des taux d’hospitalisation plus faibles. Pour ce qui est de l’avenir et des nouvelles données, je surveillerai deux choses. D’abord, les résultats des autres tests in vitro de Moderna et d’autres laboratoires. Ensuite, on va recevoir d’autres données cliniques dans les semaines à venir. On aura donc une idée de l’efficacité des vaccins actuels sur le terrain plutôt qu’en laboratoire. Mais en fin de compte, contrairement à mars 2020, entre les tests, les vaccins et les antiviraux, la société est très bien placée pour faire face à ce nouveau variant. Si je me projette à 12 mois, je suis très optimiste et je ne crois absolument pas que l’on reparte de zéro.
C’est ce qui nous sauve avec ce nouveau variant qui, espérons-le, entraîne des symptômes plus légers. J’aimerais qu’on parle un peu du secteur dans son ensemble. On sait que le secteur s’est vraiment retrouvé sous les feux des projecteurs depuis mars 2020. D’après vous, dans quelle position sera le secteur en 2022?
D’accord. Pour récapituler, en 2021, le secteur a connu une excellente année. On s’attend à une hausse des ventes de 13% et à une forte hausse des bénéfices de 25 % sur 12 mois. Mais le secteur des soins de santé est à la traîne par rapport au reste du marché, surtout depuis l’été, tout simplement à cause de la vigueur de la reprise, de l’industrie, des finances et de l’énergie. Mais à l’approche de 2022, tout cela va probablement se modérer, et les soins de santé ont de meilleures chances d’offrir un rendement supérieur. Selon le consensus actuel pour 2022, on table sur une croissance des bénéfices de 5 % pour les soins de santé. Mais beaucoup de sociétés sont très prudentes dans leurs prévisions, à cause des incertitudes liées à la pandémie. Je crois qu’en réalité, la croissance des bénéfices surprendra par sa vigueur et se rapprochera des 10 % l’année prochaine. Si on regarde les différents groupes du secteur, les fabricants de matériel médical, que ce soit des stimulateurs cardiaques, des genoux artificiels ou des robots chirurgicaux, sont sans doute en bonne position pour l’année prochaine, compte tenu du report massif de chirurgies non urgentes dans la plupart des pays. Le risque principal, ce serait qu’une autre vague d’Omicron sature de nouveau les hôpitaux, et c’est quelque chose qu’il faudra surveiller.
Intéressant. On en a déjà parlé, mais l’un des moteurs du secteur des soins de santé, c’est la démographie. Nous vieillissons, que cela nous plaise ou non. Et l’innovation. On fait des progrès extraordinaires. Qu’est-ce que vous allez surveiller en particulier?
Oui, en ce qui concerne l’innovation, il se passe toujours beaucoup de choses dans le secteur, mais je vais garder plusieurs choses à l’œil en 2022. D’abord, dans le secteur pharmaceutique et de la biotechnologie, il faudra voir si les laboratoires parviennent à exploiter la technologie ARNm des vaccins contre la COVID. Moderna et Pfizer travaillent sur des vaccins contre la grippe, le VRS, le CMV et la maladie de Lyme. Beaucoup de données seront publiées l’année prochaine, et je m’attends à ce qu’une grande partie de ces programmes donnent de bons résultats. Mais c’est déjà pris en compte dans le cours des valeurs phares, comme Moderna ou BioNTech. Deuxièmement, je surveillerai Novo Nordisk. Plus tôt cet été, la société a lancé un nouveau médicament contre l’obésité. Les essais cliniques ont montré une perte de poids de 17 %. Et compte tenu de la forte prévalence de l’obésité dans le monde, avec plus de 650 millions de personnes touchées, il y a un grand besoin à combler et ce sera un lancement de produit très important à suivre. Troisième société à surveiller mais pas des moindres, c’est Illumina. Elle a récemment acquis une société appelée Grail. Au début de l’été, Grail a lancé un test de détection précoce qui permet de dépister 50 cancers avec un seul test. L’adoption de ce test a été freinée par le fait que Grail ne dispose pour l’instant de données que pour un petit échantillon de 4 000 patients. Mais dans les 18 prochains mois, la société aura les résultats de trois essais à plus grande échelle, dont un sur 140 000 patients au Royaume-Uni. Si les résultats de cet essai sont concluants, je m’attends à ce que ce soit un catalyseur qui favorisera l’adoption de cette technologie.
Il se passe beaucoup de choses très intéressantes, Tarik. Il ne me reste qu’une trentaine de secondes. Tarik, vous gérez le FNB indiciel de chefs de file mondiaux des soins de santé dont le symbole est TDOC. L’une des façons d’atténuer le risque, parce qu’il y a de grands gagnants, mais aussi de grands perdants dans ce secteur, en raison de la nature des activités. Parlez-nous un peu de la structure du fonds, et du filtre que vous utilisez pour évaluer les sociétés.
D’accord. On a conçu ce FNB pour offrir une solution unique et diversifiée aux investisseurs qui cherchent à accéder au secteur mondial des soins de santé dans les domaines des produits pharmaceutiques, de la biotechnologie, des appareils médicaux, des outils des sciences de la vie et des services de soins de santé. On a mis en place une structure unique de méthodologie de plafonnement. La pondération des sociétés pharmaceutiques à mégacapitalisation est plafonnée à 2 %. On peut donc diversifier le FNB et investir dans certains secteurs à plus forte croissance comme les dispositifs médicaux, les outils des sciences de la vie et les services de soins de santé. Nous pensons donc qu’à long terme, le FNB est bien placé pour offrir des rendements élevés.
Tarik, c’est toujours un plaisir. Merci de vous être joint à nous.
Merci, Kim.
Ok. D’abord Kim, merci de me recevoir. Le variant Omicron est encore relativement nouveau. Cela dit, nous avons beaucoup de nouvelles données. D’abord, on a enfin les résultats des tests in vitro de Pfizer BioNTech. Il s’agit simplement de mener des tests en laboratoire pour voir dans quelle mesure les anticorps des vaccins actuels neutralisent le virus. Les résultats montrent que deux doses ne suffisent pas à neutraliser le virus, mais avec une troisième dose de rappel, le vaccin est presque aussi efficace contre Omicron que contre la souche initiale de Wuhan ou le variant Delta. Cela dit, deux doses offrent probablement une certaine protection contre les risques d’hospitalisation et de décès. Mais elles ne seront pas aussi efficaces pour empêcher la transmission ou de légers symptômes. On peut donc s’attendre à ce que les responsables de la santé publique accélèrent l’administration des doses de rappel et à ce qu’on sorte d’une approche attentiste. Deuxièmement, les données anecdotiques provenant d’Afrique du Sud suggèrent que les symptômes sont plus bénins. Mais c’est peut-être tout simplement parce que la COVID est maintenant endémique depuis presque deux ans. Un fort pourcentage de la population a déjà contracté la COVID ou a été vacciné, ce qui pourrait aussi expliquer des taux d’hospitalisation plus faibles. Pour ce qui est de l’avenir et des nouvelles données, je surveillerai deux choses. D’abord, les résultats des autres tests in vitro de Moderna et d’autres laboratoires. Ensuite, on va recevoir d’autres données cliniques dans les semaines à venir. On aura donc une idée de l’efficacité des vaccins actuels sur le terrain plutôt qu’en laboratoire. Mais en fin de compte, contrairement à mars 2020, entre les tests, les vaccins et les antiviraux, la société est très bien placée pour faire face à ce nouveau variant. Si je me projette à 12 mois, je suis très optimiste et je ne crois absolument pas que l’on reparte de zéro.
C’est ce qui nous sauve avec ce nouveau variant qui, espérons-le, entraîne des symptômes plus légers. J’aimerais qu’on parle un peu du secteur dans son ensemble. On sait que le secteur s’est vraiment retrouvé sous les feux des projecteurs depuis mars 2020. D’après vous, dans quelle position sera le secteur en 2022?
D’accord. Pour récapituler, en 2021, le secteur a connu une excellente année. On s’attend à une hausse des ventes de 13% et à une forte hausse des bénéfices de 25 % sur 12 mois. Mais le secteur des soins de santé est à la traîne par rapport au reste du marché, surtout depuis l’été, tout simplement à cause de la vigueur de la reprise, de l’industrie, des finances et de l’énergie. Mais à l’approche de 2022, tout cela va probablement se modérer, et les soins de santé ont de meilleures chances d’offrir un rendement supérieur. Selon le consensus actuel pour 2022, on table sur une croissance des bénéfices de 5 % pour les soins de santé. Mais beaucoup de sociétés sont très prudentes dans leurs prévisions, à cause des incertitudes liées à la pandémie. Je crois qu’en réalité, la croissance des bénéfices surprendra par sa vigueur et se rapprochera des 10 % l’année prochaine. Si on regarde les différents groupes du secteur, les fabricants de matériel médical, que ce soit des stimulateurs cardiaques, des genoux artificiels ou des robots chirurgicaux, sont sans doute en bonne position pour l’année prochaine, compte tenu du report massif de chirurgies non urgentes dans la plupart des pays. Le risque principal, ce serait qu’une autre vague d’Omicron sature de nouveau les hôpitaux, et c’est quelque chose qu’il faudra surveiller.
Intéressant. On en a déjà parlé, mais l’un des moteurs du secteur des soins de santé, c’est la démographie. Nous vieillissons, que cela nous plaise ou non. Et l’innovation. On fait des progrès extraordinaires. Qu’est-ce que vous allez surveiller en particulier?
Oui, en ce qui concerne l’innovation, il se passe toujours beaucoup de choses dans le secteur, mais je vais garder plusieurs choses à l’œil en 2022. D’abord, dans le secteur pharmaceutique et de la biotechnologie, il faudra voir si les laboratoires parviennent à exploiter la technologie ARNm des vaccins contre la COVID. Moderna et Pfizer travaillent sur des vaccins contre la grippe, le VRS, le CMV et la maladie de Lyme. Beaucoup de données seront publiées l’année prochaine, et je m’attends à ce qu’une grande partie de ces programmes donnent de bons résultats. Mais c’est déjà pris en compte dans le cours des valeurs phares, comme Moderna ou BioNTech. Deuxièmement, je surveillerai Novo Nordisk. Plus tôt cet été, la société a lancé un nouveau médicament contre l’obésité. Les essais cliniques ont montré une perte de poids de 17 %. Et compte tenu de la forte prévalence de l’obésité dans le monde, avec plus de 650 millions de personnes touchées, il y a un grand besoin à combler et ce sera un lancement de produit très important à suivre. Troisième société à surveiller mais pas des moindres, c’est Illumina. Elle a récemment acquis une société appelée Grail. Au début de l’été, Grail a lancé un test de détection précoce qui permet de dépister 50 cancers avec un seul test. L’adoption de ce test a été freinée par le fait que Grail ne dispose pour l’instant de données que pour un petit échantillon de 4 000 patients. Mais dans les 18 prochains mois, la société aura les résultats de trois essais à plus grande échelle, dont un sur 140 000 patients au Royaume-Uni. Si les résultats de cet essai sont concluants, je m’attends à ce que ce soit un catalyseur qui favorisera l’adoption de cette technologie.
Il se passe beaucoup de choses très intéressantes, Tarik. Il ne me reste qu’une trentaine de secondes. Tarik, vous gérez le FNB indiciel de chefs de file mondiaux des soins de santé dont le symbole est TDOC. L’une des façons d’atténuer le risque, parce qu’il y a de grands gagnants, mais aussi de grands perdants dans ce secteur, en raison de la nature des activités. Parlez-nous un peu de la structure du fonds, et du filtre que vous utilisez pour évaluer les sociétés.
D’accord. On a conçu ce FNB pour offrir une solution unique et diversifiée aux investisseurs qui cherchent à accéder au secteur mondial des soins de santé dans les domaines des produits pharmaceutiques, de la biotechnologie, des appareils médicaux, des outils des sciences de la vie et des services de soins de santé. On a mis en place une structure unique de méthodologie de plafonnement. La pondération des sociétés pharmaceutiques à mégacapitalisation est plafonnée à 2 %. On peut donc diversifier le FNB et investir dans certains secteurs à plus forte croissance comme les dispositifs médicaux, les outils des sciences de la vie et les services de soins de santé. Nous pensons donc qu’à long terme, le FNB est bien placé pour offrir des rendements élevés.
Tarik, c’est toujours un plaisir. Merci de vous être joint à nous.
Merci, Kim.