
Les mises à pied massives dans le secteur des technologies depuis le début de l’année ont soulevé des questions sur la santé de ce secteur à l’avenir. Kim Parlee et Vitali Mossounov, analyste des technologies mondiales, Gestion de Placements TD, discutent de ce que révèlent les suppressions d’emplois et des répercussions sur les investisseurs.
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* Plusieurs sociétés du secteur des technologies ont annoncé des mises à pied assez importantes, qui touchent des dizaines de milliers de travailleurs. Jetons un coup d’œil à la liste de certaines annonces de mises à pied. Jusqu’à présent, on a vu Amazon, Google, Microsoft, Dell, Zoom, PayPal, laisser partir entre 5 % et 15 % de leur effectif.
* Quelles leçons en tirer? Quel genre de contexte cela créera-t-il pour les investisseurs à court terme? On est avec Vitali Mossounov, analyste des technologies mondiales, GPTD. La liste est longue, et le nombre de mises à pied est élevé.
* Vous savez, c’est toujours négatif. Et je ne prends pas à la légère ce que vivent les gens, parce que c’est très difficile, mais souvent, les entreprises rebondissent, bien sûr, après des annonces liées au contrôle des coûts. Qu’est-ce que ça vous dit en ce moment à propos du secteur en général?
* Oui, pour rester sur le sujet du capital humain, mais loin de l’IA, c’est triste de voir autant de mises à pied se produire en même temps et au début de la nouvelle année, bien sûr. Le blâme revient carrément aux entreprises. Ils ont observé de bonnes tendances pendant la pandémie de COVID.
* Les sociétés que vous avez mentionnées sont toutes de secteurs différents, mais pour la période en général, tout allait bien, les consommateurs et les entreprises disposaient de liquidités suffisantes pour couvrir leurs dépenses en services et en biens. Et ils ont trop embauché. Ils ont trop embauché. Ils ont extrapolé les tendances qu’ils observaient de leur entreprise pendant un peu trop longtemps.
* On peut-être mieux l’illustrer par un exemple : en un an, Microsoft est passée de 180 000 à 220 000 employés. C’est une augmentation d’environ 20 %. C’est 40 000 personnes. Alors que l’économie ralentit, ça ne devrait pas nous surprendre, qu’ils décident d’en laisser partir 10 000, n’est-ce pas? Ils restent en croissance, en termes d’effectifs, dans une fourchette à deux chiffres. Mais c’est un calibrage nécessaire, malheureusement, en raison des erreurs que la direction a fait dans bon nombre de ces sociétés.
* Examinons chaque société pour obtenir vos perspectives, parce qu’ils ont tous une dynamique très différente. Microsoft, qui a bien sûr été un peu chouette dernièrement, avec l’arrivée de ChatGPT et de leur annonce concernant Bing, qu’est-ce que vous entrevoyez pour eux, si on met ça de côté, ou non?
* Oui, Microsoft ou toute autre société dont on parle… on a déjà parlé du cahier des stratégies pour le quatrième trimestre, il vise à générer des revenus acceptables. Les gens savent que l’économie ralentit. On ne pourra pas changer ça. Il suffit d’inscrire un chiffre raisonnable pour les ventes, puis d’annoncer que vous allez protéger les actionnaires en contrôlant les coûts. Et c’est le cahier de stratégies que Microsoft a très bien exécuté.
* Leur croissance ralentit, car l’infonuagique constate une certaine faiblesse, mais ils ont fait de grandes promesses quant à la gestion des coûts et une faible croissance à un chiffre. Et, bien sûr, ChatGPT est un autre facteur favorable au récit, en quelque sorte, pour le titre. Bref, ils sont dans une position assez enviable parmi les grandes sociétés technologiques.
* Oui. Il faudra voir si ce récit se concrétise vraiment dans la réalité, du côté des revenus, mais on verra.
* On verra.
* Google.
* En un sens, c’est tout le contraire. Bien sûr, ils ont vécu l’impact de la controverse de Microsoft... et on a parlé des actions qui allaient dans des directions différentes. Mais pour en revenir au trimestre... une baisse des tendances en publicité, donc une fourchette à un chiffre moins élevée. Je dirais que le problème pour eux, c’était une timide volonté de contrôler les coûts.
* Google parle toujours du long terme, et a évoqué une restructuration de l’entreprise à moindre coût.
Les investisseurs ont dit que ce n’était pas suffisant.
Ils voulaient des promesses concrètes, comme certains de leurs pairs en font.
Le titre est donc en train de se détériorer.
Ils vont devoir montrer ce qu’ils peuvent faire.
Et dans ce contexte, il leur faudra un certain temps pour le prouver.
* Il y a aussi le cas de Meta, qui a subi de grosses coupures, et, bien sûr, ils remontent la pente.
* Ils le font.
* (RIRE) Oui. Comment voyez-vous leur situation?
* Eh bien, je suppose qu’ils ont bien compris le message des investisseurs. Il faut toujours être prudent quand les investisseurs disent quoi faire à la direction. Mais il semble que les investisseurs se réjouissent jusqu’à maintenant. Mais ils dépensent tout ce qu’ils ont sur le métaverse, entre autres, et le cours de l’action a fortement chuté. La société dirigée par les fondateurs a fait un revirement à 180 degrés, ils se disent que c’est l’année de l’efficacité.
* Donc, pendant la conférence téléphonique, on parlait d’une année d’efficacité? Eh bien, il y a trois ou six mois, est-ce que c’était une autre personne? Que s’est-il passé? Et donc les gens – ce récit d’efficacité se joue là-bas. Encore une fois, la faiblesse des tendances publicitaires les frappe aussi.
* Mais jusqu’à présent, ils sont axés sur l’efficacité. Mais à long terme, pour les investisseurs, il y a encore des questions plus importantes sur leur répartition du capital. C’est davantage un phénomène à court terme. C’est pourquoi le titre s’est redressé.
* Oui. Amazon.
* Un autre nom controversé, à commencer par la campagne sur l’infonuagique, AWS, a connu beaucoup plus d’obstacles que Azure, la solution infonuagique de Microsoft, ce n’est pas surprenant, compte tenu du type de clients qu’ils ont. Et si vous pensez aux entreprises à base numérique, disons que, sur le marché des cryptomonnaies, il sont probablement dans AWS, contrairement à Microsoft, qui sert un type d’entreprise plus traditionnel.
* Il y a eu beaucoup plus de décélération. Les marges diminuent. Et ils compensent ça en fin de compte, après la surcroissance pendant la COVID, ils rajustent l’empreinte de leurs activités de vente au détail. Et c’est une partie de bras de fer, mais un peu du côté perdant, je dirais, la confiance des investisseurs.
* Et le dernier... Apple. J’ai entendu quelqu’un comparer Apple, pensant même moins en tant que titre technologique, mais en tant que titre de biens de consommation de base. Juste parce qu’il faut l’avoir, non? La vie des gens est sur leur téléphone.
* Vous devez absolument l’avoir. Parce que même si vous devez utiliser ChatGPT, ce sera sur votre téléphone. Le récit du matériel informatique s’est inversé, alors qu’il y a 10 ans, on se disait : « un téléphone, n’importe qui peut faire un téléphone. » Aujourd’hui, personne ne peut faire un téléphone comme Apple, et pour encore longtemps.
* Ils ont donc connu des difficultés. Ils ont eu des soucis dans la chaîne d’approvisionnement. Leurs usines ont été fermées en Chine. Ils n’ont pas pu envoyer suffisamment de téléphones. Le cycle, ils l’ont pas mal raté, et la demande pour le téléphone s’est en quelque sorte évaporée.
* Mais il y a toujours un prochain cycle, en septembre prochain. Et Apple ne s’effondre jamais vraiment sous la pression de... la pression du monde. On verra, mais ils sont quelque part entre les deux. Mais les gens y croient.
[MUSIQUE]
* Quelles leçons en tirer? Quel genre de contexte cela créera-t-il pour les investisseurs à court terme? On est avec Vitali Mossounov, analyste des technologies mondiales, GPTD. La liste est longue, et le nombre de mises à pied est élevé.
* Vous savez, c’est toujours négatif. Et je ne prends pas à la légère ce que vivent les gens, parce que c’est très difficile, mais souvent, les entreprises rebondissent, bien sûr, après des annonces liées au contrôle des coûts. Qu’est-ce que ça vous dit en ce moment à propos du secteur en général?
* Oui, pour rester sur le sujet du capital humain, mais loin de l’IA, c’est triste de voir autant de mises à pied se produire en même temps et au début de la nouvelle année, bien sûr. Le blâme revient carrément aux entreprises. Ils ont observé de bonnes tendances pendant la pandémie de COVID.
* Les sociétés que vous avez mentionnées sont toutes de secteurs différents, mais pour la période en général, tout allait bien, les consommateurs et les entreprises disposaient de liquidités suffisantes pour couvrir leurs dépenses en services et en biens. Et ils ont trop embauché. Ils ont trop embauché. Ils ont extrapolé les tendances qu’ils observaient de leur entreprise pendant un peu trop longtemps.
* On peut-être mieux l’illustrer par un exemple : en un an, Microsoft est passée de 180 000 à 220 000 employés. C’est une augmentation d’environ 20 %. C’est 40 000 personnes. Alors que l’économie ralentit, ça ne devrait pas nous surprendre, qu’ils décident d’en laisser partir 10 000, n’est-ce pas? Ils restent en croissance, en termes d’effectifs, dans une fourchette à deux chiffres. Mais c’est un calibrage nécessaire, malheureusement, en raison des erreurs que la direction a fait dans bon nombre de ces sociétés.
* Examinons chaque société pour obtenir vos perspectives, parce qu’ils ont tous une dynamique très différente. Microsoft, qui a bien sûr été un peu chouette dernièrement, avec l’arrivée de ChatGPT et de leur annonce concernant Bing, qu’est-ce que vous entrevoyez pour eux, si on met ça de côté, ou non?
* Oui, Microsoft ou toute autre société dont on parle… on a déjà parlé du cahier des stratégies pour le quatrième trimestre, il vise à générer des revenus acceptables. Les gens savent que l’économie ralentit. On ne pourra pas changer ça. Il suffit d’inscrire un chiffre raisonnable pour les ventes, puis d’annoncer que vous allez protéger les actionnaires en contrôlant les coûts. Et c’est le cahier de stratégies que Microsoft a très bien exécuté.
* Leur croissance ralentit, car l’infonuagique constate une certaine faiblesse, mais ils ont fait de grandes promesses quant à la gestion des coûts et une faible croissance à un chiffre. Et, bien sûr, ChatGPT est un autre facteur favorable au récit, en quelque sorte, pour le titre. Bref, ils sont dans une position assez enviable parmi les grandes sociétés technologiques.
* Oui. Il faudra voir si ce récit se concrétise vraiment dans la réalité, du côté des revenus, mais on verra.
* On verra.
* Google.
* En un sens, c’est tout le contraire. Bien sûr, ils ont vécu l’impact de la controverse de Microsoft... et on a parlé des actions qui allaient dans des directions différentes. Mais pour en revenir au trimestre... une baisse des tendances en publicité, donc une fourchette à un chiffre moins élevée. Je dirais que le problème pour eux, c’était une timide volonté de contrôler les coûts.
* Google parle toujours du long terme, et a évoqué une restructuration de l’entreprise à moindre coût.
Les investisseurs ont dit que ce n’était pas suffisant.
Ils voulaient des promesses concrètes, comme certains de leurs pairs en font.
Le titre est donc en train de se détériorer.
Ils vont devoir montrer ce qu’ils peuvent faire.
Et dans ce contexte, il leur faudra un certain temps pour le prouver.
* Il y a aussi le cas de Meta, qui a subi de grosses coupures, et, bien sûr, ils remontent la pente.
* Ils le font.
* (RIRE) Oui. Comment voyez-vous leur situation?
* Eh bien, je suppose qu’ils ont bien compris le message des investisseurs. Il faut toujours être prudent quand les investisseurs disent quoi faire à la direction. Mais il semble que les investisseurs se réjouissent jusqu’à maintenant. Mais ils dépensent tout ce qu’ils ont sur le métaverse, entre autres, et le cours de l’action a fortement chuté. La société dirigée par les fondateurs a fait un revirement à 180 degrés, ils se disent que c’est l’année de l’efficacité.
* Donc, pendant la conférence téléphonique, on parlait d’une année d’efficacité? Eh bien, il y a trois ou six mois, est-ce que c’était une autre personne? Que s’est-il passé? Et donc les gens – ce récit d’efficacité se joue là-bas. Encore une fois, la faiblesse des tendances publicitaires les frappe aussi.
* Mais jusqu’à présent, ils sont axés sur l’efficacité. Mais à long terme, pour les investisseurs, il y a encore des questions plus importantes sur leur répartition du capital. C’est davantage un phénomène à court terme. C’est pourquoi le titre s’est redressé.
* Oui. Amazon.
* Un autre nom controversé, à commencer par la campagne sur l’infonuagique, AWS, a connu beaucoup plus d’obstacles que Azure, la solution infonuagique de Microsoft, ce n’est pas surprenant, compte tenu du type de clients qu’ils ont. Et si vous pensez aux entreprises à base numérique, disons que, sur le marché des cryptomonnaies, il sont probablement dans AWS, contrairement à Microsoft, qui sert un type d’entreprise plus traditionnel.
* Il y a eu beaucoup plus de décélération. Les marges diminuent. Et ils compensent ça en fin de compte, après la surcroissance pendant la COVID, ils rajustent l’empreinte de leurs activités de vente au détail. Et c’est une partie de bras de fer, mais un peu du côté perdant, je dirais, la confiance des investisseurs.
* Et le dernier... Apple. J’ai entendu quelqu’un comparer Apple, pensant même moins en tant que titre technologique, mais en tant que titre de biens de consommation de base. Juste parce qu’il faut l’avoir, non? La vie des gens est sur leur téléphone.
* Vous devez absolument l’avoir. Parce que même si vous devez utiliser ChatGPT, ce sera sur votre téléphone. Le récit du matériel informatique s’est inversé, alors qu’il y a 10 ans, on se disait : « un téléphone, n’importe qui peut faire un téléphone. » Aujourd’hui, personne ne peut faire un téléphone comme Apple, et pour encore longtemps.
* Ils ont donc connu des difficultés. Ils ont eu des soucis dans la chaîne d’approvisionnement. Leurs usines ont été fermées en Chine. Ils n’ont pas pu envoyer suffisamment de téléphones. Le cycle, ils l’ont pas mal raté, et la demande pour le téléphone s’est en quelque sorte évaporée.
* Mais il y a toujours un prochain cycle, en septembre prochain. Et Apple ne s’effondre jamais vraiment sous la pression de... la pression du monde. On verra, mais ils sont quelque part entre les deux. Mais les gens y croient.
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