Les marchés ont chuté après que le président de la Fed, Jerome Powell, a indiqué que cette dernière pourrait accélérer la réduction progressive de ses achats d’actifs mensuels, malgré les inquiétudes suscitées par le variant Omicron. Anthony Okolie discute des conséquences avec Michael Craig, chef, Répartition des actifs et Produits dérivés, Gestion de Placements TD.
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Michael, les marchés boursiers décrochent aujourd’hui dans un contexte d’incertitude entourant le nouveau variant. Mais le président de la Fed, M. Powell, nous a également surpris. Que pensez-vous des fluctuations actuelles des marchés?
Bonjour, Tony. C’est vraiment dans la continuité de ce que nous avons vu vendredi, une volatilité épique dans le cadre d’une séance de négociation beaucoup plus courte, et c’était un jour férié aux États-Unis. Mais la situation est assez volatile depuis la semaine dernière, et cette tendance se poursuit avec l’incertitude persistante face au variant Omicron et la fermeté plus importante de M. Powell par rapport à ce à quoi le marché s’attendait.
Vous dites qu’il est plus ferme. Envisagez-vous un scénario avec le variant Omicron où la Fed pourrait revoir l’accélération de son programme de réduction?
Pour que la Fed fasse marche arrière et revoit la réduction rapide de ses achats d’actifs, il faudrait vraiment que le variant Omicron soit inoffensif, et je ne m’avancerai pas à ce sujet. Mais si ce variant n’est pas aussi nuisible et contagieux, et que les vaccins sont toujours en mesure de nous protéger, je pense que la Fed continuera quand même de réduire les achats d’actifs plus rapidement que les marchés ne le prévoyaient, ce qui devrait probablement entraîner une hausse anticipée des taux l’an prochain.
Compte tenu de cette dernière baisse, s’agit-il d’un repli plus soutenu lié aux risques du variant Omicron?
En fait, nous avions réduit une partie de nos risques il y a quelques semaines, plus en raison des évaluations qu’autre chose. Nous pensions simplement qu’il y avait beaucoup de bonnes nouvelles sur le marché et qu’il était probable que le marché respire ou reste sur la touche pendant un certain temps. Et nous voulions simplement prévoir une certaine marge de manœuvre pour en tirer parti dans le cas d’un décrochage.
Il faut comprendre qu’alors le marché n’était pas exactement bon marché. Nous étions déjà préoccupés par les pressions inflationnistes. Maintenant, on se retrouve confronté à des choses qui avaient échappé aux investisseurs. Je pense que la COVID a toujours été là. Mais cela fait un certain temps que le nombre de cas n’augmente pas. Et maintenant, nous avons un nouveau variant que personne ne comprend vraiment bien et on ne sait pas comment les choses vont évoluer
Quelques dirigeants de sociétés pharmaceutiques ont eu divers degrés d’analyse à ce sujet, d’un vaccin résistant à une réaction excessive. Les marchés n’aiment pas l’incertitude. Par conséquent, les actifs sont fortement réévalués. Les commentaires d’aujourd’hui de M. Powell seront probablement pris au… la population va voir les gros titres et penser que c’est très ferme.
Je dirais que c’est un peu plus mitigé. Je pense que la Fed reconnaît que l’inflation est plus bien ancrée qu’on ne le pensait et elle a mentionné qu’elle ne connaît pas encore vraiment les effets du variant Omicron, et agira en fonction des nouveaux renseignements qui nous parviendront. Il y a donc beaucoup d’incertitude, ce qui entraîne la liquidation des actifs à risque aujourd’hui.
Vous avez mentionné que les marchés n’aiment pas l’incertitude. Et nous avons également assisté à une hausse soudaine de la volatilité. Selon vous, la volatilité va-t-elle maintenant rester?
Je pense qu’elle a toujours été là. Nous avons plutôt opté pour un processus de réflexion thématique où nous entrons dans une décennie… qui devait être marquée par une croissance et une volatilité inflationnistes nettement plus élevées que la dernière décennie, où elles étaient très basses. En fait, dans les années 2010, la croissance et la volatilité de l’inflation ont été plus faibles que jamais. Et nous ne pensions pas que c’était durable pour un certain nombre de raisons.
Nous ne pensons donc pas que la volatilité va disparaître. Ces environnements, pour les investisseurs actifs, sont très appréciables parce qu’ils nous offrent des occasions.
Ce n’est pas agréable quand on le vit. Mais en fin de compte, cette volatilité nous est très utile pour ce qui est de positionner nos actifs.
Et je pense que nous devons simplement nous y habituer. Cela ne disparaîtra pas. Et même quand ce cycle sera terminé, nous nous attendons à ce que des choses sortent de nulle part qui entraîneront une accélération de la volatilité dans les mois et les années à venir.
Qu’allez-vous surveiller au cours des prochaines semaines?
Eh bien, on aura une idée de la propagation d’Omicron et de la gravité de la situation. C’est une chose d’être plus contagieux. C’en est une autre de voir des cas dans les unités de soins intensifs et les hôpitaux se remplir de malades. Ce dernier scénario serait évidemment très défavorable du point de vue des soins de santé et du point de vue des marchés financiers.
Toute la question de la reprise, je crois, est reportée de six à neuf mois. Pour moi, c’est le sujet principal. Deuxièmement, je dirais que la Fed abandonne l’idée d’inflation temporaire. M. Powell a dit que nous devions arrêter d’utiliser ces termes dès aujourd’hui.
Les marchés ont considéré cela comme très, très ferme. Pour moi, c’est un peu plus nuancé. Je pense que le contexte inflationniste est en fait assez compliqué. Il y a certainement des choses qui sont transitoires qui sont vraiment axées sur les problèmes liés à la COVID-19, à la chaîne d’approvisionnement et aux pics de la demande, etc. Et puis, il y a certains problèmes à long terme, en particulier dans le secteur de l’énergie, avec un sous-investissement important dans le secteur de l’énergie.
L’utilisation des combustibles fossiles commence à nous poser problème, mais nous n’avons pas de source d’énergie de remplacement pour absorber la demande excédentaire. Et c’est un domaine qui, selon moi, crée beaucoup d’inflation et d’anxiété pas juste pour 2022, mais pour le reste de la décennie.
Michael, merci beaucoup du temps que vous nous avez accordé.
Tout le plaisir était pour moi, Anthony.
Bonjour, Tony. C’est vraiment dans la continuité de ce que nous avons vu vendredi, une volatilité épique dans le cadre d’une séance de négociation beaucoup plus courte, et c’était un jour férié aux États-Unis. Mais la situation est assez volatile depuis la semaine dernière, et cette tendance se poursuit avec l’incertitude persistante face au variant Omicron et la fermeté plus importante de M. Powell par rapport à ce à quoi le marché s’attendait.
Vous dites qu’il est plus ferme. Envisagez-vous un scénario avec le variant Omicron où la Fed pourrait revoir l’accélération de son programme de réduction?
Pour que la Fed fasse marche arrière et revoit la réduction rapide de ses achats d’actifs, il faudrait vraiment que le variant Omicron soit inoffensif, et je ne m’avancerai pas à ce sujet. Mais si ce variant n’est pas aussi nuisible et contagieux, et que les vaccins sont toujours en mesure de nous protéger, je pense que la Fed continuera quand même de réduire les achats d’actifs plus rapidement que les marchés ne le prévoyaient, ce qui devrait probablement entraîner une hausse anticipée des taux l’an prochain.
Compte tenu de cette dernière baisse, s’agit-il d’un repli plus soutenu lié aux risques du variant Omicron?
En fait, nous avions réduit une partie de nos risques il y a quelques semaines, plus en raison des évaluations qu’autre chose. Nous pensions simplement qu’il y avait beaucoup de bonnes nouvelles sur le marché et qu’il était probable que le marché respire ou reste sur la touche pendant un certain temps. Et nous voulions simplement prévoir une certaine marge de manœuvre pour en tirer parti dans le cas d’un décrochage.
Il faut comprendre qu’alors le marché n’était pas exactement bon marché. Nous étions déjà préoccupés par les pressions inflationnistes. Maintenant, on se retrouve confronté à des choses qui avaient échappé aux investisseurs. Je pense que la COVID a toujours été là. Mais cela fait un certain temps que le nombre de cas n’augmente pas. Et maintenant, nous avons un nouveau variant que personne ne comprend vraiment bien et on ne sait pas comment les choses vont évoluer
Quelques dirigeants de sociétés pharmaceutiques ont eu divers degrés d’analyse à ce sujet, d’un vaccin résistant à une réaction excessive. Les marchés n’aiment pas l’incertitude. Par conséquent, les actifs sont fortement réévalués. Les commentaires d’aujourd’hui de M. Powell seront probablement pris au… la population va voir les gros titres et penser que c’est très ferme.
Je dirais que c’est un peu plus mitigé. Je pense que la Fed reconnaît que l’inflation est plus bien ancrée qu’on ne le pensait et elle a mentionné qu’elle ne connaît pas encore vraiment les effets du variant Omicron, et agira en fonction des nouveaux renseignements qui nous parviendront. Il y a donc beaucoup d’incertitude, ce qui entraîne la liquidation des actifs à risque aujourd’hui.
Vous avez mentionné que les marchés n’aiment pas l’incertitude. Et nous avons également assisté à une hausse soudaine de la volatilité. Selon vous, la volatilité va-t-elle maintenant rester?
Je pense qu’elle a toujours été là. Nous avons plutôt opté pour un processus de réflexion thématique où nous entrons dans une décennie… qui devait être marquée par une croissance et une volatilité inflationnistes nettement plus élevées que la dernière décennie, où elles étaient très basses. En fait, dans les années 2010, la croissance et la volatilité de l’inflation ont été plus faibles que jamais. Et nous ne pensions pas que c’était durable pour un certain nombre de raisons.
Nous ne pensons donc pas que la volatilité va disparaître. Ces environnements, pour les investisseurs actifs, sont très appréciables parce qu’ils nous offrent des occasions.
Ce n’est pas agréable quand on le vit. Mais en fin de compte, cette volatilité nous est très utile pour ce qui est de positionner nos actifs.
Et je pense que nous devons simplement nous y habituer. Cela ne disparaîtra pas. Et même quand ce cycle sera terminé, nous nous attendons à ce que des choses sortent de nulle part qui entraîneront une accélération de la volatilité dans les mois et les années à venir.
Qu’allez-vous surveiller au cours des prochaines semaines?
Eh bien, on aura une idée de la propagation d’Omicron et de la gravité de la situation. C’est une chose d’être plus contagieux. C’en est une autre de voir des cas dans les unités de soins intensifs et les hôpitaux se remplir de malades. Ce dernier scénario serait évidemment très défavorable du point de vue des soins de santé et du point de vue des marchés financiers.
Toute la question de la reprise, je crois, est reportée de six à neuf mois. Pour moi, c’est le sujet principal. Deuxièmement, je dirais que la Fed abandonne l’idée d’inflation temporaire. M. Powell a dit que nous devions arrêter d’utiliser ces termes dès aujourd’hui.
Les marchés ont considéré cela comme très, très ferme. Pour moi, c’est un peu plus nuancé. Je pense que le contexte inflationniste est en fait assez compliqué. Il y a certainement des choses qui sont transitoires qui sont vraiment axées sur les problèmes liés à la COVID-19, à la chaîne d’approvisionnement et aux pics de la demande, etc. Et puis, il y a certains problèmes à long terme, en particulier dans le secteur de l’énergie, avec un sous-investissement important dans le secteur de l’énergie.
L’utilisation des combustibles fossiles commence à nous poser problème, mais nous n’avons pas de source d’énergie de remplacement pour absorber la demande excédentaire. Et c’est un domaine qui, selon moi, crée beaucoup d’inflation et d’anxiété pas juste pour 2022, mais pour le reste de la décennie.
Michael, merci beaucoup du temps que vous nous avez accordé.
Tout le plaisir était pour moi, Anthony.