
Le prix de l’or a profité de la baisse des taux obligataires et les investisseurs sont à l’affût des signaux sur la politique monétaire qui pourraient émaner du prochain symposium de Jackson Hole. Greg Barnes, chef, Recherche sur les actions minières à TD Cowen, se penche sur les enjeux de l’évènement.
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L'or se négocie à un niveau proche de son plus bas depuis cinq mois, même s'il est légèrement en hausse aujourd'hui alors que les rendements obligataires ont augmenté pendant l'été. Quelles sont les perspectives pour les métaux précieux et le secteur minier tandis que les banques centrales se préparent à se réunir à Jackson Hole?
Greg Barnes, bonjour.
Bonjour.
C'est une journée propice à parler des taux d'intérêt des rendements obligataires et de l'or. On voit très bien le lien. Les rendements obligataires ont légèrement reculé et l'or bondit. Effectivement, le cours de l'or est lié au taux à 10 ans qui atteint des sommets depuis 15 ou 16 ans. Les marchés interprètent les mesures prises par la Fed et celles qu'elle est susceptible de prendre. Peut-être que les marchés considèrent que la Fed pourrait lever le pied et assouplir les conditions, mais cette perspective est à présent différée.
C'est le cas aux États-Unis, ce sera le cas au Canada. Les taux d'intérêt élevés sont difficiles pour l'or. Nous pensons qu'il stagnera, voire reculera un peu, comme il l'a fait dans cette conjoncture. Mais lorsque la Fed commencera à desserrer, c'est un bon moment d'avoir investi dans l'or.
En tant qu'investisseur, faut-il écouter de près ce que Jerome Powell nous dira à Jackson Hole à la fin de la semaine? Il y a un an, il a tapé sur la table, mais il s'est passé beaucoup de choses depuis.
Ce qu'il dit aura un impact, il faudrait écouter soigneusement, mais le message, c'est que les taux demeureront plus élevés plus longtemps et la Fed n'a pas varié. Je ne sais pas ce qu'il pourra déclarer vendredi. C'est le message que je m'attendrais à recevoir. Quand on parle de l'or qui stagnera alors que les taux demeureront plus élevés plus longtemps, quand la dynamique sera-t-elle positive pour les investisseurs? Dès que l'on considérera que la Fed va desserrer les taux d'intérêt. Il n'est pas nécessaire d'attendre qu'elle le fasse effectivement, mais s'il semble qu'à un moment donné elle le fera, l'or commencera à réagir. C'est la confiance, l'optimisme et la prospective. Voici pour le métal proprement dit et les mines d'or.
Après l'annonce de leurs bénéfices cette saison, comment se portent-elles?
Elles se portent bien, les mines d'or. Le premier semestre, la conjoncture était difficile pour l'or comme pour les métaux de base. Il y avait des conflits du travail, il y avait des problèmes mécaniques, il y avait des problèmes d'exploitation, mais c'était prévu. Les directions d'entreprise avaient annoncé que le premier semestre serait plutôt terne. La situation n'a pas varié. Je crois qu'il y a eu une réduction de pronostic de bénéfices pour l'ensemble du groupe minier. Les compagnies s'en tiennent à leurs messages. Par ailleurs, les pressions sur les prix de revient s'atténuent. Les dépenses ne diminuent pas, mais elles cessent d'augmenter. Dans certains cas, elles ont reculé. Le coût de la main-d'œuvre représente une charge moins lourde, donc les marges devraient s'élargir. Quand on parle d'une évolution éventuelle de l'or, lorsque la Fed aura cessé d'augmenter les taux d'intérêt et commencera à les réduire, il y a le métal précieux, les mines d'or qui sont très sensibles.
Est-ce que les actions évoluent avant que le métal n'évolue ou en réaction à celui-ci?
Les actions sont un indicateur prospectif dans une certaine mesure. Je ne pourrais pas vous donner un délai. Le 11 mai, vous allez prendre des notes. Il y a un signal, en général, lorsque l'or va évoluer. Donc je surveille le comportement des actions. L'or a tendance à être en pointe. Il est beaucoup plus sensible. Le cuivre également. Il est beaucoup plus sensible aux taux d'intérêt et au dollar américain. Le défi pendant les premières… Cela semble positif en général. La production augmentera. On parle de la production qui est pondérée, 45 % pour le premier semestre et 55 % pour le second. Cela va contribuer à la baisse des coûts unitaires. Même dans un environnement où l'or est inchangé, cela sera préférable à la situation au premier trimestre.
À ce stade du cycle, est-ce que vous prévoiriez…
Il y a certains éléments qui évoluent. Oui, il y a eu des opérations importantes. L'achat de Newmont par Newcrest, c'est une évolution très importante, un certain nombre de consolidations à plus petite échelle. Je pense qu'il y aura un rythme semblable, une certaine consolidation, certains achats d'actifs. Lorsque Newmont conclura l'achat de Newcrest cette année, elle devra vendre des actifs, ce qui va susciter quelque activité. Un rythme régulier de fusions et d'acquisitions, c'est à prévoir.
Est-ce que vous pensez que ces actifs susciteront beaucoup d'intérêt ou s'il sera difficile de s'en défaire?
Non, je pense qu'ils susciteront l'intérêt des sociétés à moyenne et petite capitalisation qui s'intéressent généralement à ce genre d'actifs. Outre ce que la Fed déclarera cette semaine, ou pendant sa décision sur les taux le mois prochain, il y a des inquiétudes à l'égard de la Chine, la deuxième économie du monde, qui n'a pas pu redémarrer malgré le déconfinement.
Quelles sont les conséquences pour les produits de base?
C'est une préoccupation. La crise de l'immobilier résidentiel en Chine qui se poursuit n'aide pas. Country Garden, le plus important promoteur immobilier en Chine, éprouve des difficultés, ne rembourse plus sa dette. C'est une préoccupation qui dure. L'impact sur la demande de métaux de base a généralement été compensé par la demande reliée aux véhicules électriques et à la transition énergétique. Les stocks demeurent très faibles dans l'ensemble du secteur. Cela sera favorable, mais il faut que la Chine recommence.
L'or se négocie à un niveau proche de son plus bas depuis cinq mois, même s'il est légèrement en hausse aujourd'hui alors que les rendements obligataires ont augmenté pendant l'été. Quelles sont les perspectives pour les métaux précieux et le secteur minier tandis que les banques centrales se préparent à se réunir à Jackson Hole?
Greg Barnes, bonjour.
Bonjour.
C'est une journée propice à parler des taux d'intérêt des rendements obligataires et de l'or. On voit très bien le lien. Les rendements obligataires ont légèrement reculé et l'or bondit. Effectivement, le cours de l'or est lié au taux à 10 ans qui atteint des sommets depuis 15 ou 16 ans. Les marchés interprètent les mesures prises par la Fed et celles qu'elle est susceptible de prendre. Peut-être que les marchés considèrent que la Fed pourrait lever le pied et assouplir les conditions, mais cette perspective est à présent différée.
C'est le cas aux États-Unis, ce sera le cas au Canada. Les taux d'intérêt élevés sont difficiles pour l'or. Nous pensons qu'il stagnera, voire reculera un peu, comme il l'a fait dans cette conjoncture. Mais lorsque la Fed commencera à desserrer, c'est un bon moment d'avoir investi dans l'or.
En tant qu'investisseur, faut-il écouter de près ce que Jerome Powell nous dira à Jackson Hole à la fin de la semaine? Il y a un an, il a tapé sur la table, mais il s'est passé beaucoup de choses depuis.
Ce qu'il dit aura un impact, il faudrait écouter soigneusement, mais le message, c'est que les taux demeureront plus élevés plus longtemps et la Fed n'a pas varié. Je ne sais pas ce qu'il pourra déclarer vendredi. C'est le message que je m'attendrais à recevoir. Quand on parle de l'or qui stagnera alors que les taux demeureront plus élevés plus longtemps, quand la dynamique sera-t-elle positive pour les investisseurs? Dès que l'on considérera que la Fed va desserrer les taux d'intérêt. Il n'est pas nécessaire d'attendre qu'elle le fasse effectivement, mais s'il semble qu'à un moment donné elle le fera, l'or commencera à réagir. C'est la confiance, l'optimisme et la prospective. Voici pour le métal proprement dit et les mines d'or.
Après l'annonce de leurs bénéfices cette saison, comment se portent-elles?
Elles se portent bien, les mines d'or. Le premier semestre, la conjoncture était difficile pour l'or comme pour les métaux de base. Il y avait des conflits du travail, il y avait des problèmes mécaniques, il y avait des problèmes d'exploitation, mais c'était prévu. Les directions d'entreprise avaient annoncé que le premier semestre serait plutôt terne. La situation n'a pas varié. Je crois qu'il y a eu une réduction de pronostic de bénéfices pour l'ensemble du groupe minier. Les compagnies s'en tiennent à leurs messages. Par ailleurs, les pressions sur les prix de revient s'atténuent. Les dépenses ne diminuent pas, mais elles cessent d'augmenter. Dans certains cas, elles ont reculé. Le coût de la main-d'œuvre représente une charge moins lourde, donc les marges devraient s'élargir. Quand on parle d'une évolution éventuelle de l'or, lorsque la Fed aura cessé d'augmenter les taux d'intérêt et commencera à les réduire, il y a le métal précieux, les mines d'or qui sont très sensibles.
Est-ce que les actions évoluent avant que le métal n'évolue ou en réaction à celui-ci?
Les actions sont un indicateur prospectif dans une certaine mesure. Je ne pourrais pas vous donner un délai. Le 11 mai, vous allez prendre des notes. Il y a un signal, en général, lorsque l'or va évoluer. Donc je surveille le comportement des actions. L'or a tendance à être en pointe. Il est beaucoup plus sensible. Le cuivre également. Il est beaucoup plus sensible aux taux d'intérêt et au dollar américain. Le défi pendant les premières… Cela semble positif en général. La production augmentera. On parle de la production qui est pondérée, 45 % pour le premier semestre et 55 % pour le second. Cela va contribuer à la baisse des coûts unitaires. Même dans un environnement où l'or est inchangé, cela sera préférable à la situation au premier trimestre.
À ce stade du cycle, est-ce que vous prévoiriez…
Il y a certains éléments qui évoluent. Oui, il y a eu des opérations importantes. L'achat de Newmont par Newcrest, c'est une évolution très importante, un certain nombre de consolidations à plus petite échelle. Je pense qu'il y aura un rythme semblable, une certaine consolidation, certains achats d'actifs. Lorsque Newmont conclura l'achat de Newcrest cette année, elle devra vendre des actifs, ce qui va susciter quelque activité. Un rythme régulier de fusions et d'acquisitions, c'est à prévoir.
Est-ce que vous pensez que ces actifs susciteront beaucoup d'intérêt ou s'il sera difficile de s'en défaire?
Non, je pense qu'ils susciteront l'intérêt des sociétés à moyenne et petite capitalisation qui s'intéressent généralement à ce genre d'actifs. Outre ce que la Fed déclarera cette semaine, ou pendant sa décision sur les taux le mois prochain, il y a des inquiétudes à l'égard de la Chine, la deuxième économie du monde, qui n'a pas pu redémarrer malgré le déconfinement.
Quelles sont les conséquences pour les produits de base?
C'est une préoccupation. La crise de l'immobilier résidentiel en Chine qui se poursuit n'aide pas. Country Garden, le plus important promoteur immobilier en Chine, éprouve des difficultés, ne rembourse plus sa dette. C'est une préoccupation qui dure. L'impact sur la demande de métaux de base a généralement été compensé par la demande reliée aux véhicules électriques et à la transition énergétique. Les stocks demeurent très faibles dans l'ensemble du secteur. Cela sera favorable, mais il faut que la Chine recommence.