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La réduction de la production de l’OPEP+ pourrait avoir des répercussions sur le secteur canadien de l’énergie. Greg Bonnell discute avec Michael O’Brien, gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD, de la décision de l’OPEP et de ce qu’elle pourrait signifier pour le marché de l’énergie au Canada.
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Les deux plus importants secteurs de l’indice TSX pourraient se retrouver à la croisée des chemins. Bien sûr, les investisseurs évaluent les répercussions de la réduction de production de l’OPEP+ sur le secteur de l’énergie et toutes les préoccupations persistantes à l’égard de la santé du secteur bancaire. Michael O’Brien, gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD, se joint maintenant à nous pour discuter de ce qui pourrait se produire à l’avenir. Michael, c’est un plaisir de vous retrouver.
Oui, merci. Merci de m’avoir invité.
Ce sont donc les deux principaux secteurs du TSX. Évidemment, il ne manque pas de gros titres mondiaux là-dessus. Je ne sais pas par où commencer. Commençons par l’énergie. L’énergie semble être le plus récent, avec la grande surprise de l’OPEP en fin de semaine. Qu’est-ce que cela a apporté au secteur de l’énergie du TSX, par rapport à ce qu’on pensait que ce serait cette année?
Eh bien, je pense que si vous regardez ce qui s’est passé dans le secteur de l’énergie au cours du dernier mois et demi, des deux derniers mois, jusqu’à l’annnonce de l’OPEP, en réalité, on se préoccupait des perspectives économiques. C’était donc un portrait beaucoup plus sombre, beaucoup plus pessimiste, et beaucoup de gens se concentraient sur l’éventualité d’une récession et sur l’ampleur de la destruction de la demande. Et puis, la faiblesse des prix du pétrole a fait croire aux gens que c’était bel et bien ce vers quoi on se dirigeait.
Je pense que l’annonce de l’OPEP, qui a pris les gens un peu au dépourvu, a essentiellement rappelé aux investisseurs qu’il s’agit d’une voie à double sens. Les gens s’emportaient un peu trop par toutes les mauvaises choses qui pouvaient se produire. Ce que les investisseurs ont un peu oublié, et les Saoudiens nous l’ont clairement rappelé, c’est qu’il y a quelqu’un qui veille sur ce marché. L’OPEP, je crois, a clairement indiqué qu’elle ne voulait pas voir les prix du pétrole avec un 7 ou un 6 en avant. Elle passe de la parole aux actes. Elle va défendre ces prix.
Et cela transforme la conversation ou le débat en un débat beaucoup plus équilibré maintenant. Évidemment, les préoccupations à l’égard de l’économie n’ont pas disparu. Les craintes à l’égard des répercussions possibles sur la demande n’ont pas disparu. C’est juste qu’on se rappelle que l’offre est assez restreinte et que les principaux joueurs vont faire leur part pour que les prix du pétrole ne s’effondrent pas complètement.
Si on ramène ça aux actions, le prix du pétrole se situe dans une fourchette de 80 $. Et quand on pense aux écarts de prix entre le léger et le lourd dans l’Ouest canadien, qui se sont beaucoup améliorés, ils ont passé la majeure partie de l’hiver avec des réductions de 25 $ à 30 $, qui sont aujourd’hui de 14 $ ou 15 $. Dans ce contexte-là, ces sociétés sont très rentables. Malgré tout le pessimisme, malgré toutes les inquiétudes suscitées par les manchettes sur les contextes économique et macroéconomique, on s’est retrouvés avec un panier d’actions qui est encore très, très rentable et qui va remettre beaucoup d’argent aux actionnaires d’une façon ou d’une autre cette année.
L’énergie a donc sa propre thèse sur laquelle elle peut maintenant s’appuyer. Parce que je suppose que jusqu’à la fin de semaine et jusqu’à la réduction surprise de la production, les préoccupations qui pesaient sur le secteur financier semblaient aussi peser sur l’énergie. Notre confiance est-elle ébranlée? Je montrais une banque régionale américaine à l’auditoire pour commencer, et elle semble être un peu sous pression. Sommes-nous passés à autre chose ou y a-t-il des préoccupations persistantes?
Je crois que ce que vous voyez aujourd’hui, ce sont des préoccupations persistantes. Le chef de la direction de JP Morgan, Jamie Dimon, qui est considéré comme une personnalité politique éminente du secteur bancaire américain, a écrit aujourd’hui aux actionnaires pour leur annoncer qu’il prévoyait que ce n’était pas terminé. Il y aura encore des obstacles à venir.
Si on repense à la crise financière, on dirait que ça venait par vagues. Donc je pense qu’on serait naïfs de ne pas s’attendre à quelques difficultés à l’avenir. Cela dit, je pense que les autorités, les banques centrales et les organismes de réglementation agissent assez rapidement dans cette situation. Les choses semblent se stabiliser, du moins d’après les données que les investisseurs peuvent voir par rapport aux flux de dépôts et aux facilités de crédit bancaires utilisées aux États-Unis.
Elles indiqueraient que les choses ne sont pas revenues à la normale. Certaines pressions subsistent toujours. Mais au moins, ces pires craintes semblent s’être estompées. Cette idée de descente en cascade des banques ne semble pas se concrétiser. Les flux de dépôts se stabilisent.
Je dirais donc qu’on n’est pas sortis du bois, mais il est évident qu’on est en meilleure posture qu’il y a deux ou trois semaines, ce qu’on aurait espéré, autrement dit, qu’on puisse contenir ça, qu’une ou deux banques qui ont mal géré leur bilan ne vont pas contaminer tout le système.
Oui, l’un des mots que j’entendais, [INAUDIBLE] que ce soit la Silicon Valley Bank, Signature ou les autres, c’était : « idiosyncrasique », que ces banques ont en quelque sorte organisé leurs affaires d’une manière qui n’était pas la plus prudente, et que les autres banques n’allaient pas se retrouver dans la même situation... dans le même piège, en fait.
Oui. Et pour tous ceux qui ont vécu la crise financière de 2008-2009, on a tous appris à la dure la prudence lorsqu’on dit que quelque chose est idiosyncrasique. Parce que ce qui semble souvent idiosyncrasique, eh bien ce n’est pas si unique que ça, après tout.
Et peut-être que d’autres personnes étaient sur la même longueur d’onde.
Exactement. Et donc, dans ce cas-ci, encore une fois, je pense que nous sommes en bonne posture. Et si on revient en arrière et qu’on fait une autopsie, pour ainsi dire, de la Silicon Valley Bank et de ce qui a mal fonctionné, il y a des erreurs flagrantes qu’elle a commises. C’était une franchise unique qui était beaucoup trop concentrée et qui avait une clientèle particulière, le capital de risque. Ses dépôts n’étaient pas diversifiés. Ses actifs et passifs ne concordaient pas.
Il y a eu des erreurs flagrantes. Et c’est une situation très idiosyncrasique. Toutefois, ce que je présumerais être la cause profonde de ce qui est arrivé à la Silicon Valley Bank, c’est un cycle de hausse rapide des taux, qui n’est pas propre à la Silicon Valley Bank. Et certaines des pressions qui ont durement touché un certain nombre de banques régionales aux États-Unis, dans une plus ou moins grande mesure, peuvent avoir les mêmes répercussions sur un grand nombre de banques.
Et l’un des aspects que les gens examinent en ce moment, et aussi les investisseurs... ils portent une attention minutieuse aux détails, les actifs qui figurent dans leur bilan. Autrement dit, vous avez fait un dépôt et l’avez investi dans, disons, des obligations à 5 ans du Trésor américain ou des obligations à 10 ans du Trésor américain, lorsque les taux d’intérêt étaient de 1 % ou de 2 %.
Ce n’était pas unique à la Silicon Valley Bank. Elle a fait pire que ça. C’était encore plus flagrant. C’était moins bien géré. Mais dans une plus ou moins grande mesure, c’est ce qui se produit dans beaucoup d’autres banques. Et c’est là qu’il est vraiment important, pour un investisseur, d’essayer de faire la différence entre la situation dans laquelle s’est retrouvée la Silicon Valley Bank et celle des autres banques dans lesquelles vous voulez investir ou dans lesquelles vous investissez. Et donc ça nous fait passer à la discussion sur les banques canadiennes...
Je voulais vous en parler, n’est-ce pas?
... bien sûr.
... parce qu’on parle de la Silicon Valley Bank. On parle des services financiers américains.
Je pense qu’il y a de très bons...
On pourrait aussi parler de Credit Suisse et de l’autre bout du monde. Mais chez nous, nos services financiers ont ressenti des pressions à la baisse en raison de tout ça.
Absolument. Encore une fois, la cause fondamentale de tous ces problèmes, c’est un cycle de hausse des taux très rapide, tant à la Banque du Canada qu’à la Réserve fédérale américaine. Ça crée des pressions sur le système. Mais quand vient le temps de faire la distinction... Comment faire la distinction entre les banques qui éprouvent des difficultés réelles et celles qui seront plus résilientes?
Je pourrais dresser une longue liste de raisons pour lesquelles les banques canadiennes sont différentes. Mais je pense que la différence la plus fondamentale et la plus simple est la nature de nos dépôts pour les cinq ou six grandes banques, qui détiennent des dépôts très diversifiés et très durables. La cause du problème à la Silicon Valley Bank, c’est qu’il y a eu un départ massif des déposants, et que la grande majorité des dépôts à la Silicon Valley provenaient d’investisseurs en capital de risque et de sociétés technologiques en démarrage qui ont rapidement brûlé des liquidités, et qui avaient besoin de récupérer leur argent.
Si on regarde le Groupe Banque TD, la Banque Royale ou la Banque de Montréal, les sources et la diversité des sources de financement dont on dispose pour gérer nos banques ici au Canada sont beaucoup plus stables. Et donc, tout ce que j’ai entendu à ce jour, on ne voit pas le même type de retrait perturbateur des dépôts dans le système bancaire canadien.
Et en fin de compte, s’il n’y a pas de pression sur les dépôts, il n’y a aucune raison de s’inquiéter de certains des autres problèmes que la Silicon Valley Bank a éprouvés avec ses portefeuilles de titres à l’échéance, qui étaient en difficulté. S’il n’y a pas de pression sur les dépôts, on peut les conserver. Ce n’est pas un problème.
Je pense donc, du moins d’après ce qu’on a vu jusqu’à maintenant, que le terme « idiosyncrasique » est dangereux, mais lorsqu’on fait une comparaison avec la situation au Canada, je pense que les banques canadiennes se portent beaucoup mieux en ce qui a trait aux pressions sur les liquidités. [LOGO AUDIO] [MUSIQUE]
Les deux plus importants secteurs de l’indice TSX pourraient se retrouver à la croisée des chemins. Bien sûr, les investisseurs évaluent les répercussions de la réduction de production de l’OPEP+ sur le secteur de l’énergie et toutes les préoccupations persistantes à l’égard de la santé du secteur bancaire. Michael O’Brien, gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD, se joint maintenant à nous pour discuter de ce qui pourrait se produire à l’avenir. Michael, c’est un plaisir de vous retrouver.
Oui, merci. Merci de m’avoir invité.
Ce sont donc les deux principaux secteurs du TSX. Évidemment, il ne manque pas de gros titres mondiaux là-dessus. Je ne sais pas par où commencer. Commençons par l’énergie. L’énergie semble être le plus récent, avec la grande surprise de l’OPEP en fin de semaine. Qu’est-ce que cela a apporté au secteur de l’énergie du TSX, par rapport à ce qu’on pensait que ce serait cette année?
Eh bien, je pense que si vous regardez ce qui s’est passé dans le secteur de l’énergie au cours du dernier mois et demi, des deux derniers mois, jusqu’à l’annnonce de l’OPEP, en réalité, on se préoccupait des perspectives économiques. C’était donc un portrait beaucoup plus sombre, beaucoup plus pessimiste, et beaucoup de gens se concentraient sur l’éventualité d’une récession et sur l’ampleur de la destruction de la demande. Et puis, la faiblesse des prix du pétrole a fait croire aux gens que c’était bel et bien ce vers quoi on se dirigeait.
Je pense que l’annonce de l’OPEP, qui a pris les gens un peu au dépourvu, a essentiellement rappelé aux investisseurs qu’il s’agit d’une voie à double sens. Les gens s’emportaient un peu trop par toutes les mauvaises choses qui pouvaient se produire. Ce que les investisseurs ont un peu oublié, et les Saoudiens nous l’ont clairement rappelé, c’est qu’il y a quelqu’un qui veille sur ce marché. L’OPEP, je crois, a clairement indiqué qu’elle ne voulait pas voir les prix du pétrole avec un 7 ou un 6 en avant. Elle passe de la parole aux actes. Elle va défendre ces prix.
Et cela transforme la conversation ou le débat en un débat beaucoup plus équilibré maintenant. Évidemment, les préoccupations à l’égard de l’économie n’ont pas disparu. Les craintes à l’égard des répercussions possibles sur la demande n’ont pas disparu. C’est juste qu’on se rappelle que l’offre est assez restreinte et que les principaux joueurs vont faire leur part pour que les prix du pétrole ne s’effondrent pas complètement.
Si on ramène ça aux actions, le prix du pétrole se situe dans une fourchette de 80 $. Et quand on pense aux écarts de prix entre le léger et le lourd dans l’Ouest canadien, qui se sont beaucoup améliorés, ils ont passé la majeure partie de l’hiver avec des réductions de 25 $ à 30 $, qui sont aujourd’hui de 14 $ ou 15 $. Dans ce contexte-là, ces sociétés sont très rentables. Malgré tout le pessimisme, malgré toutes les inquiétudes suscitées par les manchettes sur les contextes économique et macroéconomique, on s’est retrouvés avec un panier d’actions qui est encore très, très rentable et qui va remettre beaucoup d’argent aux actionnaires d’une façon ou d’une autre cette année.
L’énergie a donc sa propre thèse sur laquelle elle peut maintenant s’appuyer. Parce que je suppose que jusqu’à la fin de semaine et jusqu’à la réduction surprise de la production, les préoccupations qui pesaient sur le secteur financier semblaient aussi peser sur l’énergie. Notre confiance est-elle ébranlée? Je montrais une banque régionale américaine à l’auditoire pour commencer, et elle semble être un peu sous pression. Sommes-nous passés à autre chose ou y a-t-il des préoccupations persistantes?
Je crois que ce que vous voyez aujourd’hui, ce sont des préoccupations persistantes. Le chef de la direction de JP Morgan, Jamie Dimon, qui est considéré comme une personnalité politique éminente du secteur bancaire américain, a écrit aujourd’hui aux actionnaires pour leur annoncer qu’il prévoyait que ce n’était pas terminé. Il y aura encore des obstacles à venir.
Si on repense à la crise financière, on dirait que ça venait par vagues. Donc je pense qu’on serait naïfs de ne pas s’attendre à quelques difficultés à l’avenir. Cela dit, je pense que les autorités, les banques centrales et les organismes de réglementation agissent assez rapidement dans cette situation. Les choses semblent se stabiliser, du moins d’après les données que les investisseurs peuvent voir par rapport aux flux de dépôts et aux facilités de crédit bancaires utilisées aux États-Unis.
Elles indiqueraient que les choses ne sont pas revenues à la normale. Certaines pressions subsistent toujours. Mais au moins, ces pires craintes semblent s’être estompées. Cette idée de descente en cascade des banques ne semble pas se concrétiser. Les flux de dépôts se stabilisent.
Je dirais donc qu’on n’est pas sortis du bois, mais il est évident qu’on est en meilleure posture qu’il y a deux ou trois semaines, ce qu’on aurait espéré, autrement dit, qu’on puisse contenir ça, qu’une ou deux banques qui ont mal géré leur bilan ne vont pas contaminer tout le système.
Oui, l’un des mots que j’entendais, [INAUDIBLE] que ce soit la Silicon Valley Bank, Signature ou les autres, c’était : « idiosyncrasique », que ces banques ont en quelque sorte organisé leurs affaires d’une manière qui n’était pas la plus prudente, et que les autres banques n’allaient pas se retrouver dans la même situation... dans le même piège, en fait.
Oui. Et pour tous ceux qui ont vécu la crise financière de 2008-2009, on a tous appris à la dure la prudence lorsqu’on dit que quelque chose est idiosyncrasique. Parce que ce qui semble souvent idiosyncrasique, eh bien ce n’est pas si unique que ça, après tout.
Et peut-être que d’autres personnes étaient sur la même longueur d’onde.
Exactement. Et donc, dans ce cas-ci, encore une fois, je pense que nous sommes en bonne posture. Et si on revient en arrière et qu’on fait une autopsie, pour ainsi dire, de la Silicon Valley Bank et de ce qui a mal fonctionné, il y a des erreurs flagrantes qu’elle a commises. C’était une franchise unique qui était beaucoup trop concentrée et qui avait une clientèle particulière, le capital de risque. Ses dépôts n’étaient pas diversifiés. Ses actifs et passifs ne concordaient pas.
Il y a eu des erreurs flagrantes. Et c’est une situation très idiosyncrasique. Toutefois, ce que je présumerais être la cause profonde de ce qui est arrivé à la Silicon Valley Bank, c’est un cycle de hausse rapide des taux, qui n’est pas propre à la Silicon Valley Bank. Et certaines des pressions qui ont durement touché un certain nombre de banques régionales aux États-Unis, dans une plus ou moins grande mesure, peuvent avoir les mêmes répercussions sur un grand nombre de banques.
Et l’un des aspects que les gens examinent en ce moment, et aussi les investisseurs... ils portent une attention minutieuse aux détails, les actifs qui figurent dans leur bilan. Autrement dit, vous avez fait un dépôt et l’avez investi dans, disons, des obligations à 5 ans du Trésor américain ou des obligations à 10 ans du Trésor américain, lorsque les taux d’intérêt étaient de 1 % ou de 2 %.
Ce n’était pas unique à la Silicon Valley Bank. Elle a fait pire que ça. C’était encore plus flagrant. C’était moins bien géré. Mais dans une plus ou moins grande mesure, c’est ce qui se produit dans beaucoup d’autres banques. Et c’est là qu’il est vraiment important, pour un investisseur, d’essayer de faire la différence entre la situation dans laquelle s’est retrouvée la Silicon Valley Bank et celle des autres banques dans lesquelles vous voulez investir ou dans lesquelles vous investissez. Et donc ça nous fait passer à la discussion sur les banques canadiennes...
Je voulais vous en parler, n’est-ce pas?
... bien sûr.
... parce qu’on parle de la Silicon Valley Bank. On parle des services financiers américains.
Je pense qu’il y a de très bons...
On pourrait aussi parler de Credit Suisse et de l’autre bout du monde. Mais chez nous, nos services financiers ont ressenti des pressions à la baisse en raison de tout ça.
Absolument. Encore une fois, la cause fondamentale de tous ces problèmes, c’est un cycle de hausse des taux très rapide, tant à la Banque du Canada qu’à la Réserve fédérale américaine. Ça crée des pressions sur le système. Mais quand vient le temps de faire la distinction... Comment faire la distinction entre les banques qui éprouvent des difficultés réelles et celles qui seront plus résilientes?
Je pourrais dresser une longue liste de raisons pour lesquelles les banques canadiennes sont différentes. Mais je pense que la différence la plus fondamentale et la plus simple est la nature de nos dépôts pour les cinq ou six grandes banques, qui détiennent des dépôts très diversifiés et très durables. La cause du problème à la Silicon Valley Bank, c’est qu’il y a eu un départ massif des déposants, et que la grande majorité des dépôts à la Silicon Valley provenaient d’investisseurs en capital de risque et de sociétés technologiques en démarrage qui ont rapidement brûlé des liquidités, et qui avaient besoin de récupérer leur argent.
Si on regarde le Groupe Banque TD, la Banque Royale ou la Banque de Montréal, les sources et la diversité des sources de financement dont on dispose pour gérer nos banques ici au Canada sont beaucoup plus stables. Et donc, tout ce que j’ai entendu à ce jour, on ne voit pas le même type de retrait perturbateur des dépôts dans le système bancaire canadien.
Et en fin de compte, s’il n’y a pas de pression sur les dépôts, il n’y a aucune raison de s’inquiéter de certains des autres problèmes que la Silicon Valley Bank a éprouvés avec ses portefeuilles de titres à l’échéance, qui étaient en difficulté. S’il n’y a pas de pression sur les dépôts, on peut les conserver. Ce n’est pas un problème.
Je pense donc, du moins d’après ce qu’on a vu jusqu’à maintenant, que le terme « idiosyncrasique » est dangereux, mais lorsqu’on fait une comparaison avec la situation au Canada, je pense que les banques canadiennes se portent beaucoup mieux en ce qui a trait aux pressions sur les liquidités. [LOGO AUDIO] [MUSIQUE]