Bien que l’intelligence artificielle puisse avoir un impact majeur sur les emplois et la productivité, la récente remontée des actions liées à l’IA indique-t-elle la formation d’une bulle? Greg Bonnell discute avec Kevin Hebner, stratège en placements mondiaux, TD Epoch.
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Si le développement des technologies de l'information et de la communication suscite beaucoup d'enthousiasme, on s'inquiète également des perturbations que l'intelligence artificielle pourrait entraîner sur le marché du travail. Les actifs dans ce domaine ne sont-ils pas en train de devenir une bulle? Kevin Hebner de TD Epoch nous rejoint pour en discuter. Bonjour, Kevin. C'est un thème très actuel. Il y a beaucoup de thèmes à évoquer. Commençons par parler des perturbations, à quel point l'IA pourrait perturber notre vie et le marché du travail?
Bonjour, Greg. Je crois que cette préoccupation est fondée. Dans les sondages, davantage de gens sont inquiets plutôt qu'enthousiastes à l'égard de l'IA. Ils se préoccupent surtout de leur travail. Selon nous, 60% des emplois seront notablement affectés par l'IA, mais c'est assez normal. À l'heure actuelle, 60% des métiers d'aujourd'hui n'existaient pas en 1950. Le marché du travail est toujours très dynamique. Comment calculons-nous ces proportions? Le ministère du travail américain divise le marché du travail américain en 1000 professions. Chaque profession est divisée en 15 ou 20 tâches. Il y a donc 18 000 tâches globalement qui décrivent le marché du travail américain. On considère alors quelles sont les tâches qui pourraient être affectées par l'IA existante. Pas l'IA telle qu'elle sera dans 5 ans ou dans 10 ans, mais l'IA telle qu'elle existe aujourd'hui, et ensuite on arrive à ces chiffres. 60% seront sensiblement affectés et pour 50% des emplois, plus de 20% des tâches seront affectées. Il y aura donc beaucoup d'emplois qui seront modifiés. Il y aura plus d'emplois qui seront modifiés que d'emplois qui seront éliminés par l'IA. Cela signifie qu'il y aura beaucoup de changements. Il faut que nous nous y adaptions et à mon avis, c'est une adaptation positive.
Les partisans de l'IA affirment que c'est le travail ennuyeux qui va être éliminé. Par exemple dans les services financiers, il ne sera plus nécessaire de passer tant de temps à créer des graphiques par exemple. Mais ce qui inquiète les gens, c'est... que dans certains cas, leur travail est entièrement constitué de tâches ennuyeuses et qui pourraient être éliminées.
C'est intéressant. Si nous avions eu cet entretien il y a 18 mois, nous nous serions entendus pour dire que l'IA devait affecter... les métiers à col bleu, puis à col blanc, puis les métiers créatifs. Mais avec l'IA générative, comme Open AI, c'est totalement inversé. À présent ce sont les postes créatifs qui sont affectés d'abord, puis les postes de cols blancs et enfin les emplois de cols bleus. Il est important de constater qu'au fur et à mesure que tout ceci évolue, nos méthodes de travail vont beaucoup changer. Dans le secteur des cols blancs, l'IA augmente ce que nous pouvons faire. Le travail que je fais sur Excel, télécharger des données, réaliser des analyses de régression, créer des prospectus, l'IA va améliorer ma productivité de 20%. J'ai une longue liste de choses à faire, je vais pouvoir en faire davantage. Globalement, pour les travailleurs à col blanc, c'est vrai. Pour les travailleurs créatifs, c'est encore plus le cas. Les gens qui rédigent vont voir leur productivité augmenter de 40%. Le texte de marketing est la première utilisation de l'intelligence artificielle jusqu'ici. Ceux qui créent du contenu pour l'économie numérique, notamment des animations, Sora est un outil créé par Open AI qui accroît immédiatement la productivité des personnes dans le secteur de l'automatisation des jeux vidéo d'au moins 90%. C'est vraiment spectaculaire. Il y aura donc beaucoup plus de contenu, j'espère que ce ne sera pas uniquement du contenu banal, mais du contenu vraiment excitant.
Vous nous donnez des exemples concrets de productivité, que ce soit dans les services financiers, le secteur créatif. Qu'est-ce que cela signifie au niveau national quand on commence à mesurer la productivité d'une économie, le PIB? Est-ce que l'IA pourrait donner un coup de pouce à la productivité là où nous sommes à la traîne depuis quelque temps?
Nous pensons que cela va augmenter la productivité par rapport, au départ... de 15 à 20%. Nous calculons ce chiffre en voyant ce qui s'est passé historiquement avec l'électricité, l'informatique ou Internet. Nous avons donc 18 000 tâches et l'impact sur la productivité. Mais c'est une tâche très importante. C'est semblable au boum de l'Internet de la fin des années 90. Quand on parle de la productivité, en tant qu'investisseur, il s'agit de penser à des compagnies qui sont plus productives, on utilise leurs intrants, cela se répercute sur la société, la productivité au fur et à mesure et bien entendu, les bénéfices. Il y aura davantage de croissance... ...mais nous voyons également, au moins pour les compagnies qui bénéficient directement... Dans le matériel pour les plates-formes,il y a une augmentation spectaculaire dans les marges... et cela génère un flux de trésorerie phénoménale, flux de trésorerie disponible. Mais ça, c'est pour un petit nombre. Nous voyons des rendements très concentrés... avec l'infrastructure pour l'IA. C'est comme pour les semi-conducteurs. Cela fait à peu près un an qu'on en parle dans l'ensemble de la société, les fabricants de puces en ont beaucoup bénéficié. - Il ne s'agira pas uniquement des fournisseurs et des fabricants de puces. Nous créons l'infrastructure. À l'heure actuelle, nous n'avons pas beaucoup d'applications. Lorsqu'il y a une technologie générale qui crée une perturbation dans le secteur, ça prend longtemps pour qu'elle se diffuse dans l'ensemble de l'économie. Ça prend 20 à 30 ans pour avoir un taux de pénétration de 15%. L'IA, ce sera plus rapide, parce que c'est surtout dans le monde du numérique. À présent, nous avons ce vaste essor dans la construction de l'infrastructure, mais à présent, on se demande quelles sont les applis clés qui vont aider les entreprises et les ménages à progresser. Donc selon nous, nous allons continuer de bénéficier des rendements que nous avons eus, mais il y aura ce gouffre à un moment donné et les manchettes vont dire: Mais quelles sont les applis clés? Comment cela fonctionne-t-il pour les entreprises et les ménages? Et cela prend beaucoup plus de temps que les milieux de l'investissement ne s'y attendent.
Le milieu des investissements, si cela va prendre plus longtemps... nos vies quotidiennes sont changées par ses applis clés comme vous le dîtes, il y a eu une forte hausse des actions de fabricants de semi-conducteurs. On parle de bulle. Vous voyez ce qui s'est passé sur le marché. Est-ce qu'il y a une bulle?
Il y a trois raisons de croire que nous pourrions être dans une bulle comme ça été le cas dans les années 90. Tout d'abord la concentration du rendement. De fait, depuis 1920, il y a eu seulement deux autres périodes pendant lesquelles les rendements ont été aussi concentrés dans un si petit nombre de titres. La fin des années 90 et la fin des années 1920. Ni dans l'un ni dans l'autre cas, cela a bien fini. En outre, il y a les valorisations qui sont étirées, pas autant que dans les années 90, Il y a également la tonalité euphorique de bon nombre des commentateurs... au sujet de l'intelligence artificielle. Deux éléments qui permettent de croire que nous sommes dans une bulle. Mais ce qui est différent à l'heure actuelle, c'est que dans les années 90, les compagnies consommaient beaucoup de trésorerie, mais il y a eu des manchettes qui nous disaient: nous manquons de trésorerie. À l'heure actuelle... nous avons énormément de flux de trésorerie disponible, produits d'excellentes marges. Au moins des 7 magnifiques et de titres apparentés. Mais c'est un peu différent. C'est un peu plutôt comme en 1997 qu'en 1999.
Bonjour, Greg. Je crois que cette préoccupation est fondée. Dans les sondages, davantage de gens sont inquiets plutôt qu'enthousiastes à l'égard de l'IA. Ils se préoccupent surtout de leur travail. Selon nous, 60% des emplois seront notablement affectés par l'IA, mais c'est assez normal. À l'heure actuelle, 60% des métiers d'aujourd'hui n'existaient pas en 1950. Le marché du travail est toujours très dynamique. Comment calculons-nous ces proportions? Le ministère du travail américain divise le marché du travail américain en 1000 professions. Chaque profession est divisée en 15 ou 20 tâches. Il y a donc 18 000 tâches globalement qui décrivent le marché du travail américain. On considère alors quelles sont les tâches qui pourraient être affectées par l'IA existante. Pas l'IA telle qu'elle sera dans 5 ans ou dans 10 ans, mais l'IA telle qu'elle existe aujourd'hui, et ensuite on arrive à ces chiffres. 60% seront sensiblement affectés et pour 50% des emplois, plus de 20% des tâches seront affectées. Il y aura donc beaucoup d'emplois qui seront modifiés. Il y aura plus d'emplois qui seront modifiés que d'emplois qui seront éliminés par l'IA. Cela signifie qu'il y aura beaucoup de changements. Il faut que nous nous y adaptions et à mon avis, c'est une adaptation positive.
Les partisans de l'IA affirment que c'est le travail ennuyeux qui va être éliminé. Par exemple dans les services financiers, il ne sera plus nécessaire de passer tant de temps à créer des graphiques par exemple. Mais ce qui inquiète les gens, c'est... que dans certains cas, leur travail est entièrement constitué de tâches ennuyeuses et qui pourraient être éliminées.
C'est intéressant. Si nous avions eu cet entretien il y a 18 mois, nous nous serions entendus pour dire que l'IA devait affecter... les métiers à col bleu, puis à col blanc, puis les métiers créatifs. Mais avec l'IA générative, comme Open AI, c'est totalement inversé. À présent ce sont les postes créatifs qui sont affectés d'abord, puis les postes de cols blancs et enfin les emplois de cols bleus. Il est important de constater qu'au fur et à mesure que tout ceci évolue, nos méthodes de travail vont beaucoup changer. Dans le secteur des cols blancs, l'IA augmente ce que nous pouvons faire. Le travail que je fais sur Excel, télécharger des données, réaliser des analyses de régression, créer des prospectus, l'IA va améliorer ma productivité de 20%. J'ai une longue liste de choses à faire, je vais pouvoir en faire davantage. Globalement, pour les travailleurs à col blanc, c'est vrai. Pour les travailleurs créatifs, c'est encore plus le cas. Les gens qui rédigent vont voir leur productivité augmenter de 40%. Le texte de marketing est la première utilisation de l'intelligence artificielle jusqu'ici. Ceux qui créent du contenu pour l'économie numérique, notamment des animations, Sora est un outil créé par Open AI qui accroît immédiatement la productivité des personnes dans le secteur de l'automatisation des jeux vidéo d'au moins 90%. C'est vraiment spectaculaire. Il y aura donc beaucoup plus de contenu, j'espère que ce ne sera pas uniquement du contenu banal, mais du contenu vraiment excitant.
Vous nous donnez des exemples concrets de productivité, que ce soit dans les services financiers, le secteur créatif. Qu'est-ce que cela signifie au niveau national quand on commence à mesurer la productivité d'une économie, le PIB? Est-ce que l'IA pourrait donner un coup de pouce à la productivité là où nous sommes à la traîne depuis quelque temps?
Nous pensons que cela va augmenter la productivité par rapport, au départ... de 15 à 20%. Nous calculons ce chiffre en voyant ce qui s'est passé historiquement avec l'électricité, l'informatique ou Internet. Nous avons donc 18 000 tâches et l'impact sur la productivité. Mais c'est une tâche très importante. C'est semblable au boum de l'Internet de la fin des années 90. Quand on parle de la productivité, en tant qu'investisseur, il s'agit de penser à des compagnies qui sont plus productives, on utilise leurs intrants, cela se répercute sur la société, la productivité au fur et à mesure et bien entendu, les bénéfices. Il y aura davantage de croissance... ...mais nous voyons également, au moins pour les compagnies qui bénéficient directement... Dans le matériel pour les plates-formes,il y a une augmentation spectaculaire dans les marges... et cela génère un flux de trésorerie phénoménale, flux de trésorerie disponible. Mais ça, c'est pour un petit nombre. Nous voyons des rendements très concentrés... avec l'infrastructure pour l'IA. C'est comme pour les semi-conducteurs. Cela fait à peu près un an qu'on en parle dans l'ensemble de la société, les fabricants de puces en ont beaucoup bénéficié. - Il ne s'agira pas uniquement des fournisseurs et des fabricants de puces. Nous créons l'infrastructure. À l'heure actuelle, nous n'avons pas beaucoup d'applications. Lorsqu'il y a une technologie générale qui crée une perturbation dans le secteur, ça prend longtemps pour qu'elle se diffuse dans l'ensemble de l'économie. Ça prend 20 à 30 ans pour avoir un taux de pénétration de 15%. L'IA, ce sera plus rapide, parce que c'est surtout dans le monde du numérique. À présent, nous avons ce vaste essor dans la construction de l'infrastructure, mais à présent, on se demande quelles sont les applis clés qui vont aider les entreprises et les ménages à progresser. Donc selon nous, nous allons continuer de bénéficier des rendements que nous avons eus, mais il y aura ce gouffre à un moment donné et les manchettes vont dire: Mais quelles sont les applis clés? Comment cela fonctionne-t-il pour les entreprises et les ménages? Et cela prend beaucoup plus de temps que les milieux de l'investissement ne s'y attendent.
Le milieu des investissements, si cela va prendre plus longtemps... nos vies quotidiennes sont changées par ses applis clés comme vous le dîtes, il y a eu une forte hausse des actions de fabricants de semi-conducteurs. On parle de bulle. Vous voyez ce qui s'est passé sur le marché. Est-ce qu'il y a une bulle?
Il y a trois raisons de croire que nous pourrions être dans une bulle comme ça été le cas dans les années 90. Tout d'abord la concentration du rendement. De fait, depuis 1920, il y a eu seulement deux autres périodes pendant lesquelles les rendements ont été aussi concentrés dans un si petit nombre de titres. La fin des années 90 et la fin des années 1920. Ni dans l'un ni dans l'autre cas, cela a bien fini. En outre, il y a les valorisations qui sont étirées, pas autant que dans les années 90, Il y a également la tonalité euphorique de bon nombre des commentateurs... au sujet de l'intelligence artificielle. Deux éléments qui permettent de croire que nous sommes dans une bulle. Mais ce qui est différent à l'heure actuelle, c'est que dans les années 90, les compagnies consommaient beaucoup de trésorerie, mais il y a eu des manchettes qui nous disaient: nous manquons de trésorerie. À l'heure actuelle... nous avons énormément de flux de trésorerie disponible, produits d'excellentes marges. Au moins des 7 magnifiques et de titres apparentés. Mais c'est un peu différent. C'est un peu plutôt comme en 1997 qu'en 1999.