
La Fed devrait relever les taux à sa prochaine réunion, tout en injectant des fonds dans les sociétés financières en difficulté. Greg Bonnell discute avec Alexandra Gorewicz, gestionnaire de portefeuille, Titres à revenu fixe à gestion active, Gestion de Placements TD, de ce que les marchés obligataires nous disent sur le futur.
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[LOGO SONORE]
Ces derniers jours, les marchés ont connu une période de volatilité. Les investisseurs se préoccupent du secteur financier mondial et de la façon dont la Réserve fédérale américaine réagira aux pressions qu’on observe dans le système avec la décision sur les taux qui sera prise demain. Qu’est-ce que le marché des titres à revenu fixe nous dit sur la suite des événements? Alex Gorewicz, gestionnaire de portefeuille, Titres à revenu fixe à gestion active à Gestion de Placements TD se joint à nous pour nous donner son avis. Alex, c’est toujours un plaisir de vous avoir avec nous.
Merci, Greg. C’est un plaisir d’être là.
Et c’est bien dans des périodes comme celle-ci, car il se passe beaucoup de choses. Je sais que vous maîtrisez tout ça. Par où souhaitez-vous commencer? Ce qu’on a vu avec certaines banques régionales américaines, ce que la Fed va faire de tout ça, le marché obligataire? Je vous laisse décider.
Oh, je ne saurais pas par où commencer parce qu’on a vraiment été touchés de différentes façons. Mais le thème qui ressort le plus de notre expérience de la fin de semaine et, en fait, des dernières semaines, c’est que les augmentations de taux d’intérêt agressives des banques centrales des 12 derniers mois commencent à faire effet. Et elles affectent des endroits qui surprennent un bon nombre d’entre nous. Lorsque les choses commencent à bouger, c’est toujours à des endroits surprenants pour tout le monde. On sait que les conditions financières se resserrent en ce moment, pas seulement sur les marchés financiers, mais aussi dans l’économie réelle, et c’est à cause du resserrement de la politique monétaire. Qu’est-ce que cela signifie pour l’avenir? Eh bien, c’est là que les banques centrales se retrouvent coincées parce que l’inflation, même si elle décélère, et on a vu aujourd’hui avec l’IPC du Canada que l’inflation continue de ralentir, elle est encore élevée. Donc, que faire quand on est une banque centrale? Est-ce qu’on se concentre sur les éléments qui bougent, ou est-ce qu’on continue notre ciblage de l’inflation et de maintien des taux d’intérêt à ces niveaux? Il y a beaucoup d’inconnues.
Lorsque vous parlez des hausses de taux massives qu’on a observées, dont on a tellement parlé au cours de la dernière année, qui commencent à faire effet et que vous dites que cela ne fait jamais effet sur… du moins la première chose qui est touchée… parce qu’on parle depuis le début des coûts d’emprunt qui augmentent, des ménages qui dépensent moins. Du taux de chômage qui augmente peut-être un peu, du consommateur qui devient plus prudent, et ainsi de suite. Et ce n’est pas qu’on ne voit pas ces signes, mais il s’agit surtout du stress subi par le système financier. Vous avez dit que la Fed était dans une situation difficile parce que M. Powell doit continuer de lutter contre l’inflation et tenter de la réduire. Mais en même temps, il doit dévoiler sa stratégie, d’une manière ou d’une autre, pour les tensions du système financier. Donc qu’est-ce que la banque centrale fait maintenant pour que tout le monde reste calme?
Oui. La question est de savoir qui doit rester calme. Laissez-moi vous expliquer ce que je veux dire. Il ne fait aucun doute qu’il y avait clairement des problèmes de gouvernance, par exemple, avec SVB, ce qui a entraîné une gestion inadéquate des actifs et des passifs et des déséquilibres qui les ont empêchés de s’en sortir. Mais ce qu’on sait, c’est qu’à l’heure actuelle, ce niveau de taux d’intérêt… et s’ils augmentent… quand je parle de taux d’intérêt, je parle des taux directeurs de la Fed… s’ils augmentent, ils continueront de mettre plus de pression sur l’ensemble du système bancaire, ce qui n’est pas très intuitif. Habituellement, une hausse des taux d’intérêt est une bonne chose pour les banques. Mais, ce qui se passe maintenant, parce qu’on est à la fin du cycle, ou du moins, c’est ce que pensent les investisseurs en titres à revenu fixe en général, elle force les déposants à retirer leur argent des banques et à le placer dans des fonds du marché monétaire, qui sont très intéressants ou à un taux nettement supérieur à celui des taux de dépôt offerts par les banques. Le défi, selon Powell, c’est que si vous n’augmentez pas, les 12 derniers mois où vous avez ancré les attentes d’inflation sur le marché et chez les consommateurs à l’égard de votre cible de 2 % pourraient être mis à rude épreuve. Elles pourraient être contestées. Mais si vous procédez à une hausse, vous pourriez exercer plus de pressions sur les dépôts quittant le système bancaire. Encore une fois, il s’agit d’une situation difficile. Je suppose qu’avec toutes les mesures prises par la Fed et le Trésor… disons la gamme de politiques collectives, et pas seulement aux États-Unis… à l’échelle mondiale, surtout en Suisse en fin de semaine autour du Credit Suisse… toutes les mesures prises devraient favoriser la stabilité financière ou du moins temporairement procurer de la stabilité financière. Mais cela ne change rien au fait que l’inflation de base est de 5,5 % aux États-Unis. La Fed ne peut s’arrêter là sans craindre que l’inflation soit plus persistante avec le temps.
J’aimerais parler de la situation actuelle du marché obligataire parce que j’avais envie, alors que la Silicon Valley Bank et la Signature Bank ont évolué et que c’est Credit Suisse qui a fait les manchettes de la semaine dernière, les attentes du marché obligataire quant à l’orientation de la politique de la Fed, semblaient changer constamment. On s’attendait à une pause. Puis, c’était une augmentation. Après, c’était une petite hausse. Ou une diminution d’ici la fin de l’année. Que dit le marché obligataire en ce moment, depuis que vous avez quitté votre bureau?
Oui, c’est amusant… tous les scénarios que vous avez mentionnés concernant la décision de la Fed demain. Prenez n’importe lequel de ces scénarios, il y aura une personne qui le défendra. Vous pourriez trouver quelqu’un qui pense qu’il devrait y avoir une réduction demain, quelqu’un d’autre qui pense que ça devrait être une pause et une autre personne qui pense qu’il devrait y avoir une augmentation. Et la façon… Je pense que le message clé du marché obligataire porte moins sur le changement constant, est-ce qu’ils vont augmenter? Est-ce qu’ils ne vont pas augmenter? Le signal qui est donné tient davantage au fait qu’il s’agit de la fin du cycle haussier. Même si on enregistre une autre hausse de taux, même si on augmente les taux d’un peu plus de 25 points de base, on est plus près de la fin que ce qu’on pensait il y a un mois à peine. On l’a vu avec la réaction du marché obligataire face à la BCE la semaine dernière. La Banque centrale européenne a relevé son taux directeur de 50 points de base et les investisseurs ont réagi en baissant les taux d’intérêt, et non en les relevant. Et c’est un comportement très classique un an à la fin du cycle… la fin du cycle de hausse.
Bien sûr, la question… Je suis peut-être même en train de devancer l’un des membres de l’auditoire parce qu’on va probablement se poser cette question pendant le programme. Mais si c’est le contexte actuel, pour les gens qui attendent des banques centrales qu’elles recommencent à effectuer des réductions, ce délai a-t-il été devancé?
Si vous posez la question au marché obligataire, la réponse est oui. Ce qui change constamment, comme vous l’avez souligné, c’est la question du moment de la première baisse de taux. Et en ce moment, au Canada et aux États-Unis, cette première baisse de taux est attendue en… disons juin ou juillet. Ce n’est pas entièrement établi pour juin, mais plutôt pour juillet.
D’ici l’été.
Cet été, oui.
Quand un peu de bronzage remplacera enfin cette peau pâle.
[RIRE] C’est exact… Dans trois ou quatre mois. Et si vous pensez au fait qu’une ou deux autres hausses de taux sont à prévoir de la Fed, et plus rien du Canada… Ce n’est pas très loin. Et maintenant, la vraie question est de savoir s’ils sont en mesure de le faire. J’ai mentionné, par exemple, que l’inflation de base se situait à 5,5 %. Qu’en est-il du chômage? Le chômage est au plus bas depuis des décennies, ce qui est excellent pour l’économie américaine, mais la Fed a indiqué en décembre dans ses projections économiques qu’elle pensait que le chômage augmenterait de 1 % cette année, mais qu’elle ne réduirait toujours pas les taux d’intérêt. C’est peut-être le seuil que nous devrions vraiment rechercher. Je pense qu’on aura des projections économiques à jour mercredi… demain. Je perds la notion du temps.
Ça passe très vite.
Oui. Ils vont donc nous présenter des projections économiques à jour. Mais je pense qu’ils restent inquiets, compte tenu du resserrement du marché du travail, que l’inflation ne redescende pas à 2 %. Ils doivent s’assurer que leur mandat est accompli et utiliser d’autres outils dans leur boîte à outils pour favoriser la stabilité financière, ce qu’ils ont démontré qu’ils étaient prêts à faire. Et c’est une façon un peu longue de dire que les baisses de taux en cours qui ont été prises en compte la semaine dernière avec toutes les tensions qui émergent dans le système bancaire à l’échelle mondiale sont probablement un peu injustifiées, vu le contexte économique. Cela pourrait changer très rapidement. Toutefois, il est peu probable que la Fed procède à des baisses d’ici l’été. [LOGO SONORE] [MUSIQUE]
Ces derniers jours, les marchés ont connu une période de volatilité. Les investisseurs se préoccupent du secteur financier mondial et de la façon dont la Réserve fédérale américaine réagira aux pressions qu’on observe dans le système avec la décision sur les taux qui sera prise demain. Qu’est-ce que le marché des titres à revenu fixe nous dit sur la suite des événements? Alex Gorewicz, gestionnaire de portefeuille, Titres à revenu fixe à gestion active à Gestion de Placements TD se joint à nous pour nous donner son avis. Alex, c’est toujours un plaisir de vous avoir avec nous.
Merci, Greg. C’est un plaisir d’être là.
Et c’est bien dans des périodes comme celle-ci, car il se passe beaucoup de choses. Je sais que vous maîtrisez tout ça. Par où souhaitez-vous commencer? Ce qu’on a vu avec certaines banques régionales américaines, ce que la Fed va faire de tout ça, le marché obligataire? Je vous laisse décider.
Oh, je ne saurais pas par où commencer parce qu’on a vraiment été touchés de différentes façons. Mais le thème qui ressort le plus de notre expérience de la fin de semaine et, en fait, des dernières semaines, c’est que les augmentations de taux d’intérêt agressives des banques centrales des 12 derniers mois commencent à faire effet. Et elles affectent des endroits qui surprennent un bon nombre d’entre nous. Lorsque les choses commencent à bouger, c’est toujours à des endroits surprenants pour tout le monde. On sait que les conditions financières se resserrent en ce moment, pas seulement sur les marchés financiers, mais aussi dans l’économie réelle, et c’est à cause du resserrement de la politique monétaire. Qu’est-ce que cela signifie pour l’avenir? Eh bien, c’est là que les banques centrales se retrouvent coincées parce que l’inflation, même si elle décélère, et on a vu aujourd’hui avec l’IPC du Canada que l’inflation continue de ralentir, elle est encore élevée. Donc, que faire quand on est une banque centrale? Est-ce qu’on se concentre sur les éléments qui bougent, ou est-ce qu’on continue notre ciblage de l’inflation et de maintien des taux d’intérêt à ces niveaux? Il y a beaucoup d’inconnues.
Lorsque vous parlez des hausses de taux massives qu’on a observées, dont on a tellement parlé au cours de la dernière année, qui commencent à faire effet et que vous dites que cela ne fait jamais effet sur… du moins la première chose qui est touchée… parce qu’on parle depuis le début des coûts d’emprunt qui augmentent, des ménages qui dépensent moins. Du taux de chômage qui augmente peut-être un peu, du consommateur qui devient plus prudent, et ainsi de suite. Et ce n’est pas qu’on ne voit pas ces signes, mais il s’agit surtout du stress subi par le système financier. Vous avez dit que la Fed était dans une situation difficile parce que M. Powell doit continuer de lutter contre l’inflation et tenter de la réduire. Mais en même temps, il doit dévoiler sa stratégie, d’une manière ou d’une autre, pour les tensions du système financier. Donc qu’est-ce que la banque centrale fait maintenant pour que tout le monde reste calme?
Oui. La question est de savoir qui doit rester calme. Laissez-moi vous expliquer ce que je veux dire. Il ne fait aucun doute qu’il y avait clairement des problèmes de gouvernance, par exemple, avec SVB, ce qui a entraîné une gestion inadéquate des actifs et des passifs et des déséquilibres qui les ont empêchés de s’en sortir. Mais ce qu’on sait, c’est qu’à l’heure actuelle, ce niveau de taux d’intérêt… et s’ils augmentent… quand je parle de taux d’intérêt, je parle des taux directeurs de la Fed… s’ils augmentent, ils continueront de mettre plus de pression sur l’ensemble du système bancaire, ce qui n’est pas très intuitif. Habituellement, une hausse des taux d’intérêt est une bonne chose pour les banques. Mais, ce qui se passe maintenant, parce qu’on est à la fin du cycle, ou du moins, c’est ce que pensent les investisseurs en titres à revenu fixe en général, elle force les déposants à retirer leur argent des banques et à le placer dans des fonds du marché monétaire, qui sont très intéressants ou à un taux nettement supérieur à celui des taux de dépôt offerts par les banques. Le défi, selon Powell, c’est que si vous n’augmentez pas, les 12 derniers mois où vous avez ancré les attentes d’inflation sur le marché et chez les consommateurs à l’égard de votre cible de 2 % pourraient être mis à rude épreuve. Elles pourraient être contestées. Mais si vous procédez à une hausse, vous pourriez exercer plus de pressions sur les dépôts quittant le système bancaire. Encore une fois, il s’agit d’une situation difficile. Je suppose qu’avec toutes les mesures prises par la Fed et le Trésor… disons la gamme de politiques collectives, et pas seulement aux États-Unis… à l’échelle mondiale, surtout en Suisse en fin de semaine autour du Credit Suisse… toutes les mesures prises devraient favoriser la stabilité financière ou du moins temporairement procurer de la stabilité financière. Mais cela ne change rien au fait que l’inflation de base est de 5,5 % aux États-Unis. La Fed ne peut s’arrêter là sans craindre que l’inflation soit plus persistante avec le temps.
J’aimerais parler de la situation actuelle du marché obligataire parce que j’avais envie, alors que la Silicon Valley Bank et la Signature Bank ont évolué et que c’est Credit Suisse qui a fait les manchettes de la semaine dernière, les attentes du marché obligataire quant à l’orientation de la politique de la Fed, semblaient changer constamment. On s’attendait à une pause. Puis, c’était une augmentation. Après, c’était une petite hausse. Ou une diminution d’ici la fin de l’année. Que dit le marché obligataire en ce moment, depuis que vous avez quitté votre bureau?
Oui, c’est amusant… tous les scénarios que vous avez mentionnés concernant la décision de la Fed demain. Prenez n’importe lequel de ces scénarios, il y aura une personne qui le défendra. Vous pourriez trouver quelqu’un qui pense qu’il devrait y avoir une réduction demain, quelqu’un d’autre qui pense que ça devrait être une pause et une autre personne qui pense qu’il devrait y avoir une augmentation. Et la façon… Je pense que le message clé du marché obligataire porte moins sur le changement constant, est-ce qu’ils vont augmenter? Est-ce qu’ils ne vont pas augmenter? Le signal qui est donné tient davantage au fait qu’il s’agit de la fin du cycle haussier. Même si on enregistre une autre hausse de taux, même si on augmente les taux d’un peu plus de 25 points de base, on est plus près de la fin que ce qu’on pensait il y a un mois à peine. On l’a vu avec la réaction du marché obligataire face à la BCE la semaine dernière. La Banque centrale européenne a relevé son taux directeur de 50 points de base et les investisseurs ont réagi en baissant les taux d’intérêt, et non en les relevant. Et c’est un comportement très classique un an à la fin du cycle… la fin du cycle de hausse.
Bien sûr, la question… Je suis peut-être même en train de devancer l’un des membres de l’auditoire parce qu’on va probablement se poser cette question pendant le programme. Mais si c’est le contexte actuel, pour les gens qui attendent des banques centrales qu’elles recommencent à effectuer des réductions, ce délai a-t-il été devancé?
Si vous posez la question au marché obligataire, la réponse est oui. Ce qui change constamment, comme vous l’avez souligné, c’est la question du moment de la première baisse de taux. Et en ce moment, au Canada et aux États-Unis, cette première baisse de taux est attendue en… disons juin ou juillet. Ce n’est pas entièrement établi pour juin, mais plutôt pour juillet.
D’ici l’été.
Cet été, oui.
Quand un peu de bronzage remplacera enfin cette peau pâle.
[RIRE] C’est exact… Dans trois ou quatre mois. Et si vous pensez au fait qu’une ou deux autres hausses de taux sont à prévoir de la Fed, et plus rien du Canada… Ce n’est pas très loin. Et maintenant, la vraie question est de savoir s’ils sont en mesure de le faire. J’ai mentionné, par exemple, que l’inflation de base se situait à 5,5 %. Qu’en est-il du chômage? Le chômage est au plus bas depuis des décennies, ce qui est excellent pour l’économie américaine, mais la Fed a indiqué en décembre dans ses projections économiques qu’elle pensait que le chômage augmenterait de 1 % cette année, mais qu’elle ne réduirait toujours pas les taux d’intérêt. C’est peut-être le seuil que nous devrions vraiment rechercher. Je pense qu’on aura des projections économiques à jour mercredi… demain. Je perds la notion du temps.
Ça passe très vite.
Oui. Ils vont donc nous présenter des projections économiques à jour. Mais je pense qu’ils restent inquiets, compte tenu du resserrement du marché du travail, que l’inflation ne redescende pas à 2 %. Ils doivent s’assurer que leur mandat est accompli et utiliser d’autres outils dans leur boîte à outils pour favoriser la stabilité financière, ce qu’ils ont démontré qu’ils étaient prêts à faire. Et c’est une façon un peu longue de dire que les baisses de taux en cours qui ont été prises en compte la semaine dernière avec toutes les tensions qui émergent dans le système bancaire à l’échelle mondiale sont probablement un peu injustifiées, vu le contexte économique. Cela pourrait changer très rapidement. Toutefois, il est peu probable que la Fed procède à des baisses d’ici l’été. [LOGO SONORE] [MUSIQUE]