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Les secteurs canadiens des infrastructures, y compris les pipelines et l’immobilier, affichent des performances supérieures à celle de l’ensemble du marché en 2021. Anthony Okolie demande à James Hunteranalyste des infrastructures mondiales, Gestion de Placements TD, si cette tendance va persévérer à mesure que l’économie reprend de la vigueur.
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- James, 2021 a été une très bonne année pour les marchés boursiers, notamment pour les secteurs des infrastructures favorables aux dividendes. Pouvez-vous nous parler de ces performances depuis le début de l’année?
- Oui, bien sûr. Tout d’abord, il faut dire que l’année a été fantastique pour les actions. Avec le rendement total de l’indice TSX, de 18 %, et il n’y a eu aucune baisse importante en cours de route. Une certaine volatilité, bien sûr, mais rien de comparable à l’année dernière. Maintenant, dans le premier graphique que j’ai apporté, vous pouvez voir que les secteurs des pipelines et de l’immobilier ont affiché de très bons rendements, à un peu moins de 30 %. C’est nettement supérieur au marché, qui est représenté par la ligne verte, et les services publics en jaune ont progressé d’environ 7 %.
Comme vous le dites, nous voyons habituellement les dividendes comme une source importante de rendements totaux dans le secteur des infrastructures. Il est donc intéressant de penser qu’avec un taux moyen d’environ 4 %, ils ne contribuent qu’à environ un cinquième du rendement cette année. Et c’est parce que les évaluations se sont bien redressées avec l’évolution de ces actions des flux de trésorerie et bénéfices, qui s’amélioreront avec la reprise de l’économie.
- OK, parlons d’abord des pipelines. Il y a eu quelques fusions et acquisitions cette année. Cela a-t-il été un catalyseur pour le secteur?
- Oui, nous avons commencé l’année en force lorsque la surenchère a éclaté pour Inter Pipeline, cela a ravivé l’intérêt pour les infrastructures pétrolières et gazières. Cela nous a rappelé que si les actifs durables deviennent trop bon marché, ils sont acquis par d’autres sociétés ouvertes. Je crois qu’il y a deux ou trois autres choses à retenir. Tout d’abord, le projet de remplacement de la ligne 3 d’Enbridge. Le fait que la Cour d’appel du Minnesota ait confirmé le permis en juin a été crucial, et la mise en service devrait avoir lieu au quatrième trimestre. C’est un catalyseur pour le titre et le secteur.
Ensuite, il y a le projet Keystone XL qui a été annulé et c’est une perte importante pour TC Energy. Cela dit, n’oubliez pas que cette construction aurait probablement été contestée pendant des années. Elle aurait probablement été retardée en cours de route et cela aurait pu devenir un risque pour l’action. Maintenant que c’est réglé, les investisseurs peuvent recentrer leurs efforts sur leur flux croissant de revenus de dividendes.
- OK, parlons d’un autre secteur en plein essor. Le secteur de l’immobilier s’est très bien porté cette année (3e meilleure année). Pourquoi se porte-t-il si bien?
- Pensez à toutes les activités qui ne se sont pas produites l’année dernière. Magasiner dans des centres commerciaux, travailler dans des bureaux, déménager, c’est mauvais pour les flux trésorerie des fiducies de placement immobilier (FPI), qui dépendent fortement de la santé financière de leurs locataires. Et même si la réouverture est lente et régulière en Ontario, les actions ont vraiment pris de l’avance, car on s’attend à une meilleure croissance des loyers et des taux d’occupation au cours des prochains trimestres. Elles ont aussi réagi à la durée prolongée de faibles taux d’intérêt, et cela donne de très bons résultats.
- OK. Enfin, les services publics. Pourquoi ont-ils eu de la difficulté à suivre le rythme du reste du marché?
- Avant tout parce que les bénéfices des services publics ne réagissent pas trop aux conditions économiques. Ils sont très réglementés et contractuels. N’oubliez pas non plus qu’il s’agit de services essentiels. Pensez au gaz naturel pour chauffer la maison ou l’électricité. C’est parfait pour une récession comme celle de l’an dernier, mais beaucoup moins pour le boom économique de cette année. L’autre facteur est celui des producteurs d’énergie renouvelable. Ils représentent environ le tiers du secteur au Canada, et les énergies renouvelables connaissent un afflux de nouveaux concurrents des sociétés énergétiques et des investisseurs institutionnels. Cela réduit le taux de rendement qu’ils peuvent obtenir sur leurs nouveaux projets. Les actions ont donc ralenti en raison de cette concurrence.
- OK. En résumé, quelles sont vos perspectives pour les secteurs des infrastructures?
- J’ai apporté un deuxième tableau que vous allez trouver intéressant. Ici, vous voyez la ligne verte, qui représente la capitalisation boursière des secteurs de l’infrastructure regroupés. Les valeurs marchandes ne se sont pas redressées au niveau prépandémique, qui avait culminé à environ 450 milliards de dollars. Pourtant, la ligne jaune, qui représente les taux obligataires, a diminué. Je crois donc qu’il y aura un soutien pour les actifs d’infrastructures de flux de trésorerie dans ce contexte de faibles taux d’intérêt.
Mes perspectives par secteur varient. Les pipelines sont un bon facteur de reprise. Nous devons les surveiller de près, car la croissance des dividendes ralentit et la composition de l’actif a une forte empreinte carbone. Nous sommes prudents à l’égard des services publics, car leurs bénéfices ne peuvent pas suivre le rythme d’une reprise, mais nous sommes optimistes pour le secteur immobilier. En effet, de nombreuses FPI profitent vraiment du regain d’activité économique et leurs évaluations peuvent augmenter à mesure que la croissance des loyers s’accélère. Avec en plus le rendement en dividendes de 3 %, c’est intéressant et durable. Mes perspectives à l’égard des actions immobilières sont donc très positives.
- James, merci de nous avoir accordé de ton temps.
- Merci, Anthony.
[MUSIQUE]
- Oui, bien sûr. Tout d’abord, il faut dire que l’année a été fantastique pour les actions. Avec le rendement total de l’indice TSX, de 18 %, et il n’y a eu aucune baisse importante en cours de route. Une certaine volatilité, bien sûr, mais rien de comparable à l’année dernière. Maintenant, dans le premier graphique que j’ai apporté, vous pouvez voir que les secteurs des pipelines et de l’immobilier ont affiché de très bons rendements, à un peu moins de 30 %. C’est nettement supérieur au marché, qui est représenté par la ligne verte, et les services publics en jaune ont progressé d’environ 7 %.
Comme vous le dites, nous voyons habituellement les dividendes comme une source importante de rendements totaux dans le secteur des infrastructures. Il est donc intéressant de penser qu’avec un taux moyen d’environ 4 %, ils ne contribuent qu’à environ un cinquième du rendement cette année. Et c’est parce que les évaluations se sont bien redressées avec l’évolution de ces actions des flux de trésorerie et bénéfices, qui s’amélioreront avec la reprise de l’économie.
- OK, parlons d’abord des pipelines. Il y a eu quelques fusions et acquisitions cette année. Cela a-t-il été un catalyseur pour le secteur?
- Oui, nous avons commencé l’année en force lorsque la surenchère a éclaté pour Inter Pipeline, cela a ravivé l’intérêt pour les infrastructures pétrolières et gazières. Cela nous a rappelé que si les actifs durables deviennent trop bon marché, ils sont acquis par d’autres sociétés ouvertes. Je crois qu’il y a deux ou trois autres choses à retenir. Tout d’abord, le projet de remplacement de la ligne 3 d’Enbridge. Le fait que la Cour d’appel du Minnesota ait confirmé le permis en juin a été crucial, et la mise en service devrait avoir lieu au quatrième trimestre. C’est un catalyseur pour le titre et le secteur.
Ensuite, il y a le projet Keystone XL qui a été annulé et c’est une perte importante pour TC Energy. Cela dit, n’oubliez pas que cette construction aurait probablement été contestée pendant des années. Elle aurait probablement été retardée en cours de route et cela aurait pu devenir un risque pour l’action. Maintenant que c’est réglé, les investisseurs peuvent recentrer leurs efforts sur leur flux croissant de revenus de dividendes.
- OK, parlons d’un autre secteur en plein essor. Le secteur de l’immobilier s’est très bien porté cette année (3e meilleure année). Pourquoi se porte-t-il si bien?
- Pensez à toutes les activités qui ne se sont pas produites l’année dernière. Magasiner dans des centres commerciaux, travailler dans des bureaux, déménager, c’est mauvais pour les flux trésorerie des fiducies de placement immobilier (FPI), qui dépendent fortement de la santé financière de leurs locataires. Et même si la réouverture est lente et régulière en Ontario, les actions ont vraiment pris de l’avance, car on s’attend à une meilleure croissance des loyers et des taux d’occupation au cours des prochains trimestres. Elles ont aussi réagi à la durée prolongée de faibles taux d’intérêt, et cela donne de très bons résultats.
- OK. Enfin, les services publics. Pourquoi ont-ils eu de la difficulté à suivre le rythme du reste du marché?
- Avant tout parce que les bénéfices des services publics ne réagissent pas trop aux conditions économiques. Ils sont très réglementés et contractuels. N’oubliez pas non plus qu’il s’agit de services essentiels. Pensez au gaz naturel pour chauffer la maison ou l’électricité. C’est parfait pour une récession comme celle de l’an dernier, mais beaucoup moins pour le boom économique de cette année. L’autre facteur est celui des producteurs d’énergie renouvelable. Ils représentent environ le tiers du secteur au Canada, et les énergies renouvelables connaissent un afflux de nouveaux concurrents des sociétés énergétiques et des investisseurs institutionnels. Cela réduit le taux de rendement qu’ils peuvent obtenir sur leurs nouveaux projets. Les actions ont donc ralenti en raison de cette concurrence.
- OK. En résumé, quelles sont vos perspectives pour les secteurs des infrastructures?
- J’ai apporté un deuxième tableau que vous allez trouver intéressant. Ici, vous voyez la ligne verte, qui représente la capitalisation boursière des secteurs de l’infrastructure regroupés. Les valeurs marchandes ne se sont pas redressées au niveau prépandémique, qui avait culminé à environ 450 milliards de dollars. Pourtant, la ligne jaune, qui représente les taux obligataires, a diminué. Je crois donc qu’il y aura un soutien pour les actifs d’infrastructures de flux de trésorerie dans ce contexte de faibles taux d’intérêt.
Mes perspectives par secteur varient. Les pipelines sont un bon facteur de reprise. Nous devons les surveiller de près, car la croissance des dividendes ralentit et la composition de l’actif a une forte empreinte carbone. Nous sommes prudents à l’égard des services publics, car leurs bénéfices ne peuvent pas suivre le rythme d’une reprise, mais nous sommes optimistes pour le secteur immobilier. En effet, de nombreuses FPI profitent vraiment du regain d’activité économique et leurs évaluations peuvent augmenter à mesure que la croissance des loyers s’accélère. Avec en plus le rendement en dividendes de 3 %, c’est intéressant et durable. Mes perspectives à l’égard des actions immobilières sont donc très positives.
- James, merci de nous avoir accordé de ton temps.
- Merci, Anthony.
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