Actions / Devises / Économie / Énergie / Canada / International / Idées de placement / Nouvelles / Vue d’ensemble
Les marchés sont en chute libre, les investisseurs se concentrant sur la détérioration des tensions entre la Russie et l’Ukraine et la prochaine réunion de la Réserve fédérale américaine. Anthony Okolie discute de ce à quoi il faut s’attendre avec Michael Craig, chef, Répartition des actifs et Produits dérivés.
Print Transcript
Michael, les marchés ont fortement reculé ce matin. Cette situation est attribuable aux replis importants de la semaine dernière. Et Wall Street se trouve en territoire négatif ou s’en approche. Michael, expliquez-nous ce qui se passe actuellement.
Bonjour, Anthony. Oui, il se passe beaucoup de choses. Tout a commencé lorsque la Fed a adopté une politique nettement plus ferme. Pour la première fois depuis longtemps, la Fed tire de l’arrière. Les hausses précédentes de la Fed avaient pour but de prévenir l’inflation. Cette fois-ci, l’inflation est bien présente. Ce qui a déclenché cette flambée du marché, ce sont les ventes massives de titres technologiques à faible croissance et à revenu élevé. Mais depuis, ça commence à se répercuter sur le reste du marché. Il n’y a donc pas de correction généralisée à cacher trop tôt en ce moment. Ça va passer, mais ce n’est pas rare de voir de tels épisodes au début des cycles de hausse. Ce n’est donc pas quelque chose qui nous étonne vraiment.
Ce repli pourrait-il être plus soutenu, compte tenu de tous les risques présents sur le marché à l’heure actuelle? Qu’en pensez-vous?
Eh bien, si ça découlait uniquement de ce que je viens de mentionner, je ne serais pas trop inquiet. Il est certain que sur le plan géopolitique, le risque est un peu plus grand par rapport à ce qui se passe en Ukraine. On n’a pas l’impression qu’une ou l’autre des deux parties va reculer. Et la Russie, à bien des égards, est un peu trop engagée. C’est difficile pour Poutine de reculer maintenant sans obtenir une victoire quelconque. Et en ce moment, il semble que l’Occident ne soit pas vraiment prêt à lui donner quoi que ce soit.
Et, pour moi, c’est une sorte d’inconnue. Les marchés détestent l’incertitude. Je l’ai déjà dit. Et pour qu’on puisse voir un important cycle plus faible, il faudrait qu’il y ait un conflit, un conflit militaire en Europe de l’Est. Et c’est probablement ce qui me préoccupe le plus en ce moment.
D’accord, et je veux revenir à la Réserve fédérale et à la Banque du Canada. Bien sûr, toute cette activité sur les marchés et cette volatilité se produisent alors que les réunions des grandes banques centrales vont avoir lieu cette semaine. Selon vous, quelles répercussions les réunions des banques centrales vont-elles avoir sur les marchés?
Je pense que le marché est maintenant un peu rattrapé par les banques centrales, et je ne crois pas que ça va reculer par rapport aux déclarations antérieures. Je pense que les banques centrales vont adopter un ton assez ferme cette semaine. La Banque du Canada va sûrement relever ses taux. Il est fort probable que non, simplement en raison des répercussions d’Omicron dans de nombreuses provinces canadiennes. Mais j’ai l’impression que ça va probablement passer et que les marchés vont perdre du terrain.
La Fed va procéder à une hausse en mars. Certains pensent que le marché va enregistrer une hausse de 50 points, mais je pense qu’avec la récente volatilité, ce sera plus probablement une hausse de 25. Et on va voir un cycle haussier d’ici la fin de l’année, jusqu’à ce qu’il y ait un repli important du risque, ce qui n’est pas notre scénario de base, ou un ralentissement de l’inflation, ce qui est probable, selon moi, et qu’on va voir l’inflation commencer à vraiment se calmer. Je ne crois pas qu’on revienne à une inflation de 1 %. Mais le rythme actuel de l’inflation est insoutenable à mon avis, et je pense que ça va ralentir au cours de l’été.
D’accord. Compte tenu de la volatilité des marchés, comment Gestion de Placements se positionne-t-elle par rapport à sa répartition de l’actif?
On a commencé à réduire les titres à bêta élevé de nos portefeuilles en octobre, qu’il s’agisse de titres à petite capitalisation, de titres américains à petite capitalisation, de titres canadiens à petite capitalisation ou de titres de croissance américains. Lorsque ces événements se produisent, ils ont tendance à nous surprendre, surtout dans le contexte des conflits en Europe de l’Est. Mais on a considérablement progressé dans cette direction.
On a encore une position un peu risquée. Je ne crois pas que ce soit trop perturbant. Il y a des corrections qui sont apportées. Et dans bien des cas, c’est une bonne chose. C’est un nettoyage du marché. C’est un nettoyage de l’énergie spéculative accumulée.
On le voit vraiment du côté de la cryptomonnaie. Ça a diminué de manière importante. Et donc, même si l’indice S&P a reculé de 10 % sur 12 mois, ce n’est pas agréable, mais ce n’est pas la fin du monde. Parce que du côté des cryptomonnaies, on a vu des pertes à deux chiffres élevées. Et je pense que ça ne fait que retirer une grande partie de l’énergie spéculative.
Ça va se stabiliser. Mais, à notre avis, le prochain cycle du marché va porter sur les actions de qualité supérieure, des sociétés qui vont traverser ce cycle haussier et qui vont bien se porter, et dont les bénéfices ne seront pas sensiblement touchés. Et donc, je ne crois pas qu’on revoie ce genre de marché très dynamique de sitôt. Je crois qu’il s’agit davantage de qualité, que ce soit de la croissance ou de la valeur.
On ne veut pas acheter des titres de sociétés en déclin du côté de la valeur. Et on ne veut pas non plus acheter des titres de sociétés dont les bénéfices sont nuls du côté de la croissance. On veut acheter des titres de sociétés qui ont des activités réelles, des flux de trésorerie positifs et un bilan solide. Et ce sont ces sociétés qui, selon moi, vont faire bonne figure cette année lorsque cette période de volatilité va prendre fin.
Qu’allez-vous surveiller de près au cours des prochaines semaines?
Eh bien, l’un des premiers éléments qui, selon moi, est favorable, c’est que le marché obligataire, qui a mal commencé l’année, s’est stabilisé. Et donc, on commence à voir que... ça s’explique en partie par une certaine aversion pour le risque. En toute honnêteté, selon moi, les obligations apaisent les craintes en Europe de l’Est, même si l’or ne suit pas.
Il n’y a donc pas vraiment de maintien entier du risque associé aux valeurs refuges des actifs en devises pour soutenir ça. Et donc, cette réduction de la volatilité sur le marché obligataire est, selon moi, la première étape pour que les marchés financiers soient plus optimistes.
La deuxième chose qu’on va commencer à voir, c’est ce genre de repli épique qui va commencer à s’atténuer un peu. Il faut donc s’attendre à des revirements intrajournaliers où le marché se replie et commence à rebondir, et où il atteint de nouveaux creux. Pour nous, d’un point de vue plus technique, ça indiquerait que le repli du marché tire à sa fin. La situation est plus grave que je ne l’aurais cru, mais je ne m’attendais pas à ce que la situation en Ukraine se transforme en spirale, comme c’est le cas actuellement. C’est donc un peu une inconnue négative.
Mais en l’absence de ça, le NASDAQ maintenant à 10 %, 15 %, je m’attends à ce qu’il y ait une certaine diminution de cette volatilité. On s’attend toutefois à ce que le marché soit chancelant et qu’il présente une forte volatilité, probablement jusqu’en mars, jusqu’à ce qu’il y ait la première hausse. Ensuite, tout le monde va pouvoir se détendre et commencer à traverser le cycle de hausse. On a tendance à voir le pic de volatilité pendant les cycles de hausse à l’approche de la première hausse. Et on commence ensuite à voir les choses se calmer un peu. Selon nous, c’est un peu ce qui va arriver au cours des prochains mois.
Michael, merci beaucoup pour votre temps.
Ça m’a fait plaisir.
[MUSIQUE]
Bonjour, Anthony. Oui, il se passe beaucoup de choses. Tout a commencé lorsque la Fed a adopté une politique nettement plus ferme. Pour la première fois depuis longtemps, la Fed tire de l’arrière. Les hausses précédentes de la Fed avaient pour but de prévenir l’inflation. Cette fois-ci, l’inflation est bien présente. Ce qui a déclenché cette flambée du marché, ce sont les ventes massives de titres technologiques à faible croissance et à revenu élevé. Mais depuis, ça commence à se répercuter sur le reste du marché. Il n’y a donc pas de correction généralisée à cacher trop tôt en ce moment. Ça va passer, mais ce n’est pas rare de voir de tels épisodes au début des cycles de hausse. Ce n’est donc pas quelque chose qui nous étonne vraiment.
Ce repli pourrait-il être plus soutenu, compte tenu de tous les risques présents sur le marché à l’heure actuelle? Qu’en pensez-vous?
Eh bien, si ça découlait uniquement de ce que je viens de mentionner, je ne serais pas trop inquiet. Il est certain que sur le plan géopolitique, le risque est un peu plus grand par rapport à ce qui se passe en Ukraine. On n’a pas l’impression qu’une ou l’autre des deux parties va reculer. Et la Russie, à bien des égards, est un peu trop engagée. C’est difficile pour Poutine de reculer maintenant sans obtenir une victoire quelconque. Et en ce moment, il semble que l’Occident ne soit pas vraiment prêt à lui donner quoi que ce soit.
Et, pour moi, c’est une sorte d’inconnue. Les marchés détestent l’incertitude. Je l’ai déjà dit. Et pour qu’on puisse voir un important cycle plus faible, il faudrait qu’il y ait un conflit, un conflit militaire en Europe de l’Est. Et c’est probablement ce qui me préoccupe le plus en ce moment.
D’accord, et je veux revenir à la Réserve fédérale et à la Banque du Canada. Bien sûr, toute cette activité sur les marchés et cette volatilité se produisent alors que les réunions des grandes banques centrales vont avoir lieu cette semaine. Selon vous, quelles répercussions les réunions des banques centrales vont-elles avoir sur les marchés?
Je pense que le marché est maintenant un peu rattrapé par les banques centrales, et je ne crois pas que ça va reculer par rapport aux déclarations antérieures. Je pense que les banques centrales vont adopter un ton assez ferme cette semaine. La Banque du Canada va sûrement relever ses taux. Il est fort probable que non, simplement en raison des répercussions d’Omicron dans de nombreuses provinces canadiennes. Mais j’ai l’impression que ça va probablement passer et que les marchés vont perdre du terrain.
La Fed va procéder à une hausse en mars. Certains pensent que le marché va enregistrer une hausse de 50 points, mais je pense qu’avec la récente volatilité, ce sera plus probablement une hausse de 25. Et on va voir un cycle haussier d’ici la fin de l’année, jusqu’à ce qu’il y ait un repli important du risque, ce qui n’est pas notre scénario de base, ou un ralentissement de l’inflation, ce qui est probable, selon moi, et qu’on va voir l’inflation commencer à vraiment se calmer. Je ne crois pas qu’on revienne à une inflation de 1 %. Mais le rythme actuel de l’inflation est insoutenable à mon avis, et je pense que ça va ralentir au cours de l’été.
D’accord. Compte tenu de la volatilité des marchés, comment Gestion de Placements se positionne-t-elle par rapport à sa répartition de l’actif?
On a commencé à réduire les titres à bêta élevé de nos portefeuilles en octobre, qu’il s’agisse de titres à petite capitalisation, de titres américains à petite capitalisation, de titres canadiens à petite capitalisation ou de titres de croissance américains. Lorsque ces événements se produisent, ils ont tendance à nous surprendre, surtout dans le contexte des conflits en Europe de l’Est. Mais on a considérablement progressé dans cette direction.
On a encore une position un peu risquée. Je ne crois pas que ce soit trop perturbant. Il y a des corrections qui sont apportées. Et dans bien des cas, c’est une bonne chose. C’est un nettoyage du marché. C’est un nettoyage de l’énergie spéculative accumulée.
On le voit vraiment du côté de la cryptomonnaie. Ça a diminué de manière importante. Et donc, même si l’indice S&P a reculé de 10 % sur 12 mois, ce n’est pas agréable, mais ce n’est pas la fin du monde. Parce que du côté des cryptomonnaies, on a vu des pertes à deux chiffres élevées. Et je pense que ça ne fait que retirer une grande partie de l’énergie spéculative.
Ça va se stabiliser. Mais, à notre avis, le prochain cycle du marché va porter sur les actions de qualité supérieure, des sociétés qui vont traverser ce cycle haussier et qui vont bien se porter, et dont les bénéfices ne seront pas sensiblement touchés. Et donc, je ne crois pas qu’on revoie ce genre de marché très dynamique de sitôt. Je crois qu’il s’agit davantage de qualité, que ce soit de la croissance ou de la valeur.
On ne veut pas acheter des titres de sociétés en déclin du côté de la valeur. Et on ne veut pas non plus acheter des titres de sociétés dont les bénéfices sont nuls du côté de la croissance. On veut acheter des titres de sociétés qui ont des activités réelles, des flux de trésorerie positifs et un bilan solide. Et ce sont ces sociétés qui, selon moi, vont faire bonne figure cette année lorsque cette période de volatilité va prendre fin.
Qu’allez-vous surveiller de près au cours des prochaines semaines?
Eh bien, l’un des premiers éléments qui, selon moi, est favorable, c’est que le marché obligataire, qui a mal commencé l’année, s’est stabilisé. Et donc, on commence à voir que... ça s’explique en partie par une certaine aversion pour le risque. En toute honnêteté, selon moi, les obligations apaisent les craintes en Europe de l’Est, même si l’or ne suit pas.
Il n’y a donc pas vraiment de maintien entier du risque associé aux valeurs refuges des actifs en devises pour soutenir ça. Et donc, cette réduction de la volatilité sur le marché obligataire est, selon moi, la première étape pour que les marchés financiers soient plus optimistes.
La deuxième chose qu’on va commencer à voir, c’est ce genre de repli épique qui va commencer à s’atténuer un peu. Il faut donc s’attendre à des revirements intrajournaliers où le marché se replie et commence à rebondir, et où il atteint de nouveaux creux. Pour nous, d’un point de vue plus technique, ça indiquerait que le repli du marché tire à sa fin. La situation est plus grave que je ne l’aurais cru, mais je ne m’attendais pas à ce que la situation en Ukraine se transforme en spirale, comme c’est le cas actuellement. C’est donc un peu une inconnue négative.
Mais en l’absence de ça, le NASDAQ maintenant à 10 %, 15 %, je m’attends à ce qu’il y ait une certaine diminution de cette volatilité. On s’attend toutefois à ce que le marché soit chancelant et qu’il présente une forte volatilité, probablement jusqu’en mars, jusqu’à ce qu’il y ait la première hausse. Ensuite, tout le monde va pouvoir se détendre et commencer à traverser le cycle de hausse. On a tendance à voir le pic de volatilité pendant les cycles de hausse à l’approche de la première hausse. Et on commence ensuite à voir les choses se calmer un peu. Selon nous, c’est un peu ce qui va arriver au cours des prochains mois.
Michael, merci beaucoup pour votre temps.
Ça m’a fait plaisir.
[MUSIQUE]