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La dernière période d’annonce des bénéfices aux États-Unis est presque terminée, et les résultats indiquent que l’économie pourrait ne pas ralentir autant qu’on le craignait. Damian Fernandes, gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD, discute des bénéfices et de leurs répercussions sur les marchés avec Greg Bonnell.
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Les marchés craignent une récession depuis un bon moment déjà. Mais qu’est-ce que les sociétés américaines nous disent sur l’état de l’économie mondiale? On reçoit Damian Fernandes, gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD. Damian, c’est un plaisir de vous revoir
Merci, Greg. Je suis heureux d’être ici.
On parle depuis longtemps d’une récession, de la peur d’une récession. On est en pleine période d’annonce des bénéfices. Qu’est-ce que les entreprises nous disent sur la situation et ce que nous réserve l’avenir?
Eh bien, elles nous disent que les choses ralentissent. Mais, ce qui est intéressant, c’est que le ralentissement est moins marqué que prévu. Quand on regarde les publications des bénéfices et, d’ailleurs, la période de publication des résultats est presque terminée. Il ne reste plus que les détaillants qui ont un retard d’un mois. Donc, environ 440 sociétés de l’indice S&P ont publié leurs résultats. Cela représente environ 90 % de la capitalisation boursière. Et même si les bénéfices sont négatifs, ils le sont moins que prévu.
Et je peux étayer avec des chiffres. On s’attendait à une croissance des bénéfices négative à un chiffre élevé, environ -9 %. Elle est en fait entre -3 % et -4 %. C’est donc beaucoup mieux.
Et le chiffre d’affaires continue de croître, car l’inflation continue de croître. Cela contribue à soutenir le chiffre d’affaires. Donc, cette période de publication des bénéfices est surprenante, dans le sens où elle est moins grave, ce qui nous amène à vos observations du début, pour quand est cette récession? Quand est-ce que…
On en entend parler depuis un bon moment.
Je pense que les gens doivent penser à une récession classique. La mémoire nous rappelle les expériences les plus traumatisantes. Les récessions les plus traumatisantes que nous venons de connaître… la récession causée par la COVID-19 ou la récession de 2008, ça n’a rien à voir. Il s’agit d’une récession beaucoup plus classique. Pensez à 1991, à 2001, certains secteurs de l’économie ralentiront, mais certains segments de l’économie s’en sortiront et donneront un peu d’élan à la croissance.
Donc, ce que les sociétés nous disent sur ce qu’elles prévoient pour l’avenir… je me rappelle que certaines grandes sociétés technologiques disaient que le nombre de clients diminuait au sein de leurs services infonuagiques et dans d’autres secteurs. Elles semblent s’y préparer. Mais est-ce exagéré ou est-ce à quoi on doit s’attendre?
Eh bien, qu’est-ce qui a dominé le marché depuis le début de l’année? Je suis sûr que vous en avez déjà parlé, n’est-ce pas, les actions FAANG, les actions FAANG sont en mauvaise posture. Mais, fait intéressant, ces actions, ces sociétés de croissance à long terme affichent les meilleurs rendements.
Microsoft a indiqué que ses bénéfices ont augmenté de 7 %, mais elle prévoit jusqu’à 9 % de hausse de revenus en devises, une croissance du BPA à deux chiffres. Facebook a surpris… Meta. Pardon, j’utilise encore l’ancien nom.
Je l’appelle toujours Facebook.
Je sais. Je sais.
Je ne me souviens jamais de Meta.
Encore une fois la mémoire… c’est gravé dans ma tête. Meta indique que ses revenus devraient augmenter d’un chiffre élevé au prochain trimestre. C’est beaucoup mieux que ce que les gens craignaient avec le repli de la publicité. Dans l’ensemble, certaines parties du marché connaissent une bonne croissance ou offrent des bénéfices légèrement supérieurs aux attentes. Et certains segments sont à la traîne.
Qu’est-ce que les marchés attendent vraiment en matière d’orientation? La récession dure depuis des années. La Réserve fédérale américaine est peut-être en pause. Elle n’utilise pas ce mot, mais les gens semblent penser qu’elle a terminé les hausses ou qu’il n’en reste plus qu’une. Quel sera le catalyseur?
Ce qui surprend, c’est pourquoi le marché n’est pas plus bas, OK? C’est au cœur des préoccupations. Nous parlons de bénéfices. Nous en parlons depuis longtemps Les bénéfices réels des entreprises sont négatifs sur 12 mois. Ils sont meilleurs, mais toujours négatifs.
Et les gens pensent, du moins c’est mon point de vue, que la raison pour laquelle le marché se trouve là où il se trouve, c’est ce qui a perturbé vos auditeurs l’an dernier. Il y avait quatre éléments, n’est-ce pas? L’inflation s’accélérait. Les réserves fédérales resserraient fortement les taux pour contrer cette inflation. On avait, et c’est toujours le cas, une guerre qui a enflammé les prix des produits de base et a exacerbé les craintes liées à l’inflation.
Enfin, la deuxième économie en importance au monde avait toujours une politique de zéro-COVID, la Chine. Aujourd’hui et depuis le début de l’année, bon nombre de ces… 3 et 1/2 de ces quatre éléments, malheureusement, il y a toujours un conflit géopolitique. Mais le prix des produits de base, WTI, potasse, fer, est inférieur d’une année à l’autre.
La croissance de la deuxième économie en importance s’accélère à mesure qu’elle se remet de sa pandémie de COVID. Et l’inflation est en baisse. Elle est en baisse. Elle n’atteint peut-être pas la cible de 2 % de la Fed, mais elle est en baisse. Et ça retire la Fed du jeu en quelque sorte, votre commentaire initial. Donc, il y a des choses importantes dont il faut s’inquiéter. Tout n’est pas rose. Nous avons des inquiétudes. Mais les principaux agitateurs du marché de l’an dernier semblent s’essouffler.
On dit que les marchés sont des instruments tournés vers l’avenir. Ils voient peut-être plus loin qu’une légère récession, qu’un atterrissage en douceur, ce que les gens pensent, et ils se projettent sur la suite?
Oui, je pense que c’est la question cruciale. À l’heure actuelle, on ne voit pas l’avenir tout rose. Parce que nous ne sommes pas certains de l’ampleur de ce repli. Je parle du repli de l’économie.
Nous pourrions tomber en récession. Nous pourrions connaître un atterrissage en douceur. Je pense que le marché envisage un scénario d’atterrissage en douceur, de faible récession avec une récupération des bénéfices de l’an dernier d’ici un an. Avec le resserrement du crédit aux États-Unis ou si quelque chose d’inattendu se produit, si on assiste à un repli beaucoup plus important, le marché cesserait de fonctionner et il y aurait lieu de s’inquiéter. Donc, on surveille ça, je surveille aussi, ça me pose problème, les négociations sur le plafond de la dette qui sont en préparation.
Tous ces facteurs peuvent faire l’objet d’un ralentissement régulier, un repli, une légère récession. Et ça pourrait évoluer vers quelque chose de beaucoup plus profond. Là, le marché s’effondrerait de nouveau.
On surveille la Fed, évidemment, la banque centrale, depuis un an, pour une très bonne raison, comme vous l’avez dit, c’est cette campagne très agressive de hausse des taux. Certains segments du marché et probablement les titres à revenu fixe, le marché obligataire, pensent qu’elle va rapidement passer d’une politique très agressive de resserrement à une politique de réduction soudaine des taux. Comment cela cadre-t-il avec la réalité, selon vous?
Écoutez, j’essaie de penser aux précédents historiques. Historiquement, et je ne suis pas un expert des titres à revenu fixe, mais, la Fed resserre normalement jusqu’à ce que ça casse.
Et devinez quoi? Elle a cassé trois banques régionales et une banque d’investissement mondiale. Dans le passé, après une campagne de resserrement qui a entraîné une crise financière, la Fed a fait une pause. Et je pense que ça s’applique probablement à la situation actuelle.
On verra si on a des baisses de taux de la Fed cette année. Si on continue d’avoir des données économiques comme les bénéfices, qui ne sont pas aussi mauvais que prévu, ces réductions pourraient ne pas avoir lieu. Ou peut-être pas, si la situation économique continue de ralentir. Mais, de façon générale, pour ce qui est de la première partie de votre commentaire, le fait que la Fed fasse une pause avec des réductions potentielles, je pense que c’est très probable. [MUSIQUE]
Les marchés craignent une récession depuis un bon moment déjà. Mais qu’est-ce que les sociétés américaines nous disent sur l’état de l’économie mondiale? On reçoit Damian Fernandes, gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD. Damian, c’est un plaisir de vous revoir
Merci, Greg. Je suis heureux d’être ici.
On parle depuis longtemps d’une récession, de la peur d’une récession. On est en pleine période d’annonce des bénéfices. Qu’est-ce que les entreprises nous disent sur la situation et ce que nous réserve l’avenir?
Eh bien, elles nous disent que les choses ralentissent. Mais, ce qui est intéressant, c’est que le ralentissement est moins marqué que prévu. Quand on regarde les publications des bénéfices et, d’ailleurs, la période de publication des résultats est presque terminée. Il ne reste plus que les détaillants qui ont un retard d’un mois. Donc, environ 440 sociétés de l’indice S&P ont publié leurs résultats. Cela représente environ 90 % de la capitalisation boursière. Et même si les bénéfices sont négatifs, ils le sont moins que prévu.
Et je peux étayer avec des chiffres. On s’attendait à une croissance des bénéfices négative à un chiffre élevé, environ -9 %. Elle est en fait entre -3 % et -4 %. C’est donc beaucoup mieux.
Et le chiffre d’affaires continue de croître, car l’inflation continue de croître. Cela contribue à soutenir le chiffre d’affaires. Donc, cette période de publication des bénéfices est surprenante, dans le sens où elle est moins grave, ce qui nous amène à vos observations du début, pour quand est cette récession? Quand est-ce que…
On en entend parler depuis un bon moment.
Je pense que les gens doivent penser à une récession classique. La mémoire nous rappelle les expériences les plus traumatisantes. Les récessions les plus traumatisantes que nous venons de connaître… la récession causée par la COVID-19 ou la récession de 2008, ça n’a rien à voir. Il s’agit d’une récession beaucoup plus classique. Pensez à 1991, à 2001, certains secteurs de l’économie ralentiront, mais certains segments de l’économie s’en sortiront et donneront un peu d’élan à la croissance.
Donc, ce que les sociétés nous disent sur ce qu’elles prévoient pour l’avenir… je me rappelle que certaines grandes sociétés technologiques disaient que le nombre de clients diminuait au sein de leurs services infonuagiques et dans d’autres secteurs. Elles semblent s’y préparer. Mais est-ce exagéré ou est-ce à quoi on doit s’attendre?
Eh bien, qu’est-ce qui a dominé le marché depuis le début de l’année? Je suis sûr que vous en avez déjà parlé, n’est-ce pas, les actions FAANG, les actions FAANG sont en mauvaise posture. Mais, fait intéressant, ces actions, ces sociétés de croissance à long terme affichent les meilleurs rendements.
Microsoft a indiqué que ses bénéfices ont augmenté de 7 %, mais elle prévoit jusqu’à 9 % de hausse de revenus en devises, une croissance du BPA à deux chiffres. Facebook a surpris… Meta. Pardon, j’utilise encore l’ancien nom.
Je l’appelle toujours Facebook.
Je sais. Je sais.
Je ne me souviens jamais de Meta.
Encore une fois la mémoire… c’est gravé dans ma tête. Meta indique que ses revenus devraient augmenter d’un chiffre élevé au prochain trimestre. C’est beaucoup mieux que ce que les gens craignaient avec le repli de la publicité. Dans l’ensemble, certaines parties du marché connaissent une bonne croissance ou offrent des bénéfices légèrement supérieurs aux attentes. Et certains segments sont à la traîne.
Qu’est-ce que les marchés attendent vraiment en matière d’orientation? La récession dure depuis des années. La Réserve fédérale américaine est peut-être en pause. Elle n’utilise pas ce mot, mais les gens semblent penser qu’elle a terminé les hausses ou qu’il n’en reste plus qu’une. Quel sera le catalyseur?
Ce qui surprend, c’est pourquoi le marché n’est pas plus bas, OK? C’est au cœur des préoccupations. Nous parlons de bénéfices. Nous en parlons depuis longtemps Les bénéfices réels des entreprises sont négatifs sur 12 mois. Ils sont meilleurs, mais toujours négatifs.
Et les gens pensent, du moins c’est mon point de vue, que la raison pour laquelle le marché se trouve là où il se trouve, c’est ce qui a perturbé vos auditeurs l’an dernier. Il y avait quatre éléments, n’est-ce pas? L’inflation s’accélérait. Les réserves fédérales resserraient fortement les taux pour contrer cette inflation. On avait, et c’est toujours le cas, une guerre qui a enflammé les prix des produits de base et a exacerbé les craintes liées à l’inflation.
Enfin, la deuxième économie en importance au monde avait toujours une politique de zéro-COVID, la Chine. Aujourd’hui et depuis le début de l’année, bon nombre de ces… 3 et 1/2 de ces quatre éléments, malheureusement, il y a toujours un conflit géopolitique. Mais le prix des produits de base, WTI, potasse, fer, est inférieur d’une année à l’autre.
La croissance de la deuxième économie en importance s’accélère à mesure qu’elle se remet de sa pandémie de COVID. Et l’inflation est en baisse. Elle est en baisse. Elle n’atteint peut-être pas la cible de 2 % de la Fed, mais elle est en baisse. Et ça retire la Fed du jeu en quelque sorte, votre commentaire initial. Donc, il y a des choses importantes dont il faut s’inquiéter. Tout n’est pas rose. Nous avons des inquiétudes. Mais les principaux agitateurs du marché de l’an dernier semblent s’essouffler.
On dit que les marchés sont des instruments tournés vers l’avenir. Ils voient peut-être plus loin qu’une légère récession, qu’un atterrissage en douceur, ce que les gens pensent, et ils se projettent sur la suite?
Oui, je pense que c’est la question cruciale. À l’heure actuelle, on ne voit pas l’avenir tout rose. Parce que nous ne sommes pas certains de l’ampleur de ce repli. Je parle du repli de l’économie.
Nous pourrions tomber en récession. Nous pourrions connaître un atterrissage en douceur. Je pense que le marché envisage un scénario d’atterrissage en douceur, de faible récession avec une récupération des bénéfices de l’an dernier d’ici un an. Avec le resserrement du crédit aux États-Unis ou si quelque chose d’inattendu se produit, si on assiste à un repli beaucoup plus important, le marché cesserait de fonctionner et il y aurait lieu de s’inquiéter. Donc, on surveille ça, je surveille aussi, ça me pose problème, les négociations sur le plafond de la dette qui sont en préparation.
Tous ces facteurs peuvent faire l’objet d’un ralentissement régulier, un repli, une légère récession. Et ça pourrait évoluer vers quelque chose de beaucoup plus profond. Là, le marché s’effondrerait de nouveau.
On surveille la Fed, évidemment, la banque centrale, depuis un an, pour une très bonne raison, comme vous l’avez dit, c’est cette campagne très agressive de hausse des taux. Certains segments du marché et probablement les titres à revenu fixe, le marché obligataire, pensent qu’elle va rapidement passer d’une politique très agressive de resserrement à une politique de réduction soudaine des taux. Comment cela cadre-t-il avec la réalité, selon vous?
Écoutez, j’essaie de penser aux précédents historiques. Historiquement, et je ne suis pas un expert des titres à revenu fixe, mais, la Fed resserre normalement jusqu’à ce que ça casse.
Et devinez quoi? Elle a cassé trois banques régionales et une banque d’investissement mondiale. Dans le passé, après une campagne de resserrement qui a entraîné une crise financière, la Fed a fait une pause. Et je pense que ça s’applique probablement à la situation actuelle.
On verra si on a des baisses de taux de la Fed cette année. Si on continue d’avoir des données économiques comme les bénéfices, qui ne sont pas aussi mauvais que prévu, ces réductions pourraient ne pas avoir lieu. Ou peut-être pas, si la situation économique continue de ralentir. Mais, de façon générale, pour ce qui est de la première partie de votre commentaire, le fait que la Fed fasse une pause avec des réductions potentielles, je pense que c’est très probable. [MUSIQUE]