
Le prix de l’or a bondi depuis l’effondrement de la Silicon Valley Bank, les investisseurs ayant profité de l’attrait du métal comme valeur refuge. Greg Bonnell discute avec Bart Melek, chef, Stratégie relative aux produits de base à Valeurs Mobilières TD, des perspectives du marché des métaux précieux.
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Les récents bouleversements dans le secteur bancaire aux États-Unis ont fait grimper le
prix de l’or au-dessus de 1 900 $ l’once. Bien sûr, les investisseurs recherchent des
valeurs refuges. Mais cette vigueur durera-t-elle tout au long de l’année?
Bart Melek, chef, Stratégie relative aux produits de base, Valeurs Mobilières TD, se
joint maintenant à nous pour nous en dire davantage.
Ravi de vous revoir, Bart.
Beaucoup de choses ont changé au cours des derniers jours,
notamment du côté de l’or.
Que voyez-vous de ce côté?
Bonjour!
C’est un plaisir d’être ici.
Eh bien, tout ça est très intéressant, c’est le moins qu’on puisse dire.
En fait, l’or s’est fortement redressé en deux jours.
C’était vendredi et lundi.
Mais aujourd’hui, ça a un peu reculé.
J’ai publié hier une note indiquant essentiellement que la férocité de
cette remontée va probablement ralentir.
Et je pense qu’il va y avoir d’autres revirements.
Je ne pense pas qu’on soit en déroute.
Je ne crois pas qu’on atteigne les niveaux d’avant cet événement bancaire ni les données
sur l’emploi aux États-Unis. Mais je crois que la tendance devrait être un peu plus
faible. Et c’est essentiellement pour cette
raison que l’inflation demeure un problème, comme on l’a vu aujourd’hui.
Toutefois, les choses semblent un peu mieux, mais à plusieurs reprises,
les taux ont grimpé au-delà de la cible d’inflation de 2 % de la Fed.
C’est donc très improbable que la banque centrale américaine fasse volte-face
immédiatement. Elle pourrait très bien hausser les taux beaucoup moins qu’on le
pensait, et peut-être même qu’il n’y aura pas de hausse mercredi prochain.
Toutefois, compte tenu des données sur l’inflation, je ne crois pas qu’il y aura un
revirement ni une baisse de sitôt. En fait, l’or a commencé à faire mieux après les
données sur l’emploi, qui étaient contrastées. Les chiffres sur l’emploi ont
été supérieurs aux attentes, à 311 000. Toutefois, la croissance des salaires a été
un peu plus faible que prévu. Et c’est ça qui a déclenché la remontée de l’or.
Et puis il y a eu le problème de la Silicon Valley Bank, qui a beaucoup augmenté le
risque et a incité les gens à se tourner vers la sécurité.
Donc, ce qu’on a vu, c’est que les taux ont baissé dans l’ensemble.
Ça signifie essentiellement qu’en raison de la forte baisse des taux sur l’ensemble de la
courbe des taux des titres du Trésor, on a observé une baisse importante des taux réels.
Et ça, ça aide l’or.
Les attentes à l’égard des fonds de la Fed ont également considérablement diminué.
Je pense que c’était peut-être en partie une réaction impulsive, mais c’est ce qui a
stimulé le marché. L’autre facteur a été le recul du dollar américain en raison des taux.
Et, encore une fois, ça a aidé l’or.
Aujourd’hui, c’est un peu différent.
Les choses semblent un peu plus stables.
Les autorités américaines ont réagi très rapidement et ont essentiellement
souscrit les titres des déposants qui dépassaient les niveaux assurables.
L’aversion pour le risque s’est donc inversée, comme vous venez de le mentionner.
Je trouve ça fascinant dans le contexte de tous ces événements
captivants des derniers jours.
Quand j’ai vu l’or prendre son envol, je me suis dit : « OK, c’est au moins
la partie du monde que je comprends. »
Au cours des dernières années, parfois, l’or ne réagissait pas au risque
comme je le croyais.
Mais il semblait faire partie de la catégorie des valeurs refuges classiques.
Oui, c’était le cas.
Et je pense que la principale différence entre ce qui s’est passé maintenant et les
périodes précédentes où on a connu une crise, c’est qu’on a pratiquement décidé
immédiatement que le Trésor et la Réserve fédérale américaine viendraient à la
rescousse. Et je ne veux pas dire donner de l’argent à droite, à gauche et au centre,
mais empêcher que le risque systémique devienne incontrôlable.
Et cela signifie généralement une baisse des taux d’intérêt et peut-être un
accroissement des liquidités. Et l’or réagit positivement à ça.
Les fois précédentes, comme en 2008, et je m’en rappelle encore, et immédiatement
suivant les effondrements causés par la COVID, l’or ne faisait pas très bonne figure.
Et c’est parce que la réaction des autorités
n’a pas été aussi rapide, et qu’on était très préoccupés
par les liquidités et par la solvabilité de l’ensemble du système financier.
Et on vendait l’or pour couvrir les marges et obtenir des liquidités.
On n’avait pas vraiment vu ça cette fois-là.
En fait, on a vu des positions vendeur avant les données sur l’emploi.
Et je dirais que personne ne s’attendait à l’effondrement d’une grande banque.
Et ces positions vendeur ont été abandonnées et les gens se sont repliés sur des positions
acheteur par la suite. Mais je pense que maintenant, les choses sont un peu plus
stables. Et on pense qu’il y a un léger revirement.
Mais nous sommes très optimistes à long terme.
Parlons du long terme, alors, parce qu’en fin de compte,
il semble qu’une grande incertitude macroéconomique persiste.
C’est la Fed.
Les calculs ont peut-être un peu changé en ce qui concerne le marché.
Mais c’est ce que la Fed fait maintenant et qui l’oblige à envisager l’effondrement
d’une banque, avec sa formule.
Mais est-ce vraiment la voie que la Fed va emprunter pour le reste de l’année,
lorsqu’il est question d’or, ou peut-être d’autres produits de base?
Je pense que c’est très important.
En fin de compte, la Fed augmente probablement encore les taux,
mais probablement plus lentement que les cours du marché auparavant.
Personne ne sait avec certitude comment tout ça va se dérouler,
mais je pense qu’il y a un consensus selon lequel la prochaine décision
ne sera pas une hausse de 50 points de base.
Beaucoup pensent à 0 ou 25.
Et je pense que le contingent est divisé, que ce soit 25 ou 0.
Plus personne ne parle vraiment d’une hausse de 50 points.
On mise aussi sur un virage plus rapide vers une politique conciliante.
Eh bien, cela signifie probablement que, si ça se produit, les taux à court terme,
en particulier, vont commencer à baisser... on a déjà vu les taux à long terme faire ça,
il y a des inversions...
avant l’inflation.
Il est donc probable que la Réserve fédérale américaine s’attende à un
resserrement des marchés du crédit en ce moment, à l’exception des secteurs qu’elle
contrôle, et pourrait très bien décider que les taux n’ont pas à remonter aussi haut
qu’auparavant et qu’ils n’ont pas à rester là aussi longtemps.
Et c’est un bon contexte pour l’or, principalement
parce qu’on peut imaginer un monde où l’inflation
pourrait rester supérieure à 2 % pendant une période prolongée,
faisant en sorte que le coût d’opportunité de détenir de l’or est très faible et que
c’est une protection contre l’inflation.
Après tout, l’or est un actif réel qui nécessite de la main-d’œuvre, de l’énergie,
des apports en capital et toutes sortes de choses pour produire une seule once.
Et si les investisseurs et d’autres l’achètent, le coût marginal finit, à long
terme, par être déterminé par la production.
Et si ce coût augmente et que l’or garde le rythme, on peut imaginer que l’or se
maintient et qu’il pourrait même être stimulé davantage par les investisseurs qui cherchent
à se protéger contre une possible inflation.
[MUSIQUE]
Les récents bouleversements dans le secteur bancaire aux États-Unis ont fait grimper le
prix de l’or au-dessus de 1 900 $ l’once. Bien sûr, les investisseurs recherchent des
valeurs refuges. Mais cette vigueur durera-t-elle tout au long de l’année?
Bart Melek, chef, Stratégie relative aux produits de base, Valeurs Mobilières TD, se
joint maintenant à nous pour nous en dire davantage.
Ravi de vous revoir, Bart.
Beaucoup de choses ont changé au cours des derniers jours,
notamment du côté de l’or.
Que voyez-vous de ce côté?
Bonjour!
C’est un plaisir d’être ici.
Eh bien, tout ça est très intéressant, c’est le moins qu’on puisse dire.
En fait, l’or s’est fortement redressé en deux jours.
C’était vendredi et lundi.
Mais aujourd’hui, ça a un peu reculé.
J’ai publié hier une note indiquant essentiellement que la férocité de
cette remontée va probablement ralentir.
Et je pense qu’il va y avoir d’autres revirements.
Je ne pense pas qu’on soit en déroute.
Je ne crois pas qu’on atteigne les niveaux d’avant cet événement bancaire ni les données
sur l’emploi aux États-Unis. Mais je crois que la tendance devrait être un peu plus
faible. Et c’est essentiellement pour cette
raison que l’inflation demeure un problème, comme on l’a vu aujourd’hui.
Toutefois, les choses semblent un peu mieux, mais à plusieurs reprises,
les taux ont grimpé au-delà de la cible d’inflation de 2 % de la Fed.
C’est donc très improbable que la banque centrale américaine fasse volte-face
immédiatement. Elle pourrait très bien hausser les taux beaucoup moins qu’on le
pensait, et peut-être même qu’il n’y aura pas de hausse mercredi prochain.
Toutefois, compte tenu des données sur l’inflation, je ne crois pas qu’il y aura un
revirement ni une baisse de sitôt. En fait, l’or a commencé à faire mieux après les
données sur l’emploi, qui étaient contrastées. Les chiffres sur l’emploi ont
été supérieurs aux attentes, à 311 000. Toutefois, la croissance des salaires a été
un peu plus faible que prévu. Et c’est ça qui a déclenché la remontée de l’or.
Et puis il y a eu le problème de la Silicon Valley Bank, qui a beaucoup augmenté le
risque et a incité les gens à se tourner vers la sécurité.
Donc, ce qu’on a vu, c’est que les taux ont baissé dans l’ensemble.
Ça signifie essentiellement qu’en raison de la forte baisse des taux sur l’ensemble de la
courbe des taux des titres du Trésor, on a observé une baisse importante des taux réels.
Et ça, ça aide l’or.
Les attentes à l’égard des fonds de la Fed ont également considérablement diminué.
Je pense que c’était peut-être en partie une réaction impulsive, mais c’est ce qui a
stimulé le marché. L’autre facteur a été le recul du dollar américain en raison des taux.
Et, encore une fois, ça a aidé l’or.
Aujourd’hui, c’est un peu différent.
Les choses semblent un peu plus stables.
Les autorités américaines ont réagi très rapidement et ont essentiellement
souscrit les titres des déposants qui dépassaient les niveaux assurables.
L’aversion pour le risque s’est donc inversée, comme vous venez de le mentionner.
Je trouve ça fascinant dans le contexte de tous ces événements
captivants des derniers jours.
Quand j’ai vu l’or prendre son envol, je me suis dit : « OK, c’est au moins
la partie du monde que je comprends. »
Au cours des dernières années, parfois, l’or ne réagissait pas au risque
comme je le croyais.
Mais il semblait faire partie de la catégorie des valeurs refuges classiques.
Oui, c’était le cas.
Et je pense que la principale différence entre ce qui s’est passé maintenant et les
périodes précédentes où on a connu une crise, c’est qu’on a pratiquement décidé
immédiatement que le Trésor et la Réserve fédérale américaine viendraient à la
rescousse. Et je ne veux pas dire donner de l’argent à droite, à gauche et au centre,
mais empêcher que le risque systémique devienne incontrôlable.
Et cela signifie généralement une baisse des taux d’intérêt et peut-être un
accroissement des liquidités. Et l’or réagit positivement à ça.
Les fois précédentes, comme en 2008, et je m’en rappelle encore, et immédiatement
suivant les effondrements causés par la COVID, l’or ne faisait pas très bonne figure.
Et c’est parce que la réaction des autorités
n’a pas été aussi rapide, et qu’on était très préoccupés
par les liquidités et par la solvabilité de l’ensemble du système financier.
Et on vendait l’or pour couvrir les marges et obtenir des liquidités.
On n’avait pas vraiment vu ça cette fois-là.
En fait, on a vu des positions vendeur avant les données sur l’emploi.
Et je dirais que personne ne s’attendait à l’effondrement d’une grande banque.
Et ces positions vendeur ont été abandonnées et les gens se sont repliés sur des positions
acheteur par la suite. Mais je pense que maintenant, les choses sont un peu plus
stables. Et on pense qu’il y a un léger revirement.
Mais nous sommes très optimistes à long terme.
Parlons du long terme, alors, parce qu’en fin de compte,
il semble qu’une grande incertitude macroéconomique persiste.
C’est la Fed.
Les calculs ont peut-être un peu changé en ce qui concerne le marché.
Mais c’est ce que la Fed fait maintenant et qui l’oblige à envisager l’effondrement
d’une banque, avec sa formule.
Mais est-ce vraiment la voie que la Fed va emprunter pour le reste de l’année,
lorsqu’il est question d’or, ou peut-être d’autres produits de base?
Je pense que c’est très important.
En fin de compte, la Fed augmente probablement encore les taux,
mais probablement plus lentement que les cours du marché auparavant.
Personne ne sait avec certitude comment tout ça va se dérouler,
mais je pense qu’il y a un consensus selon lequel la prochaine décision
ne sera pas une hausse de 50 points de base.
Beaucoup pensent à 0 ou 25.
Et je pense que le contingent est divisé, que ce soit 25 ou 0.
Plus personne ne parle vraiment d’une hausse de 50 points.
On mise aussi sur un virage plus rapide vers une politique conciliante.
Eh bien, cela signifie probablement que, si ça se produit, les taux à court terme,
en particulier, vont commencer à baisser... on a déjà vu les taux à long terme faire ça,
il y a des inversions...
avant l’inflation.
Il est donc probable que la Réserve fédérale américaine s’attende à un
resserrement des marchés du crédit en ce moment, à l’exception des secteurs qu’elle
contrôle, et pourrait très bien décider que les taux n’ont pas à remonter aussi haut
qu’auparavant et qu’ils n’ont pas à rester là aussi longtemps.
Et c’est un bon contexte pour l’or, principalement
parce qu’on peut imaginer un monde où l’inflation
pourrait rester supérieure à 2 % pendant une période prolongée,
faisant en sorte que le coût d’opportunité de détenir de l’or est très faible et que
c’est une protection contre l’inflation.
Après tout, l’or est un actif réel qui nécessite de la main-d’œuvre, de l’énergie,
des apports en capital et toutes sortes de choses pour produire une seule once.
Et si les investisseurs et d’autres l’achètent, le coût marginal finit, à long
terme, par être déterminé par la production.
Et si ce coût augmente et que l’or garde le rythme, on peut imaginer que l’or se
maintient et qu’il pourrait même être stimulé davantage par les investisseurs qui cherchent
à se protéger contre une possible inflation.
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