Les décès liés à la COVID-19 diminuent partout dans le monde, en grande partie en raison de la disponibilité des vaccins. Tarik Aeta, analyste de soins de santé à Gestion de Placements TD, discute des derniers développements en matière de vaccins et de leur incidence sur l’ensemble du secteur de la santé.
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En début de semaine, l’Ontario a annoncé que les personnes adultes pouvaient commencer à prendre rendez-vous pour le dernier rappel contre la COVID-19. Les rappels ciblent spécifiquement les variantes Omicron et BA-1. Et même si, dans le monde entier, les gouvernements mettent fin à l’obligation de port du masque et aux autres mesures de prévention, mon invité est d’avis que nous n’en avons pas tout à fait terminé avec la COVID-19. Pour faire le point sur la situation et sur les vaccins, voici Tarik Aeta. Il est analyste du secteur des soins de santé, Gestion de Placements TD C’est un plaisir de vous accueillir.
Oui, merci, Kim.
Commençons par la situation avec la COVID-19, parce que j’aimerais beaucoup pouvoir dire que c’est terminé. Mais ce n’est pas le cas…
Alors oui, le fait qu’on soit ici en personne montre à quel point les choses se sont améliorées au cours de l’année passée. Si on revient à la vague Omicron en janvier, les hospitalisations ont diminué de 85 % depuis, et ce, malgré la réouverture des économies et l’annulation des mesures sanitaires. Mais à l’automne, il y aura une augmentation des cas et des hospitalisations, et…
KIM : Il y aura plus de regroupements de personnes, c’est ça?
Oui, ça dépend de plusieurs facteurs. Tout d’abord, les enfants retournent à l’école, on passe plus de temps à l’intérieur quand les températures baissent et c’est ce qui favorise la transmission. Il y a un facteur saisonnier.
Deuxièmement, il s’est écoulé près d’un an depuis la vague Omicron et la troisième dose qu’ont reçue beaucoup de Canadiens, donc cette immunité est en train de diminuer. Troisièmement, à l’approche de l’automne, on entre dans la saison de la grippe. L’Australie vient de connaître sa pire saison de grippe en cinq ans et on va probablement vivre quelque chose de similaire dans l’hémisphère nord. Les cas et les hospitalisations devraient augmenter tout au long de l’automne et de l’hiver, mais on sera mieux préparé que l’an dernier ou l’annéeprécédente.
Oui, tout le monde est boosté. Au cours des dernières semaines, comme je l’ai mentionné, des vaccins mis à jour contre la COVID-19 ont été approuvés. En quoi ces doses de rappel diffèrent-elles des vaccins initiaux, et à quoi doit-on réfléchir ou à quoi doit-on s’attendre avec l’arrivée de l’automne?
Oui, jusqu’à il y a quelques semaines, tous les vaccins disponibles, que ce soit Pfizer, Moderna ou autres, ciblaient tous le virus initial de la COVID-19. Cela dit, avec les données d’Israël du début de l’année, on a constaté qu’en six semaines, l’immunité diminue avec Omicron. Alors oui, ces derniers rappels, comme vous l’avez mentionné, ciblent… ce sont des vaccins bivalents, ils ciblent aussi Omicron que le virus initial. Le vaccin est conçu pour créer une réponse immunitaire plus forte, car il comprend les deux.
Le premier a été approuvé le 1er septembre par Santé Canada, le vaccin BA-1 de Moderna. Il est lancé en ce moment même, mais surtout, on a des vaccins BA-4 et BA-5 en attente d’approbation de Moderna et de Pfizer. Et à l’approche de l’automne, ce sera probablement la norme d’excellence en matière de vaccin, ils ciblent la dernière version d’Omicron.
Permettez-moi de laisser de côté la santé pour poser la prochaine question, qui porte sur les actions. Que représentent ces vaccins pour leurs fabricants? Et je vais ajouter quelque chose, parce que je vous connais et on en discutait plus tôt. Est-ce qu’ils sont vraiment importants ou est-ce plutôt la technologie du vaccin qui importe et ce à quoi cela mènera plus tard?
Oui, alors même si ces rappels sont importants pour la société, du point de vue des actions, ils ne sont pas si importants pour Pfizer et Moderna étant donné que les investisseurs anticipaient ces rappels depuis de nombreux mois. Ils en parlent depuis des mois. Ce qui est plus important, c’est à l’avenir, comment on va tirer parti de cette technologie d’ARNm dans d’autres cas.
Par exemple, avec la grippe, car Pfizer et Moderna veulent cibler le marché de la grippe. Cet automne, Moderna a lancé un essai individuel de 23 000 personnes et, Pfizer, un essai clinique individuel de phase 3 de 25 000 personnes pour la grippe. Donc, d’ici le printemps prochain, on saura si l’ARNm peut aussi être utilisé pour la grippe et l’objectif ultime pour ces sociétés est d’essayer de combiner la grippe, la COVID-19 et le vaccin VRS, de l’inoculer à une personne, de cibler de nombreux virus en même temps et d’accroître l’adhérence de cette façon.
Mais à plus long terme, Moderna veut cibler de nombreuses autres maladies, comme le zona, le VIH et la fibrose kystique. Le plus important, selon moi, c’est le cancer. Moderna travaille sur un vaccin personnalisé contre le cancer. On obtiendra les résultats de la phase 2 cet automne et…
Puis-je vous demander ce que signifie un vaccin personnalisé?
Oui, alors l’idée est qu’ils prennent un échantillon de la tumeur d’une personne. Ils la séquencent et essaient de déterminer quels marqueurs protéiques uniques se trouvent sur cette surface de la cellule cancéreuse. De la même façon qu’on a trouvé les propriétés uniques des protéines de spicule avec la COVID-19, on veut voir ce qui est unique dans le cancer d’une personne et le programmer ensuite dans un vaccin à ARNm. On peut donc cibler jusqu’à 20 marqueurs uniques et
déterminer quelles sont les 20 caractéristiques du cancer d’une personne. On l’intègre dans un vaccin, qui est fourni directement et individuellement à la personne. Le programme d’essais cliniques représente, bien sûr, beaucoup de risques. Il comporte beaucoup plus de risques qu’un vaccin contre la COVID-19 ou la grippe. Mais si ça fonctionne, ça sera un outil très important pour combattre le cancer.
C’est vraiment très intéressant de vous entendre décrire cet avenir potentiel et je pense que c’est quelque chose que les gens parfois ne comprennent pas.
Je devrais aussi mentionner que le lancement du FNB, l’indice des chefs de file des soins de santé mondiaux TD ou TDOC, a eu lieu il y a un an.
Donnez-moi une idée de ce que vous pensez de l’ensemble du secteur, parce que les coûts des soins de santé sont en hausse lorsqu’on examine les données sur l’inflation.
Que constatez-vous dans ce secteur?
Oui, le secteur s’est bien comporté au cours de la dernière année, compte tenu de l’incertitude macroéconomique, de l’inflation et des taux d’intérêt. Mais ce qui stimule la croissance structurelle des soins de santé, c’est ce que j’ai indiqué à plusieurs reprises, ce sont les données démographiques et l’innovation. Cela continue de stimuler le secteur pour la suite. Et pour ce qui est du FNB indiciel de chefs de file mondiaux des soins de santé TD, on a conçu le FNB pour pouvoir obtenir ces avantages grâce à une vaste exposition aux produits pharmaceutiques, à la biotechnologie, aux appareils médicaux et aux outils des sciences de la vie avec une méthodologie indicielle unique qui tente de réduire une partie du poids des sociétés pharmaceutiques à méga-capitalisation qui connaissent une croissance plus lente et redistribuer une partie de ces pondérations aux autres sociétés du portefeuille. Donc oui, je suis toujours très optimiste à long terme à l’égard du secteur de la santé, et je pense que c’est une solution unique pour essayer de profiter de cette croissance.
Eh bien, on aimerait que vous reveniez et que vous nous parliez un peu plus de ces aspects les plus intéressants du secteur de la santé, car malheureusement c’est terminé pour aujourd’hui. Merci beaucoup, Tarik.
[MUSIQUE]
Oui, merci, Kim.
Commençons par la situation avec la COVID-19, parce que j’aimerais beaucoup pouvoir dire que c’est terminé. Mais ce n’est pas le cas…
Alors oui, le fait qu’on soit ici en personne montre à quel point les choses se sont améliorées au cours de l’année passée. Si on revient à la vague Omicron en janvier, les hospitalisations ont diminué de 85 % depuis, et ce, malgré la réouverture des économies et l’annulation des mesures sanitaires. Mais à l’automne, il y aura une augmentation des cas et des hospitalisations, et…
KIM : Il y aura plus de regroupements de personnes, c’est ça?
Oui, ça dépend de plusieurs facteurs. Tout d’abord, les enfants retournent à l’école, on passe plus de temps à l’intérieur quand les températures baissent et c’est ce qui favorise la transmission. Il y a un facteur saisonnier.
Deuxièmement, il s’est écoulé près d’un an depuis la vague Omicron et la troisième dose qu’ont reçue beaucoup de Canadiens, donc cette immunité est en train de diminuer. Troisièmement, à l’approche de l’automne, on entre dans la saison de la grippe. L’Australie vient de connaître sa pire saison de grippe en cinq ans et on va probablement vivre quelque chose de similaire dans l’hémisphère nord. Les cas et les hospitalisations devraient augmenter tout au long de l’automne et de l’hiver, mais on sera mieux préparé que l’an dernier ou l’annéeprécédente.
Oui, tout le monde est boosté. Au cours des dernières semaines, comme je l’ai mentionné, des vaccins mis à jour contre la COVID-19 ont été approuvés. En quoi ces doses de rappel diffèrent-elles des vaccins initiaux, et à quoi doit-on réfléchir ou à quoi doit-on s’attendre avec l’arrivée de l’automne?
Oui, jusqu’à il y a quelques semaines, tous les vaccins disponibles, que ce soit Pfizer, Moderna ou autres, ciblaient tous le virus initial de la COVID-19. Cela dit, avec les données d’Israël du début de l’année, on a constaté qu’en six semaines, l’immunité diminue avec Omicron. Alors oui, ces derniers rappels, comme vous l’avez mentionné, ciblent… ce sont des vaccins bivalents, ils ciblent aussi Omicron que le virus initial. Le vaccin est conçu pour créer une réponse immunitaire plus forte, car il comprend les deux.
Le premier a été approuvé le 1er septembre par Santé Canada, le vaccin BA-1 de Moderna. Il est lancé en ce moment même, mais surtout, on a des vaccins BA-4 et BA-5 en attente d’approbation de Moderna et de Pfizer. Et à l’approche de l’automne, ce sera probablement la norme d’excellence en matière de vaccin, ils ciblent la dernière version d’Omicron.
Permettez-moi de laisser de côté la santé pour poser la prochaine question, qui porte sur les actions. Que représentent ces vaccins pour leurs fabricants? Et je vais ajouter quelque chose, parce que je vous connais et on en discutait plus tôt. Est-ce qu’ils sont vraiment importants ou est-ce plutôt la technologie du vaccin qui importe et ce à quoi cela mènera plus tard?
Oui, alors même si ces rappels sont importants pour la société, du point de vue des actions, ils ne sont pas si importants pour Pfizer et Moderna étant donné que les investisseurs anticipaient ces rappels depuis de nombreux mois. Ils en parlent depuis des mois. Ce qui est plus important, c’est à l’avenir, comment on va tirer parti de cette technologie d’ARNm dans d’autres cas.
Par exemple, avec la grippe, car Pfizer et Moderna veulent cibler le marché de la grippe. Cet automne, Moderna a lancé un essai individuel de 23 000 personnes et, Pfizer, un essai clinique individuel de phase 3 de 25 000 personnes pour la grippe. Donc, d’ici le printemps prochain, on saura si l’ARNm peut aussi être utilisé pour la grippe et l’objectif ultime pour ces sociétés est d’essayer de combiner la grippe, la COVID-19 et le vaccin VRS, de l’inoculer à une personne, de cibler de nombreux virus en même temps et d’accroître l’adhérence de cette façon.
Mais à plus long terme, Moderna veut cibler de nombreuses autres maladies, comme le zona, le VIH et la fibrose kystique. Le plus important, selon moi, c’est le cancer. Moderna travaille sur un vaccin personnalisé contre le cancer. On obtiendra les résultats de la phase 2 cet automne et…
Puis-je vous demander ce que signifie un vaccin personnalisé?
Oui, alors l’idée est qu’ils prennent un échantillon de la tumeur d’une personne. Ils la séquencent et essaient de déterminer quels marqueurs protéiques uniques se trouvent sur cette surface de la cellule cancéreuse. De la même façon qu’on a trouvé les propriétés uniques des protéines de spicule avec la COVID-19, on veut voir ce qui est unique dans le cancer d’une personne et le programmer ensuite dans un vaccin à ARNm. On peut donc cibler jusqu’à 20 marqueurs uniques et
déterminer quelles sont les 20 caractéristiques du cancer d’une personne. On l’intègre dans un vaccin, qui est fourni directement et individuellement à la personne. Le programme d’essais cliniques représente, bien sûr, beaucoup de risques. Il comporte beaucoup plus de risques qu’un vaccin contre la COVID-19 ou la grippe. Mais si ça fonctionne, ça sera un outil très important pour combattre le cancer.
C’est vraiment très intéressant de vous entendre décrire cet avenir potentiel et je pense que c’est quelque chose que les gens parfois ne comprennent pas.
Je devrais aussi mentionner que le lancement du FNB, l’indice des chefs de file des soins de santé mondiaux TD ou TDOC, a eu lieu il y a un an.
Donnez-moi une idée de ce que vous pensez de l’ensemble du secteur, parce que les coûts des soins de santé sont en hausse lorsqu’on examine les données sur l’inflation.
Que constatez-vous dans ce secteur?
Oui, le secteur s’est bien comporté au cours de la dernière année, compte tenu de l’incertitude macroéconomique, de l’inflation et des taux d’intérêt. Mais ce qui stimule la croissance structurelle des soins de santé, c’est ce que j’ai indiqué à plusieurs reprises, ce sont les données démographiques et l’innovation. Cela continue de stimuler le secteur pour la suite. Et pour ce qui est du FNB indiciel de chefs de file mondiaux des soins de santé TD, on a conçu le FNB pour pouvoir obtenir ces avantages grâce à une vaste exposition aux produits pharmaceutiques, à la biotechnologie, aux appareils médicaux et aux outils des sciences de la vie avec une méthodologie indicielle unique qui tente de réduire une partie du poids des sociétés pharmaceutiques à méga-capitalisation qui connaissent une croissance plus lente et redistribuer une partie de ces pondérations aux autres sociétés du portefeuille. Donc oui, je suis toujours très optimiste à long terme à l’égard du secteur de la santé, et je pense que c’est une solution unique pour essayer de profiter de cette croissance.
Eh bien, on aimerait que vous reveniez et que vous nous parliez un peu plus de ces aspects les plus intéressants du secteur de la santé, car malheureusement c’est terminé pour aujourd’hui. Merci beaucoup, Tarik.
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